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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 23 février 2018

Le vin, un alcool comme les autres ? L'Élysée désavoue Buzyn, les acteurs de la santé publique s'indignent

Coline Garré
| 23.02.2018




Vin
Crédit Photo : Phanie


Le vin est-il un alcool comme un autre ? La polémique ne cesse d'enfler entre défenseurs de la santé publique et partisans du monde viticole, jusqu'à l'Élysée, où l'avant-veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron réitère son opposition à tout durcissement de la loi Évin. Une déclaration qui sonne comme un désaveu de sa ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

Le pic épeiche, son joli tambour et... ses commotions cérébrales

L’impact du bec de l’oiseau contre les arbres ébranle son cerveau et signe sa présence. De quoi passionner les scientifiques.

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par 
Un pic épeiche.
Un pic épeiche. MICHAL BUDKA

Zoologie. Les amoureux de la forêt ignorent souvent le son de sa voix, mais pas celui de son bec. Depuis des siècles, les tambourinages du pic épeiche, audibles à près d’un kilomètre à la ronde, fascinent les humains et plus particulièrement les scientifiques. Comment un si petit oiseau peut-il frapper si fort et dans quel objectif ? Comment résiste-t-il à la violence de ses propres coups ? S’agit-il de coups désordonnés ou d’un rythme méthodique ? Deux articles scientifiques viennent éclairer ces mystères et ébranler certaines certitudes.

A l’hôpital du Pôle Nord : « Ici il faut savoir tout faire »

  
A 1000 kilomètres du Pôle Nord, la petite équipe soignante de l'hôpital le plus septentrional de la planète soigne près de 5000 patients par an. Blessures d'ours polaires, hypothermies, avalanches et missions héliportées en haute mer, les six infirmières de Longyearbyen sont comparées à des « aventurières ».

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Dans la salle d'attente un ours blanc observe le visiteur. Personne ne s'en étonne, ici, à 1000 kilomètres du Pôle Nord : le mammifère fait partie du paysage. Dans l'entrée du petit hôpital de Longyearbyen, il est empaillé, mais à moins d'une dizaine de kilomètres, en dehors des limites de la petite capitale du Svalbard, il n'est pas rare de croiser l'un des 2000 ours de l'Archipel le plus septentrional du monde.
C'est d'ailleurs dans cette salle d'attente que les victimes de ces attaques -moins de cinq en douze ans- se retrouvent la plupart du temps. Tout comme les accidentés de motoneige (l'accident le plus fréquent du Svalbard), les pêcheurs russes blessés par une manœuvre malheureuse, le glaciologue en hypothermie ou encore les victimes d'une avalanche.

«A l'hôpital polaire, il y a quand même quelques petites particularités...», ironise Aksel Bilicz, 61 ans, infirmier anesthésiste et… directeur de l'hôpital le plus au nord de la planète. « Officiellement je ne suis pas directeur, corrige le soignant débonnaire. Je suis chef du département de Longyearbyen qui est une annexe de l'hôpital universitaire de Tromso sur le continent (sur la côte norvégienne, ndlr)».

mercredi 21 février 2018

« Je soigne des malades, pas des chiffres », clame un médecin de l'AP-HP à sa direction

Anne Bayle-Iniguez
| 21.02.2018

« Je vous ai déjà dit que cela ne m'intéresse pas. Je soigne des malades, pas des chiffres. » Ce propos agacé est celui d'un médecin hospitalier, un PU-PH de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ulcéré de recevoir une nouvelle fois un email d'une cadre administratif de pôle l'informant, chiffres à l'appui, du bilan économique de son établissement. « Je vous prie de trouver ci-joint les documents de suivi des indicateurs d’activités, de dépenses et de recettes, écrit-elle dans un style administratif. Synthèse pour le groupe hospitalier, un suivi des séjours en cible et activité pour le GH, un suivi activités, recettes, dépenses spécifiques au pôle 107 […]Cordialement. »
La réponse courroucée du praticien destinataire à sa cadre de pôle, qui ne fait pourtant rien d'autre que son travail de transmission d'informations, et l'échange qui s'ensuit sont « emblématiques de la période actuelle », décrypte le Pr Bernard Granger, psychiatre à l'AP-HP très impliqué dans la défense de l'hôpital public, et qui a révélé cette correspondance.

« On ne demande pas la lune, on veut un moratoire pour stopper les fermetures de lits », réclament des médecins hospitaliers à Agnès Buzyn

Laurence Mauduit
| 19.02.2018



médecins hospitaliers
Crédit Photo : S. Toubon

Les médecins de terrain veulent à tout prix rencontrer Agnès Buzyn. Le ton monte d’un cran dans les rangs de plusieurs syndicats hospitaliers, dont une cinquantaine de représentants se sont réunis samedi dernier au Sénat. Mi-septembre, les urgentistes de l'AMUF, les praticiens d'Avenir hospitalier et du SNPHAR-E, la branche médecins de Force ouvrière, trois organisations de psychiatres (SPH, USP et SPEP) et plusieurs médecins d'Auvergne-Rhône-Alpes envoyaient une lettre ouverte à Agnès Buzyn. Ils y évoquaient la dégradation du service public hospitalier, de l’accès au soin et des conditions d’exercice du métier. Cinq mois après ce cri de colère signé par 400 professionnels, la pétition a recueilli 1 200 signatures. Les médecins hospitaliers réclament désormais un moratoire pur et simple sur les fermetures de lits, de services, d'hôpitaux ainsi que l’arrêt des réorganisations dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire.

Une psychiatrie publique à deux vitesses, insidieusement ...

La psychiatrie publique, quelles que soient ses obédiences et référentiels de "soin", a pris acte de la pénurie de moyens.
La psychiatrie publique, quelles que soient ses obédiences et référentiels de "soin", a pris acte, dans sa praxis quotidienne, de la pénurie de moyens, en introduisant insidieusement une psychiatrie à deux vitesses. Ainsi, les moyens seront dévolus à ceux, dans sa "clientèle", en capacité de faire preuve d'autonomie et de socialisation, en d'autres termes, ceux qui suivent scrupuleusement leur "programme de soins", peuvent se déplacer en HDJ ou CATTP et venir gonfler les effectifs des habitués de l'institution, incapable, dans son immobilisme idéologique, de se réinventer et renouveler l'offre de soins. 

Les Ehpad sont appelés une nouvelle fois à la grève le 15 mars prochain



Ils l'avaient annoncé haut et fort : en l'absence de réponses tangibles de la part du Gouvernement dans la quinzaine suivant un ultime courrier à Emmanuel Macron, les Ehpad de tous secteurs seraient appelés une nouvelle fois à manifester (lire notre article). Réunis en intersyndicale ce 15 février, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, Sud, Ufas, Unsa et l'AD-PA — rejoints par deux syndicats de la fonction publique territoriale, la FSU et la FA-FP* — prennent donc une nouvelle fois les armes.

John Ricardo Cunningham, art brut et géopolitique

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, par Lunettes Rouges

John Ricardo Cunningham, ST, 1969, gouache sur papier, 21,8x34cm
J’ai toujours (naïvement) pensé que l’art brut (celui des personnes atteintes de souffrances mentales et hospitalisées) était assez peu en prise sur le monde. Il me semblait que, si le cri que nous entendions en regardant ces oeuvres traduisait non seulement un symptome médical, mais questionnait aussi la place de la « folie » dans la société, si des questions religieuses y étaient fréquemment soulevées, mais plus d’un point de vue mystique qu’écclésial, sa dimension proprement politique était par contre assez rare. Loin d’être un expert en la matière, je ne vois guère d’artistes bruts ayant dénoncé le capitalisme (ou le communisme, ou le nazisme ou le fascisme ou le sionisme ou un isme quelconque) de manière frontale [correction : c’est aussi le cas de Janko Domsic, à sa manière].
John Ricardo Cunningham, ST, 1969, gouache sur papier, 22x32cm
C’est pourquoi la dernière découverte de l’infatigable explorateur de l’art brut Christian Berst (dans sa galerie jusqu’au 3 mars) m’a surpris. John Ricardo Cunningham, péruvien d’ascendance écossaisse, fils de bonne famille souffrant de schizophrénie et interné pendant quasiment toute sa vie adulte, a peint de nombreuses gouaches dont la forme, le dessin, les couleurs rappellent fort celles de Carlo Zinelli, mais avec des thèmes assez différents. Si l’on retrouve bien chez Cunningham Dieu et le Diable, personnages constants des artistes bruts aux prises avec leur vision morale du monde, il est plus surprenant d’y découvrir une dénonciation de l’impérialisme américain, avec une brochette d’officiels (humains ou aviaires) en frac et haut-de-forme, qualifiés ici d’oligarques et là de bolcheviques. Un thème récurrent chez Cunninghma est la dénonciation du génocide : sans doute non pas la Shoah, mais l’extermination des Amérindiens (comme pourraient le laisser à penser les lamas ci-dessus).

CHARGE MENTALE, INJONCTIONS: LE NOUVEL ÉPISODE DE “QUOI DE MEUF” DISSÈQUE LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES

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Publié le 20 février 2018 

On a écouté pour vous de podcast de Quoi de Meuf sur les facteurs qui influencent la santé mentale des femmes, et on vous le conseille fortement.

Quoi de meuf Mélanie Wanga et Clémentine Gallot © Aurore Bano
Quoi de meuf Mélanie Wanga et Clémentine Gallot © Aurore Bano
Selon plusieurs études, les femmes sont deux fois plus souvent concernées que les hommes par la dépression et représentent 60% des consommateurs d’antidépresseurs.” Pour le cinquième épisode de Quoi de Meuf, disponible depuis le 18 février, Clémentine Gallot et Mélanie Wangaont décidé de s’attaquer à la santé mentale des femmes. Dans le podcast intitulé Toutes hystériques, les deux journalistes évoquent une “population à risque susceptible de souffrir de troubles notamment dus à des facteurs sociaux comme la charge mentale, le harcèlement, les micro-agressions, le poids de l’histoire et le sexisme au quotidien”. Pour expliquer cette différence systémique et non naturelle, elles mettent également en évidence le caractère très masculin de la médecine spécialisée dans la psychiatrie. C’est d’ailleurs Hippocrate qui donne naissance au concept d’hystérie, maladie soi-disant due à l’utérus et dont les rapports sexuels et la maternité sont les remèdes selon lui. Il faudra attendre 1906 pour qu’une femme, Madeleine Pelletier, soit diplômée de psychiatrie en France.
La société encourage les petites filles à l’inquiétude et à l’inaction dès leur plus jeune âge. Il faut être polie, souriante, ne pas se salir, ne pas se battre”, détaillent les deux jeunes femmes. Elles poursuivent en décrivant une éducation marquée à l’adolescence par une injonction à ne pas sortir seules et à ne pas “provoquer” les hommes. “Il y a un développement d’inquiétude et d’hyper vigilance chez les femmes qui a un impact sur la psyché, dénoncent-elles. Il faut toujours faire attention à comment on est, comment on se présente vis-à-vis du monde extérieur, ça rend fou.”

SETE - Vernissage de l'exposition en psychiatrie le 8 mars 2018

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SETE - Vernissage de l'exposition en psychiatrie le 8 mars 2018


Nous présentons le 8 mars à 14h à l’exposition à l’intérieur et à l’extérieur du service de psychiatrie de l’hôpital de Sète (Service médico-psychologique) les travaux réalisés par les patients durant un an, avec l’artiste Sylvia Hansmann sous le financement de la DRAC et l’ARS Occitanie (projets Culture Santé)


Une exposition évoquant la trisomie 21 montre la force de la différence

SUISSE      Laurence Chauvy   18 février 2018 

Les personnes avec trisomie 21 ont beaucoup à apporter à la société, tout comme au monde de l'art. Une exposition en témoigne au Centre Paul Klee de Berne


Qu’un espace d’exposition aussi vaste et lumineux que le Centre Paul Klee, conçu pour mettre en valeur des œuvres picturales, accueille une manifestation telle que Touchdown en dit beaucoup sur la visée des organisateurs et la réussite de leur projet. Salué pour la manière dont il intègre tous les publics, et en souvenir de l’intérêt de Klee envers les artistes non professionnels, le musée bernois s’ouvre ainsi à une manifestation interdisciplinaire dont il est peu coutumier. Réalisée avec la participation active des personnes directement touchées par la problématique, l’exposition dédiée à la trisomie 21 parvient à éviter tous les pièges, en alliant le côté ludique, l’aspect artistique, l’intérêt didactique et l’apport humain.


mardi 20 février 2018

«Pour diagnostiquer l'autisme, tout se fait par l’observation»

Par Claire Thoizet — 

Dans un centre pour adultes autistes, en Isère.
Dans un centre pour adultes autistes, en Isère. 
Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP


Amaria Baghdadli, coprésidente du groupe de travail de la Haute Autorité de santé sur l’autisme, recommande de mobiliser tous les acteurs entourant l’enfant pour détecter dès le plus jeune âge les premiers signes de trouble du développement, et de mieux écouter les parents.

Pussypedia, une “encyclopédie de la chatte” pour que les femmes se réapproprient leur corps

  • Romain Jeanticou   
  • 15/02/2018




  • Illustration de Maria Conejo pour son “encyclopédie de la chatte”
    Orgasme, ménopause, infections… Les femmes, faute d’éducation sexuelle digne de ce nom, ne connaissent pas grand chose à leur sexe. Pour renverser la donne, au Mexique, Zoe, María et Jackie travaillent à une encyclopédie en ligne de l’intime féminin. Lancement prévu en 2019.

    Quand on lui demande comment est née l’idée de Pussypedia, Zoe Mendelson répond en étouffant un petit rire gêné : « Je débattais avec mon copain de la question de l’éjaculation féminine. J’ai donc cherché sur Google si toutes les femmes étaient capables ou non d’éjaculer. » La jeune femme ne trouve rien de concluant mais tombe sur un article scientifique qui lui apprend qu’il n’existe pas un orgasme vaginal et un orgasme clitoridien, mais bien un seul et même système de plaisir enclenché à des endroits distincts. « Je n’en revenais pas et je me suis dit que quiconque avait un vagin voudrait forcément avoir cette information ! » Une discussion avec son amie María Conejo la conforte dans son sentiment : les jeunes femmes ne savent pas grand-chose sur leur sexe, mais on ne leur en dit pas grand-chose non plus. D’où leur idée de créer Pussypedia, une encyclopédie en ligne sur le sexe féminin dont le lancement est prévu pour 2019. « Pussy », la « chatte ». Celle que Trump, Weinstein et tant d’autres ont tenté de « saisir » (« Grab them by the pussy », selon l’expression employée par le président américain) et qu’elles veulent se réapproprier. « Maintenant, la chatte va rendre les coups », assènent-elles.


    N'oublions pas le plaisir des drogues dans le débat sur la contraventionnalisation

    Par Fabrice Olivet, Directeur de l'association Asud (Autosupport des Usagers de Drogues) — 

    L'usage de cannabis ne devrait plus être un délit et une commission parlementaire a entendu les usagers, comme les policiers, les juges ou les parents. Il reste à faire un pas vers la banalisation du pétard.

    Une bouteille à moitié pleine, un joint à moitié fumé, les métaphores marconiennes sont de sortie à la lecture du rapport remis par la commission parlementaire chargée d’étudier une procédure d’amende pour le délit d’usage de stupéfiants. C’est également un débat qui exclut toute référence à la motivation essentielle du public, celui du plaisir que l’on a à consommer une substance psychoactive.
    La question demeure, le plaisir des drogues est-il susceptible de «contravention» ? La sacro-sainte loi de 1970 ampute le débat de son argumentaire le plus efficace : si l’on consomme des drogues c’est d’abord parce que «ça fait du bien».