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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 22 mai 2023

Violences ordinaires Contre le harcèlement dans les transports, ne pas faire tomber la chemise




par Constance Vilanova  publié le 20 mai 2023

Sur TikTok, avec le hashtag #SubwayShirt, des jeunes femmes dénoncent le fait qu’elles modifient leur tenue avant de prendre les transports en commun pour éviter le harcèlement.

Eté 2020. Londres. Sophie Milner, influenceuse de 29 ans, s’apprête à quitter son appartement après une séance de sport à domicile. Elle a une course rapide à faire. Températures records obligent, elle porte un short et une brassière de sport. Avant de claquer la porte d’entrée, elle fait marche arrière et enfile un t-shirt ultra-large. «Je me suis rendu compte que je le faisais inconsciemment depuis des années pour qu’on ne me fixe pas ou qu’on ne m’interpelle pas. C’est constant l’été et particulièrement quand je dois prendre les transports en commun», raconte à Libération celle qui fédère 193 000 abonnés sur Instagram. Trois ans plus tard, le 5 mai, elle tombe sur le post d’une autre créatrice de contenu, Rae Hersey, de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis. On y aperçoit la jeune femme brune assise dans un bar. Elle déboutonne et ôte une chemise blanche ample, laissant apparaître un top noir moulant. En légende «Quand tu arrives à destination et que tu peux enlever ta chemise de métro». En hashtag #SubwayShirt. 670 000 vues.

Observatoire du sans-abrisme : «Certains chiffres, très négatifs sur l’action de l’Etat, sont difficiles à avoir»

par Léna Coulon    publié le 19 mai 2023

Le directeur des Etudes à la Fondation Abbé-Pierre salue le lancement d’un Observatoire du sans-abrisme, auquel participera son association. Mais rappelle que «l’observation appelle l’action», quand 330 000 personnes sont sans domicile en France.

Le ministre du Logement, Olivier Klein, a confirmé mercredi 17 mai, le lancement d’un Observatoire du sans-abrisme, destiné à améliorer le recensement des personnes sans domicile, avec le concours de la Fondation Abbé-Pierre, du Secours catholique et de l’association Aurore.

Manuel Domergue, directeur des Etudes de la Fondation Abbé-Pierre se réjouit que le sujet soit «pris au sérieux» par le ministère, mais rappelle que les chiffres doivent servir à agir. Avec comme priorités l’ouverture de places d’hébergement d’urgence, le respect des quotas d’accueil des plus précaires en HLM et la régularisation des sans-papiers, dont la situation administrative expose au mal-logement.

Dépression : comment se sortir du mal du siècle ?

le 16/05/2023

Sandrine Broutin de la Fondation Falret nous parle d’une maladie ayant contribué à libérer la parole sur les problèmes de santé mentale ; certains n’hésitant pas à la qualifier de mal du siècle : la dépression.

Le fait que la dépression soit l’une des maladies psychiques les plus fréquentes peut en effet expliquer ce qualificatif de mal du siècle. Peut-être aussi parce qu’elle survient à tout âge. 12,5 % des Français adultes auraient présenté un épisode de dépression caractérisé et encore plus pour les 18-24 ans.


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Lutte contre les violences intrafamiliales : les pistes de la justice pour «aller plus loin»

par Virginie Ballet  publié le 22 mai 2023

Pôles spécialisés dans toutes les juridictions, ordonnances de protection délivrées en vingt-quatre heures, bracelet anti-rapprochement nouvelle génération… Le gouvernement détaille une série de mesures pour améliorer la lutte contre les violences intrafamiliales, inspirées des recommandations formulées par un rapport parlementaire qui lui est remis ce lundi.

Elle avait commandé un «un bilan» et des «préconisations». Début septembre, à l’occasion de l’anniversaire du Grenelle des violences conjugales, la Première ministre, Elisabeth Borne, annonçait le lancement d’une mission parlementaire visant à «parvenir à une action judiciaire lisible, réactive, performante». A l’issue de plus de sept mois de travaux et près de 300 auditions, les deux autrices de ces travaux remettent leurs conclusions ce lundi au gouvernement. Au fil de près de 200 pages, la députée Renaissance du Val d’Oise Emilie Chandler et la sénatrice Union centriste de l’Yonne Dominique Vérien dressent un état des lieux assorti d’une soixantaine de recommandations pour améliorer le traitement des violences intrafamiliales. «Les attentes restent fortes d’un dispositif judiciaire plus performant», écrivent les élues, qui espèrent une baisse des féminicides et des violences en général, une «meilleure protection des victimes», un «meilleur accompagnement tout au long d’une procédure souvent obscure car trop complexe, ainsi qu’une prise en charge des auteurs qui permettrait un recul de la récidive».

Journal d'épidémie A Saintes, le show délirant des complotistes du Covid

par Christian Lehmann, médecin et écrivain   publié le 21 mai 2023

Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’une société longtemps traversée par le coronavirus. Il revient aujourd’hui sur le gloubi-boulga servi lors d’un raout des antivax, jeudi 18 mai.

L’OMS a sifflé une fin de partie. Le virus est toujours là, mais les mesures barrière ont été reléguées aux oubliettes. Rares sont ceux qui s’inquiètent encore de sa propagation en l’absence de suivi. La solidarité et les beaux discours ont cédé à la reprise économique. Tant que les hôpitaux peuvent encaisser, tant que le vaccin réduit suffisamment la gravité d’une infection pour qu’un travailleur atteint ne soit pas contraint d’arrêter son activité, tant que l’économie tourne, nul besoin de faire davantage d’efforts. Les immunodéprimés peuvent crever, mais pas les usines. Le gouvernement a d’ailleurs repris le cours des réformes, tandis que les bruits de casseroles résonnent. Les néonazis paradent dans Paris avant de faire la fête à coups de saluts nazis dans l’espace Simone Veil. Des extrémistes brûlent la maison d’un maire trop solidaire avec les migrants à leur goût. Bref, tout va bien dans notre monde. Mais il existe un autre monde, un monde parallèle, que l’on découvre en visitant la commune de Saintes en ce week-end de l’Ascension. Saintes, où l’association covido-sceptique Réinfoliberté a attiré 1 500 personnes pour des conférences sans contradicteur. Alexander Samuel, enseignant, docteur en biologie moléculaire, fait partie des rares vigies qui observent ce monde parallèle :

«Dans ce monde, l’extrême droite n’affronte plus l’extrême gauche. Personne ne dénonce la proximité avec des néonazis, fascistes ou autres extrémistes. Tout est amour et paix. Pourtant, ce monde parallèle est au final plus inquiétant que le monde réel. On y entend certains responsables politiques exprimer les idées les plus crasses, mais personne ne s’en offusque. Tout y est relatif, tout y devient possible, il suffit de “remettre en cause ce qu’on pense”, ou plutôt ce que le cabinet McKinsey et la doxa nous auraient imposé. Dans ce monde parallèle, les “résistants” autoproclamés avaient raison. Leur orgueil est à l’épreuve des faits. Il suffit de réécrire l’histoire de la pandémie en insistant sur l’inutilité du confinement, des masques et des vaccins. La première journée s’ouvre sur une réaction très virulente à une défection inattendue. Ancienne alliée prompte à dérouler les narratifs conspirationnistes, la députée européenne Michèle Rivasi s’est désengagée par tweet à la dernière minute, après avoir été rappelée à l’ordre par Marine Tondelier. ”La science mérite mieux que l’extrême droite”, tweete-t-elle. Devant un public aussi confus, ces mots ne passent pas. Les politiciens invités sont pourtant tous bien identifiés : que ce soit Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan, Virginie Joron (eurodéputée RN), Jean Lassalle, Jean-Frédéric Poisson ou Laurence Muller-Bronn, qui a parrainé la candidature d’Eric Zemmour.

Pourquoi le lien entre immigration et délinquance est une illusion

Publié: 21 mai 2023

Trois détenus dans une prison à Toulouse

En France, la proportion d’étrangers dans les prisons françaises était de 23 % en 2019, contre 7,4 % dans la population totale. Lionel Bonaventure/AFP

L’immigration suscite des craintes persistantes, en partie liées à la perception qu’immigration et délinquance vont de pair. La Commission nationale consultative des droits de l’homme rappelait ainsi, en 2022, que 52 % des Français considéraient l’immigration comme la principale cause d’insécurité.

Plus récemment, le projet de loi repoussé sur l’immigrationproposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Pourtant, les recherches en sciences sociales montrent que l’immigration n’est pas la cause de la délinquance. C’est ce décalage entre réalités et perceptions que nous avons cherché à comprendre dans la lettre d’avril 2023 du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

La perception d’un lien entre immigration et délinquance repose principalement sur l’observation d’une surreprésentation des étrangers (immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française) dans les statistiques sur la délinquance. En France, la proportion d’étrangers dans la population totale était, en 2019, de 7,4 %, mais s’élevait à 14 % parmi les auteurs d’affaires traitées par la justice, à 16 % dans ceux ayant fait l’objet d’une réponse pénale et à 23 % des individus en prison.

De nombreux facteurs, certains quasi mécaniques, peuvent expliquer cette surreprésentation sans que le statut d’immigré ne soit en lui-même lié à une probabilité plus forte de commettre une infraction.

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La rencontre est l'enjeu du soin !

N° 278 - Mai 2023

Le soin relève, avant tout, d’une rencontre humaine dans laquelle un des deux protagonistes, le soignant, tente d’apporter à l’autre, le patient, une qualité de présence suffisante pour entendre son histoire et ses ressentis, en fonction de ses manifestations cliniques. Qu’est-ce qui caractérise cette rencontre ? 

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Les régions spécifiques du cerveau endommagées par l’HTA et impliquées dans la démence ont été identifiées

Mercredi, 24/05/2023 

Tomasz Guzik, professeur de médecine cardiovasculaire à l’Université d’Édimbourg (Royaume-Uni) et au Jagiellonian University Medical College de Cracovie (Pologne), a dirigé une étude qui a permis d’identifier de manière précise les régions du cerveau affectées par l’HTA (Hyper Tension Arterielle) et impliquées dans les démences. Cette avancée a été rendu possible en utilisant une combinaison d’approches d’imagerie, de génétique et d’observation, « nous avons identifié des parties spécifiques du cerveau qui sont affectées par des hausses de la pression artérielle, comme le putamen et des régions spécifiques de la substance blanche ».


Le niveau d’éducation jouerait un rôle majeur dans la capacité de résilience mentale…

Lundi, 22/05/2023 

 Selon une étude américaine de l’Université d’Etat de l’Ohio, plus d'éducation et moins de stress apparaissent comme les 2 facteurs clés de la résilience mentale chez les femmes plus âgées. Le soutien social et une bonne santé contribuent aussi à cette résilience au plus grand âge. L’équipe de l’Ohio State University révèle aussi une association qui peut sembler surprenante : avoir traversé un nombre élevé d'expériences difficiles dans la vie est associé à une résilience très élevée, comme si, en dépit des épreuves, ces femmes affirmaient « Je suis toujours là et je continuerai à me battre ».

Mais les études et le fait d’avoir fait au moins 4 années d’études supérieures et de faire face à cet âge plus avancé à de plus faibles niveaux de stress sont les 2 facteurs qui ressortent le plus fortement liés à la résilience psychologique chez ces femmes âgées de 80 ans et plus.

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Troubles mentaux : la quête d’une cause unique

15 mai 2023

Et si un grand nombre des problèmes de santé mentale avaient une cause commune, cachée dans une série de mutations génétiques? De récentes découvertes rendent optimistes certains experts… tandis que d’autres appellent à ne pas s’emballer trop vite.

C’est que ce deuxième groupe d’experts se rappelle que ce n’est pas la première fois que l’on cherche une cause commune. Il y a quelques décennies, on croyait même être sur le point de faire une grande percée, alors que de nombreuses découvertes sur les niveaux irréguliers de substances chimiques dans notre cerveau permettaient d’espérer que ces débalancements puissent être un jour ciblés par des médicaments. La dépression et son manque de sérotonine. La schizophrénie et son excès de dopamine.

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La fonte de la masse musculaire favoriserait les démences

Lundi, 22/05/2023 

La fonte de la masse musculaire favoriserait les démences

Avec l’âge, la force des muscles diminue et nos mouvements ralentissent. Mais selon des recherches récentes de l’Université Edith Cowan (Australie), ces signes pourraient indiquer un problème plus grave : la démence tardive. Durant l’étude, les chercheurs ont examiné plus de 1000 femmes âgées en moyenne de 75 ans. Ils ont essayé de déterminer quelles sont les relations entre la fonction musculaire et la démence. Les résultats de l’étude pourraient servir à dépister précocement la démence et mener ainsi des actions préventives plus ciblées.

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Quand les patients harcèlent les médecins : 5 comportements à surveiller

Ana Gascon Ivey  22 mars 2023

États-Unis – Chaque jour, des patients crient, intimident, menacent ou mettent à exécution des menaces à l’encontre de médecins et d’autres professionnels de santé. Selon l’Organisation mondiale de la santé  [1], jusqu’à 38 % des professionnels de la santé sont victimes de violences physiques de la part de patients à un moment ou à un autre de leur carrière. Davantage d’entre eux sont victimes de menaces et d’agressions verbales.

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dimanche 21 mai 2023

Festival de Cannes 2023 : "Etat limite", un documentaire sur la psychiatrie pour crier "au secours, l’hôpital va craquer"








Mohamed Berkani   Publié 

Nicolas Peduzzi suit un psychiatre et ses patients atteints de troubles mentaux ou en grande fragilité médicale ou sociale. "Etat limite" est un réquisitoire féroce et tendre, en creux, sur la situation de la médecine psychiatrique. Coup de cœur.

Image du film "Etat limite" de Nicolas Peduzzi, présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2023. (LES ALCHIMISTES)

La question est posée d’emblée : comment bien soigner dans une institution malade ? Le documentaire s’ouvre sur Romain, aide-soignant, filmé de dos dans les couloirs de l’hôpital Beaujon, en Ile-de-France, le bouton on-off tatoué sur la nuque. On comprendra plus tard qu’une partie du personnel est traversée par une crise sur le sens de leur travail. Faut-il continuer ou arrêter ? Présenté à Cannes dans le cadre de l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), le film documentaire Etat limite est une immersion dans un hôpital. Nicolas Peduzzi suit Jamal Abdel-Kader, psychiatre, lors de ses consultations et de ses échanges avec ses collègues.

Grand corps malade

"L’hôpital public français a toujours eu pour moi un visage amical : c’est lui qui avait sauvé mon père en 1990, lui qui m’avait accueilli et soutenu en service psychiatrique lorsque j’en avais eu besoin. Il y a quatre ans, la crise sanitaire a révélé l’ampleur du mal-être de l’institution, mais les causes de la gangrène étaient évidemment plus profondes", explique Nicolas Peduzzi. L’hôpital est malade de coupes budgétaires.

L’unique médecin psychiatre de l’hôpital arpente les couloirs et les escaliers pour visiter ses patients. La caméra, pleine d’empathie, nous fait assister à des scènes très intimes sans jamais être voyeuriste. Certains cas sont lourds. Fils de chirurgiens syriens et élevé dans un étage de l’hôpital consacré aux familles de médecins aux revenus modestes, le docteur Abdel-Kader va d’un patient à l’autre avec patience et franchise.

Affiche du film "Etat limite" de Nicolas Peduzzi. (LES ALCHIMISTES)


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Dans l'ombre de l'antitsiganisme

© WALDSCHMIDT Camille, Radio France

À propos de la série


Pour LSD, Perrine Kervran va à la rencontre de Voyageurs, de chercheurs, et d’activistes pour comprendre ce qu’est l’antistsiganisme en France, comment il se manifeste, comment il est vécu et comment il s’est construit.


Au départ il y a des dénominations culturelles : Gitans, Sintés, Manouches, Roms, Yéniches et Voyageurs. Mais il y a aussi des catégories administratives typiquement françaises : « nomades » et « gens du voyage » et puis il existe d’autres termes, le plus souvent péjoratifs ou qui le sont devenus : bohémiens, romanichels ou tziganes... Et la plupart du temps on mélange tout, alors que ces mots recoupent des choses qui n’ont rien à voir.

Mais ce qu’on comprend assez vite, et c’est terrible, c’est qu’il y a un mot qui rassemble ces populations et ces catégories si différentes et ce mot c’est l’antitsiganisme. Or, souvent, ce qu’on ne sait pas nommer, c’est ce qu’on ne connaît pas.


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Reportage Village santé en Dordogne : «Ça ne remplace pas un suivi mais je me suis sentie écoutée»

par Apolline Le Romanser   publié le 17 mai 2023

Pendant deux jours, une centaine de soignants et bénévoles ont proposé près de Bergerac des ateliers de santé et de prévention pour des habitants souvent dépourvus d’accompagnements médicaux.

Ses doigts palpent, dans de petits mouvements circulaires, le sein qu’elle examine. Attentive, Maéva ne repère d’abord rien d’anormal, mais en appuyant un peu plus, elle détecte une grosseur. «Ça ressemble à un kyste, non ?» s’enquiert la jeune femme de 27 ans. Ses yeux bruns scrutent la poitrine en silicone face à elle – il ne s’agit que d’un mannequin. «Pour être sûre, il faut consulter un professionnel», insiste Jessica Poussart. La bénévole de l’association Jeune et Rose, qui accompagne les femmes de moins de 45 ans atteintes d’un cancer du sein, énumère les différents examens, insiste sur l’importance du dépistage«On nous répète qu’il faut s’autopalper une fois par mois, sans vraiment expliquer comment faire, regrette-t-elle. Ici, on prend le temps de le montrer.»

Interview Médecine préventive : «La moitié du temps médical est consacrée à des problèmes évitables»

par Apolline Le Romanser    publié le 20 mai 2023 

De plus en plus présente dans les discours, la prévention peine pourtant à s’ancrer dans les pratiques. Pour François Alla, professeur en santé publique, il faut mieux l’organiser et aller à la rencontre des populations vulnérables.
publié le 20 mai 2023 à 6h35

Le ministre de la Santé affirme vouloir en faire une priorité – jusqu’à l’ajouter dans l’intitulé de sa fonction – mais la prévention ne prend toujours pas en France. Ses résultats sont même«globalement médiocres», selon un rapport de la Cour des comptes de décembre 2021. Elle pourrait pourtant permettre d’éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies et handicaps, alors que le système de soins français suffoque. François Alla, professeur de santé publique et chef du service d’innovation en prévention du CHU de Bordeaux, insiste sur la nécessité de l’étendre au-delà du champ médical et de s’adapter aux besoins des territoires.

Pourquoi la France est-elle en retard en matière de prévention ?

Ce n’est pas vraiment un manque de moyens financiers, ni un manque de volonté. Le problème vient surtout de l’organisation. Si on veut que la prévention fonctionne, les éléments clés sont le repérage systématique des pathologies et facteurs de risques, ainsi que les prises en charge qui en découlent. Les deux coincent. Quasiment tous les Français ont au moins un contact par an avec le système de soins, mais les professionnels de santé ne posent pas systématiquement la question de la vaccination antigrippale, du dépistage des cancers, de l’alcool… Ce sont autant d’occasions de prévention perdues. Et même quand la question est posée, l’offre de soins disponible ne permet souvent pas une prise en charge en aval.

L’association suisse Dignitas veut faire reconnaître un droit à mourir dans la dignité et attaque la France devant la CEDH

Par  et    Publié le 20 mai 2023

Partisane du suicide assisté, l’association passe à l’offensive juridique en saisissant, par l’intermédiaire de ses adhérents français, la Cour européenne des droits de l’homme, alors que la France n’a pas légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté.

Sans attendre un potentiel « projet de loi » sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron a promis de bâtir « d’ici la fin de l’été », des partisans de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assistéengagent l’offensive sur le terrain juridique. L’absence de législation, en France, sur l’aide active à mourir contrevient-elle aux dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme ? C’est, en substance, la question soulevée par une série de trente requêtes similaires, déposées à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), fin avril. A l’origine de cette initiative, des adhérents français ou résidant en France de l’association suisse Dignitas (connue pour accompagner les personnes dans leur suicide assisté), après épuisement des voies de recours au niveau français.

Histoire de l'amour Les baisers seraient 2 000 ans plus vieux que ce qu’on croyait

par Yoanna Herrera  publié le 18 mai 2023

Deux scientifiques publient ce jeudi 18 mai dans «Science» une analyse d’études qui attestent d’embrassades, sous forme sexuelle ou romantique, en Mésopotamie dès le quatrième millénaire avant notre ère.

C’est aujourd’hui un symbole d’amour et de tendresse communément reconnu dans le monde entier. Pourtant, dans le dernier numéro de la prestigieuse revue Science, publié ce jeudi 18 mai, une nouvelle analyse bouscule ce qu’on croyait savoir jusqu’à présent sur le baiser. L’historien spécialiste des civilisations du Proche-Orient ancien Troels Pank Arboll et la biologiste Sophie Lund Rasmussen ont analysé une quinzaine d’études récentes et en ont conclu que cette pratique était en réalité beaucoup plus ancienne que ce qui était communément admis jusqu’à présent.