Publié le 14/12/2020
Edgar Tissot est président de la commission santé mentale du Doubs. Ce pharmacien à l’hôpital psychiatrique de Novillars près de Besançon voit de nouveaux patients affluer. La troisième vague sera-t-elle psychiatrique ? Interview.
Cette seconde vague de l’épidémie, est-elle déjà visible dans les services psychiatriques ?
“Les semaines passant, ce que nous craignions se produit. Depuis quelques semaines, la demande de soins psychiatriques augmente. A la fois sur les demandes de consultations, et d’hospitalisation, on observe une hausse de 10 à 15% de nouveaux patients par rapport à l’année dernière… Ce sont des signaux inquiétants, c’est une hausse notoire. Ce chiffre est d’autant plus inquiétant que la psychiatrie publique est saturée actuellement. Dans certains endroits, il faut 6 à 12 mois de délai d’attente pour accéder à une consultation avec un psychologue ou un psychiatre. Alors, bien entendu, nous répondons à l’urgence, mais on ne peut pas que travailler dans l’urgence, donc il va falloir renforcer la psychiatrie publique qui a subi un décrochement par rapport à d’autres spécialités médicales, et on est en train de le payer très cher."
Il y a une altération de la santé globale de nos concitoyens, il va falloir qu’on soit en mesure d’apporter des réponses à cette double problématique, d’une part la hausse des troubles psychologiques en lien avec le Covid, et l’altération de la santé globale des Français. Des actions sont nécessaires sur les deux plans.
Edgar Tissot
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