blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 mai 2019

L'hôpital, malade des médecins

Par Eric Favereau — 
Chronique «Aux petits soins».
Chronique «Aux petits soins».

Deux livres dissèquent le malaise hospitalier, et en particulier celui des soignants.

C’était en 2010, un suicide au CHU de Montpellier d’un jeune médecin dans un contexte d’erreurs liées aux soins. Ce drame provoque un très violent «orage émotionnel» qui ne va pas rester pas, cette fois-ci, sans suite. Alors que la question de la souffrance du monde hospitalier n’est pas encore très fréquemment abordée, le CHU va mettre en place un groupe des soignants «pour faire face aux erreurs de soins», mais surtout un groupe de médecins qui va travailler sur «le bien-être au travail» de cette profession.

60% des urgentistes en mal-être

Des travaux viennent de sortir dans un livre avec pour titre : Les médecins ont aussi leurs maux à dire (1). 
Résultat de recherche d'images pour "Les médecins ont aussi leurs maux à dire"

Maladie de Lyme : neuf patients sur dix seraient atteints d’autre chose

Par Eric Favereau — 

Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP

Le «Bulletin épidémiologique hebdomadaire» publie ce mardi une enquête saisissante.

Neuf patients sur dix qui se disent ou se pensent atteints de la maladie de Lyme… ne le seraient pas. Tel est le résultat saisissant d’une étude réalisée par le professeur Eric Caumes (la Pitié-Salpêtrière) sur plus de 300 patients qui consultaient pour une borréliose présumée. Ce travail, qui paraît ce mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), risque de crisper à nouveau tout le milieu des associations qui estiment que cette maladie liée aux tiques est ouvertement sous-évaluée en France. «Le diagnostic a été confirmé chez moins de 10 % des sujets», écrit Eric Caumes. Donc 9 sur 10 sont atteints d’autre chose. Mais de quoi ? La réponse est un peu floue : «80 % des patients ont été ainsi diagnostiqués avec une autre maladie (psychologique, rhumatologique, neurologique ou autre)».

Paroles en psychiatrie

  • 6 MAI 2019
  •  
  • PAR 
  •  
  • BLOG : LE BLOG DE AMELE LAKHOUACHE
  • En France, la question de la parole en psychiatrie a donné lieu à différents débats selon les époques. De la place de l’indigent à celui du patient, les modalités de prise en charge peuvent mettre en évidence la place accordée à la personne.
    En effet, le malade, atteint d’une affection mentale, a longtemps pu être associé à un marginal, un exclu dont la place ne pouvait être qu’au sein d’un asile, souvent en périphérie de la vie de la ville, encore aujourd’hui. Est malade celui qui ne peut pas travailler, qui ne peut pas s’assumer au sein de la société. L’enfermement a donc longtemps était la seule réponse face à ce phénomène. Cette situation a pu créer différents processus de deshumanisation dans les relations posées au sein d’un enfermement institutionnel (Asiles, Goffman 1968). Ce système coercitif a rencontré des opposants qui ont pu proposer des alternatives de prise en charge bousculant la manière d’envisager un malade.
    Ainsi Cooper dénonce la psychiatrie comme étant un instrument de la « normalité » pour légitimer la souffrance qui fut à la cause de la formation du trouble psychique.
    Mary Barnes propose de repenser la place du patient au travers une innovation des pratiques comme par le biais d’une psychothérapie institutionnelle. (Un voyage au cœur de la folie, 1976).

    Dans les années 1970, un mouvement de désinstitutionalisation permet de ré envisager le traitement de la déviance. Les patients sont pris en charge en ville, afin de les réintégrer à la société. Ce mouvement s’accompagne de différentes définitions et politiques publiques qui permettent de ré envisager la place du malade comme une composante de la société.

    D’un syndrome somatique fonctionnel à l’autre : points communs et divergences

    Univadis

    Par Agnès Lara  22 avr. 2019

    À retenir


    Les sujets fibromyalgiques et les personnes électro-hypersensibles présentent de nombreux points communs sur le plan de la symptomatologie, mais les fibromyalgiques présentent un état de santé plus altéré. Ces deux syndromes somatiques fonctionnels (SSF), bien que peu reconnus au plan médical, représentent une problématique sérieuse, impactant fortement les activités socio-professionnelles et la qualité de vie. La divergence des vécus, de la symptomatologie, des comorbidités, et d’autres SSF associés, suggèrent des processus psychologiques et sociaux de « somatisation » distincts chez ces deux types de patients et appellent à une prise en charge individualisée.


    L’estime de soi, levier de l’ETP pour améliorer la qualité de vie des patients bipolaires ?

    Univadis

    Caroline Guignot  3 mai 2019

    À retenir

    Si l’apport de l’éducation thérapeutique (ETP) auprès des personnes souffrant de troubles bipolaires semble modeste en termes de qualité de vie, l’estime de soi constituerait un élément important autour duquel articuler les modalités d’accompagnement et de soins.

    Ce résultat, issu d’une étude pilote menée auprès d’une vingtaine de patients suivis au sein du CHU Nantes, invite à la constitution de nouveaux travaux dans lesquels la cohorte serait plus importante et dotée d’un groupe contrôle.

    Pourquoi cette étude est-elle intéressante ?

    La qualité de vie des personnes souffrant de troubles bipolaires est altérée, même en période d’euthymie. Différentes études, ont rapporté le bénéfice des approches psycho-éducatives sur différents volets de la maladie : prévention des rechutes, amélioration de l’observance... Cette étude pilote visait à mesurer si les différents volets d’un programme d’ETP proposé à des patients adultes permettaient d’améliorer la qualité de vie ainsi que le fonctionnement, l’estime de soi et l’état thymique.


    La médecine spatiale : une nouvelle discipline ?

    Univadis

    Par Nathalie Barrès     14 mars 2019

    Plus de 560 personnes ont déjà réalisé un vol spatial. La NASA a mis en place un programme de certification médicale strict permettant de sélectionner des candidats aux missions spatiales professionnelles ayant un excellent état de santé et une bonne condition physique. Mais, qu’adviendra-t-il avec les vols spatiaux commerciaux privatisés ? Des recommandations sont émises par les compagnies de vols spatiaux et un consentement éclairé est souhaité pour ce type de vol. Quoi qu’il en soit, des médecins doivent se préparer à évaluer les candidats selon des critères inhabituels pour nombreux d'entre eux.


    Suicides à France Télécom : « Il faut mieux reconnaître les pathologies mentales liées au travail », appelle le psychiatre Patrick Légeron

    Coline Garré
    | 06.05.2019



    • France Télécom Lombard
    Crédit Photo : AFP
    C'est la première fois qu'une entreprise du CAC 40 est jugée pour « harcèlement moral » : le procès de France Télécom, qui a connu une trentaine de suicides en 2008-2009, s'ouvre ce lundi 6 mai. Outre l'entreprise, comparaissent son ancien directeur Didier Lombard, l'ex numéro 2 Louis-Pierre Wenes et Olivier Barberot, directeur des ressources humaines, et quatre autres responsables. Le psychiatre et fondateur du cabinet Stimulus Patrick Legeron voit dans ce procès l'occasion pour les pouvoirs publics et les entreprises de mieux prendre en charge les risques psychosociaux.

    Saint-Nazaire. Le patient disparu était mort dans le placard de l’hôpital psychiatrique






    L’unité psy 3 avait déclaré la fuite du patient. | OUEST-FRANCE


    Un homme de 37 ans a été découvert pendu dans sa chambre de psychiatrie à Saint-Nazaire. Tout le monde pensait à une fugue.


    Terrible découverte, ce lundi 6 mai, vers 16 h, à l’unité 3 de psychiatrie du centre hospitalier de Saint-Nazaire. Un homme a été retrouvé mort par pendaison dans le placard de sa chambre. Le personnel avait constaté une forte odeur et s’apprêtait à redonner les locaux à un autre patient, étant sans nouvelles de celui qui occupait le lit auparavant.


    La qualité de l'enseignement et de la formation des infirmiers, l’une des priorités du “Plan Santé 2025’’

    Résultat de recherche d'images pour "libération maroc logo"

    MAROC
    Lundi 6 Mai 2019

    La qualité de l'enseignement et de la formation  des infirmiers, l’une des priorités du “Plan Santé 2025’’


    La qualité de l’enseignement et de la formation des infirmiers et infirmières figure parmi les priorités du ‘’Plan Santé 2025’’, a affirmé le ministre de la Santé, Anass Doukkali, lors d’une rencontre organisée, samedi à Casablanca, à l’occasion de la Journée internationale de l’infirmier.  



































    Saint-Etienne: le CHU va investir près de 190 millions d’euros d’ici à 2024



    Le 07/05/2019

    Santé financière, projets, climat social, service psychiatrie... La direction du CHU de Saint-Etienne fait le point et livre ses ambitions pour les années à venir.

    Sur le site de l’hôpital Nord, deux bâtiments, l’un dédié à la psychiatrie et le second aux mères et aux enfants, vont être construits d’ici à 2024. Photo Le Progrès/Philippe VACHER
    Sur le site de l’hôpital Nord, deux bâtiments, l’un dédié à la psychiatrie et le second aux mères et aux enfants, vont être construits d’ici à 2024. Photo Le Progrès/Philippe VACHER

    Premier employeur du département avec plus de 7 000 professionnels, le CHU a vu son activité augmenter en 2018 et son budget est en bien meilleure forme.

    Fort de ce redressement, l’Agence régionale de santé participe à hauteur de 70 millions d’euros au plan d’investissement de 188 millions programmé par l’établissement pour les cinq années à venir.

    Recruter et poursuivre l'effort financier

    Pour Michaël Galy, directeur général du CHU de Saint-Etienne, « l’établissement est à l’équilibre, confirmé en 2017 et 2018. C’est parce que le CHU a retrouvé une gestion saine qu’il a de nouveau la confiance de son organisme de tutelle. »

    En terme d'emploi, le CHU, ce sont 7 000 professionnels, soit le premier employeur dans la Loire. Pour rester à 5 500 professionnels non médicaux comme aujourd’hui, le CHU recrute en moyenne entre 400 à 500 personnes chaque année. Chez le personnel médecin, nous avons des besoins de recrutement dans quelques spécialités sous tension comme chez les anesthésistes ou aux urgences », détaille Michaël Galy.


    lundi 6 mai 2019

    Une série américaine suicidogène ?

    Deux études se penchent sur l’impact de « 13 Reasons Why » auprès des jeunes.
    Par Paul Benkimoun Publié le 6 mai 2019
    Dans la série américaine 13 Reasons Why, une jeune fille a laissé des cassettes dans lesquelles elle énonce les treize raisons qui l’ont poussée à mettre fin à ses jours. La première saison a été proposée en bloc sur Netflix le 31 mars 2017, une seconde a suivi en 2018, et la troisième sera diffusée cette année. Massivement regardée, la série a suscité une interrogation : malgré l’avertissement qui précède chacun de ses épisodes, 13 Reasons Why risque-t-elle de provoquer des passages à l’acte chez les jeunes ? En effet, cette tranche d’âge serait plus vulnérable face au risque de « suicide par contagion ». Ce que les psychiatres appellent l’« effet Werther », en référence au personnage de Goethe.

    Électrochocs en psychiatrie - Avertissement de lésion cérébrale permanente


    NOUVELLES FOURNIES PAR
    Comité Pare-Chocs 
    Mai 06, 2019

    MONTRÉAL, le 6 mai 2019 /CNW Telbec/ - Suite à un recours collectif en Californie récemment, la compagnie Somatics, un fabricant d'appareils pour électrochocs, a émis, en octobre  dernier, un avertissement de risques de lésion cérébrale permanente* lié à l'utilisation des électrochocs. 
    Le Comité Pare-Chocs s'inquiète à l'effet qu'à ce jour, le MSSS n'ait apporté aucune mise à jour ni à son formulaire de consentement à l'électroconvulsivothérapie ni au guide d'information destiné aux usagers et à leurs proches.
    Dès 2002, un avis de l'actuel Institut national d'excellence en santé et services sociaux recommandait de prêter une attention particulière au processus de consentement et à l'information des patients et du public compte tenu des incertitudes quant aux risques de ce traitement.
    Actuellement, dans le guide destiné aux usagers, à la page 8, on peut y lire le paragraphe suivant :  « Est-ce que l'ECT cause des dommages au cerveau? Aucune étude n'a prouvé que l'administration d'ECT cause des dommages au cerveau. Au contraire, des données scientifiques tendent à démontrer que les dommages ne seraient pas reliés au traitement, mais plutôt à la maladie. Chez l'humain, les études n'ont révélé aucun changement dans la structure et la composition du cerveau après l'ECT. Chez l'animal, les études n'ont apporté aucune preuve de lésions au cerveau liées aux convulsions brèves (de quelques secondes) comme celles utilisées dans l'ECT. Seule une convulsion de plusieurs heures endommagerait le cerveau. »

    Mieux diagnostiquer l’endométriose

    Cette maladie gynécologique qui touche une femme sur dix pourrait être plus rapidement prise en charge grâce à un questionnaire, espèrent des chercheurs de l’Inserm.
    Par Pascale Santi Publié le 6 mai 2019
    Manifestation des associations Endomind et MEMS France (mon endométriose ma souffrance), à Paris, en mars 2018.
    Manifestation des associations Endomind et MEMS France (mon endométriose ma souffrance), à Paris, en mars 2018. ALAIN JOCARD / AFP
    L’endométriose reste mal connue, mal diagnostiquée et difficilement traitable. Tel est le constat de gynécologues, spécialistes de la reproduction, cliniciens et chercheurs réunis, mardi 30 avril, à l’Inserm, pour faire état des pistes pour lutter contre cette maladie gynécologique qui touche une femme sur dix.
    Décrite pour la première fois, en 1860, par le médecin Karel Rokitansky (1804-1878), l’endométriose est caractérisée par la présence de tissus ressemblant à l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus, en dehors de celui-ci. Lors des règles, il arrive que des cellules de l’endomètre, au lieu d’être évacuées, refluent vers le haut par les trompes. Chez certaines femmes, ces cellules prolifèrent et peuvent pénétrer dans les tissus et les organes (ovaires, intestins, vessie…) et provoquer des lésions, nodules et kystes. Parfois asymptomatique, la maladie provoque, dans certains cas, des douleurs fortes (notamment au moment des règles), des hémorragies et/ou une infertilité.

    La neurobiologiste qui a perdu la tête, récit d’une folie et d’une guérison (JC Lattès)

    PublikArt
    Par Bénédicte de Loriol - Avril 30, 2019


    Barbara K.Lipska

    Avec mes meilleurs souvenirs de l’asile


    Ceci n’est pas une critique. C’est un dialogue bouleversant, par livre interposé, entre deux auteures brillantes, qui ont l’une et l’autre fréquenté les vieux asiles aujourd’hui fermés et ont l’une et l’autre trouvé là rire, entraide et chaleur humaine. Elles plaident ensemble pour la réhabilitation de ces lieux offrant un refuge vital à ceux qu’un sentiment de vulnérabilité absolu oblige à fuir le monde pour survivre. Car c’est cela, être fou.

    ©Pal Hansen
    Pendant une vingtaine d'années, Barbara Taylor a lutté contre un cocktail de colère et de frustration, en proie à des cauchemars affreux, s'adonnant à l'alcool, à la drogue et au sexe.
     « La folie est une chose puérile », écrit Barbara Taylor dans The Last Asylum, récit de ses deux décennies de maladie mentale. (1) Le livre raconte sa dépression, ses vingt et un ans d’analyse, ses séjours au Friern Mental Hospital, dans le nord de Londres, tout en offrant une brève histoire du traitement des troubles psychiques et des institutions y afférentes. Taylor a fréquenté l’asile au moment où les vieux établissements victoriens vivaient leurs derniers jours. C’était juste avant que leur fermeture, dans les années 1990, ne disperse leurs patients aux quatre vents du territoire impécunieux et négligé des « soins communautaires », puisque c’est ainsi que l’on a baptisé un système qui accorde aux malades la liberté froide de vivre à la rue ou dans des appartements thérapeutiques. Ah, les asiles de fous ! Nous les appelions « asiles » tout court, comme le fait Barbara Taylor, de même que nous disions « folie » ou « être fou » pour désigner la maladie mentale. Nous nous remémorons encore les cachettes où étaient dissimulés les médicaments que nous avions fait semblant d’avaler, préférant les garder en réserve pour les jours sans. Et nous évoquons ensemble ce jour où nous avions pris notre rôle trop à cœur et où il avait fallu une demi-douzaine d’infirmiers pour nous maîtriser, pendant qu’un autre nous administrait un puissant tranquillisant. (« Halopéridol ? – Non, chlorpromazine. La première fois, en tout cas. » 

    Le dernier asile par Barbara Taylor
    Hamish Hamilton, 2014


    Aux sources des troubles mentaux


    La psychiatrie a cessé de progresser. On ne trouve plus de nouveaux médicaments, l’efficacité de beaucoup d’entre eux est contestée, et, quand elle est avérée, on n’en comprend pas les raisons. Les troubles mentaux n’ont pas de biomarqueurs : le psychiatre ne peut pas commander des tests en laboratoire pour vérifier ou exclure une hypothèse. Les ­espoirs mis dans la neurologie et la génétique ont été contrariés : même les maladies d’origine largement génétique, comme l’autisme ou la schizophrénie, renvoient à tant de gènes que le terrain se brouille.
    Or les maladies mentales sont en augmentation régulière dans le monde. Pour surprenant que cela paraisse, les autorités de santé, OMS en tête, considèrent désor­mais qu’elles sont la première cause d’incapacité. Une estimation à prendre avec précaution, car la discipline – autre signe de faiblesse – n’est souvent pas en mesure de faire la différence entre un état réellement patho­logique et des troubles ordinaires de l’humeur.

    D’où l’intérêt accordé à une nouvelle voie de recherche : la psychiatrie évolutionniste. L’un de ses hérauts est Randolph Nesse, qui dirige le Centre de l’évolution et de la médecine à l’université de l’Arizona. L’idée de base : si l’on veut progresser dans la compréhension des symptômes, nous avons intérêt à explorer leur signification à la lumière de la théorie de l’évolution. Or celle-ci suggère que les principaux troubles mentaux, y compris la dépression et l’anxiété, pourraient être des dégâts collatéraux de la sélection naturelle.