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lundi 14 décembre 2020

Le «cripping up», ou le malaise des handicapés joués par des valides à l'écran

 SLATE

Vincent Bresson — 

Alexandra Lamy dans Tout le monde debout. | Capture d'écran via YouTube
Alexandra Lamy dans Tout le monde debout. | Capture d'écran via YouTube

«Parce qu'être acteur c'est un métier.» Interpellé sur son choix d'engager des acteurs et actrices valides pour incarner des personnages handicapés dans son premier film derrière la caméra, Franck Dubosc essaie d'évacuer la polémique en un revers de tweet. Dans les cercles anti-validistes, l'argument avancé par le réalisateur de Tout le monde debout ne convainc pas.

Pour ces militants qui dénoncent un système de discrimination promouvant les valides comme la norme, cette réponse ne peut suffire dans une société où l'égalité des chances n'est pas acquise. «On pourrait peut-être envisager les choses ainsi le jour où des jeunes handicapés qui veulent devenir acteurs ou actrices ne trouveront pas d'obstacles, de toute sorte, pour y parvenir. Mais on n'en est pas là», souligne Elena Chamorro.

Cocréatrice du Collectif lutte et handicaps pour l'égalité et l'émancipation (CLHEE), elle estime que Tout le monde debout est l'illustration parfaite du cripping up, c'est-à-dire le fait de faire jouer un rôle de handicapé à un valide. Venu des États-Unis, ce terme peine à se propager en France, pays où le niveau d'inclusion est, pourtant, encore faible.

«On a vu le tollé déclenché par le fait que Bryan Cranston, acteur valide, joue le rôle d'un homme tétraplégique dans le remake américain d'Intouchables, cite en exemple Elena Chamorro. On ne peut pas comparer la France et les États-Unis quant à la conscientisation sur le validisme, mais nous essayons d'avancer.»

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