Clémence Holstein - 21.08.2019
Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d'une soirée, le Tout-Paris s'encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles - d'un côté les idiotes et les épileptiques ; de l'autre les hystériques, les folles et les maniaques - ce bal est en réalité l'une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres.
Qui sont les rois de cette histoire ? Ce sont des reines, toutes des reines. Mais qui choisir ? Geneviève ? Eugénie ? Le gynécée tout entier ? La Salpêtrière ? Pas de facilité en tout cas dans l’écriture des protagonistes du Bal des folles. Elles se détournent du commun des mortels sans ambages, donnent à voir de l’incongru, de l’hermétique, du bizarre, du pitoyable.
Et puis peu à peu l’on se prend d’affection pour cette cour des miracles et ses bigarrures. D’autant plus bien sûr quand la cruauté du dehors surgit. Mais les folles ne sont pas de simples victimes à défendre comme la veuve et l’orphelin. Le lecteur découvre les arcanes d’autres lois au-delà du palpable.
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