D’après Médiamétrie, 46 % des 15-24 ans en France sont connectés sur leur smartphone entre 18 heures et 22 heures. Dans le monde entier, cette nouvelle génération bouleverse les pratiques.
Si vous lisez cet article dans le journal papier, c’est que vous appartenez à la génération X, celle des 35-51 ans. Certes, vous avez succédé aux baby-boomeurs (52-70 ans), encore bien ancrés dans les habitudes de la civilisation Gutenberg, et vous avez grandi avec les prémices du numérique, mais il vous reste certains usages du passé : feuilleter un quotidien pour vous informer, vous plonger dans un livre pour vous divertir (ou vous cultiver)…
Les classes d’âge suivantes – les millennials (également désignés sous l’appellation de génération Y, celle des 21-34 ans) et autres digital natives (ou génération Z, 14-20 ans) – ont résolument basculé dans l’ère du mobile. D’après Médiamétrie, qui mesure les audiences des médias et analyse les évolutions des comportements, 46 % des 15-24 ans en France sont connectés sur leur smartphone entre 18 heures et 22 heures.
En Chine, on leur a trouvé un joli nom : « ditouzu », le clan de ceux qui ont la tête baissée, car ils passent leur temps à regarder leur appareil, soit pour consulter les messages de leurs amis sur les réseaux sociaux ou leur envoyer des selfies, soit pour s’informer par le biais des dernières applications à la mode ou acheter des produits.
Dans le monde entier, cette nouvelle génération, qui plébiscite les réseaux sociaux ou des sites de vidéo comme YouTube, bouleverse les pratiques. Parvenir à l’attirer est devenu une question capitale dans nombre de secteurs, qu’il s’agisse des médias traditionnels, de la publicité ou de la distribution.
« MilleXZials »
La télévision, qu’elle délaisse – l’âge moyen des téléspectateurs est passé de 46,9 ans à 50,7 ans entre 2005 et 2015 –, doit créer de nouveaux formats pour la séduire. Ainsi, France Télévisions a lancé, en février, une chaîne 100 % numérique, Slash, présente sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram), qui « s’adresse en priorité à celles et ceux qui se trouvent entre la sortie du lycée et le moment où l’on s’installe dans la vie ». En résumé, les 18-30 ans.
Des médias traditionnels, tels que Le Monde ou Paris Match, sont présents sur Snapchat, l’application prisée des adolescents. Les radios historiques, comme France Inter, RTL ou Europe 1, doivent aussi se réinventer pour appâter la jeunesse. Popularisés outre-Atlantique grâce à la diffusion des téléphones portables, les podcasts natifs (qui naissent directement en numérique, sans passer par l’antenne) tentent une percée en France. Une radio à la carte qui correspond bien aux besoins de ces auditeurs moins fidèles.
Les mutations sont rapides. Aux Etats-Unis, déjà, d’aucuns prédisent un avenir moins reluisant à Facebook, qui ne captive pas la génération Z autant que les millennials. Elle lui préfère Snapchat et Instagram, deux plates-formes qui privilégient le contenu visuel. Toujours outre-Atlantique, le cabinet Deloitte, dans un rapportrendu public en mars, voit cependant se dessiner des tendances communes entre les différentes générations, en particulier l’usage du streaming (écoute en ligne sans téléchargement). Au point d’inventer une nouvelle classification : les « milleXZials » !
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