PAR
ANNE BAYLE-INIGUEZ -
PUBLIÉ LE 21/11/2019
Crédit photo : Assemblée Nationale
« J'étais à l'hôpital public pendant que vous étiez aux affaires. Je l'ai vue, moi, la dégradation, je l'ai vécue ! » C'est une ministre de la Santé extrêmement agacée qui a défendu son plan hôpital ce mercredi 20 novembre face aux critiques acides du député socialiste Joël Aviragnet. En fin de journée, Agnès Buzyn a subi pendant 45 minutes les foudres de plusieurs élus de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale à propos du contenu du plan hôpital présenté le matin même avec Édouard Philippe.
Parmi les élus qui ont pris la parole, Joël Aviragnet a été le plus vindicatif. « Mépris et suffisance », « inconséquence et désinvolture » : le député PS de Haute-Garonne a reproché à la ministre de la Santé de ne pas avoir pris en compte, dans l'élaboration des nouvelles mesures pour l'hôpital, le plan d'urgence « financé, solide et ambitieux » que le groupe socialiste avait rendu public trois semaines plus tôt. « Non seulement votre plan est moins ambitieux que le nôtre, mais il s'appuie sur du déficit public ! », a jeté le député, accusant le gouvernement d'avoir « perdu trois semaines » pour un résultat « très insuffisant » et qui « laisse à désirer sur l'attractivité des carrières ».
D'ordinaire calme, Agnès Buzyn a haussé le ton pour répondre : « Si vous pouvez me citer une seule mesure du gouvernement précédent qui concerne l'hôpital public, vous me le dites ! J'aimerais bien savoir ce qu'on a investi dans l'hôpital public dans ces 5 dernières années [à part] les ONDAM [évolution des dépenses maladie, NDLR] les plus bas et les tarifs les plus bas. C'est le quinquennat précédent qui a aggravé la dette hospitalière comme jamais ! » Très remontée, la ministre a continué sur sa lancée en invoquant l'héritage. « Quand je suis arrivée, j'avais un milliard d'euros de déficit dans les hôpitaux publics en 2017. Je l'ai réduit de moitié l'année dernière ».
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