blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 25 décembre 2020

Ivry Gitlis : "A partir de 4 ans je voulais un violon, un violon !"

LE 27/05/2012

À retrouver dans l'émission

LE TÊTE-À-TÊTE

par Frédéric Taddéï

Entretien avec l'un des plus grands violonistes de la seconde moitié du XXe siècle, que son talent et sa simplicité ont conduit à une reconnaissance large, d'un très grand public.

Ivry Gitlis
Ivry Gitlis Crédits :  Radio France

Il est né en 1922 à Haïfa, en Palestine mandataire.

Considéré comme l’un des violonistes les plus importants de ces soixante dernières années, il fut probablement l’un des plus populaires avec Yehudi Menuhin.

Aujourd’hui son autobiographie L’âme et la corde , publiée pour la première fois en 1980, est rééditée chez Bûchet-Chastel,

Lire la suite et écouter le podcast ...


Mission parlementaire sur l'accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide

 

23/12/2020

Crédit ci-après
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr




















Le Premier ministre a confié au député Olivier Damaisin une mission parlementaire sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide. Le rapport lui a été remis le 1er décembre 2020. Le CGAAER a été mandaté pour accompagner le député.

La mission a auditionné et rencontré une large représentation de partenaires professionnels de l’agriculture et associatifs. Ceux-ci ont montré leur prise de conscience et ont fait part des initiatives qu’ils ont prises. Les constats, très partagés, ont permis de dégager vingt-neuf propositions d’action à mettre en œuvre au plus près des agriculteurs.

Lire la suite ...


L'art brut à l'honneur au musée de la Création Franche

AquitaineOnLine

C'est le 1er musée d'art brut en France et il est métropolitain ! Une collection de 20 000 œuvres y est présentée.

Voir la vidéo ...


Le Mans. Patrimoine : l’étonnante réhabilitation de l’ancien hôpital psychiatrique d’Etoc-Demazy

 Frédérique BRÉHAUT  Publié le 

Le site est bluffant, témoigne Antoine Aumont d’Histoire & Patrimoine, promoteur du programme immobilier d’Etoc-Demazy. Depuis sa fondation en 1828, l’ancien hôpital psychiatrique du Mans dessine les contours d’un monde à part, une enclave singulière dans le quartier, un lieu hors du temps serti dans la ville. Entre la gare à cinq minutes à pied et le parc du Gué-de-Maulny sur les bords de l’Huisne, l’impression d’un ailleurs intemporel est prégnante.

1 000 m² protégés

Du vaste site qui s’étendait jadis jusqu’au boulevard Demorieux, la parcelle classée réhabilitée par Histoire & Patrimoine couvre encore 1 000 m². Au terme de trois ans et demi de travaux, douze bâtiments, dont les architectures et les caractères diffèrent selon leur vocation, ont été parfaitement préservés, avec leur parfaite symétrie, leurs galeries protégées par des arcades, leurs façades claires rehaussées de briques.

De part et d’autre du bâtiment administratif, les pavillons disposés en parfaite symétrie séparaient hommes et femmes. | 
LE MAINE LIBRE – YVON LOUÉ
Lire la suite ...


jeudi 24 décembre 2020

Agen : la psychiatrie ambulatoire dans les murs de la CCI

Publié le 

La Candélie est propriétaire des murs de la CCI. Elle va regrouper certains de ses services externalisés, dans ce même bâtiment pour plus de transversalité dans la prise en charge des patients.

C’est officiel, le CHD La Candélie a racheté le 9 décembre dernier le bâtiment de la CCI pour la somme de 1, 2 million d’euros.

Lire la suite ...


Les suicides à la prison marseillaise des Baumettes ne sont pas une fatalité !

La prison des Baumettes à Marseille a une sordide réputation. Derrière ses murs, des suicides se succèdent dans l'indifférence. Pourtant, ils ne sont pas le fait du hasard mais de dysfonctionnements récurrents liées à des négligences qui démontrent le peu d'attention accordée à la vie des personnes détenues.

Le 2 août 2020 au matin Luc Viviani, 52 ans, est retrouvé pendu dans sa cellule. Il s'est donné la mort durant la nuit. Son codétenu n’a rien entendu. Son père et sa compagne ont déposé plainte contre X pour "homicide involontaire" et  « non-assistance à personne en danger ». Luc Viviani était en détention préventive. Des « dysfonctionnements » -manque de discernement ou négligences sont plus appropriés- ont mené au pire, avec pour point de départ « une faute vénielle » comme le répète inlassablement Jean Viviani, le père de Luc. 

Lire la suite ...


DÉPRESSIONS, AUTOMUTILATIONS ET MÊME TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ LES ENFANTS DANS LES CAMPS DES ÎLES GRECQUES

MARDI 22 DÉCEMBRE 2020

Après l'incendie qui a complètement détruit le camp de réfugiés de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, l'Union européenne a promis qu' « il n'y aura plus jamais de Moria ». Pourtant, quatre mois plus tard, plus de 15 000 personnes vivent toujours dans des conditions dangereuses et inhumaines dans les (nouveaux) camps des îles grecques. A l'approche de l'hiver, nos équipes continuent à fournir une assistance médicale sur les îles de Lesbos et de Samos. Nous surveillons également de près les problèmes de santé mentale de nos patients.

Sur l’île de Samos, 3 500 personnes sont piégées à Vathy, un camp construit pour 648 personnes, dans des conditions désastreuses. La plupart d'entre elles vivent dans des abris de fortune, dans la forêt, à côté du campement officiel. Il n'y a pas assez de douches, de toilettes ou d'abris pour se tenir au chaud. Notre équipe de psychologues à Vathy a récemment remarqué une augmentation inquiétante du nombre de patients présentant de très graves symptômes. En novembre, 60 % de nos nouveaux patients ont exprimé des pensées suicidaires et 37 % ont été considérés comme à risque de suicide par notre équipe.

Lesbos
IMPORTANT : Pour autant que nous sachions, l'enfant sur la photo n'est pas un patient ayant eu recours à nos soins de santé mentale. Il s'appelle Sahel, il a 4 ans et a été soigné dans l'ancien camp de Moria pour une blessure à la tête, en février de cette année. Nous ne savons pas non plus si Sahel se trouve actuellement dans le nouveau camp de Lesbos. Où qu'il soit, nous espérons que le Sahel se porte bien. © Anna Pantelia, février 2020.

Lire la suite ...

POURQUOI DIT-ON «PERDRE» SA VIRGINITÉ ?

 


LES 400 CULS

Par Agnès GIARD — 22 décembre 2020

Pour les garçons, il s’agit «d’être à la hauteur». Pour les filles, il faut que ce soit «une chose magnifique». La première expérience de pénétration fait peur : on va «perdre sa virginité». Mais pourquoi parler de «perte» comme au siècle des puritains ? 

«Le Combat de l'Amour et de la Chasteté» de Gherardo di Giovanni del Fora, peint entre 1475 et 1500. Collection de la National Gallery, Londres.
«Le Combat de l'Amour et de la Chasteté» de Gherardo di Giovanni del Fora, peint entre 1475 et 1500. Collection de la National Gallery, Londres.Photo Fine Art Images. Heritage Images via Getty Images

“Psyché Stories” : l'expo psychédélique à découvrir à Paris

Par Théo Dubreuil  22/12/20 

L'expo

L'expo "Psyché Stories" (Floriane Daures)

Jusqu'au 30 décembre, les Franciliens en mal de musées pourront se rapatrier sur le pop-up et l'exposition Psyché Stories au centre commercial Vill'Up, à Paris.

Si, pour cause de pandémie, le Marché de Noël Psychdélique n'a pas lieu cette année, pour pallier ce manque, le Centre d'Art Psychédélique se délocalise au centre commercial de la Villette (Vill'Up), à Paris, pour assurer la continuité du service culturel avec Psyché Stories. Au programme, une exposition dont le cœur est une expérience immersive autour d'œuvres contemporaines et modernes - mais de registres différents de cette esthétique psychédélique -, ainsi qu'un pop-up store qui met cette esthétique psyché à l'honneur.

Lire la suite ...


Jaurès, Durkheim, Lévi-Strauss : il y a un siècle, quand les sciences sociales étaient socialistes

Par Chloé Leprince 23/12/2020

Saviez-vous que Durkheim et Jaurès avaient fécondé, ensemble mais chacun pour soi, la sociologie et le socialisme dans un même bain ? Que Claude Lévi-Strauss s'était rêvé en philosophe du Parti socialiste peu après le Congrès de Tours, il y a tout juste 100 ans ?

Déciller le regard sur le réel et fonder un monde meilleur : à la fin du XIXe siècle, socialisme et sociologie sont intimement liés à la racine de leur germination.
Déciller le regard sur le réel et fonder un monde meilleur : à la fin du XIXe siècle, socialisme et sociologie sont intimement liés à la racine de leur germination. Crédits :  Hulton Archive -Getty

Biais militant, parti-pris, agenda politique masqué… la charge contre les sciences sociales ne faiblit pas et, des médias jusqu’au gouvernement, bien des chercheurs et des chercheuses sont aujourd’hui soupçonnés de travailler à charge en mettant au jour les vicissitudes et le fonctionnement de la société. A minima, de manquer de neutralité, voire de faire preuve de complicité lorsqu’il s’agit d’”islamo-gauchisme”. Toutes ces flétrissures ont en commun leur conséquence : saper la respectabilité d’un champ de recherche et lézarder la crédibilité de certaines disciplines, sociologie en tête.

Lire la suite et écouter les podcasts ...


Les pouvoirs du cerveau - Déchiffrer la conscience

58 min

Disponible du 11/12/2020 au 08/06/2021

Peu à peu, grâce à l'imagerie cérébrale, les scientifiques parviennent à dessiner les contours de notre conscience... Après s'être intéressée au "Ventre, notre deuxième cerveau", la réalisatrice Cécile Denjean se livre à une passionnante exploration du cerveau à travers les méandres de la conscience.

Lire la suite ...


Le quotidien de Rachel, jeune autiste de 17 ans

La France compte plus de 450 000 personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Parmi elles, Rachel, une jeune fille de 17 ans, dont l'histoire témoigne de l’isolement des familles face à cette pathologie méconnue et mal prise en charge.

Voir la vidéo ...


A Marseille, dans les quartiers populaires, un suivi à domicile des patients Covid-19


Renforcer les conditions d’accompagnement à domicile des personnes positives. C’est l’objectif « nouveau et ambitieux »qu’a fixé le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une conférence de presse, jeudi 10 décembre, afin d’améliorer le respect de l’isolement par les malades du Covid-19. A Marseille, la formule a fait sourire Yazid Attalah, le président de l’association Santé et environnement pour tous (SEPT). Depuis mars, sa structure milite pour développer le plus largement possible cette « prise en charge globale » des patients. Un suivi que ses équipes mobiles pratiquent au quotidien dans sept des seize arrondissements de Marseille.

“Frantz Fanon”, de Frédéric Ciriez et Romain Lamy

Hannah Attar publié le 

Août 1961, un hôtel à Rome. Frantz Fanon rencontre Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir par l’intermédiaire de Claude Lanzmann. L’écrivain et psychiatre souhaite faire préfacer son dernier écrit, Les Damnés de la terre, par le philosophe existentialiste. Ce week-end durant lequel échangent ces intellectuels constitue le point de départ du travail du scénariste Frédéric Ciriez et du dessinateur Romain Lamy, qui viennent de publier une biographie de Frantz Fanon en bande dessinée (La Découverte, 232 p., 28 €). Au bar de l’hôtel se donnent alors à voir les grandes obsessions du contexte colonial, entre débats sur l’identité noire, la violence, l’oppression, sur fond de révolution psychiatrique.

“Frantz Fanon”, de Frédéric Ciriez et Romain Lary (La Découverte, 2020)
Frantz Fanon, de Frédéric Ciriez et Romain Lary (La Découverte, 2020). © La Découverte, 2020.

L’ouvrage, scénarisé par par le romancier Frédéric Ciriez, est dense – une densité contrastée par la douceur naïve du trait et des couleurs chaudes de Romain Lamy. En superposition à la présentation de la vie de Fanon, de nombreux débats, qui ont fleuri dans le contexte colonial, sont évoqués, parfois sous la simple forme d’une réplique de dialogue. C’est toutefois précisément par les nombreux fils que les auteurs tissent entre des éléments biographiques et le foisonnement intellectuel de l’époque que l’ouvrage se distingue. Certaines tensions éthiques en particulier en constituent le fil rouge, en écho à des problématiques toujours contemporaines. 

Lire la suite ...


Isolement et contention : Une nouvelle loi qui tape à côté

À partir du 1er janvier, les règles de contention et d’isolement changent… Une nouvelle réglementation impossible à mettre en œuvre, pensée sans prendre compte ni le terrain ni les patients de psychiatrie. 
 

On nous demande de faire quelque chose de qualitatif sans nous donner les moyens de le faire », s’agace le Dr Juliette Grémion, cheffe de service au sein du Groupe Hospitalier Paul Guiraud (Villejuif) spécialisé en santé mentale. Une préoccupation certaine qui fait suite à la publication, le 16 décembre dernier, de l’article 84 de la loi de financement de la Sécurité Sociale 2021. A l’ordre du jour ? La mise en place d’un nouveau dispositif d’encadrement pour les décisions de contention et d’isolement.

« La contention, c’est souvent plus de 24h. Et l’isolement, souvent plus de 48h », indique le Dr Ivan Gasman, chef de pôle de l’unité pour malades difficiles Henri Colin (Villejuif) et vice-Président de l'association française des UMD de France (AFUMD). À partir du 1er janvier prochain pourtant, la durée maximale autorisée pour ce type de soin sera respectivement de 6 et 12 heures. Une prescription renouvelable pendant 24h pour la contention et 48h pour l’isolement. « À titre exceptionnel, le médecin peut renouveler au-delà des durées totales prévues », précise tout de même la loi qui conditionne cette option à l’information impérative d’un juge des libertés et de la détention (JLD), ainsi qu’à la famille.  

Lire la suite ...


Rennes : un foyer de Covid à l'hôpital psychiatrique

Publié le 23/12/2020

Des cas de Covid-19 ont été décelés à l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes depuis le 15 décembre. La direction n'en a dévoilé l’existence que ce mardi 22 décembre en fin d’après-midi. Sans toutefois révéler le nombre de personnes concernées.

L'hôpital psychiatrique, Guillaume Regnier à Rennes compte plusieurs patients et salariés contaminés par la Covid-19.
L'hôpital psychiatrique, Guillaume Regnier à Rennes compte plusieurs patients et salariés contaminés par la Covid-19. • © GoogleMaps

Ce n’est que ce mardi 22 décembre en fin d’après-midi que la direction de l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes a dévoilé des contaminations à la Covid-19 au sein de son unité de soin longue durée. Pourtant, les premiers cas avaient été constatés huit jours plus tôt, le 15 décembre. Ni la direction, ni l’agence régionale de santé (ARS) ne communiquent le nombre de cas dépistés. Mais d’après nos informations, il y a quelques jours, 28 des 40 résidents étaient positifs ainsi que huit soignants.


Jean-Claude Ellena : «Exister, c’est sentir»

Par Catherine Calvet — 23 décembre 2020 

Valentine Reinhardt

L’ancien «nez» d’Hermès publie un atlas des odeurs qui est aussi une histoire naturelle de la parfumerie et de ce sens ignoré qu’est l’odorat.

Dans son dernier ouvrage, Atlas de botanique parfumée(Arthaud), le célèbre parfumeur Jean-Claude Ellena, auteur de Terre d’Hermès, de Globe ou de l’Eau du navigateur, nous fait découvrir un peu de sa bibliothèque des odeurs, de sa palette de parfumeur. Illustré à la façon d’un herbier, c’est à la fois un livre d’histoire naturelle, un carnet de souvenirs et de voyages. Nez de la maison Hermès durant quatorze ans, il raconte ici la métamorphose, mystérieuse et surprenante, de certaines matières premières parfois malodorantes. Au gré de textes sur les racines, fleurs, sécrétions, ou feuilles, on devine aussi une histoire de la parfumerie, de son passé artisanal à son présent industriel. Et une histoire de ce sens longtemps ignoré, l’odorat.

Comment un «nez» traverse-t-il cette période de confinement avec masque ?

Mal, car exister, étymologiquement c’est sentir. Il y a encore 200 ans, le verbe sentir signifiait «comprendre par les sens», cela ne se limitait donc pas à l’odorat et représentait aussi une forme d’intelligence, une intelligence sensible, par le toucher, par l’ouïe. D’ailleurs aujourd’hui encore, sentire en italien se traduit par «entendre» en français. De même, en chinois, sentir signifie «écouter». Toutes ces déclinaisons étrangères disent à quel point l’odorat est un sens complexe qui nous permet d’appréhender la vie.

Si on perd l’odorat, un des symptômes du Covid-19, on perd beaucoup de ses facultés à apprécier la vie. L’odorat est essentiel dans sa relation à l’autre. Avant, on disait qu’on ne pouvait pas sentir quelqu’un pour dire qu’on ne l’appréciait pas. L’attirance olfactive au sein d’un couple est souvent inconsciente. Et quand il y a désamour, certaines odeurs deviennent insupportables et annoncent la fin d’une relation.

L’odorat est aussi une voie d’accès à la mémoire, et à une mémoire d’autant plus précieuse qu’elle porte sur des souvenirs qui n’ont pas été forcément verbalisés mais qui marquent des événements fondamentaux de notre vie. Quant au masque, il est sûrement utile mais il faut en changer souvent, sinon on finit par respirer nos propres miasmes.

Au Royaume-Uni, l’année terrible de l’artiste Tracey Emin

L’exposition croisée Tracey Emin-Edvard Munch à la Royal Academy of Arts a été interrompue par l’épidémie de Covid-19. Elle concluait une année marquée par la maladie pour la star de l’art international. 

Par 

Publié le 23 décembre 2020


Tracey Emin posant à la Royal Academy of Arts, dans une salle de l’exposition « The Loneliness of the Soul », fermée au public le 15 décembre.
Tracey Emin posant à la Royal Academy of Arts, dans une salle de l’exposition « The Loneliness of the Soul », fermée au public le 15 décembre. DAVID PARRY / ROYAL ACADEMY OF ARTS

LETTRE DE LONDRES

C’était un des rares événements culturels de cette fin d’année à Londres : inaugurée mi-novembre, l’exposition croisée Tracey Emin-Edvard Munch à la Royal Academy of Arts, intitulée « The Loneliness of the Soul » (« la solitude de l’âme ») a dû fermer mardi 15 décembre, après que la capitale britannique a été classée dans la catégorie « alerte maximale », l’épidémie de Covid-19 y étant fortement repartie à la hausse.

Après tout ça, on s’embrassera et, surtout, on dansera



Et pour vous, ce sera comment « l’après » ? Ce sera la fête. Une constante dans vos mots : le désir de plonger dans le monde sensible. Vous nous avez envoyé plus de 200 témoignages pour évoquer le besoin de retrouver l’autre, le contact physique et les sensations de la vie lorsqu’on est entouré. Sans entrave et sans masque, se toucher, s’enlacer, s’embrasser. Se sentir, se sourire, rire sans avoir peur d’être toxique pour l’autre.

Nous avons interrogé vos envies, projets et fantasmes. Vous nous avez invités aujourd’hui dans votre vie d’après. Celle où vous boirez des cafés plus savoureux que jamais aux côtés d’inconnus que vous aimez déjà. Celle où vous ne vous méfierez plus, où vous partirez, légers, à l’improviste, faire des tours de la France ou du monde. Cette vie où vous ferez la tournée de vos proches dont l’absence vous aura trop pesé. Où vous la paierez, votre tournée, plutôt mille fois qu’une, dans vos bars retrouvés. Cet après qui vous fera vibrer de théâtre, frissonner de cinéma, savourer vos flâneries et reconnaître que l’insouciance est un état de grâce.

Vous avez interrogé votre connaissance de la notion de liberté, que vous promettez désormais de chérir. Certains se sont découverts au travers de la solitude et se sont engagés à ne plus se lâcher la main. Une majorité d’entre vous a ressenti une irrépressible envie de pousser les murs, et vous vous êtes promis de ne plus vous imposer de barrières. De franchir les frontières pour vous évader dans la nature ou pour surmonter vos peurs. Vous avez reconnu la préciosité « des toutes petites choses » en accordant à votre « vie d’avant » qu’elle n’était pas si mal, finalement. Enfin, vous avez constaté que la société « d’après » méritait davantage d’amour et de solidarité.

Mais surtout, vous avez commencé et terminé par cela : le premier jour de « l’après » sera dansant. Une immense fête. Petits et grands, ensemble, nous danserons, sur de la musique qui ne s’arrêtera plus. Et ce sera beau.

Partir au bout du monde. ça paraît classique, mais c’est ce dont je rêve, en pyjama chez moi entre mon dernier Zoom pour les cours et le prochain appel FaceTime avec mes proches. Quitter les quatre murs de mon appartement, loin de ma famille avec mon sac à dos dans un pays loin et inconnu. Découvrir de nouvelles saveurs – autres que celles livrées par Deliveroo –, voir de nouveaux paysages. Pourquoi pas l’Australie ? Plus loin que ça, c’est difficile à faire et puis là au moins je verrai d’autres poissons que Maurice, mon poisson rouge, dans son aquarium.

Emilie, 21 ans, étudiante.

Claire, 33 ans, restauratrice.

Sortir, danser et enlacer. Quand tout cela sera fini, je sortirai sans me questionner, je danserai toute la nuit en boîte ou chez des amis, mais surtout je toucherai, j’enlacerai, et j’embrasserai mes amis et mes rencontres. Voilà ce qui me manque : le contact humain. Je rêve de ce moment incroyable lorsque l’on sortira tous, libérés et heureux, que l’on pourra tous se coller et partager notre transpiration nocturne dans la joie. Je m’imagine même émue de pouvoir profiter des bars et boîtes sans masque et sans distanciation. Finalement, je rêve de reprendre une vie extravagante, festive, folle, pleine d’émotions, de rencontres et de contacts comme avant.

Zoé, 21 ans, étudiante.

J’écumerai les bals folk. Je prendrai la main de gens que je ne connais pas, pour danser à leurs côtés. J’emporterai dans une valse étourdissante un ami ou un étranger. Je m’emplirai du pouvoir de la foule qui bouge sur un seul et même rythme. J’écouterai le bruit d’un plancher effleuré ou tapoté, caressé ou frappé. Je sentirai monter en moi la vague du son qui emporte le mouvement, et je rirai, avec tous ces autres retrouvés, du plaisir d’être là, à danser et respirer.

Claire, de Brest.

Ghita K., Paris

Je respirerai. Je retirerai ce masque et je respirerai. Je respirerai à pleins poumons. Je pourrai de nouveau sourire, exprimer cette joie diffuse de liberté revenue et la partager en marchant pendant des heures.

Claire G

Je veux juste retourner à la piscine, ma vieille piscine municipale des années 1960 avec ses cabines en plastique moulé qui s’écaille, ses bracelets de vestiaire impossibles à nouer avec une seule main, ses douches au filet d’eau chaude ou pas. Je veux enfin franchir ces quelques marches et entamer les premières brasses libératrices.

Dominique B

Anonyme, 54 ans, Montpellier

Je rêve d’un repas de famille dans le jardin avec une grande nappe blanche et des rires d’enfants ou des pleurs de bébé, qui résonneraient de nouveau dans ma tête. En un mot, je rêve de cette vie que j’avais… et de la chance que j’avais d’avoir tant d’amour et d’amitié. Et de liberté !

Aline, 72 ans, retraitée

Emilie

Quand tout sera fini, si je ne suis pas moi-même finie, j’inviterais mes enfants et mes petits-enfants, je trouverai les uns vieillis et les autres grandis, on mangera ensemble et on fêtera tous les anniversaires passés chacun dans son coin et on soufflera, insouciants, toutes ces bougies sans redouter les aérosols. Je filerai aussi bavarder avec mon amie Mireille qui habite à un quart d’heure à pied de chez moi, et j’irai prendre le café promis avec tous les amis que je me suis fait sur Facebook pendant cette période sans repères.

Marie, 74 ans

Teresa, 53 ans

Je veux voir des expressions de visages sans masque. Même les gens qui font la gueule me manquent.

Florian, 21 ans, dans la mode

Anonyme, 17 ans

Je rêve à ce futur plus ou moins lointain qui me permettra, avant que l’âge ou ma condition physique ne m’en empêche, de partir au gré de mes envies, pour voyager, et aussi retrouver nos enfants et petits-enfants, les amis… Bref, reprendre une vie normale sans ce voile noir qui s’est abattu devant nos yeux pour nous masquer le futur.

Dominique, 66 ans, horticultrice à la retraite

Caroline

Quand ce sera fini, je pourrai montrer à ma petite qu’on a tous un sourire sous le masque (elle est née pendant le premier confinement). Et épouser son père. Qu’il sera beau ce jour nouveau !

Mathilde, 27 ans, musicothérapeute

Quand tout sera fini, je savourerai ma vie et plus encore… Il aura fallu cette crise sanitaire, épisode frustrant et castrateur de libertés, pour réaliser à quel point ma vie « ordinaire »contribue à mon bonheur et à mon épanouissement.

Carole, 51 ans, cadre dans la fonction publique.

J’apprendrai à vivre. Même si le deuxième confinement a été moins difficile à vivre que le premier, il a été le révélateur de mes troubles profonds. C’est bien, lorsque nos défauts nous sautent aux yeux, le plus dur est fait. Donc, apprendre à vivre avec et à réparer, voilà mon souhait.

Anonyme

Caroline, 55 ans, cadre de santé dans un hôpital

Quand tout cela sera fini, je sourirai à tout le monde dans la rue et je chanterai la liberté retrouvée. Et aussi, je brûlerai mes masques.

Aurélie, 44 ans, coach et formatrice

Quand tout cela sera fini, j’irai vous embrasser. J’irai vous embrasser comme le font les mamans, avec la tendresse et la gourmandise de sentir la chaleur de l’autre contre soi. J’irai vous embrasser comme le font les adolescentes pour se dire bonjour le matin, avec la joie sautillante de ceux qui ont toute la vie devant eux. J’irai vous embrasser comme le font les frères et sœurs entre eux, dans un geste déjà cent fois répété que les joues se calent d’elles-mêmes exactement au même endroit à chaque fois afin que les lèvres claquent dans l’air dans une esquisse d’embrassade preste et qui ne s’attarde pas.

J’irai vous embrasser comme deux vieux amis qui se retrouvent après des années de séparation, qui n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre immédiatement tellement leur enfance les a façonnés dans le même bois, et qui s’attardent dans une longue étreinte amicale qui se passe de mots. J’irai vous embrasser comme une amante brûlante de désir et ivre du réconfort de vous retrouver enfin, et je vous embrasserai encore et encore et encore des mille manières que les hommes ont de s’embrasser entre eux, juste pour le plaisir…

Olivia.

Juliette

Quand tout cela sera fini, je sourirai à tout le monde dans la rue et je chanterai la liberté retrouvée. Et aussi, je brûlerai mes masques.

Aurélie, 44 ans, coach et formatrice

Anne S., qui attend de sauter dans un avion

Je veux écouter mes amis me raconter de vive voix et vive vue ce qu’ils ont vécu, leurs projets d’avenir, me raconter des conneries aussi, beaucoup, et rire autour de repas qui n’en finiront pas. Je suis consultante en ressources humaines à Paris. Mais quand ce sera fini, je serai libraire dans le Berry.

Stéphanie, 39 ans

Assia, 20 ans

Je partirai à Ouessant… Avaler la route, embarquer, me saouler aux embruns…. Débarquer, aller boire un café à la Duchesse Anne. Et puis marcher… Une île du bout du monde, mon paradoxe du déconfinement.

Magalie D

L., 30 ans

Je rêve de parler autrement qu’à mon écran d’ordinateur et à mon téléphone. Et aussi, de marcher sans compter mes pas ou les kilomètres.

Cécile, enseignante, 54 ans

Je rêve de serrer ma grand-mère dans mes bras. Ça fait si longtemps.

Pierre-Louis, 20 ans

Enzo

Marcher, marcher et encore marcher. Chausser mes boots de randonnée et partir.

Catherine, 43 ans

Je veux profiter de ma jeunesse jusqu’au bout de la nuit. Je veux juste revivre normalement, et le plus tôt possible.

Léonie, 17 ans

Sarah, 28 ans, Paris

Je rêve d’un après où la fête et les sorties seront reines et où le partage et l’amour seront rois. Après le Covid-19, moi, je serai sûrement bourré.

Emza, 26 ans, étudiant

Ma femme, mes enfants et moi, on s’arrache de Paris et on va vivre dans une grande ville pas loin de la côte, de la campagne, pour respirer et faire baisser la pression d’une grande ville, profiter du présent et de l’espace.

Julien, 43 ans

William, 23 ans, étudiant en physique théorique

J’attends un coup de fil impromptu pour aller boire un verre. J’attends que la vie reprenne avec ses imprévus joyeux et modestes. J’attends les amis, la vie sociale, les inconnus souriants au soleil dans la rue. J’attends que la vie reprenne et que les libertés reviennent. J’attends l’insouciance, le sel de la vie !

Sylvie, enseignante

Je ne pense qu’au jour où le Parc des Princes pourra être à nouveau rempli avec 47 000 spectateurs. Vivre un match avec des dizaines de milliers de personnes qui supportent la même équipe est un facteur essentiel à mon bonheur.

Fabien, 26 ans, cadre

Jérôme, 35 ans, journaliste radio

C’est peut-être le souhait le plus simple et pourtant qui me semble si beau, anticiper de petits événements quotidiens avec les gens que j’aime, et savourer une tasse de café sur une terrasse, sans me soucier des contraintes, en ayant dans la main le simple bonheur d’être libre.

Gabrielle, 31 ans

J’ai hâte de m’asseoir à nouveau sur les marches à Cais do Sodré à Lisbonne, d’y boire une caïpirinha, de regarder les vagues du Tage qui se jette dans la mer.

Marie G., 62 ans, gouvernante

Je rêve de pouvoir dire à mes filles qu’elles ont connu la fin d’un ancien monde qui ne réfléchissait plus à rien, qui partait dans un mur… Et qu’elles connaissent maintenant un autre monde, qui se rappelle que nous sommes aussi des animaux, que nous faisons partie de plusieurs cercles, que nous ne sommes pas tout au dessus et que la vie est un équilibre.

Anne

Je me coucherai le soir suffisamment fatiguée pour ne pas subir l’insomnie.

Michèle, 72 ans, écrivaine et traductrice

Quand tout sera fini, je cesserai de m’angoisser pour mon avenir dans la culture, en régie des œuvres, et ma prochaine insertion professionnelle. J’exercerai le job de mes rêves.

Mathilde, 22 ans

Jean-Louis, 66 ans

Une énorme fête, lâcher prise, se frotter à la sueur de corps étrangers, l’euphorie de partager un moment hors du temps, l’ivresse et la légèreté, voilà ce qui me manque le plus. Dès que ce sera fini, j’organise une fête dantesque. Et même les petits matins chiffonnés de gueule de bois me sembleront doux.

Camille

Je monterai à Montmartre me fondre dans la foule. Au parc des Buttes Chaumont, je m’assiérai sur un banc à côté des vieilles gens, pour parler comme avant de pluie et de beau temps. J’assiégerai les terrasses des bistrots au sommet du Trocadéro, place des Vosges ou à la Bastille et je finirai les verres abandonnés en criant « santé ! ». Je retournerai à l’Espace Marais me placer sous les postillons des acteurs, voir leur chair trembler et leur sueur perler. Par leurs coudes et genoux accolés, je sentirai les tressaillements de mes voisins spectateurs.

Valérie Valkanap

Joséphine, 23 ans

Quand tout cela sera fini, je pourrai pleinement apprécier la personne que j’ai découverte pendant ce confinement et qui m’a, jour après jour, redonné espoir : moi-même.

Paul, 39 ans

Noa, 18 ans, étudiante

J’ai une envie irrépressible de me réconcilier avec l’autre dans sa relation la plus élémentaire. Retrouver le plaisir humain d’être ensemble sans penser qu’on est trop près. Une relation sans barrière, sans entrave, sans retenue, sans avoir la crainte de porter en soi quelque chose de toxique pour l’autre. Supprimer définitivement ce rapport clinique à la vie. Et rétablir une relation humaine chaleureuse, animée de nos émotions visibles, de nos éclats de rire et de toutes les expressions intrinsèques à la communication. Se dire que les corps vont pouvoir se rapprocher à nouveau sans délimitation d’espace, sans consignes sanitaires. Revivre la convivialité du monde. Nous relier les uns aux autres avec ardeur.

Elodie, 45 ans, enseignante

Sophie, 30 ans