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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 6 août 2021

Alix Garin : "Le corps vieillissant n’a pas à être caché, il est sublime"

LE 05/08/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS D'ÉTÉ

par Chloë Cambreling et Guillaume Erner

L'autrice nous présente son roman graphique "Ne m’oublie pas", lauréat du prix France Culture BD des étudiants. 

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. Crédits :  Robin Nissen

Ne m'oublie pas dévoile le récit de Clémence, une femme d’une vingtaine d’années, en plein doute dans son passage à l'âge adulte, qui aide sa grand-mère à s’échapper de la maison de retraite spécialisée où cette dernière est résidente. Atteinte d’Alzheimer, elle souhaite retourner dans la maison de ses parents. L'occasion d’un road-trip émouvant entre une jeune femme et sa grand-mère, toutes deux en proie au doute face au temps. 

"Ne m'oublie pas"
"Ne m'oublie pas" Crédits :  Alix Garin

L’autrice belge nous parle ce matin de ce récit à la fois inspiré de sa propre grand-mère, atteinte d’Alzheimer, et purement fictionnel. Une histoire qui lui donne l’opportunité d’explorer des thèmes encore peu abordés dans les romans graphiques : la vieillesse des corps et la démence mentale. 

"Ne m'oublie pas"
"Ne m'oublie pas" Crédits :  Alix Garin

Une histoire du temps et de la vieillesse

Cette bande dessinée aborde le passage à l'âge adulte, comment on navigue à travers les âges et comment la vieillesse peut avoir des airs de retour à l'enfance.

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L'affaire Sarah Halimi : il ne faut toucher à la loi que d'une main tremblante

La commission d’enquête sur les éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l’affaire Sarah Halimi débutera bientôt ses travaux à l’Assemblée nationale. Après l'émotion ressentie par l'ensemble de la société suite à ce meurtre antisémite commis en 2017, il est temps de se poser les bonnes questions : la loi doit-elle vraiment évoluer ?

Les faits sont les suivants : en avril 2017, Sarah Halimi est assassinée par Kobili Traoré à Paris. Le meurtrier assassine sa victime en affirmant avoir tué le démon, associant donc, dans une association d'idées profondément antisémite, sa voisine de confession juive à la figure du diable. Il était alors en proie à une bouffée délirante aigue, et avait consommé du cannabis. Il est arrêté après avoir commis ce meurtre et, en raison de son profil psychiatrique jugé instable, il est interné en hôpital psychiatrique après une très brève garde-à-vue. Ses procès, en appel et en cassation, concluent à son irresponsabilité pénale : les experts psychiatriques sollicités à de nombreuses reprises estiment que son discernement a été aboli, en raison de l’état de folie dans lequel il se trouvait lorsqu’il a commis ce crime. Ça, en – très – bref, ce sont les faits

Cette conclusion à l’irresponsabilité prononcée par la justice a pourtant suscité l’indignation générale dans la population. Des manifestations, de nombreuses prises de position de personnalités politiques, et même la prise de parole d’Emmanuel Macron qui a affirmé, en avril 2021, vouloir un changement de loi après la décision de la Cour de cassation, en témoignent. Et le sujet était brûlant : la non-condamnation du meurtrier, converti à l’islam radical et antisémite, la peine d’une famille endeuillée incapable de voir la justice être rendue, étaient des sources d’indignation et d’émotion de l’ensemble de la communauté nationale. Bien évidemment.

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jeudi 5 août 2021

Le DSM inadapté pour la prise en charge des phobies, selon un psychiatre brésilien



Dr Reinaldo Hamamoto, Dr Sivan Mauer  4 août 2021

São Paulo, Brésil ― Quel diagnostic poser face aux manifestations de phobies et quelle prise en charge envisager? Dans une interview publiée dans l’édition portugaise de Medscape, le Dr Sivan Mauer, psychiatre à São Paulo (Brésil), rappelle que la phobie est bien souvent le symptôme d’une pathologie sous-jacente, qui se révèle parfois bien plus grave qu’un simple état anxieux. Il critique au passage le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) qui, selon lui, propose une démarche diagnostique erronée, basée essentiellement sur la symptomatologie, alors que l’évolution de la maladie doit aussi être prise en compte. Il appelle à une autre approche, axée sur la clinique, qui permettrait de limiter le recours aux antidépresseurs, bien trop souvent prescris de manière inadaptée.

Medscape : Le sujet des phobies suscite beaucoup d’intérêt. Quelle est votre expérience dans la prise en charge des patients atteints de ce type de troubles?

Dr Sivan Mauer: Effectivement, on s’intéresse beaucoup aux manifestations de phobies rares, comme en témoignent les articles de presse et les films qui abordent le sujet. Pour autant, la phobie n’est pas un motif fréquent de consultation en psychiatrie clinique. En général, les patients viennent consulter parce qu’ils ne se sentent pas bien dans des espaces ouverts, qu’ils ont peur de voyager en avion, ou de certains animaux comme les chiens ou les araignées.

Les phobies doivent être considérées comme un symptôme, la partie immergée de l'iceberg d'un diagnostic forcément plus large lorsque la psychiatrie est abordée de manière clinique.

 

Le suicide des enfants, un passage à l'acte inimaginable en nette augmentation

Laure Dasinieres — 

Les médecins observent une hausse des tentatives de suicide et du nombre de morts à la suite de ce geste désespéré depuis les confinements.

Depuis l'automne 2020, les médias s'émeuvent d'une augmentation des gestes suicidaires chez les moins de 15 ans. La cause est toute trouvée: les confinements successifs. Pour autant, si les chiffres sont là –«davantage d'enfants sont morts par suicide pendant la crise sanitaire qu'à cause du Covid, et on a constaté que les tentatives de suicide chez les enfants sont plus graves qu'à l'accoutumée», explique le Pr Delorme, chef du département psychiatrique pour enfants et adolescents à l'hôpital Debré à Paris nous aurions tort d'attribuer ces actes à une cause unique.


Julie Rolling, psychiatre, médecin référent du Centre d'accueil médico-psychologique pour adolescent (CAMPA) aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, martèle: «Ce sont des facteurs multiples qui s'accumulent, et qui contribuent à créer un état de souffrance extrême où l'enfant ne voit pas d'autres solutions.» Même si nous tentions de décliner l'ensemble des facteurs généraux inhérents à la crise sanitaire –désociabilisation, temps passé sur les écrans, cyberharcèlement, climat anxiogène, etc. nous n'aurions pas le début d'une explication sur les causes de ces passages à l'acte. Nous pourrions, a contrario, nous dire qu'ils sont simplement davantage pris en compte par les parents et les proches alors qu'ils sont à l'accoutumée tus ou conservés sous le couvercle du tabou.

mercredi 4 août 2021

Le centre hospitalier psychiatrique de Montfavet se prépare au pass sanitaire


 




Par  France Bleu Vaucluse 
Mardi 3 août 2021

Le centre hospitalier psychiatrique de Montfavet (CHM) a déjà tout prévu pour respecter l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale du personnel soignant. 

Le directeur du centre hospitalier psychiatrique de Montfavet, Jean-Pierre Staebler, a déjà prévu un dispositif de contrôle du pass sanitaire.
Le directeur du centre hospitalier psychiatrique de Montfavet, Jean-Pierre Staebler, a déjà prévu un dispositif de contrôle du pass sanitaire. © Radio France - Julia BEAUFILS 

Au centre hospitalier de Montfavet tout est prêt. "À partir de lundi 9 août, si la loi est promulguée, des agents d'une société de sécurité vérifieront les pass sanitaires de tous les visiteurs", indique Jean-Pierre Staebler, le directeur du CHM. Un dispositif mis en place pour respecter la loi et pour éviter cette charge supplémentaire sur les épaules du personnel soignant. Bien sûr, les visiteurs devront prendre rendez-vous au préalable pour voir leurs proches. 

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Covid-19 : face au delta, le gouvernement réactive les mesures permettant de mobiliser les soignants

par LIBERATION et AFP  publié le 4 août 2021 

Signe supplémentaire de la mobilisation contre la quatrième vague de Covid-19, le dispositif est de nouveau en vigueur depuis lundi. 

Majoration des heures supplémentaires de 50% et compensation exceptionnelle des congés payés non pris : le gouvernement a annoncé mardi «la réactivation de plusieurs leviers de mobilisation et de soutien aux soignants face au rebond épidémique». Trois dispositifs nationaux, déjà utilisés lors des précédentes vagues, sont à nouveau effectifs depuis lundi, a expliqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Découverte du mécanisme cérébral impliqué dans la réponse face au danger

COMMUNIQUÉ | 29 JUIL. 2021 - 10H00 | PAR INSERM (SALLE DE PRESSE) 

Cellules neuronales

Cellules neuronales/ Onimate © Adobe Stock

Chez l’humain et l’animal, la réponse défensive est un mécanisme de notre cerveau qui nous permet de réagir efficacement face à un danger. L’une des principales réponse défensive est l’évitement. Mais l’évitement excessif en l’absence de menace réelle est un marqueur de pathologies liées à l’anxiété, et les mécanismes neuronaux qui en sont à l’origine sont encore mal compris. Une équipe de chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux au Neurocentre Magendie a récemment révélé l’interdépendance de deux régions du cerveau, l’amygdale basolatérale et le cortex préfrontal dorsomédial, dans ce mécanisme. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Nature, permettent d’ouvrir de nouvelles pistes pour traiter les patients atteints de troubles de l’anxiété, en ciblant directement les régions du cerveau qui en sont à l’origine.

Lorsqu’un danger est proche, on retrouve chez l’humain et l’animal un mécanisme d’évitement, qui lui permet de prendre la fuite pour se protéger. Chez certaines personnes, cette réponse défensive est disproportionnée, se produit en dehors de tout danger et est symptomatique d’un trouble de l’anxiété.  Connaître les mécanismes du cerveau qui sont à l’origine de cette réaction est crucial pour ouvrir des pistes thérapeutiques durables et efficaces sur les patients atteints de ces troubles. 

Le rôle clé de l’amygdale et du cortex préfrontal dans la réponse d’évitement

Il existe deux principales réactions défensives : l’immobilité lorsque le danger est éloigné, et l’évitement lorsqu’il est proche. Si les mécanismes de la première sont bien connus des scientifiques car plus faciles à étudier (il est en effet plus simple d’observer les modifications neuronales sur un animal immobile) ceux de la seconde demeurent mal connus. Depuis ces dix dernières années, les scientifiques savaient que deux régions du cerveau, l’amygdale basolatérale et le cortex préfrontal dorsomédial, étaient impliquées mais ignoraient dans quelle mesure elles travaillaient ensemble pour déclencher cette réaction d’évitement.

 L’équipe de Cyril Herry au Neurocentre Magendie a observé chez les souris les mécanismes neuronaux-sous-jacent à l’origine de l’évitement. Pour cela, les chercheurs ont placé des souris dans un labyrinthe composé de deux compartiments. Dans l’un d’eux, un son désagréable était émis, associé à une menace. La souris avait alors la possibilité de fuir dans l’autre compartiment, arrêtant ainsi le son associé à un danger.

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En Israël, agrandissement et rénovation des hôpitaux psychiatriques.

 

Par |août 3rd, 2021

ISRAEL

Le Conseil des ministres a approuvé le budget de l’État pour 2021-2022, dans lequel il est prévu d’augmenter le budget du ministère de la Santé de 3 milliards de shekels. En outre, à la demande du ministre Nitzan Horowitz, le système de santé recevra près de deux milliards de shekels supplémentaires l’année prochaine.

Les ministres ont approuvé les postes suivants pour les dépenses supplémentaires du ministère de la Santé :

– après une longue résistance du ministère des Finances, il a été décidé d’allouer 400 millions de shekels pour l’agrandissement et la rénovation des hôpitaux psychiatriques. Dans le cadre de ce programme, 400 patients psychiatriques chroniques seront transférés des hôpitaux vers des soins ambulatoires sous le contrôle des caisses d’assurance maladie ;

– les files d’attente pour les soins psychothérapeutiques dans les caisses d’assurance maladie seront réduites ;

– le budget du système de santé pour 2022 comprend 130 millions de shekels supplémentaires, qui seront nécessaires après ajustement de l’indice démographique pour refléter le vieillissement de la population d’Israël ;

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L’association d’aide aux détenus Genepi annonce sa dissolution

Le Monde avec AFP  Publié le 02 août 2021 

Depuis 2019, le Genepi avait renoncé à son activité historique d’ateliers ou de cours en prison. L’association avait changé d’orientation et se revendiquait comme « féministe et anticarcérale ».

Un garde de prison de Lutterbach, dans l’est de la France, le 20 avril 2021.

Le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi), association qui a accompagné pendant plus de quarante ans de nombreux détenus, a annoncé dans un communiqué, lundi 2 août, sa dissolution.

Coronavirus: le Valais renforce le soutien psychiatrique des jeunes et adolescents

Le Nouvelliste 

La santé mentale des 14-24 ans a particulièrement souffert de la pandémie. Face à ce constat, le canton lance un projet pilote jusqu’à la fin de l’année pour aider les jeunes à surmonter cette période difficile.

Le soutien psychiatrique aux jeunes et adolescents sera renforcé à l'Hôpital du Valais.

La crise sanitaire a mis la santé mentale de la population à rude épreuve. Particulièrement celle des adolescents et des jeunes adultes. Ce constat vaut aussi pour le Valais qui a vu la demande de soutien psychiatrique des 14-24 ans exploser.

Les chiffres de l’Hôpital du Valais montrent une augmentation de presque 40% pour cette catégorie d’âge entre le premier trimestre 2021 et la même période d’avant pandémie, soit plusieurs centaines de demandes supplémentaires.

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Témoignages Non vaccinés pour raison de santé : l’impasse sanitaire

par Sacha Nelken  publié le 2 août 2021

La mise en place du pass sanitaire plonge dans une zone grise les Français qui ne peuvent pas se faire vacciner pour raisons médicales mais qui n’entrent pas dans les exemptions officielles.

«Vacciner», «vacciner», «vacciner», ne cesse-t-on de répéter au gouvernement. Très bien, quand on ne peut pas pour raison médicale, on fait comment ? D’après le ministre de la Santé, Olivier Véran, ils ne seraient que «quelques centaines» dans ce cas. Ils sont en réalité bien plus nombreux et souffrent de pathologies si diverses que leur nombre est difficile à quantifier. Le gouvernement a fixé trois contre-indications à la piqûre : les personnes allergiques à des composants du vaccin, les personnes ayant fait «une réaction type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation» après leur première injection ou les jeunes ayant fait un «syndrome PIMS» (pour syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique), une complication «extrêmement rare» qui a touché certains enfants et adolescents à la suite d’une infection par le coronavirus.

Au Maroc, les petits cultivateurs de marijuana craignent d’être les perdants de la légalisation

Par Publié le 02 août 2021 

« Afrique, les batailles du cannabis » (1/6). Dans le pays considéré comme le plus grand producteur au monde, une loi ouvre la voie à la culture du cannabis à usage thérapeutique. Dans le Rif, les paysans ont peur de subir la concurrence de puissants investisseurs.

La camionnette peine à gravir la route défoncée qui serpente dans les montagnes. Au détour d’un virage, à plus de 1 500 mètres d’altitude, on manque passer par-dessus bord. Younès, au volant, éclate de rire : pareil périple ne l’effraie pas, il connaît l’endroit mieux que personne. Au bout d’une centaine de kilomètres, la camionnette s’arrête enfin dans un décor verdoyant. Les plantations de kif, le nom local du cannabis, s’étendent à perte de vue. C’est ici, dans la région d’Issaguen, au cœur du Rif marocain, que se concentre probablement la plus grande production de la planète.

En Italie, l’obligation vaccinale des soignants est assez bien acceptée par les infirmiers

 

En avril 2021*, plusieurs mois avant la France, l'Italie a instauré l'obligation vaccinale des soignants. Selon Luigi Pais Dei Mori, infirmier médico-légal, conseiller national auprès de la Fédération nationale des ordres infirmiers (FNOPI) et président de l'Ordre des professions infirmières de la province de Belluno (Vénétie), son principe a été bien accepté par les soignants. La très grande majorité d'entre eux est aujourd'hui vaccinée. En cas de refus, les peines encourues sont lourdes.  

ActuSoins : « Comment les infirmières et infirmiers italiens ont-ils perçu l'obligation de vaccination contre la Covid ?

Luigi Pais Dei Mori : Pour la grande majorité des infirmières, il n'était pas nécessaire d'appliquer une quelconque obligation, car elles se sont fait vacciner dès que cela a été possible, depuis que les premières doses ont été disponibles, en décembre 2020. elles ont ainsi fait preuve de leur sens des responsabilités et de l'éthique.

Quelques positions « dissidentes » ont été clarifiées par le dialogue et des explications scientifiques. Il y a eu quelques cas d'infirmiers qui ont adopté des positions ouvertement et inexplicablement non scientifiques. Ils ont été identifiés par les ordres provinciaux et des procédures disciplinaires ont été ouvertes à leur encontre pour violation de plusieurs articles du Code de déontologie.

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mardi 3 août 2021

Séverine Leduc : “C’est certainement parce qu’il a un fonctionnement neuroatypique qu’Elon Musk est capable de faire ce qu’il fait”

Séverine Leduc, propos recueillis par Pierre Terraz publié le  

Quand l’entrepreneur excentrique Elon Musk révèle être atteint du syndrome d’Asperger, c’est tout le mythe de l’autiste génial et surdoué qui rejaillit soudainement. Mais au fait, d’où vient ce lien a priori infondé – et pourtant solidement ancré dans nos consciences – entre génie, autisme et solitude ? Réponse avec Séverine Leduc, psychologue et spécialiste de l’autisme.

Peut-on définir le syndrome d’Asperger ?

Séverine Leduc : Peu de personnes le savent, mais « Asperger » est un terme qui n’est plus valable médicalement. Nous parlons désormais de « troubles du spectre autistique ». C’est un spectre qui rend mieux compte de la grande diversité des formes d’autisme, puisqu’on a des gens qui sont en grande difficulté alors que d’autres le sont moins, comme Elon Musk. Si Elon Musk s’est spécifiquement présenté comme « Asperger », c’est parce que cela le distingue des autistes ayant un retard intellectuel fort : c’est d’ailleurs le choix que font de nombreux patients qui font leur « coming-out ». Pour vous donner tout de même une définition générale, l’autisme est un fonctionnement différent du cerveau qu’on appelle « neuroatypique », et qui s’oppose à un fonctionnement dit « neurotypique ».

Peut-on quantifier les différents degrés de l’autisme, sur ce spectre ?

Il y a autant d’autismes différents qu’il y a d’autistes… mais on peut dégager un noyau dur de l’autisme. La première caractéristique commune est le trouble de la réciprocité émotionnelle, c’est-à-dire la difficulté à percevoir ce qui est envoyé par votre interlocuteur sur le plan émotionnel. Lorsqu’on a du mal à percevoir ce que l’autre nous envoie, on a aussi du mal à s’adapter à la conversation, à réagir de manière adéquate. Par exemple, Mark Zuckerberg est soupçonné d’être autiste – même si cela n’a jamais été confirmé médicalement –, car il a souvent des comportements autistiques sur ce plan. Dans le film The Social Network [de David Fincher, 2010] qui retrace son parcours, cela est assez bien décrit à plusieurs reprises. Il y a notamment cette scène où il prend un café avec sa copine, et où il ne perçoit absolument pas son malaise quand elle tente de se confier à lui. Ce trouble de la réciprocité émotionnelle génère donc des « faux pas sociaux » : la réaction n’est tout simplement pas celle qui est attendue. Une autre caractéristique de l’autisme est l’hyperconnectivité neuronale, c’est-à-dire que les autistes ont beaucoup plus de connexions neuronales que les neurotypiques. Concrètement, ils établissent des liens entre des idées, des mots ou des pensées beaucoup plus forts qu’une personne « classique ». Par exemple, un autiste peut traiter de la même manière le bruit de la pluie contre la vitre que l’explication que son supérieur lui donne au même moment : il n’y aura pas de hiérarchisation dans le traitement de ces deux informations. Cela peut paraître négatif du point de vue d’un neurotypique, mais c’est tout simplement une autre manière de percevoir le monde.

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Visite de la ministre de la Santé au Centre Thérapeutique Putscheid

 Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg (Nouvelle fenêtre)

LUXEMBOURG

En date du 4 août 2021, Paulette Lenert, ministre de la Santé, a visité le nouveau Centre Thérapeutique Putscheid. Dans un environnement calme et idyllique, une ancienne ferme a été réaménagée pour offrir une prise en charge thérapeutique à des jeunes de 12 à 18 ans avec des troubles psychiatriques.

  1. ©MSAN / LUC DEFLORENNE

    Roger Zanter, Bourgmestre de la commune de Putscheid, Dr Mark Ritzen, Directeur général Rehaklinik, Vincent Neysen, Directeur des soins, Dr Michel Nathan, Président du CA du CHNP, Paulette Lenert, ministre de la Santé

    Roger Zanter, Bourgmestre de la commune de Putscheid, Dr Mark Ritzen, Directeur général Rehaklinik, Vincent Neysen, Directeur des soins, Dr Michel Nathan, Président du CA du CHNP, Paulette Lenert, ministre de la Santé

 

"Avec le Centre Thérapeutique Putscheid, la Rehaklinik d'Ettelbruck enrichit son offre en psychiatrie juvénile qu'elle développe depuis 2006 à la demande du ministère de la Santé, ceci afin de prendre en charge des adolescents présentant un danger pour eux-mêmes ou pour autrui", explique Paulette Lenert.

L'unité fermée pour adolescents a été créée à la Rehaklinik en 2006 et a depuis lors élargi ses offres ambulatoires non seulement en soins psychiatriques, mais aussi en une prise en charge thérapeutique et médicale en ambulatoire. Avec son ouverture le 1er octobre 2020, le Centre thérapeutique à Putscheid élargit cette offre par un service d'hospitalisation ouvert. Sont également prévus, un hôpital de jour pour adolescents et une unité d'hospitalisation pour délinquants mineurs souffrant de troubles psychiatriques.

"Notre expérience montre que les jeunes qui représentent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui ont souvent déjà été exposés à des situations très éprouvantes dans leur vie et ont du mal à réguler leurs émotions", souligne Dr Thomas Karst, coordinateur médical de la filière psychiatrie juvénile de la Rehaklinik et responsable médical du nouveau centre thérapeutique.

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