Après un violent orage qui a dévasté le jardin de l’hôpital, un patient décide de rapporter dans sa chambre une grosse branche d’arbre... Evoquant l’hygiène ou encore la sécurité, l’équipe soignante est divisée sur l’attitude à adopter. Pour ne pas compromettre le lien, Germaine, une infirmière expérimentée, explique à ses jeunes collègues pourquoi il faut probablement « laisser faire »...
La canicule de ce terrible été nous épuise tous, patients et soignants. Nous luttons contre la fonte, de nos corps, de nos esprits, terrassés sous une chaleur de plomb. Chaque mouvement est une souffrance, chaque effort de pensée un calvaire. A la recherche utopique d’un air plus clément, nous errons lentement, traînant lourdement nos pas dans le service, d’une pièce surchauffée à une autre, du poste de soin étouffant au jardin desséché.
Avachi dans le jardin sur une chaise brûlante, j’attends que viennent le soir, la nuit, la douceur, le répit.
Heureusement, le service est calme et je peux patienter sans me soucier d’une quelconque agitation qui, en ces conditions extrêmes, épuiserait mes dernières particules d’énergie. Assommé, je m’évade dans le passé, vers de lointaines vacances d’hiver, lorsque j’étais enfant. Mais plus que de neige ou de luge, je me souviens surtout des trains froids arpentant la montagne. C’était l’époque des vieux trains, bruyants et bringuebalants, et des compartiments d’antan. Dans les longs couloirs, je m’amusais à tenir debout sans m’agripper aux parois malgré les mouvements saccadés du wagon. Puis, je soufflais sur les vitres derrière lesquelles défilaient les paysages blancs, et laissais sur la buée mille traces de doigts et parfois quelques dessins.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire