La mort du romancier britannique John le Carré, survenue samedi dernier, est le dernier événement d’une série noire qui a endeuillé cette fin d’année : Diego Maradona, Valéry Giscard d’Estaing, Christophe Dominici, Judith Jarvis Thomson… Un peu partout dans le monde, des communautés anonymes, réunies par le deuil, pleurent ces célébrités qui, chacune à leur manière, ont marqué leur époque. Ces innombrables témoignages d’affection, parfois raillés, posent une question : pourquoi nous attristons-nous de la mort de gens que nous ne connaissions pas personnellement, et qui ne nous connaissaient pas non plus ? Difficile à comprendre, si l’on cantonne nos attachements à la sphère des proches, aux relations conscientes, réciproques, égalitaires. Mais en réalité, explique la philosophe Vinciane Despret, auteur d’Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent (Les Empêcheurs de Penser en Rond/La Découverte, 2015), nos attachements sont beaucoup plus flexibles et extensibles que nous ne le croyons spontanément. Nous sommes capables de nous lier à des idoles, mais aussi à des animaux, et, lorsque ce lien se défait, nous pleurons leur disparition.
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