— 13 décembre 2020
Au printemps, les déprogrammations d’opérations se sont multipliées et les délais se sont allongés pour faire face à l’urgence du Covid. En collaboration avec la Fédération hospitalière française, «Libération» révèle l’état des lieux de la baisse d'activité lors de la première vague, véritable bombe à retardement sanitaire.
Ce travail n’est évidemment pas exhaustif, car il faudrait isoler des centaines de sous-catégories. Mais Libération, la FHF et son statisticien Stéphane Finkel, ont fait le choix de s’attarder sur des spécialités clés pour rendre compte de la baisse d’activité. Pour «objectiver» la déprogrammation chirurgicale et constater que les interventions lourdes ont été «relativement plus épargnées que les autres»,déchiffre Cécile Chevance. Pour prendre conscience de l’ampleur de «l’autocensure» des patients, absents de certains services de médecine, «par peur de gêner ou par peur du virus», comme en cardiologie interventionnelle et diagnostique. «En outre, ces chiffres permettent d’interroger l’impact du confinement sur le système de santé, complète Stéphane Finkel. C’est maintenant aux acteurs du terrain de s’en emparer pour en tirer toutes les conclusions.»
Et lors de la période estivale, l’activité globale des établissements de santé n’est remontée qu’au niveau habituel. «Cela signifie que nous n’avons pas réussi à rattraper tous les retards», pointe Cécile Chevance. Si la seconde vague a conduit, en théorie, à moins de déprogrammations, il est pour l’heure impossible de quantifier avec précision le désastre des retards inhérents à l’ère Covid.
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