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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 30 octobre 2020

Tombeau de la fille inconnue

Nicolas Gastineau publié le  

Un fantôme du passé revient nous hanter. La revue Antiquity a publié le mois dernier le résultat d’une enquête scientifique longue d’un demi-siècle. L’enjeu était de comprendre l’histoire d’un crâne retrouvé dans des décombres il y a 55 ans en Grande-Bretagne. Résultat : il appartenait à une jeune fille du IXe siècle, exécutée avec une inqualifiable cruauté. Mais quoi de surprenant au lointain Moyen Âge, réputé brutal et obscur ? Pourquoi ce meurtre aurait-il une signification particulière aujourd’hui ? L’historien et philosophe Pierre Vesperini nous l’explique avec souffle et érudition : loin d’être un isolat dans l’histoire, cette fille a été brutalisée au nom d’une violence continue et millénaire. Une entreprise délibérée d’« avilissement des femmes » et de leur « destruction morale et physique » portée par l’Église et l’État. D’après lui, les violences d’aujourd’hui, les « féminicides » et les « porcs », en sont les héritiers. Vesperini inscrit ainsi sa généalogie dans l’actualité : pour lui, la brutalité continuera tant que « ses racines n’auront pas été clairement nommées, reconnues, et extirpées. »

  • La fille avait entre 15 et 18 ans. On lui a tranché le nez et les lèvres, on l’a scalpée, et elle est morte. Et pourtant, ce n’était pas un crime, mais un meurtre légalprévu par une loi de l’époque. Ce qu’il faut retenir, c’est donc qu’il ne s’agissait pas d’un lynchage spontané : c’était une entreprise rationnelle. L’inspirateur de la loi, l’archevêque d’York Wulfstan, était un ecclésiastique érudit et lettré. Vesperini s’appuie sur l’exemple de ce personnage pour avancer une première thèse. Non, la violence la plus cruelle ne provient pas toujours d’un « peuple » mal éduqué et sauvage que les savants chercheraient à modérer. Elle émanerait aussi d’une « contribution active que, tout au long de l’histoire, les intellectuels ont apporté à l’institution de la violence. »
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«PRENDRE PLACE», LE LONG CHEMIN DES ROMS

Par Luc Chessel — Le documentaire de Jérémy Gravayat est une cartographie de la mémoire. Photo J. Gravayat

«Celui qui trahit l’amour / Que Dieu le frappe à son tour / Que le vent et la poussière / Soient son lot sur cette terre» : la voix de la chanteuse roumaine Maria Tanase étend les syllabes de sa malédiction d’amour sur le travelling urbain du générique de Prendre place. Il existe, il survit, il revit, le cinéma qui ne trahit pas l’amour. Entre 2013 et 2018, avec quelques habitants d’un bidonville de La Courneuve, le «platz du Samaritain» - expulsé et détruit en 2015, non sans résistance, et sans solutions de relogement -, Jérémy Gravayat a fabriqué un très beau film. Son titre original en roumain, A Lua Platz, pourrait se traduire «prendre platz», mais si le point de départ de son trajet est bien la lutte des habitants contre la disparition du platz de la rue Pascal, le film va dans toutes les directions qui s’offrent à lui, dans l’espace et dans le temps, pour rendre compte des vies de ceux qu’ils filment, c’est-à-dire prendre position et place à leur côté.

Troubles bipolaires : l’intérêt des interventions psychosociales confirmé

 Univadis - Photos | Facebook

Par Agnès Lara   26 oct. 2020


À retenir

  • Une méta-analyse américaine en réseau montre à partir des résultats de 39 essais cliniques que globalement l’ajout d’une psychothérapie au traitement pharmacologique est associé à une réduction nettement plus importante des rechutes par rapport à un traitement pharmacologique avec soins usuels.
  • L’analyse par type d’intervention fait apparaître les thérapies familiales ou de couple et les interventions psycho-éducatives standards (entraînement au repérage des symptômes prodromaux) comme étant les plus fortement associées à une réduction des rechutes.

Arquenay. Un nouveau spectacle de la compagnie Moulin en herb





Publié le 
Arquenay. Un nouveau spectacle de la compagnie Moulin en herbe -  Laval.maville.com

Dans le cadre de sa saison culturelle de territoire, le Pays de Meslay-Grez accueille la compagnie du Moulin en Herbe et son nouveau spectacle, La Mécanique de Petit Pierre, jeudi 5 et vendredi 6 novembre. Cette deuxième représentation du vendredi affiche déjà complet.


La mécanique de Petit Pierre est la dernière création de la compagnie meslinoise du Moulin en herbe. Anne Chamaret et Pierre Chauveau ont mis en scène l’histoire de l’artiste d’art brut, Pierre Avezard, qui était surnommé Petit Pierre. Le spectacle raconte l’histoire d’un garçon vacher au visage tordu, presque sourd et aveugle, moqué de ses camarades, et doté d’une force de vie.


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Confinement : restriction des visites au centre hospitalier de Laval

 Le Courrier de la Mayenne - Iyashi Dome

Par Thomas Blond.  Publié le 

Face au nouveau confinement, le centre hospitalier de Laval (Mayenne) adopte certaines modalités au sujet de l'accès des usagers à compter du vendredi 30 octobre 2020.

Face au nouveau confinement, le centre hospitalier de Laval (Mayenne) adopte certaines modalités au sujet de l'accès des usagers à compter du vendredi 30 octobre 2020.

Face au nouveau confinement, le centre hospitalier de Laval (Mayenne) adopte certaines modalités au sujet de l’accès des usagers à compter du vendredi 30 octobre 2020. (©Courrier de la Mayenne)

Dans le cadre de l’évolution épidémique de la Covid-19, le centre hospitalier de Laval (Mayenne) adopte les modalités suivantes concernant l’accès des usagers, à compter du vendredi 30 octobre 2020. Ces mesures seront réévaluées et adaptées selon l’évolution de la situation sanitaire.

[...]   Psychiatrie adulte et Usisea (pédopsychiatrie)

En psychiatrie adulte, les visites sont limitées à trois visites simultanées et à l’Usisea (pédopsychiatrie), limitées à une visite, sur des créneaux d’une heure maximum (les visites restent soumises aux contrats de soins prescrits).

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Sols des hôpitaux : des réservoirs à bactéries

 


Sols des hôpitaux : des réservoirs à bactéries

Les sols des chambres d’hôpital sont rapidement et fréquemment contaminés par des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les heures qui suivent l’admission du patient. Cela créé une voie de transfert d’organismes potentiellement dangereux vers les patients, selon une étude publiée dans la revue Infection Control & Hospital Epidemiology .

Bactéries voyageuses

Les bactéries ne restent pas sur le sol, elles “voyagent” du plancher au patient malgré les efforts de nettoyage et de désinfection. C’est ce qui ressort de l’étude épidémiologique hospitalière du Centre médical de Cleveland (Etats-Unis).  « L’hygiène des mains est essentielle, mais nous devons développer des approches pratiques pour réduire les sources sous-estimées d’agents pathogènes afin de protéger les patients », souligne le Dr Curtis Donskey, auteur principal

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jeudi 29 octobre 2020

Le chamanisme : une maladie mentale ou une voie inspirante ?

 LE TEMPS

Sophie Swaton   

SUISSE

Le néo-chamanisme est une pratique qui semble avoir le vent en poupe à en croire les articles de plus en plus en plus nombreux qui apparaissent sur le sujet. Dans la série d’été 2020 du Monde, consacrée à « La France des oasis », le journaliste Nicolas Truong restitue le regard et l’interprétation des membres d’éco-lieux sur leurs propres pratiques, dont des rituels d’inspiration chamanique. Dans l’article intitulé « Ne laissons pas le réenchantement du monde aux mystiques », le dessinateur et chercheur en sciences cognitives Alessandro Pignocchi explique que le rituel est important pour décupler l’énergie engagée dans la défense de la faune et de la flore.


En effet, nommer la forêt, reconnaître les oiseaux, est une manière de se rapprocher de cette nature perçue comme une alliée, une ressource à protéger. Les juristes s’engageant pour l’écocide se réfèrent à la « personnalité juridique » d’un fleuve, d’un arbre, d’une montagne ou de terres ancestrales considérées comme sacrées. Les livres inspirés du chamanisme, dont celui du chef Almir Surui, diplômé en biologie (Sauver la planète: Le message d’un chef indien d’Amazonie, Albin Michel, 2015) ou encore de l’ethnomusicienne Corine Sombrun (Mon initiation chez les chamanes, une parisienne en Mongolie, Essai, Poche, 2006) connaissent un franc succès, ce dernier ayant même fait l’objet d’une adaptation cinématographique.

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Alain Rey : le plus connu des lexicographes est mort


 



Par Maxime Tellier   28/10/2020

Disparition |Figure tutélaire des dictionnaires Le Robert, Alain Rey est mort à l'âge de 92 ans dans la nuit du 27 au 28 octobre, annonce sa famille. Cet amoureux des mots et de la langue vivante avait toujours défendu un français qui évolue avec son temps sans s'appauvrir.

Alain Rey, directeur éditorial des Dictionnaires Le Robert, lit la dernière édition de son dictionnaire dans son bureau, le 18 février 2002 à Paris.
Alain Rey, directeur éditorial des Dictionnaires Le Robert, lit la dernière édition de son dictionnaire dans son bureau, le 18 février 2002 à Paris. Crédits : Eric Feferberg - AFP

"Je regarde le monde à travers des lunettes merveilleuses que sont les langues", confiait Alain Rey il y a cinq ans sur France Culture. Visage et voix familière pour des générations de téléspectateurs et d'auditeurs, Alain Rey n'est plus. Le lexicographe et philologue qui était devenu rédacteur en chef des dictionnaires Le Robert est mort dans la nuit du 27 au 28 octobre.

On reconnaissait sa faconde, son look désuet : barbichette, moustache et rouflaquettes. Ses cheveux blancs et sa veste en velours également… Né en 1928 à Pont-du-Château dans l’Allier en 1928, il est très précoce et décroche le bac à 14 ans avant de répondre, un peu par hasard, à une petite annonce de Paul Robert en 1952. Ce dernier cherche des linguistes pour faire un dictionnaire. 

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Comme on dit chez nous

 Artscape


EXPOSITIONS, ART ET CULTURE À PARIS

Auteur : Mathieu Avanzi avec Aurore Vincenti & Alain Rey
Le Robert, 240p.

Voici un ouvrage qui permettra d’élargir votre vocabulaire et d’épater vos concurrents au Scrabble grâce à la découverte des expressions de chacune des régions françaises !

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Kenavo (au-revoir breton), pinzutu (le Français du continent, en particulier le Parisien, qui vient passer ses vacances en Corse), écarter son linge (l’étendre dans le Centre de la France), s’empierger (se prendre les pieds dans un obstacle en Champagne), drache (pleuvoir averse dans le Pas-de-Calais), pive (pomme de pin en Franche-Comté), drôle (enfant dans le Poitou), etc., font partie des pépites régionalistes les plus plébiscitées par les francophones, selon un sondage effectué par les auteurs.

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Gérard Pommier La poésie brûle

 Galilée

La poésie brûle

PRÉSENTATION

Wozu Dichter ? Pourquoi un poète ? S’il veut survivre et brûler ce qui pourrait le réduire en cendre, l’enfant nouveau-né doit tout le premier poétiser. C’est la poïesis – ποίησις –, l’œuvre, la création. Il fait rimer son premier cri avec lui-même en redoublant chaque syllabe et il adresse ce haïku à sa mère comme à son père. Freud a imaginé que lorsqu’un enfant crie, il se souvient du cri qu’il a poussé avant – en poète, donc. Mais la poésie d’enfance ne semble pas peser bien lourd devant l’enchaînement prosaïque des signifiants. Les raisons fatiguent sa vérité.

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Des pratiques cliniques aux pratiques sociales : micro-révolutions dans les institutions psychiatriques et éducatives françaises (1945-1980)

 CMP-AGORA

Séminaire organisé et animé par Catherine Perret et Manuel Rubio dans le cadre des activités du Collège International de Philosophie
L'intégralité du programme est disponible sur le site : www.ciph.org

En raison du contexte épidémique, les séances auront lieu sur ZOOM les 3ème lundis du mois de 20h à

22h.

Lien pour se connecter au séminaire https://us02web.zoom.us/j/89570488252

« L’extermination douce » de dizaines de milliers de malades mentaux dans les hôpitaux psychiatriques durant le régime de Vichy a donné le jour à quelques-unes des hétérotopies les plus marquantes de la seconde moitié du XXème siècle. Qu’il s’agisse de l’hôpital psychiatrique de Saint Alban dirigé à partir de 1943 par Lucien Bonnafé et François Tosquelles, de La Grande Cordée créée par Fernand Deligny en 1947, de la clinique de La Borde fondée en 1953 par Jean Oury, ou de l’organisation de la psychiatrie en secteurs à partir de 1960, les expérimentations socio-thérapeutiques de cette époque sont portées par une production théorique soutenue par un engagement autant critique qu’ expérimental. Elles ont donné lieu à des micro-révolutions décisives au sein d’institutions dominées par l’aliénisme et l’idéologie de l’enfance.

Comment rendre justice à la singularité du fou, à ce qu’elle enseigne de la singularité de chacun et se laisser, individuellement et collectivement, altérer, diviser par cette singularité ?

Pour éviter que cette ou plutôt ces histoires ne se figent en légendes ou ne soient classées au milieu des dossiers historiographiques en attente, nous nous intéresserons, avec nos intervenants, à l’histoire du temps présent, aux effets de continuité et de discontinuité que le travail quotidien en institution permet d’expérimenter entre le passé récent, à échelle d’une mémoire d’homme, et notre actualité la plus immédiate.

Dans le Centre-Bretagne, elle aide les malades à se sentir mieux grâce à l’art

Publié le 

Après trois ans de formation, Eldée Durand, qui vit à Saint-Nicolas-du-Pélem (Côtes-d’Armor), propose la pratique de l’art-thérapie en Ehpad. Une pratique qui tend à soulager par la création.

https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMDEwOTQwNzIwNmI4YTBhMjAwYTVmOTM1N2JiMDM1NDZkY2M?width=320&height=180&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=b65e7f63871a39ed648e14986870f21d106bf4b453404b0a45afadba620d6f73

C’est un petit endroit à l’orée des bois, un jardin qui abrite une ancienne roulotte de gitan décorée d’oiseaux, de fleurs et de papillons. Et dans cette roulotte, Eldée Durand a installé son petit atelier d’art-thérapie.

Après avoir fait ses armes aux Beaux-Arts, dans la restauration du patrimoine, la fresque, Eldée a choisi de se former en art-thérapie. Trois ans de formation, avec la rédaction d’un mémoire et l’apprentissage des techniques.


Se former pour aider les gens


« L’important, c’est de pratiquer sur soi-même ce que l’on va faire avec les autres, explique Eldée. Je donnais des cours de peinture, de loisirs créatifs et un jour, j’ai eu à enseigner à un enfant autiste. Il aimait bien venir mais je n’arrivais pas à adapter mes rapports avec lui. J’ai compris que je devais me former pour m’occuper de gens différents. »


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