Maïa Mazaurette Publié le 15 septembre 2019
LE SEXE SELON MAÏA
La découverte de la sexualité est perçue, à tort ou à raison, comme le moment de tous les dangers par les parents. Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale », livre quelques pistes pour négocier ce cap délicat.
MAÏA MAZAURETTE
La découverte de la sexualité ? Quelle misère ! Avec un autre être humain ? Sauve qui peut ! Si la période des premiers rapports est compliquée pour les adolescents, elle l’est aussi pour leurs parents, qui ont parfois l’impression d’incarner l’ultime contre-pouvoir face à des vecteurs problématiques d’éducation sexuelle : l’école (insuffisante), la pop culture (dénuée de vocation pédagogique), la pornographie (Satan), les camarades d’école (Belzébuth).
Entre fantasmes et réalités, faits divers cauchemardesques et statistiques anxiogènes, nous percevons l’entrée en sexualité comme le moment de tous les dangers. Parfois à raison. Parfois à tort. En tout cas, en tant que parent ou adulte référent, il va falloir trouver sa place, trouver les mots... et retrousser ses manches.
Commencer avant la puberté. Et recommencer
1. Tout d’abord, recontextualisons : un premier rapport, c’est souvent un ensemble de premiers rapports, qui ne reposeront pas forcément sur la pénétration vaginale. La masturbation s’inscrit dans ce continuum, mais aussi le premier baiser, l’initiation à des pratiques alternatives, les pénétrations partielles, les ratés, les emballements, les fellations, cunnilingus, anulingus et 69. Parler de première fois au singulier, c’est non seulement limiter le champ des possibles, mais entrer dans une logique du « tout ou rien »... qui pousse les jeunes à rechercher « la totale ».
2. Vos conversations, plurielles, auront évidemment lieu en amont de toute rencontre avec un partenaire « officiel » : votre adolescent peut avoir une relation secrète, un réseau polyamoureux, ou passer à l’acte spontanément parce que l’occasion se présente. Si l’âge médian d’entrée en sexualité est de 17 ans, cela signifie que la moitié des jeunes passent le cap avant – et qu’a priori, d’autres étapes de découverte de l’intimité auront déjà eu lieu. 14 % des garçons et 8 % des filles ont leur premier rapport avant 15 ans (HSBC 2014) – c’est notamment le cas des garçons qui ont deux foyers parentaux et qui sortent en soirée. Gardez également en tête que la sexualité précoce est valorisée, surtout pour les garçons.
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