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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 21 février 2020

Familles soignantes Un village pour aliénés tranquilles

    
par Marie Derrien , le 20 février 2020

Dans un récit sensible, Juliette Rigondet retrace l’histoire de son village d’enfance, où des personnes atteintes de troubles mentaux sont accueillies par des familles. Elle met ainsi en lumière une expérience méconnue qui est à l’origine de l’accueil familial thérapeutique.


Le nom de Dun-sur-Auron, commune de 4 300 habitants située dans le département du Cher, à une vingtaine de minutes de Bourges, n’évoque probablement pas grand-chose à la majorité des Français. Celles et ceux qui savent qu’il s’y déroula, à l’aube du XXe siècle, une expérience inédite dans l’histoire de l’assistance aux malades mentaux, figurent parmi les historiens de la psychiatrie qui ont croisé son nom dans les archives ou bien l’ont appris parce qu’ils y ont habité.
Pour Juliette Rigondet, qui y a passé une partie de son enfance, Dun-sur-Auron a d’abord été un lieu de vie, avant de devenir un sujet d’écriture. Si le livre qu’elle lui consacre trouve son origine dans une expérience intime, évoquée avec pudeur dans le prologue et l’épilogue, son ambition n’est cependant pas autobiographique. En remontant le fil du temps, l’auteure raconte l’histoire de ce village pour « faire sortir de l’ombre et de l’oubli les souffrants qui [le] peuplent ou [l’]ont peuplé » (p. 14).

Deux-Sèvres. A l’hôpital de Niort, environ 300 agents rendent hommage à Elodie

Publié le 



Plusieurs centaines de salariés de l’hôpital niortais ont respecté une minute de silence dans le cloître de l’établissement.

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Au moment où étaient célébrées les obsèques d’Elodie Multon, à 14 h 30, ce jeudi 20 février à Saumur, un hommage de masse a été rendu à l’infirmière thouarsaise par le personnel du centre hospitalier de Niort.
Plusieurs centaines de salariés de l’établissement – médecins, infirmiers, administratifs, personnels techniques – ont cessé le travail de longues minutes pour se recueillir dans le cloître de l’établissement, non loin du service psychiatrie.
Pendant de longues, de très longues minutes, le silence a plané sur le site. Il a fallu l’intervention de Christophe Grimault, secrétaire général FO, mais ce jeudi porte-parole de tout le personnel pour que le silence se brise. « Je trouve ça très bien que nous soyons aussi nombreux cet après-midi pour rendre hommage à notre collègue. Merci aussi à notre directeur, Bruno Fauconnier de s’être joint à cette cérémonie. N’oublions pas que ce qui est arrivé à Thouars aurait pu se passer n’importe où.

L’étrange contagion des collégiens de Morez

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
20/02/2020
28 MIN

Qu'est ce qu'un "syndrome psychogène collectif" ? Qu'est-il arrivé aux collégiens de Morbier -dans le Jura- lors du cross scolaire ? Récits autour de ce mystérieux syndrome pour lequel la douleur est bien réelle mais la cause… imaginaire !
Cross
Cross  Crédits : AUGROS PIERRE - Maxppp
Le 3 octobre, lors d’un cross scolaire à Morbier, dans le Jura, dix-sept collégiens sont pris de malaises les uns après les autres : nausées, vomissements, convulsions…On soupçonne d'abord une intoxication...
Maelys, élève en classe de troisième est dispensée de courir au dernier moment à cause d'une douleur aux cervicales. Assise, elle observe ses camarades. Les filles en classe de troisième sont les dernières à passer quand la scène devient tout à coup irréaliste : 
Une amie arrive et d'un coup j'entends crier : "elle convulse !" Une autre camarade tombe dans les vestiaires. Une autre amie arrive vers moi et me dit paniquée  « je ne sens plus mes jambes ! » et je constate qu'elle tremble de tout son corps, ses jambes ne répondent plus et elle me hurle d'appeler les pompiers. Autour de nous il y avait déjà deux hélicoptères. 
Deux élèves sont en "état d'urgence absolue", dont l'une avec un "pronostic vital engagé". Elles sont héliportées vers l'hôpital de Besançon. 

L’anxiété de performance, souffrance psychique des premiers de la classe

Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent ».
Par  Publié le 11 février 2020
Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent »
Ce trouble anxieux touche des étudiants qui, face à l’évaluation permanente et la peur de l’échec, ne se sentent pas légitimes et s’« effondrent » ANNA WANDA GOGUSEY
A la veille des premiers examens et des travaux de groupe à rendre, Lucie, étudiante en master « droits de l’homme » à Sciences Po, accumule les retards dans les divers exposés qu’elle doit terminer. Elle s’angoisse, ne dort presque plus, et se sent isolée. Paniquée, elle cherche à prendre un rendez-vous dans un bureau d’écoute psychologique universitaire pour enrayer ce cercle vicieux – en vain, car le centre qu’elle contacte est surchargé. Un soir après les cours, enfermée dans les toilettes de l’école de la rue Saint-Guillaume, Lucie a le souffle court. Et des pensées suicidaires. Elle finit par se rendre aux urgences psychiatriques de l’hôpital Sainte-Anne.

jeudi 20 février 2020

Femme, fabrique ton corps

Par Noémie Rousseau, correspondante à Strasbourg — 



Photo issue de la série «Thing I Imagined» (2019) de Romy Alizée.

Photo issue de la série «Thing I Imagined» (2019) de Romy Alizée. Photo Romy Alizée

Une nouvelle version française du livre culte «Notre Corps, nous-mêmes» vient de paraître. Ecrit par un collectif de femmes d’âges, d’origines et d’orientations sexuelles différents, l’ouvrage, qui traite de sexualité, de travail, de santé ou d’autodéfense, est tout à la fois un outil et une arme, pour se connaître et riposter.

«Si vous doutez de ce que vous pouvez mettre dans votre vagin, demandez-vous d’abord si vous pouvez le mettre dans votre bouche.» Simple, jouissif, émancipateur. Souvenir ému d’une lecture adolescente, celui de Marie Hermann. Cofondatrice des éditions Hors d’atteinte, la maison qui publie aujourd’hui une version entièrement réactualisée de Notre Corps, nous-mêmes, elle est une des neuf auteures. A l’époque, sa mère n’arrive pas à lui parler «de tout ça», alors elle met entre les mains de Marie Hermann ce classique du féminisme datant de 1977, écrit par et pour les femmes. Le volume est déjà une adaptation de l’original américain, publié pour la première fois en 1973 par le Collectif de Boston pour la santé des femmes, Our Bodies, Ourselves. Un bouquin culte, qu’on trouve encore dans certains plannings familiaux. Dans la vie des femmes, il fut souvent un tournant. «Je commençais tout juste à prendre conscience de mon corps, et le discours ambiant très normatif était violent : l’âge de chaque transformation physique, des premiers rapports sexuels, la manière dont cela devait se passer, ce qu’il fallait dire, faire ou pas, se souvient Marie Hermann. Dans ce livre-là, je pouvais me projeter, tant il y avait de voix différentes. Personne ne me faisait sentir que je n’étais pas normale, différente, ou que j’avais mal fait les choses. Tout était ouvert.»
Sa mère garde jalousement son exemplaire. Alors Marie Hermann s’en procure un d’occasion, le relit. Il a vieilli. L’idée de le réactualiser germe. Elle réunit ses copines, elles parlent de règles, du rapport à leurs mères… mais l’aventure tourne court : les filles sont happées par leurs études.
Plus tard, Marie Hermann fera une fausse couche. Au traumatisme s’ajoute le désarroi. Aucune amie n’a vécu cette expérience. Elle ne sait vers qui, vers quoi se tourner. Internet est larmoyant, religieux ou culpabilisateur. Il faudrait pleurer beaucoup ou s’en remettre, et vite. «Je n’avais rien qui me donne des mots, un imaginaire pour surmonter ça, me raccrocher.»

Philosophie des comédies musicales (3/4) "Peau d’âne", un inceste... enchanté ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
19/02/2020
59 MIN

Enfant, Jacques Demy monte un théâtre de marionnettes où il reconstitue des contes. Quand il réalise, en 1970, le film dont il rêve depuis toujours, "Peau d'âne", il mêle onirisme, baroque et pop psyché, dans une oeuvre à double lecture qui fait rêver les enfants et qui fait réfléchir les adultes...
Catherine Deneuve en Peau d'âne
Catherine Deneuve en Peau d'âne Crédits : Copyright Cine Tamaris
Peau d'âne est l'un des contes les plus anciens du répertoire populaire. Ses premières traces remontent à plus de 150 ans avant que Charles Perrault n'en propose une version rimée en 1694.
L'histoire tient en une phrase : pour échapper au désir incestueux de son père, Peau d'âne exige de lui des robes de plus en plus somptueuses jusqu'au jour où elle s'enfuit, déguisée en souillon. Le 16 décembre 1970, Peau d'âne sort au cinéma. Le réalisateur s'appelle Jacques Demy et ce film est l'aboutissement de huit années de réflexion et de travail qui transpose le monde du conte dans l'univers baroque et romantique qu'affectionnait le réalisateur.

Les contes, quels qu’ils soient, je les ai tous lus. Dans ma jeunesse, j’adorais ça. Il y a des enfants qui aiment la réalité mais pour moi tout était possible : je parlais à mon crayon, à mon mouchoir, à mon plumier. Adulte, quand j’ai relu les contes, j’ai pensé qu’il y avait avec Peau d’âne deux films : un film pour les adultes et un film pour les enfants, c’est très rare de trouver un sujet qui soit passionnant pour tous.                      
Jacques Demy

L'invitée du jour :

Marie Sauvion, rédactrice en chef adjointe cinéma à Télérama

Psychanalyse des contes de fée

Le désir de Jacques Demy, il l'a signifié très clairement en 1970 à la sortie du film, c'était de faire une œuvre à double lecture : il y avait de quoi rêver pour les enfants et de quoi réfléchir et rêver aussi pour les adultes, selon, disait-il, leur degré de puritanisme. La question de l'inceste dans le film passe comme une lettre à la poste avec les enfants, c'est une péripétie comme une autre. Et pour les adultes, Demy savait que selon le spectateur, l'accueil de cet aspect là du film serait différent. Et ça a été vrai chez les critiques, par exemple Jean de Baroncelli, qui, dans Le Monde, en décembre 70, dit qu'heureusement, Demy ne s'est pas farci la tête de psychanalyse des contes de fées, il fait le film de l'innocence... Or Demy lui-même dit qu'il s'est intéressé à la psychanalyse des contes de fées, ou en tout cas à la question de l'inceste.      
Marie Sauvion

Parler aux parents d’un nouveau-né décédé

Publié le 13/02/2020




Des nouveau-nés décèdent quelquefois en salle de naissance ou en unité de soins intensifs malgré des manœuvres de réanimation bien exécutées. Lorsque cela arrive inopinément, tout le monde est traumatisé, les soignants et plus encore évidemment les parents. Témoigner de son empathie et de son soutien aux parents est alors important mais souvent difficile. Une « formation » avec simulation sur mannequin peut aider à améliorer cette communication.

Dans le scénario de la simulation conçue à l’Hôpital Sainte-Justine (Montréal, Canada) un nouveau-né à terme est extrait en urgence par césarienne pour souffrance fœtale. Sa réanimation est inefficace (le mannequin qui représente le bébé est programmé pour rester sans pouls). La mère et le père, dont les rôles sont joués par deux acteurs, sont présents en salle de naissance. La réanimation et les échanges avec les parents sont filmés.

Dépression des personnes SDF souffrant de pathologies mentales : enseignement d’un programme français

Univadis


Par Caroline Guignot    17 févr. 2020

Messages principaux
  • Les données d’une importante cohorte française de sujets en grande précarité, schizophrènes ou bipolaires, montrent que si près de la moitié présentent un épisode dépressif caractérisé, une minorité sont traités et une minorité de ceux sous traitement sont en rémission.
  • Ces données doivent inciter les praticiens prenant en charge ces patients à mieux évaluer le risque ou l’épisode dépressif. Certaines approches thérapeutiques pourraient améliorer ce constat (adaptation des prescriptions, interventions sociales complémentaires…).

Des photographies fascinantes révèlent l'éthique de travail infatigable des infirmières à la fin du XIXe siècle

News 24
Ces photos rarement vues qui donnent un aperçu fascinant des soins infirmiers britanniques à la fin du XIXe siècle figurent dans un nouveau livre.
Ils révèlent comment les infirmières polyvalentes s'occupaient non seulement des patients mais préparaient également des repas pour elles et faisaient leur lessive.
Telle était leur éthique de travail féroce, il est peut-être surprenant qu'ils aient eu le temps d'être photographiés assis ensemble dans la salle à manger des infirmières.
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Une photo montre des infirmières stagiaires pendant un cours de bandage, tandis qu'une autre représente une salle réservée aux hommes.

Dans les jours qui ont précédé l'enregistrement des dossiers médicaux sur des fichiers informatiques, la documentation des patients était simplement coupée au-dessus des lits.
 Infirmières travaillant dans la buanderie. En plus de toutes leurs autres fonctions, les infirmières devaient également travailler dans les cuisines et la blanchisserie, Holloway, Londres en 1912
Une autre photo révèle l'équipement infirmier d'apparence primitive utilisé dans un laboratoire, tandis que plusieurs présentent les infirmières pionnières de l'époque.