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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 16 février 2021

Des infirmiers au bout du fil

  

Depuis le 30 mars 2020, le centre hospitalier lyonnais le Vinatier a mis en place une plateforme téléphonique dédiée aux personnes nécessitant des soins psychiatriques, à leur famille, ainsi qu'aux professionnels de santé, médico-sociaux et sociaux. Une équipe composée d’infirmiers, de psychologues, et d'assistants sociaux prennent en charge les appels.

Alice Taranowski, infirmière, répond aux appels des patients

Alice Taranowski, infirmière, répond aux appels des patients. 

© Guillaume Bouvy


Muni d’un casque sans fil avec micro, Anthony Garabel, infirmier au CH Le Vinatier prend l’appel d’un jeune patient.

Il recueille les données, comme son âge, son sexe et le motif de son appel, saisit les informations dans un logiciel, établit une expertise clinique en lien avec ce qui a été dit puis fait une proposition de soins selon le degré d’urgence.

A l'autre bout du fil, il s’agit d’un patient angoissé. Dans ce cas, la réassurance suffira.

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Portes ouvertes virtuelles à l’école en soins infirmiers







16 février 2021

Des portes ouvertes virtuelles pour l’Institut de formation en soins infirmiers du Centre hospitalier de Haguenau. Photo archives DNA /Franck KOBI
La crise sanitaire ne permet plus la tenue de portes ouvertes réelles à l’IFSI... comme en février 2020, avant le premier confinement.  Photo archives DNA2 /2

Après le succès ces quatre dernières années des portes ouvertes des Institut de formation en soins infirmiers et aides-soignants des centres hospitaliers de Haguenau et de Wissembourg, la crise sanitaire contraint de modifier la nature de cette manifestation. L’équipe pédagogique aidée des étudiants en soins infirmiers et des élèves aides-soignants vous invitent à des premières portes entièrement virtuelles.

Du jeudi 18 février au mardi 9 mars, les enseignants et élèves vous proposent de vous immerger dans leur univers ; au programme, une visite virtuelle de l’institut, des vidéos sur le contenu des formations, les métiers, la vie à l’institut, témoignages d’étudiants et d’élèves. Il sera également possible de se renseigner sur les modalités de sélection, les modes de financement, la vie à Haguenau.

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La psychiatrie fait-elle peur ?

Publié le : 

Les pathologies psychiatriques sont source de grandes souffrances et de stigmatisation des malades.

Les pathologies psychiatriques sont source de grandes souffrances et de stigmatisation des malades.  © iStock / Nazan Akpola

Si les populations sont de plus en plus sensibilisées à la question des maladies mentales au travers de témoignages et d’œuvres de fictions évoquant des pathologies comme la schizophrénie, l’autisme de haut niveau ou la dépression, le  grand public peut encore avoir une image erronée de leur prise en charge.


Le Parlement adopte définitivement la réforme de la justice pénale des mineurs

Le Monde avec AFP Publié le 16 février 2021

Cette réforme, dont l’entrée en vigueur est reportée à septembre, met en place une procédure de jugement en deux temps, entrecoupée d’une période de « mise à l’épreuve éducative ».

Le Parlement a adopté définitivement, mardi 16 février au soir, par un vote à main levée du Sénat, la réforme de la justice pénale des mineurs. Le texte a été approuvé par la chambre haute dominée par l’opposition de droite, sans les voix de la gauche. L’Assemblée nationale avait donné dans l’après-midi son ultime feu vert.

Les oppositions ont, toutefois, critiqué une méthode « peu respectueuse » du Parlement et déploré une « insuffisante concertation » avec les acteurs de la justice pénale des mineurs.

Selon un rapport du député Jean Terlier (La République en Marche, LRM), « la délinquance traitée par les parquets a concerné 233 000 mineurs en 2018, soit 3,5 % de la population âgée de 10 à 17 ans ». La moitié des mineurs délinquants avaient 16 ou 17 ans.

Crise sanitaire : le risque d’un choc intergénérationnel

Par    Publié le 16 février 2021

Une enquête d’Odoxa révèle que 56 % des Français craignent un conflit de générations entre les personnes âgées et la jeunesse.

Faut-il que l’on « sacrifie » les jeunes pour sauver les plus âgés ? Un an après le début de la pandémie, la question hystérise les plateaux télé, inspire les chroniqueurs, excite les réseaux sociaux. Elle est aussi posée de façon passionnée par les lycéens et les étudiants. Le Covid-19 est devenu un virus clivant : selon une enquête d’opinion dont Le Monde révèle les résultats, 56 % des Français craignent un conflit de générations. Ils sont même 60 % à le redouter parmi les 18-34 ans.

Réalisé par l’institut Odoxa (auprès de 1 005 personnes du 3 au 4 février), le sondage a été commandé par le Cercle Vulnérabilités et Société, un groupe de réflexion sur les fragilités sociales et dans le domaine de la santé. « On voit nettement qu’il y a un risque de délitement du lien intergénérationnel avec un risque de rupture si la crise dure », observe Edouard de Hennezel, président fondateur de ce think tank

A la frontière de l’art et de la politique, des ateliers pour définir de nouveaux territoires de vie


Se saisir de la crise sanitaire pour changer d’ère. Cartographier différemment la France afin d’écrire de nouveaux cahiers de doléances. Partir du souci concret des gens pour faire de la politique autrement. Enquêter sur nos interdépendances pour changer nos modes de coexistence. Depuis janvier 2020, le consortium Où atterrir ?, dirigé par le sociologue Bruno Latour, mène des ateliers d’autodescription des conditions matérielles d’existence des habitants. Une démarche innovante et expérimentale qui articule recherche artistique et science sociale.

Où atterrir ? a été lancé et soutenu par Brune Poirson, lorsqu’elle était secrétaire d’Etat au ministère de la transition écologique et solidaire, qui finance le projet à hauteur de 200 000 euros. Lectrice de Bruno Latour, cet intellectuel « qui donne des clés pour penser l’avenir politique et planétaire du XXIe siècle », dit-elle, l’écologiste macroniste cherchait à répondre à la crise des « gilets jaunes » à laquelle « il faut bien le reconnaître, nous n’avons apporté que des mauvaises réponses ».

Face à la détresse de la jeunesse, le retour du débat sur le revenu universel

Par  et   Publié le 15 février 2021

Gouvernement et oppositions cherchent à promouvoir des mécanismes de revenu garanti, sans pour autant renoncer à ramener vers l’emploi cette « génération sacrifiée ».

Ce fut l’idée-phare de la campagne de Benoît Hamon, en 2017 : un « revenu universel » afin de lutter contre la précarité à l’ère du chômage de masse. Elle revient sur le devant de la scène à la faveur de l’épidémie de Covid-19, dont les répercussions économiques se font plus criantes à mesure que la crise s’éternise.

Etudiants dépourvus de petits boulots ou privés de premier emploi, intérimaires brutalement remerciés… Les jeunes, qui affluent dans les files d’attente des banques alimentaires, sont désormais considérés comme victimes à part entière. La crise a pesé deux fois plus sur le revenu des 20-25 ans, qui a chuté de 5 % à 10 % depuis l’été 2020, que sur celui du reste de la population française (+/– 0 % à − 5 %), alertait ainsi une étude du Conseil d’analyse économique publiée fin janvier.

Darwinisme Ce que le Covid-19 nous rappelle sur l’évolution

par Olivier Monod  publié le 15 février 2021

Mutation, sélection, convergence et épistasie, l’apparition des variants du Sars-Cov-2 nous plonge au cœur de la dynamique de l’évolution naturelle.


Si elle est une mauvaise nouvelle pour les services de soins et les pays éprouvés par la pandémie depuis plus d’un an, l’émergence des variants du Covid-19 nous rappelle que le vivant est dynamique, qu’il change, qu’il s’adapte et qu’il… évolue. Quelques jours après l’anniversaire de la naissance de Darwin (12 février), le #DarwinDay sur les réseaux sociaux, nous constatons que le virus permet cette chose fascinante : nous montrer l’évolution à l’œuvre.

Interview Marc Augé : «Il m’apparaît de plus en plus que la mort n’existe pas»

par Catherine Calvet   publié le 15 février 2021

De couvre-feux en confinements, l’isolement risque de nous faire oublier que l’expérience d’autrui est nécessaire à la plénitude de l’expérience de soi. Mais l’anthropologue rappelle que le bonheur peut s’éprouver même pendant des périodes de malheurs et de catastrophes.

Eminent africaniste, l’anthropologue Marc Augé a aussi travaillé en Amérique latine et en Europe. Mais il n’a jamais négligé notre quotidien pour autant. Il a été à l’origine d’une ethnologie de notre environnement immédiat, en créant, avec Emmanuel Terray, Gérard Althabe et Jean Bazin, le Centre d’anthropologie des mondes contemporains de l’EHESS. Il est ainsi l’auteur de l’Eloge de la bicyclette (Payot) ou du Métro revisité (Seuil). Dans son dernier ouvrage, la Condition humaine en partage (Payot Rivages), il est question du monde comme il va, et de notre place d’humain. Il revient sur certains de ses concepts fondateurs, toujours d’une grande actualité, comme celui de «non-lieux», ces espaces interchangeables où l’être humain reste anonyme : centres commerciaux, aires d’autoroutes… Des lieux souvent dédiés à la consommation que l’homme ne parvient pas à s’approprier, à humaniser (1). Il y est également question de «surmodernité»,caractérisée par une «surabondance événementielle», une surabondance spatiale qui confine à l’ubiquité et enfin une «individualisation des références» : la volonté de chacun d’interpréter par lui-même les informations dont il dispose, et non de se reposer sur un sens défini collectivement. Pour affronter ce monde en mutation, Marc Augé prône un retour à des valeurs simples, comme la dignité, la confiance ou la fraternité.

Comment vivez-vous cette période étrange ?

Je la vis comme un double confinement, celui imposé par les règles sanitaires et celui de l’immobilisation due à mon état de santé. Les mesures sanitaires actuelles obligent à beaucoup de solitude, à de l’isolement… La solitude peut être une bonne chose. Nous avons tous besoin de solitude pour réfléchir à ce que nous sommes. En revanche l’isolement est imposé par l’organisation sociale et, actuellement, par les règles sanitaires. C’est l’isolement qui rend la solitude pesante. Il peut aller jusqu’à de l’exclusion. Il faut avoir une bonne conscience de soi pour confronter les causes de l’isolement. J’ai le temps de réfléchir. Il m’apparaît de plus en plus que la mort n’existe pas. A peine une conscience disparait-elle que d’autres apparaissent. Il y a toujours plus de naissances que de morts. On s’interroge souvent sur ce qu’il y a après la mort, alors qu’on devrait s’interroger de la même façon sur ce qu’il y a avant la vie. L’humanité existe bien avant nous et est déjà remplie d’une multitude d’histoires individuelles. Pourtant j’arrive au monde et je dis «je». La conscience ne fait que se transformer d’existence en existence. L’humanité ne serait que la somme de toutes les consciences humaines. Nous n’avons toujours pas fini d’explorer tous les sens du cogito ergo sum de Descartes.

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“Un homme en blanc”, des vidéos sur les soins infirmiers pour les étudiants et les professionnels

   

Un infirmier de réanimation est à l'origine d'une chaîne de vidéos très didactiques sur les soins infirmiers, « Un homme en blanc ». Initialement destinées aux étudiants en IFSI, elles sont aussi appréciées par les infirmiers.

"Un homme en blanc", des vidéos sur les soins infirmiers pour les étudiants et les professionnels

« L'homme en blanc », qui publie régulièrement sur sa chaîne Youtube des vidéos pratiques sur les soins infirmiers, c'est Louis Piprot, 34 ans, infirmier dans un service de réanimation.

Une à trois fois par mois, il propose une nouvelle vidéo à destination des étudiants en IFSI mais aussi des « infirmiers diplômés, en pratique, mais qui veulent découvrir de nouvelles techniques parce qu'ils ont, par exemple, changé de service », précise-t-il.

Sa chaîne comprend plusieurs playlists. Les « fiches mémo » (19 vidéos) constituent des sortes de résumés sur une pathologie (l'insuffisance cardiaque, par exemple), une situation de soins (la douleur), une famille pharmacologique (les traitements anti HTA). 24 vidéos portent sur les calculs de dose. D'autres vidéos sont consacrées à des gestes techniques (pose de voie veineuse, ponction artérielle) qu'il réalise en direct en les expliquant et en donnant des astuces sur ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter. « On trouve n'importe où la technique pour piquer, résume-t-il. Savoir comment bien piquer, c'est plus difficile. »

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Des outils pour rétablir la vérité autour des délires psychotiques liés à la schizophrénie

Publié le jeudi 11 février 2021

BELGIQUE

Les délires psychotiques, symptômes de la schizophrénie, sont au centre de la campagne annuelle de déstigmatisation organisée par l'association PositiveMinders. Celle-ci a mis au point plusieurs dispositifs pour comprendre, accueillir et gérer les délires, indique-t-elle jeudi dans un communiqué. Ils seront lancés à l'occasion de la 18e édition des Journées de la Schizophrénie, qui se tiendra du 13 au 20 mars.

Le délire est une perte du sens de la réalité, qui se manifeste par des convictions erronées et envahissantes, auxquelles la personne qui le vit semble adhérer fortement, explique PositiveMinders. Il tourne souvent autour d'idées de persécution, de culpabilité ou de grandeur, et s'accompagne fréquemment d'hallucinations auditives, visuelles, olfactives, gustatives, sensorielles ou de perturbations de la perception du corps.

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Thouars : « L’hôpital psychiatrique a accueilli tous les malades »

Publié le 

Le Dr Gaby Richon, psychiatre aujourd’hui retraité et ancien chef de service de psychiatrie à l’hôpital de Thouars de 1980 à 2008, ainsi qu’Alain Fouquet, ancien infirmier psychiatrique et aujourd’hui délégué CGT de l’hôpital Nord-Deux-Sèvres, ont tenu à réagir aux propos tenus par le Pr Nemat Jaafari dans notre édition de vendredi 12 février.

Le responsable de la psychiatrie de l’hôpital Laborit à Poitiers y précisait que depuis l’ouverture des services, « les patients agités étaient envoyés à Niort ». Sans se concerter, l’ancien psychiatre thouarsais et le syndicaliste ont repris l’erreur en termes d’historique. « Dès 1974 et jusqu’en 2020, l’hôpital psychiatrique a accueilli tous les malades, avec une caractéristique : les services sont toujours restés ouverts. C’était un choix délibéré, basé sur une philosophie : les malades restent parce qu’on s’occupe d’eux et qu’on les soigne, non parce qu’on ferme les portes », explique le Dr Gaby Richon, qui rejette le principe de cette nouvelle unité et pointe une divergence d’opinion avec le professeur poitevin. « Pour moi, ce n’est pas humaniste, c’est une aberration. »

lundi 15 février 2021

ENTRETIEN. Transgenres, non-binaires, agenres… « Un raz-de-marée dans les consultations »


 


 14 février 2021

photo aujourd’hui, de plus en plus de gens s’interrogent sur leur identité sexuelle.  ©  ouest-france

Aujourd’hui, de plus en plus de gens s’interrogent sur leur identité sexuelle. © Ouest-France 

Ils se disent transgenres, non-binaires, agenres… De plus en plus de gens s’interrogent sur leur identité. Mal à l’aise dans leur sexe de naissance, ils ne se sentent ni hommes ni femmes ou se sentent un peu des deux. Entretien avec le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez.

Aujourd’hui, de plus en plus de gens s’interrogent sur leur identité. Ils ressentent une dysphorie de genre, c’est-à-dire qu’ils ne se sentent pas à l’aise avec le genre qui leur a été assigné à la naissance. Entretien avec Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste.

De plus en plus de jeunes s’interrogent sur leur identité. Le constatez-vous ?

C’est un raz-de-marée ! Chez les jeunes et les moins jeunes. À la consultation spécialisée dans les questions transidentitaires chez les adolescents de la Pitié-Salpêtrière, il y a six mois d’attente.

Quel travail faites-vous ?

Un travail de psychothérapie analytique permettant aux patients de comprendre leur parcours, l’origine de leurs désirs, leurs aspirations. Il s’agit d’un questionnement identitaire, pas d’une pathologie psychiatrique.

Sont-ils en souffrance ?

Souvent, mais pas forcément. Ils sont en tout cas dans un processus de quête de soi, d’interrogation existentielle. Quand il s’agit de jeunes, il faut aussi intervenir sur l’entourage.

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Le psychanalyste, la censure et l’air du temps

Publié le 10 février 2021
QUEBEC
L’auteur Maxime-Olivier Moutier crie à la censure. Son éditeur, XYZ, évoque plutôt un texte « pas mûr ».

Portrait de l'auteur à l'extérieur à Montréal en hiver.

L’auteur Maxime-Olivier Moutier se dit victime de censure. 

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS


Comme toute bonne polémique de nos jours, celle-ci arrive par les médias sociaux. Maxime-Olivier Moutier, écrivain, psychanalyste et intellectuel singulier de la génération X, publiait, lundi soir, un statut Facebook dans lequel il accuse sa maison d’édition, XYZ, de le censurer.

Et ses mots vont faire mouche, car ils viennent chatouiller un bobo qui démange les médias, les intellectuels, les universitaires et le monde littéraire depuis des mois.

Moutier écrit donc que sa liberté d’expression littéraire a été limitée au nom d’une morale qu’il varlope avec ironie.

C’est bien évidemment de la censure, mais à quoi bon le rappeler, la censure aujourd’hui est une bonne chose. Les censeurs font le bien. Ils participent à la refondation d’une société meilleure. Mission dont je fais le choix de m’exclure. Je n’ai jamais mangé de ce pain-là; ce n’est pas ce matin que je vais commencer.

Maxime-Olivier Moutier

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Delphine Seyrig : "La majorité des femmes aujourd’hui encore ne savent pas comment elles sont faites, quelles sont les différentes parties de leur corps"

LE 14/02/2021

À retrouver dans l'émission

LES NUITS DE FRANCE CULTURE

par Philippe Garbit

SERIE LA NUIT DES FÉMINISMES 2/2 : VOIX DU MLF (9 ÉPISODES)

1972 |"Variations sur la femme", par André Halimi, avec Delphine Seyrig et Monique Wittig, accompagnées de quatre autres militantes du MLF, expliquent la naissance et la vocation de ce mouvement protéiforme. Une émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 6 mars 1972.

L'avocate Gisèle Halimi, et l'actrice Delphine Seyrig, 11 octobre 1972 à Bobigny, lors du procès de Marie-Claire Chevalier, poursuivie pour avoir avorté.
L'avocate Gisèle Halimi, et l'actrice Delphine Seyrig, 11 octobre 1972 à Bobigny, lors du procès de Marie-Claire Chevalier, poursuivie pour avoir avorté. Crédits :  Michel Ciment - AFP

Elles étaient six, ce jour-là, au micro d’André Halimi, à être venues présenter le Mouvement de libération des femmes, le MLF dans cette émission curieusement intitulée "Variations sur la femme". 

M-L-F : un sigle en soi trompeur, comme le rappelait l’une d’elles, parce qu’il semblait tracer une frontière entre les femmes y adhérant et les autres, comme s’il s’agissait d’un parti. Or, précisément, le MLF n’était pas un parti, mais un mouvement, c’est-à-dire que les femmes, toutes les femmes, avaient vocation à le rejoindre. 

Etaient donc présentes ce jour-là : la comédienne Delphine Seyrig, l’écrivain Monique Wittig, déjà connues alors, et quatre autres militantes désignées par un seul prénom. Cinquante ans plus tard, on reconnaît parmi elles les voix d’Antoinette Fouque, qui s’exprimait en premier, et de Christine Delphy

Delphine Seyrig revenait sur le problème du manque d'éducation sexuelle des femmes :

On peut dire que la majorité des femmes encore aujourd’hui ne savent pas comment elles sont faites, quelles sont les différentes parties de leur corps. Elles acceptent l’image qu’on leur donne de leur corps, qui est une image très floue, parce qu’on ne veut pas préciser les choses. Personne ne dit à une petite fille - ou à une jeune fille, ou même à une femme - qu’il existe dans son appareil sexuel une partie définie et précise qui est la partie qui consiste à procréer, et qu’il existe en elle anatomiquement une autre partie qui est exclusivement destinée à la jouissance physique.

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Trois gestes barrières à appliquer pour rester optimiste malgré l'actualité

Face au covid-19, préserver son mental du catastrophisme et même cultiver l'optimisme, c'est possible.

"Une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique." (Busà Photography via Getty Images)
"Une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique." (Busà Photography via Getty Images)

Alors que l’horizon semblait se dégager au début du mois de décembre, les mauvaises nouvelles se sont accumulées récemment. Ce fut tout d’abord l’émergence, puis la diffusion de différents variants du virus, dont certains semblent être résistants aux vaccins. Et ensuite 





les ratés dans la campagne de vaccination et l’épée de Damoclès d’un troisième confinement amenant certains à penser, à l’instar de la “Une” de l’hebdomadaire Marianne du 29 janvier, que ”ça va durer”. Et si cela ne suffisait pas, Météo France a divulgué un scénario particulièrement inquiétant de ce que pourrait être le climat en France à la fin du XXI siècle et les témoignages glaçants de victimes d’incestes se sont accumulés suite à l’éclatement de l’affaire Olivier Duhamel. Dans un tel contexte, si l’on vaut tenir le coup, il semble nécessaire d’adopter quelques gestes barrières par-delà les gestes préconisés par les autorités sanitaires.

Le premier d’entre eux est de ne pas trop s’exposer aux informations très souvent anxiogènes divulguées par les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Notre cerveau est, en effet, spontanément attiré par les informations négatives, tandis que les médias tendent souvent à avoir un biais catastrophiste et les réseaux sociaux sont en grande partie les chambres d’écho de toutes les indignations du monde et même fréquemment de toutes les visions conspirationnistes. Or, c’est maintenant bien connu, une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique. Le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur au CHU de Marseille, expliquait ainsi récemment que “La catastrophe fascine! Il y a un effet d’amplification de ces informations négatives qui, répétées au quotidien, finissent par donner le sentiment de vivre dans un monde en perdition. Et cette impression de vivre dans un monde moche, sans espoir, peut créer de la dépression et même favoriser des idées suicidaires chez une personne prédisposée. C’est le sentiment d’impuissance qui fait le plus de dégâts sur le plan psychique”. Cela implique notamment de consulter des informations plus positives. Il existe à ce propos un “journalisme de solution”, des médias dits positifs et même une “information utile d’intérêt collectif”.

Le second geste barrière est d’établir, dans le contexte pandémique actuel, mais aussi d’inquiétudes croissantes vis-à-vis du changement climatique, une claire distinction entre catastrophisme ontologique et catastrophisme méthodologique pour reprendre les catégories définies par Catherine et Raphaël Larrère, auteurs du livre Le pire n’est pas certain. Essai sur l’aveuglement catastrophiste (Premier Parallèle, 2020). Le catastrophisme ontologique stipule que “le pire est inévitable”, que l’effondrement ou la catastrophe sont inexorables. Or, “si la catastrophe est inévitable, pas la peine de lutter! C’est un récit de l’impuissance qui mène à la conclusion qu’il n’y a pas d’alternative”.


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Pourquoi les mélancoliques ne se suicident-ils pas ?

Nonfiction

Par Patricia DESROCHES    Date de publication • 13 février 2021

Au croisement de la philosophie et de la psychiatrie, « l’Espérance mélancolique » dévoile en quoi la mélancolie est une « maladie du temps ».

Pourquoi les mélancoliques ne se suicident-ils pas ? Telle est l’interrogation qui traverse l’ouvrage de Jérôme Porée, et dont les travaux – dans le sillage de Paul Ricoeur – questionnent la phénoménologie de la douleur, de la souffrance, de l’aveu. Dans L’espérance mélancolique, il s’agit d’aborder le phénomène et non le symptôme mélancolique, et de le mettre en perspective avec le temps. Dans Le temps vécu. Études phénoménologiques et psychopathologiques (1933), Eugène Minskowski qualifiait déjà la mélancolie de « maladie du temps ».  Le « tempo » propre aux mélancoliques est donc au coeur de la réflexion de psychiatres sensibilisés à la philosophie (Minskowski, 1885-1972, Binswanger, 1881-1966) et parfois philosophes eux-mêmes (Tellenbach, 1914-1994).

Selon quelles modalités le dialogue entre philosophie et psychiatrie prend-il forme ? Et comment la psychiatrie « existentielle » traite-t-elle du rapport au temps dans la mélancolie, rapport douloureux et paradoxalement sans affect ? Jérôme Porée oriente sa réflexion selon trois directions : il met en perspective Minskowski et la philosophie de la vie de Bergson (1869-1941), Tellenbach et la philosophie de l’existence de Heidegger (1889-1976), Binswanger et la philosophie de la subjectivité de Husserl (1859-1938). Devient possible, dès lors, de comprendre la mélancolie comme un « effondrement de l’élan vital» (Bergson), comme une altération du « projet » existentiel (Heidegger), ou comme une dislocation de la subjectivité (Husserl). Ainsi, comment éclairer la compréhension d’un « désespoir mélancolique » distingué ici de la « douleur morale » (théorie hippocratique des humeurs et ses dérivés), du « syndrome dépressif » (entité médico-psychologique), mais décrit de fort près par Georges Perec dans Un homme qui dort, ou par Kafka dans une page de son Journal ? Grâce à une approche phénoménologique incluant Bergson lui-même répond Jérôme Porée : « La rencontre de la philosophie et de la psychiatrie est donc bien (...) celle de la phénoménologie et de la psychiatrie » (p. 16). De quelle façon le discours psychiatrique croise-t-il la phénoménologie philosophique ? En appréhendant l’essence du symptôme, dans la variété de ses manifestations, à travers sa structure, en ouvrant un espace de rencontre entre le psychiatre et son patient. 

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