Repéré par Antoine Hasday sur Bloomberg. 07/10/2020
3,4 millions des 40-50 ans ne sont pas mariés, vivent chez leurs parents... Et le Covid-19 a aggravé la situation.
Le marché du travail japonais est sans pitié. Si l'on est pas embauché à la fin de ses études, on risque fort de passer d'un petit boulot à un autre, jusqu'à la fin de sa vie, un phénomène exploré par Bloomberg dans un long article consacré à la question. Comme le dit un proverbe local, «les portes ne s'ouvrent qu'une fois».
Des millions de personnes en ont fait les frais, en particulier au début des années 2000, après l'explosion de la bulle spéculative japonaise. Les entreprises ont alors réduit encore les embauches pour protéger les plus ancien·nes.
Le 28 mai 2019 à Kawasaki , un homme armé d'un couteau a tué deux personnes et en a blessé dix-huit autres, principalement des adolescentes. L'assassin, qui s'est suicidé, était un homme d'une cinquantaine d'années, au chômage depuis des années, qui vivait avec son oncle.
Peu après, le gouvernement japonais a annoncé qu'il aiderait 300.000 jeunes chômeurs et chômeuses à trouver un emploi.
Le «problème 8050»
On appelle Hikikomori les adolescent·es japonais·es qui décident de se retirer du monde, ne quittant plus leur chambre durant des années. Mais le phénomène peut perdurer: le Japon compterait aujourd'hui 617.000 Hikikomori d'âge moyen.
Michinao Kono était plutôt bien parti dans la vie: issu d'une famille aisée, il a étudié à la prestigieuse université de Kyoto. Mais ce solitaire, qui avait été harcelé à l'école, était mal à l'aise avec les exercices de recrutement auxquels doivent se plier les étudiant·es, en costume-cravate.
Il n'a pas validé son diplôme et le contexte économique l'a découragé de chercher un emploi. Michinao Kono s'est donc retranché chez ses parents, et les années ont passé. Il n'est sorti que pour effectuer quelques voyages, se rendre aux concerts du groupe Morning Musume, et a accumulé 3 millions de yens [24.360 euros] de dettes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire