Les médecins n’échappent pas à la mondialisation. Ainsi, 31 % des praticiens sont actuellement des « DIM » (Diplômés Internationaux en Médecine) au Royaume-Uni, 20 % en Australie, et 23 % au Canada (où certains secteurs comme les forces armées sont actuellement « confrontés à une pénurie de médecins »[1]). Par définition, cette dénomination « DIM » s’applique à « un médecin qui a été diplômé d’une faculté de médecine à l’extérieur du pays où il entend exercer la médecine. » On connaissait déjà les recommandations de bonnes pratiques professionnelles (clinical practice guidelines). L’Association des Psychiatres du Canada (APC) publiant aussi des exposés sur leur position (position papers) dans différents domaines, The Canadian Journal of Psychiatry propose un article élaboré dans ce contexte et relatif aux « enjeux culturels de la formation et de la formation continue post doctorales », suivies par les DIM aux Canada.
Comparativement aux praticiens diplômés dans des universités canadiennes, ces DIM sont plus souvent des hommes, et en moyenne plus âgés (25 à 50 ans). Sans surprise, quand ils sont « immigrants et stagiaires », les DIM connaissent « de plus grandes difficultés » que des confrères déjà familiarisés avec le pays où se déroule leur activité de médecin-résident. Les auteurs rappellent que la diversité des origines, des formations initiales et des expériences professionnelles des DIM doit être mise en parallèle avec « la diversité de la population multiculturelle des patients qui enrichit la société canadienne.»
Retour au compagnonnage
Cette diversité peut constituer un atout pour « améliorer le système de santé canadien », si les DIM peuvent « exprimer et appliquer systématiquement leurs connaissances culturelles », et si le pays d’accueil sait reconnaître « la portée et la profondeur de leur expérience culturelle, linguistique et internationale. » Mais il faut aussi tenir compte des limites des possibilités d’intégration, car l’hétérogénéité des parcours individuels et l’acculturation de ces médecins eux-mêmes peuvent bien sûr compliquer leur assimilation dans un nouvel environnement socio-culturel.
Si la supervision individuelle permet d’aborder divers aspects et constitue une « fonction de soutien pour les DIM », l’APC estime aussi « utile d’offrir d’autres possibilités d’apprentissage en face à face, comme un jumelage avec un autre DIM pair ou mentor » ayant surmonté des difficultés d’insertion analogues dans son parcours migratoire et professionnel. En somme, une forme moderne de retour au compagnonnage...
Dr Alain Cohen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire