LE 16/12/2020
À retrouver dans l'émission
LE COURS DE L'HISTOIRE
par Xavier Mauduit
Longtemps resté à l’écart des salles de classe, le jeu est devenu l’une des pierres angulaires de l’enseignement primaire. La naissance de l’école maternelle et l’émergence de pédagogies nouvelles symbolisent ce mouvement vers un apprentissage fondé sur la confiance et l’individualité de l’enfant.
Marie Pape-Carpantier est une pédagogue, une de ces pionnières de l’éducation quand, en 1833, la loi Guizot impose à chaque commune d’entretenir une école primaire. Sa vie durant, elle se consacre aux enfants et à la manière de les instruire. Elle décède en 1878, l’année où paraît son dernier ouvrage, une Notice sur l’éducation des sens et quelques instruments pédagogiques. Elle y explique les « exercices ayant pour objet la culture des sens ne sont nullement un jeu futile, une sorte d’intermède aux leçons considérées seules comme sérieuses. Ces exercices sont eux-mêmes des leçons très sérieuses ». Quand il est question d’apprendre les mathématiques et de réfléchir au mètre carré, elle met en place un instrument pédagogique, comme elle dit, qui fait écho aux travaux industriels, ceux du bâtiment, des tapissiers, des colleurs de papier : « De cette manière, les élèves en posant les décimètres à terre pour composer le mètre superficiel, sont obligés de faire des additions variées, de calculer ce qui manque à une rangée pour atteindre le nombre 10, et par conséquent ce qu’ils doivent y ajouter pour le compléter. Tous ces exercices sont un jeu, mais ce jeu laisse dans l’esprit le meilleur fruit du travail : une connaissance réellement acquise ». Tous ces exercices sont un jeu… et tous ces jeux des exercices, pourrait-on ajouter. Décidément, Marie Pape-Carpantier est une pionnière. (Xavier Mauduit)
L’école maternelle, aujourd’hui, est un espace de jeu. Dans la cour de récréation, des marquages au sol délimitent des espaces pour jouer à la balle ou à la marelle ; des éléments permettent de grimper, se suspendre, de se balancer seul ou à plusieurs. Dans la salle de classe, à côté des crayons, feutres et cahiers, des jouets de construction et des poupées attendent que de petites mains les saisissent.
Cette présence du jouet et du jeu à l’école n’a pourtant rien d’une évidence : longtemps, le jeu était compris comme l’opposé du sérieux, et donc de l’éducation.
Alors que le travail a un but, l’enfant semble jouer pour le plaisir, sans objectif précis, mais il s’enrichit de cette simple activité.
Lire la suite et écouter le podcast ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire