A partir de l'exemple d'un jeune pianiste autiste qui a l'oreille absolue, malgré sa déficience intellectuelle, un article sur les différentes théories concernant le rapport entre l'autisme et le syndrome du savant.
spectrumnews.org Traduction de "Extraordinary minds: The link between savantism and autism" par Linda Marsa / 13 janvier 2016
"Ça ne veut rien dire s'il n'a pas ce swing", lance Rex Lewis-Clack, la tête joyeusement en l'air au rythme du standard de Duke Ellington. Le musicien de 20 ans s'accompagne sur un piano à queue, frappant habilement les touches avec une dextérité qui rappelle celle du Duke lui-même. Il enchaîne ensuite avec une interprétation exquise de la Fantaisie Impromptue de Chopin. Lewis-Clack a le visage doux et blond d'un jeune amoureux. Mais la mélodie obsédante qui semble jaillir du bout de ses doigts est magistrale. Elle remplit le salon haut de gamme de l'appartement de bord de mer qu'il partage avec sa mère, Cathleen Lewis, à Los Angeles. Après l'écho des dernières notes dans l'appartement, il se balance sur le banc du piano et bat des mains en signe d'excitation, apparemment exalté, et affiche un large sourire triomphal.
Ce jeune chérubin est né aveugle, en raison d'une condition congénitale appelée dysplasie septo-optique. Enfant, il souffrait de graves troubles cognitifs et présentait de sévères symptômes d'autisme : même les plus faibles bruits le faisaient crier, et il était si sensible au toucher qu'il gardait ses mains en boule dans ses poings. "Pour son troisième Noël, nous avons dû sortir de la pièce pour ouvrir les cadeaux car il ne supportait pas le bruit du papier d'emballage qui se déchire", se souvient Lewis. "Il ne mangeait pas de nourriture solide et vivait essentiellement de liquides pendant ses premières années. On aurait dit qu'il était prisonnier de son propre corps". Ses médecins ont prédit qu'il ne marcherait et ne parlerait jamais.
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