Professeur de santé publique, chercheur et psychiatre, Bruno Falissard reconnaît certains bienfaits à l’homéopathie en tant que placebo. Tout en prônant son déremboursement.
Bruno Falissard a un parcours atypique dans le monde de la psychiatrie et de la recherche. Polytechnicien, il fait ensuite sa médecine, devient psychiatre, dans un service plutôt à tendance biologique, puis épidémiologiste. Nommé professeur de santé publique, il dirige aujourd’hui une des équipes de recherche les plus importantes en France, à la Maison de Solenn, au sein de l’hôpital Cochin, à Paris. Il a longuement travaillé sur les médecines dites douces ou parallèles.
Les études scientifiques se suivent et se ressemblent pour montrer le peu d’efficacité de l’homéopathie. Mais rien ne se passe. Il y a toujours deux mondes, ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas.
Cela ne me dérange pas, et cela pour deux raisons. D’abord, cela marche… comme un placebo. Et ce n’est pas rien. Est-ce que tous les placebos ont la même efficacité ? On ne sait pas. Il se peut que ce soit un placebo avec une efficacité plus forte que les autres. Deuxième chose : certes on ne dispose d’aucun élément scientifique, mais comme médecin, que doit-on faire ? Quand on soigne, on doit être rationnel, mais si on guérit les gens en étant irrationnel, doit-on ne rien faire ? C’est plus une question de morale que de science.