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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 4 août 2023

Le temps paraît s'écouler cinq fois plus lentement dans les premiers temps de l'Univers

Lundi, 24/07/2023 

Le temps paraît s'écouler cinq fois plus lentement dans les premiers temps de l'Univers

Selon une étude australienne, le temps paraît s'écouler cinq fois plus lentement dans les premiers temps de l'Univers. Pour parvenir à cette étrange conclusion, les chercheurs ont utilisé pour la première fois des objets cosmiques extraordinairement brillants, les quasars. La théorie de la relativité posée par Albert Einstein prédit qu'à cause de l'expansion de l'Univers, « on devrait observer l'Univers lointain grandir au ralenti », explique Geraint Lewis, astrophysicien à l'Université de Sydney et premier auteur de l'étude.

Des chercheurs avaient utilisé l'observation d'étoiles terminant leur vie en explosion, des supernovæ, pour montrer que le temps paraissait s'écouler deux fois plus lentement quand l'Univers avait la moitié de son âge actuel, qui est de 13,8 milliards d'années. La nouvelle étude utilise les quasars, qui sont incomparablement plus brillants, pour remonter jusqu'à un milliard d'années après la naissance de l'Univers. Le temps paraît s'y écouler cinq fois plus lentement, selon l'étude. « Tout semble fonctionner au ralenti » pour l'observateur actuel, selon le Professeur Lewis mais « si je pouvais vous transporter par magie il y a dix milliards d'années pour vous déposer près d'un de ces quasars, et que vous regardiez votre chronomètre, tout vous paraîtrait normal », a-t-il expliqué. « Une seconde serait une seconde », a-t-il ajouté.

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Manque de personnel à l'Epsan : les soignants "au bord de la rupture" racontent "une tension permanente"

De Alice Marot   Vendredi 28 juillet 2023

Après le suicide de deux soignants cette année et des alertes sur les conditions de travail des salariés, le député LFI Emmanuel Fernandes est allé visiter l'hôpital psychiatrique de Brumath, ce jeudi 27 juillet. Au cœur des problèmes de l'établissement : le manque de moyens humains.

75 postes d'infirmiers sont vacants.

75 postes d'infirmiers sont vacants. © Radio France Alice Marot

C'est le plus grand hôpital psychiatrique d'Alsace : l'Epsan, Établissement public de santé Alsace Nord, et ses 1.600 salariés, souffrent de manque de moyens humains et de problèmes de management. Le député LFI de Strasbourg Emmanuel Fernandes a utilisé son droit d'élu, ce jeudi 27 juillet, pour faire une visite surprise au sein de l'établissement de Brumath, après le suicide de 2 personnels soignants cette année, un infirmier de la médecine du travail et un élève infirmier.


“On constate une grande souffrance psychique pour une majorité des personnes sans-abri.”

 


 Publié le 27 juillet 2023 


L’Accueil Périchaux, situé dans le 15e arrondissement de Paris, a été créé en 2015 par l’association Depaul France. Il offre aux sans-abri des services centrés sur l’hygiène, la santé et le bien-être. Parce que la santé mentale est un sujet d’attention majeur pour les personnes vivant à la rue, un partenariat a été noué avec l’hôpital Sainte-Anne. Interview croisée avec Andrew McKnight, directeur de Depaul France, et Isabelle Dragon, infirmière en psychiatrie.

 

Qu’est-ce que l’Accueil Périchaux et qu’y avez-vous avez mis en place en matière de santé mentale ?

Andrew McKnight : L’Accueil Périchaux est un lieu d’accueil pour les personnes sans-abri qui ont besoin d’un lieu de repère pour se poser, souffler mais aussi se soigner au sens large. Ils peuvent y prendre une douche, changer de vêtements et laver leur linge, voir une infirmière, un médecin, entamer des démarches administratives…

C’est une porte grande ouverte pour les personnes en difficulté. Nous proposons un accompagnement global, grâce à un travailleur social membre de l’équipe permanente, une infirmière qui assure une permanence santé, un médecin, mais aussi un pédicure, un coiffeur…

Produits d'hygiène mis à disposition à l'Accueil Périchaux © Tiphaine Blot
Produits d'hygiène mis à disposition à l'Accueil Périchaux © Tiphaine Blot

 

On constate une grande souffrance psychique pour une majorité des personnes sans-abri que nous accompagnons, que nous appelons les “accueillis”. Beaucoup ont besoin ne serait-ce que d’un espace de parole pour exprimer leurs émotions, parce que la vie à la rue est extrêmement dure. Nous faisons donc également intervenir une psychologue ainsi qu’Isabelle, qui est infirmière en psychiatrie, dans le cadre d’un partenariat avec l’hôpital Sainte-Anne.

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Psychose induite par une substance et troubles psychotiques primaires

Publié le 20/07/2023

« Quel est le lien entre la psychose induite par une substance et les troubles psychotiques primaires ? » s’interroge l’éditorialiste de l’American Journal of Psychiatry. Si des troubles psychotiques induits par une substance peuvent évoluer vers une maladie mentale dite primaire, l’étiologie de cette psychose n’est pas toujours liée exclusivement à la consommation de drogue, mais lui est en partie imputable. L’auteur note que les troubles psychotiques induits par une substance comprennent une constellation de psychoses liées à la consommation de drogue ou représentant des phases prodromiques d’une schizophrénie déclenchées par la consommation de drogue. Comme la pathologie ne résulte pas uniquement des effets psychogènes des drogues, le traitement de ces troubles psychotiques ne se résume pas à la réduction de leur consommation ou même à l’abstinence mais, précise l’auteur, la prise en charge thérapeutique nécessite une surveillance étroite des patients atteints de troubles psychotiques induits par une substance. 


jeudi 3 août 2023

De l’indécence à se prévaloir de 742 peines de prison ferme en réponse aux révoltes urbaines

 Observatoire International des Prisons - Section Française

Ecrit le 20 juillet 2023

Alors que le pays s’est embrasé après la mort de Nahel, tué par un policier dans un contexte de refus d’obtempérer, le garde des Sceaux a exigé des parquets « une réponse rapide, ferme et systématique » aux actes de délinquance commis au cours des révoltes urbaines. Un appel à la répression qui montre la méconnaissance du rôle des magistrats dans l’individualisation tant des modes de poursuites que des peines prononcées.

Le ministre a ensuite le 18 juillet devant la représentation nationale puis hier à l’occasion de son passage sur RTL, rendu hommage à la fermeté des décisions des procureurs généraux et s’est félicité du taux de 95 % de condamnations, des 1 300 déferrements au parquet, des 905 comparutions immédiates et des 742 peines d’emprisonnement ferme prononcées dans ce contexte de révoltes. C’est ici se réjouir d’une justice à deux vitesses qui s’inscrit dans un véritable emballement médiatico-judiciaire.

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Pénurie de médecins à Lyon-Corbas : situation alarmante pour l’accès aux soins des détenus

 Observatoire International des Prisons - Section Française

Ecrit le 24 juillet 2023

Dans la prison surpeuplée de Lyon-Corbas, le manque de généralistes restreint sévèrement l’accès aux soins du millier de personnes détenues. Une situation particulièrement tendue depuis le départ de trois médecins après l’agression verbale de l’un d’eux par un surveillant, en mai 2023. 

L’unité sanitaire de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas est en crise : les alertes se multiplient sur l’accès aux soins des détenus dans cette prison de 678 places occupée à 158,8 %. L’Observatoire international des prisons (OIP) a récemment été saisi par deux personnes incarcérées, l’une témoignant avoir du mal à être reçue en consultation pour une infection qui s’aggravait, et l’autre ne pouvant bénéficier de béquilles ou d’un fauteuil roulant malgré d’importantes difficultés à se déplacer.

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Prison de Béziers : une personne détenue en situation de handicap grave

 Observatoire International des Prisons - Section Française

Ecrit le 24 juillet 2023

Monsieur M. est incarcéré à Béziers depuis le mois de mai alors qu’il a besoin d’assistance pour tous les gestes du quotidien. Son état de santé ne cesse depuis lors de se dégrader. La justice doit se prononcer le 25 juillet 2023 sur son éventuelle remise en liberté.

Cloué au lit ou dans un fauteuil et atteint de multiples pathologies invalidantes, Monsieur M. va-t-il rester en détention ? C’est la question que doit trancher la chambre d’instruction de la cour d’appel de Montpellier le 25 juillet. Le sexagénaire a une balle logée dans le crâne depuis une tentative de suicide, en mars 2019, au moment des faits pour lesquels il est mis en examen. Cette situation a entraîné une perte massive et durable d’autonomie : dans l’incapacité de marcher, de s’alimenter, de se laver ou de s’habiller seul, il présente un ralentissement psychomoteur ainsi que des difficultés d’élocution et de compréhension.

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Dépister les troubles anxieux, quelle angoisse !

Publié le 27/07/2023

Les troubles anxieux sont fréquents en pathologie mentale. Ils comprennent les troubles anxieux généralisés, ceux liés à l’anxiété, les attaques de panique, l’anxiété de séparation, les phobies, le mutisme sélectif et toute forme d’anxiété non spécifique. Ces diverses manifestations sont souvent mal prises en charge en soins primaires, avec un long délai avant d’être traitées. Elles peuvent passer à la chronicité, alterner phases de rémission et de récurrence, voire aussi guérir totalement.

« Chevauchement » avec les troubles dépressifs

Selon des données US, déjà anciennes, des troubles anxieux affecteraient 26,4 % des hommes et 40,4 % des femmes. Leur prévalence est élevée durant la grossesse, se situant entre 8,5 et 10,5 % ainsi que pendant le post partum, de l’ordre de 4,4 à 10,8 %. Ils débutent typiquement lors de l’enfance ou à l’âge adulte jeune pour tendre ensuite à décliner avec les années. Ils se caractérisent par une peur disproportionnée face aux événements du quotidien, associée à des plaintes comportementales et/ou somatiques telles que fatigue, agitation, difficulté à la concentration, irritabilité et troubles du sommeil. Leurs facteurs de risque sont multiples : socio-démographiques, psycho-sociaux, perturbation de la santé physique et mentale, contexte de veuvage ou de divorce, tabagisme et alcoolisme, histoire parentale difficile…Peuvent aussi intervenir un bas niveau socio- économique, une origine ethnique particulière ou le sexe féminin, plus alors par impact de facteurs sociaux que de facteurs biologiques. Il existe un chevauchement fréquent avec la pathologie dépressive ; en effet, 67 % des sujets dépressifs souffrent de troubles anxieux et 75 % d’entre eux auront, au cours de leur vie, au moins un épisode dépressif.

La paternité prise en étau : papa poule et père Fouettard ?

Par  et  Publié le 26 juillet 2023

Une main se lève timidement dans la petite assemblée d’hommes. « J’ai eu un bébé il y a deux semaines, dit un trentenaire aux traits tirés. J’ai une inquiétude à propos de la fatigue, sur le long terme. Je n’ai pas encore pris mon congé paternité, et je me demande comment on peut se relayer au mieux, avec ma femme. Parce que se réveiller cinq fois, dix fois dans la nuit, pendant des mois, tout en travaillant, c’est dur. »

Quelques têtes opinent, d’autres se tournent vers le jeune père, le regard anxieux. Sur les murs ornés de la mairie du 7earrondissement de Paris, des dizaines de chérubins potelés observent d’un œil placide ces neuf jeunes ou futurs pères, venus chercher conseil auprès de Gilles Vaquier de Labaume, le fondateur de l’Atelier du futur papa.

Partisans du « time out » ou parentalité positive : pourquoi cette bataille déchaîne les passions ?

Par  et  Publié le 24 juillet 2023

ENQUÊTE  « Parents, quel métier ! » (1/6). Le débat très récent, houleux aussi, entre les partisans des deux camps est le reflet d’une époque où les parents, considérés comme profanes, ne peuvent s’en sortir sans conseils d’experts.

GIULIA D’ANNA LUPO

Une jeune femme aux yeux écarquillés, avec un sourire glaçant, apparaît par la magie des algorithmes, un soir, sur l’écran du smartphone. D’une voix mielleuse, elle prodigue des conseils sous le hashtag #éducationpositive : « L’hiver venu, la tentation est grande de parler du Père Noël. Souviens-toi que forcer ton enfant à adopter un comportement dans le but unique d’avoir des cadeaux, c’est ce que l’on appelle du chantage. Tu n’as pas envie de faire du chantage à ton enfant. Ce n’est pas bon pour votre relation. D’ailleurs, le Père Noël est un mensonge ! Et tu n’as pas envie de mentir à ton enfant. »

L’allaitement, ou le mythe de la mère totale

Par  et  Publié le 25 juillet 2023

ENQUÊTE « Parents, quel métier ! » (2/6). Longtemps présenté comme un moment de symbiose entre la mère et son enfant, le fait d’allaiter est désormais au cœur des querelles autour des questions de maternité, entre acte féministe et symbole d’aliénation.

GIULIA D’ANNA LUPO

C’est l’une de ces innombrables « méthodes » qui surgissent soudain dans le quotidien des jeunes mères, entre un forum « Magicmaman », un conseil de sage-femme et des discussions d’aire de jeux : la DME. La « diversification menée par l’enfant » est une technique consistant à proposer à son bébé, à partir de 6 mois, non pas des purées maison, encore moins des petits pots industriels (horreur !), mais des morceaux entiers de fruits et de légumes variés, que l’on aura découpés préalablement selon des instructions précises afin d’éviter les risques d’étouffement. On dispose les morceaux devant l’enfant, qui fait son choix seul, et, ensuite, eh bien, on passe le balai.

La pesée lors d'une visite médicale impacte la santé mentale

Publié le 02.08.2023

Le fait d'être pesé lors d'une visite médicale peut avoir un impact négatif sur la santé mentale des patients, et surtout des femmes.

L'ESSENTIEL
  • Une étude de l'Université du Missouri montre que la pesée des patientes lors des visites de soins de santé est associée à une santé mentale négative.
  • De plus, 30 % des femmes refusent d'être pesées et certaines renoncent à des soins ou consultations par peur de la pesée.
  • Les chercheurs conseillent entre autres de revoir les habitudes de consultation et de peser que les patients en ayant besoin à la fin du rendez-vous.

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Psychiatrie en zone reculée

Publié le : 

Si les troubles psychiatriques sont nombreux au sein de la population, les professionnels de la santé les prenant en charge se font plus rares, surtout lorsqu’on quitte les grandes villes, les capitales. Le défi est donc de pouvoir permettre à l’ensemble de la population de bénéficier de soins adaptés dans le domaine de la psychiatrie. Aujourd’hui dans Priorité Santé, nous donnons la parole à des psychiatres exerçant en zone reculée.

Un dessin affiché au centre psychiatrique Émile Badiane, à Ziguinchor au Sénégal.

Un dessin affiché au centre psychiatrique Émile Badiane, à Ziguinchor au Sénégal.  © Ophélie Lahccen/RFI

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Montréal touchée de plein fouet par la consommation destructrice de fentanyl

Par (Montréal, correspondance)   Publié le 26 juillet 2023

Marquée par une explosion du nombre d’overdoses dues à cet opioïde, la ville s’enfonce, depuis la pandémie de Covid-19, dans une crise de santé publique.

Des personnes attendent à l’extérieur d’Insite, un site de consommation supervisée, dans le quartier Downtown Eastside (DTES) de Vancouver (Canada), le 3 mai 2022.

Des personnes attendent à l’extérieur d’Insite, un site de consommation supervisée, dans le quartier Downtown Eastside (DTES) de Vancouver (Canada), le 3 mai 2022. 

« En vingt-cinq ans d’héroïne, je n’ai jamais fait une seule surdose. En trois mois de fentanyl, j’en ai déjà fait trois. »Appuyé sur le couvercle d’une poubelle dans le centre de Montréal, Eric Talon sort une boîte de sa poche. A l’intérieur, un caillou bleu friable, la forme la plus répandue du fentanyl vendu dans les rues canadiennes.

Comme des centaines d’autres consommateurs montréalais, le quinquagénaire au teint cireux s’est accoutumé à cette drogue de synthèse, et à son danger. « Chaque jour, quelqu’un que je connais en meurt », marmonne, le regard perdu, celui dont la compagne est morte d’une overdose, au printemps. Le fentanyl, mélangé à d’autres stupéfiants, est responsable de quatorze décès par mois à Montréal depuis le 1er janvier. Le nombre de surdoses non mortelles recensées ces dernières semaines a doublé par rapport à 2022.

Quarante à cinquante fois plus puissant que l’héroïne, l’opioïde fait des ravages en Amérique du Nord, de Vancouver, sur la côte canadienne du Pacifique, à Philadelphie, sur la Côte est des Etats-Unis. Montréal, où la cocaïne était encore récemment en position dominante en raison de sa qualité locale, est la dernière des grandes métropoles canadiennes à voir grimper en flèche la consommation de fentanyl. Les premières vagues de surdoses y ont été observées en 2014, dans le quartier populaire d’Hochelaga. Depuis, l’opioïde a vu son usage augmenter, notamment à la faveur de la crise sanitaire. « L’année 2020, avec l’arrivée du Covid-19, a été un véritable point de rupture », estime Jean-Sébastien Fallu, chercheur à l’université de Montréal, spécialiste en toxicomanie.

Les fermetures de commerces et la hausse des loyers ont jeté un nombre croissant de personnes à la rue. La pénurie d’héroïne, au début de la pandémie, a également poussé certains usagers vers cette supermorphine. De nombreux sans-domicile-fixe sont facilement happés par la consommation de cette nouvelle vague de stupéfiants, plus addictifs que les produits comparables en circulation jusqu’ici.

D’autres facteurs sont plus inattendus, liés aux mesures publiques de lutte contre la drogue. « Les politiques nationales de prohibition ont rasé l’héroïne de la carte des ventes », ouvrant la voie au fentanyl, rappelle M. Fallu, qui estime que l’héroïne avait, au fond, « prémuni Montréal de la vague des opioïdes de synthèse ». Depuis, le fentanyl est synthétisé dans des laboratoires clandestins locaux. Dans la rue, à dose équivalente, il est un tiers moins cher que l’héroïne. « Lorsqu’il n’y a plus que ça à portée de main, les consommateurs précaires s’en remettent [à cette substance] », estime Jean-François Mary, directeur général de Cactus, l’un des plus vieux programmes communautaires accompagnant les usagers de drogues au Québec.

« Drogue du zombie »

S’ils concernaient 0,3 % des visites dans les salles de consommation supervisées en 2019, le fentanyl et les produits similaires en constituent, aujourd’hui, 33 %. En témoigne le nombre d’interventions d’urgence dans ces espaces – où la consommation peut s’effectuer à l’abri, avec une supervision destinée à sauver les personnes en overdose –, passé de 100 par an à plus de 500 en 2022.

A la direction régionale de santé publique de Montréal, la docteure Carole Morissette met en cause « la circulation de mélanges complexes de fentanyl avec d’autres substances telles que la xylazine ». Les conséquences de l’usage de ce dernier produit, un analgésique normalement administré aux chevaux, également appelé « drogue du zombie », fait déjà des ravages aux Etats-Unis. Sa consommation entraîne des lésions cutanées, allant jusqu’à la nécrose des chairs. Le naloxone, principal antidote aux overdoses par opioïdes, est inefficace contre une surdose de xylazine.

Quant aux conséquences de la nouvelle vague des opioïdes à Montréal, elles se manifestent dans le cabinet de la docteure Marie-Eve Morin, addictologue à la clinique La Licorne. Derrière son bureau, une étagère est encombrée de petites statuettes de cette créature légendaire, des cadeaux en forme de clin d’œil de ses patients tirés de leur dépendance. De l’autre côté de la pièce est installé son « mausolée » : les photos de ceux et celles que la drogue a emportés. « Le réel problème n’est pas la molécule, c’est le dosage », soupire-t-elle. Le fentanyl, parce qu’il est bon marché, est utilisé comme produit de coupe dans la MDMA (ecstasy) et dans d’autres drogues, comme la cocaïne ou les amphétamines. « C’est la roulette russe pour les consommateurs », s’inquiète Marie-Eve Morin.

Un « état de choc permanent »

Sur les trottoirs de Montréal, le milieu des consommateurs a subi un autre aspect, violent, des changements de comportement dus au fentanyl. Malgré leur « résilience incomparable », les sans-domicile-fixe sont « encore plus isolés », estime Jules Thibodeau, qui évoque des histoires poignantes. A 25 ans seulement, il compte déjà huit années passées entre drogue, travail du sexe pour payer sa consommation et cures de sevrage aux effets plus ou moins durables.

Désormais suivi en thérapie, il raconte le durcissement des relations entre les usagers de drogues, mais aussi la multiplication des vols et des violences depuis que le fentanyl s’est répandu. « Il est difficile de survivre sans faire de mal aux autres », juge le jeune homme, lui-même victime du côté destructeur du nouveau produit – on n’aurait pas imaginé le voir boiter dans le centre-ville, les pieds en sang, à peine un an auparavant.



24h avec les infirmiers en psychiatrie / Le reportage intégral

26 juil. 2023

Le secteur 3, l'unité d'hospitalisation adultes de l'hôpital Sainte-Anne qui prend en charge les patients des 5e et 6e arrondissements de Paris, nous a ouvert ses portes pendant 24h. Découvrez l'intégralité de notre reportage consacré au travail des infirmiers en psychiatrie.


Faire la sieste pour une meilleure santé cérébrale

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Une nouvelle étude, publiée dans Sleep Health, révèle que les siestes diurnes pourraient contribuer à préserver la santé cérébrale en ralentissant la vitesse à laquelle le cerveau se rétrécit avec l’âge [ 1].

Des chercheurs de l’University College London (UCL à Londres, Royaume-Uni) et de l’Université de la République d’Uruguay ont expliqué que les siestes diurnes à de brèves périodes de sommeil pendant la journée étaient un « comportement universel et répandu ». La plupart des enfants de moins de 3 ans font la sieste, elles deviennent moins fréquentes vers 6 ans et à l’âge adulte, avant d’augmenter à nouveau chez les adultes plus âgés.

« Des recherches antérieures ont montré que la sieste avait des effets bénéfiques sur le plan cognitif, les personnes ayant fait une courte sieste obtenant de meilleurs résultats aux tests cognitifs dans les heures qui suivent que leurs homologues qui n’ont pas fait de sieste », soulignent les auteurs de l’étude.



Les antidépresseurs profitent à certains patients souffrant de douleur arthrosique

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L'utilisation d'antidépresseurs pour traiter la douleur arthrosique peut être bénéfique pour certaines personnes, mais présente une réduction cliniquement sans importance de la douleur lorsque l'on regarde tous les patients qui les ont essayés, selon une étude présentée au OARSI 2023 World Congress. La revue a également été publiée dans la Cochrane Database of Systematic Reviews en octobre 2022.

En termes d'implications pour la pratique clinique, les résultats « semblent suggérer qu'il existe un sous-groupe qui est plus susceptible de répondre aux antidépresseurs, » a déclaré aux participants Anita Wluka, PhD, MBBS, professeur à la School of Public Health and Preventive Medicine de la Monash University à Melbourne. Les résultats soulèvent également une importante question de recherche : « Comment pouvons-nous identifier le phénotype du patient susceptible d'en bénéficier afin que nous puissions minimiser le risque de ces événements et effets indésirables ? »


"Les quérulents digitaux" qu'est ce que c'est? Aurez-vous tout de bon?

 par  Marie Auffret  Publié le 24/07/2023

Connaissez-vous des "quérulents digitaux"? Si je vous pose cette question, c’est que j’ai entre les mains le journal suisse "24 heures", dans lequel je découvre ce terme. Peut-être ignorez-vous comme moi la signification de "quérulent"? Selon le "Larousse", ce nom et adjectif s’emploie pour parler d’une personne dont l'activité est orientée vers la réparation d'injustices et de dommages imaginaires. Quérulent, qui est aussi un terme de psychiatrie, vient du latin "querullus" (qui se plaint), qui a également donné "querelle", "querelleur"…


Votre psy vous trouve-t-il ennuyeux ?

 Slate

Repéré par Elena Gillet — 

Vous êtes-vous déjà retenu de dire quelque chose à votre psychologue? Il y a des chances que vous l'ayez fait de peur de dire la chose de trop ou tout simplement de peur que votre psy vous trouve... ennuyeux.

Ne soyez pas trop dur avec vous-même

Pour la plupart des spécialistes interrogées, l'ennui n'est pas vraiment ce qui qualifie la situation. Allie Soss, une conseillère spécialisée dans la santé mentale, préfère employer le terme «frustrée» plutôt qu'«ennuyée».Pour elle, ces sentiments ne sont pas une forme de jugement mais une volonté de bien faire. «Souvent, les thérapeutes peuvent voir le potentiel de leurs patients avant qu'ils ne le puissent eux-mêmes», ajoute-t-elle.

Un constat partagé par la sexologue et thérapeute Holly Wood, pour qui cette frustration est liée à son envie d'aider ses patients. «La contrariété se dissipe assez rapidement lorsque je me rappelle que chaque patient est différent, que certains ne sont pas prêts à aller au rythme que je voudrais et que chacun a son propre chemin.»

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Ces psys qui nous voient (presque) tous traumatisés ?

Alastair Mordey 

24 juillet 2023

En diluant le sens du mot, les professionnels de la santé mentale créent une génération de victimes.

Atlantico : Vous avez mis en garde contre l'utilisation toujours croissante du «traumatisme» dans les cercles de santé mentale, ainsi que sa redéfinition. Quelle est la définition actuelle de ce mot, quels sont les enjeux couverts par ce mot ?

Alastair Mordey : Traditionnellement, le mot a été utilisé par la plupart des gens pour désigner un événement bouleversant. En psychiatrie, le mot a été utilisé de manière encore plus conservatrice. Par exemple, il est peu probable que le SSPT (trouble de stress post-traumatique) apparaisse chez une personne qui a perdu un parent, voire un enfant, mais il est tout à fait probable qu'il apparaisse chez une personne qui a survécu à une voiture piégée. Ainsi, la définition médicale stricte du mot désigne une maladie mentale très spécifique qui survient après une exposition à une horreur pure, et pas simplement à un chagrin horrible provoqué par des événements de la vie terriblement tristes. Il existe des différences distinctes entre ces deux choses. Cependant, ces dernières années, la définition de ce que les "événements" peuvent être traumatisants a été édulcorée pour inclure des choses comme le divorce des parents ou la discrimination.

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mercredi 2 août 2023

Crise des surdoses, crise des psychoses


 



Lila Dussault   24 juillet 2023

La crise des surdoses en cache une autre : celle des psychoses. Tant dans les rues que dans les hôpitaux, de plus en plus de personnes se retrouvent, sous l’effet de drogues, agitées ou délirantes. La cause : des substances plus toxiques et plus puissantes, souvent mélangées à l’insu des consommateurs.

Hallucinations, idées paranoïdes, agitation, désorganisation, désinhibition et agressivité… Des urgences du Québec font face à une hausse du nombre de patients aux prises avec de graves problèmes psychiatriques après avoir consommé des drogues. De nouvelles substances dans les rues, combinées à la pauvreté et à la crise du logement, ont décuplé un problème bien présent. Et bien pesant. 

Ainsi, le nombre de visites aux urgences avec comme diagnostic principal un trouble mental lié à la consommation de drogues est passé de 3159 en 2015-2016, à 3988 en 2022-2023 (avec un sommet pendant la pandémie), selon des données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) obtenues par La Presse.

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« Une seule santé » : comment soigner l’humain sans dérégler la nature

Par Arnaud Gonzague  Publié le 24 juillet 2023

Le 13 octobre dans l’auditorium de « l’Obs », à Paris, Christophe Degueurce porte la voix des vétérinaires lors de la soirée « Une seule santé ». (Bruno Coutier pour l’OBS)

La soirée « Une seule santé » organisée à Paris le 13 octobre par « l’Obs » et OneHealth, a été l’occasion de rappeler qu’établir une distinction trop nette entre humains, animaux et écosystèmes est non seulement caduc, mais dangereux.

« Il y a une cinquantaine d’années, cela paraissait ridicule de rapprocher les destins des humains et des animaux. Cela revenait à nous rabaisser au rang de l’animal.  » Boris Cyrulnik garde le souvenir d’une époque où son intérêt pour l’éthologie, cette science qui s’attache aux comportements animaux et humains, paraissait plus qu’incongru à quelques-uns de ses confrères médecins. Le plus célèbre des neuropsychiatres français est venu en témoigner – via un duplex émaillé, hélas, de nombreux soucis techniques – auprès du large public qui s’est rassemblé le 13 octobre dernier dans l’auditorium de « l’Obs », à l’occasion de notre soirée « Une seule santé ».

Boris Cyrulnik n’est pas le seul à rappeler, ce soir-là, que la distinction entre gent humaine, animale et l’environnement, devenue une évidence à partir du XIXe siècle, n’avait pas toujours existé. « Dans l’Antiquité, le One Health [l’idée d’une santé globale] tel que nous le concevons aujourd’hui, était quasiment une constante, a exposé Christophe Degueurce, directeur de l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort et vice-président de la Société française d’histoire de la médecine et des sciences vétérinaires. On croyait alors que la santé reposait sur l’équilibre entre quatre ‘‘humeurs’’, identiques chez tous les êtres vivants. A la fin du XVIIe siècle encore, quand a surgi la maladie de Carré [pathologie virale], les médecins se sont appuyés sur l’étude de la végétation. Le lien entre climat, végétation et maladie semblait naturel. » La modernisation des sciences, et surtout leur complexification a débouché sur une surspécialisation synonyme de cloisonnement.

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