La fréquence de la dépression augmente avec l’âge. Or comme la proportion de personnes âgées progresse en Chine (où plus de 17 % de la population a désormais plus de 60 ans), l’incidence de la dépression augmente donc dans ce pays. D’autre part, on constate une disparité importante entre la fréquence de la dépression en zone urbaine (16,4 %) ou en secteur rural (30 %). Le soutien social passant pour « un moyen efficace de soulager la dépression », une étude réalisée en Chine vise ainsi à déterminer « dans quelle mesure le soutien social peut expliquer la disparité des symptômes dépressifs entre les citadins et les ruraux âgés. » S’appuyant sur des données tirées d’une enquête longitudinale préalable sur la santé et la retraite de la population chinoise, cette recherche porte sur 6 772 observations et repose sur plusieurs outils statistiques : analyses descriptives, analyses bivariées, analyses de régression...
Conformément à l’hypothèse initiale, les résultats montrent que le soutien social est associé effectivement à l’évolution de la dépression. Ils confirment l’existence de « disparités significatives » dans l’expression des symptômes dépressifs entre les seniors urbains et les seniors ruraux en Chine, pays où cette question constitue un « important problème de santé publique. »
L’importance du soutien social
Environ « 25 % à 28 % des disparités des symptômes dépressifs » seraient attribuables « aux écarts de soutien social entre les villes et les campagnes », et le soutien communautaire contribuerait à « près de 25 % » de ces disparités socio-régionales. Parmi les autres facteurs expliquant ces différences épidémiologiques, on remarque l’incidence du « niveau d’éducation » et celle de « l’état de santé physique. » Mais le « fossé » sociologique entre l’habitat urbain ou rural (urban–rural gap in social support) se révèle « l’explication principale » des disparités observées.
Pour remédier à cette situation, il faut donc renforcer la socialisation et le soutien communautaire dans les régions du pays les plus déshéritées. Cette réduction des inégalités exige aussi d’y « renforcer les infrastructures » (notamment les services médicaux et psychiatriques), de promouvoir le « rôle des organisations sociales », et d’encourager « les interactions interpersonnelles communautaires » pour les personnes âgées.
Dr Alain Cohen
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