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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 24 janvier 2016

Après les viols, la banalisation du discours antiféministe

Par  et  — 
Manifestation contre les violences faites aux femmes, le 9 janvier, à Cologne. Sur la pancarte: «Les sexistes et les racistes avant tout des trous du cul.»
Manifestation contre les violences faites aux femmes, le 9 janvier, à Cologne. Sur la pancarte: «Les sexistes et les racistes avant tout des trous du cul.» Roberto Pfeil. AFP

Accusées d’inaction, les féministes ont pourtant appelé à réagir et à empêcher toute récupération. Comme elles le font de longue date, face à un fléau et des agresseurs loin d’être limités à l’Allemagne et aux migrants.

«Le silence coupable des féministes», attaque le magazineValeurs actuelles en couverture de sa dernière édition. «Où sont passées les féministes ?» s’est interrogé le Figarotandis que surgissait, sur Twitter, cette insanité : «Une féministe, c’est une femme qui se bat pour que son fils joue à la poupée pendant qu’un migrant joue au docteur avec sa fille.» Pénible dégât collatéral de l’affaire de Cologne que cet empressement à salir un mouvement qui a tant combattu pour faire pénaliser le viol. C’est pourtant après une forte mobilisation des féministes qu’il fut reconnu en France comme un crime, et non plus un délit : c’était en 1980, peu de temps après l’émotion suscitée par le viol, par cinq hommes, d’un couple de femmes à Aix-en-Provence. Merci à Gisèle Halimi et à sa défense des victimes face à l’avocat Gilbert Collard, qui s’empresse à présent d’accuser les féministes d’inaction. Plus tard, en 1992, c’est aussi grâce à une forte mobilisation de femmes engagées que le viol conjugal a enfin été légalement reconnu.


A Paris, 74 % des viols commis dans des espaces privés

22 janvier 2016

Une étude de l'Observatoire national de la délinquance fait le point sur les agressions sexuelles dans la capitale, démentant plusieurs idées reçues.

Le viol à Paris : tel est le délicat sujet du rapport publié vendredi par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Se basant sur un échantillon de 688 viols déclarés aux autorités dans la capitale entre 2013 et 2014, l’enquête remet en cause plusieurs idées reçues. Montrant par exemple que l’essentiel des viols se déroulent dans des lieux privés, ou encore que la violence physique n’est pas le moyen le plus couramment employé par leurs auteurs. Le point en quelques chiffres.


Le Prince des poubelles au château

24/01/2016





Mort en 1999, Chomo, formé aux Beaux-Arts de Paris, était un sculpteur admiré par Cocteau, Breton et Dali. - Mort en 1999, Chomo, formé aux Beaux-Arts de Paris, était un sculpteur admiré par Cocteau, Breton et Dali. - (Photos NR, Patrice Deschamps)Mort en 1999, Chomo, formé aux Beaux-Arts de Paris, était un sculpteur admiré par Cocteau, Breton et Dali. - (Photos NR, Patrice Deschamps)
Mort en 1999, Chomo, formé aux Beaux-Arts de Paris, était un sculpteur admiré par Cocteau, Breton et Dali. - (Photos NR, Patrice Deschamps)
Bienvenue dans l’univers fantastique de Chomo, un artiste pluridisciplinaire qui a vécu reclus pendant quarante ans en forêt de Fontainebleau et qui n’utilisait que des matériaux de récupération.
Considérée comme unique, l'exposition photos « Capa et la couleur », actuellement au cœur du château de Tours, ne doit pas faire oublier « Fais un rêve avec Chomo ! », dédiée au génial artiste pluridisciplinaire Roger Chomeaux, dit Chomo.

L'exposition, à l'initiative des commissaires Aymeric Rouillac et Laurent Danchin, donne à voir les œuvres fantasques et fantastiques d'un artiste aujourd'hui disparu qui, bien avant la COP 21, avait compris que la planète était en danger.


L'exposition de Goujoun'Art sera consacrée à l'art brut

24/01/2016


Assemblée générale de Goujoun'Art.
Assemblée générale de Goujoun'Art.
L'assemblée générale de Goujoun'Art s'est tenue le samedi 16 janvier à 17 h 30 à la mairie deGoujounac en présence d'une soixantaine de personnes, dont le maire Jacques Roux et sa première adjointe Lucienne Sagnet. Le programme de la prochaine exposition de Goujoun'Art, organisée tous les deux ans, a été dévoilé par la présidente Ginette Costes. La prochaine exposition se déroulera du 4 au 12 juin sur «L'Art brut» avec un hommage à Gaston Mouly né à Goujounac en 1922. Cet entrepreneur de maçonnerie à Lherm était devenu, à la retraite, un créateur connu nationalement et internationalement dans les musées de l'art brut. 

vendredi 22 janvier 2016

Affaire Barbot. Psychologue et psychiatres en désaccord

  • Karine Pontchateau, présidente de la cour d'assises, entourée de ses assesseurs de la cour.
    Karine Pontchateau, présidente de la cour d'assises, entourée de ses assesseurs de la cour. | Franck Dubray

Didier Barbot, jugé pour l'assassinat de sa femme Anne, avec sa maîtresse Stéphanie Livet, est-il un pervers manipulateur ou un lâche qui a préféré le meurtre à la vérité?

En désaccord total avec les conclusions de l'expert psychologue Dominique Bichon, Me Franck Boëzec a demandé et obtenu le retour d'un des experts psychiatres. Après le Dr Thomas, mardi 19 janvier, l'un des avocats de Didier Barbot, jugé avec sa maîtresse Stéphanie Livet pour l'assassinat de sa femme, a obtenu l'audition de son collègue et cosignataire du rapport, le Dr Alric.

« Pas 36 solutions en psychiatrie »

Le psychiatre commence par distinguer sa spécialité de la psychologie. « Le terme de perversion n'est pas le même en psychiatrie et en psychologie. » Pour lui, « il n'y a pas 36 solutions en psychiatrie. » Les patients peuvent être névrosés, psychotiques ou pervers. Mais, insiste-t-il, « le terme pervers, il faut le dissocier de perversité qui est le fait de tordre la réalité, l’arranger. Le pervers n’est pas sociable. Pour lui, l’autre n’existe pas : il est rangé au rang d’objet. Le pervers n’a pas de désir, il n’a que des besoins. » Il considère ainsi qu'il ne pose « pas de diagnostic au sens médical, mais au sens commun, oui. »

Sommes-nous tous potentiellement fous ?

MOTHERBOARD 22 January 2016 
« J'ai un projet, devenir fou ». Quand Fiodor Dostoïevski, du haut de ses 17 ans, balance l'une de ses punchlines les plus célèbres, il est en fait dans l'erreur la plus totale. Il est impossible de devenir fou : on nait fou. Tous autant que nous sommes. Ce serait comme de demander à un singe de devenir singe. Il ne peut pas le faire, puisqu'il est déjà singe. Soyons clair : il n'existe aucun individu psychologiquement sain et équilibré sur terre.
De fait, la folie n'a pas de définition stricte. Son appréciation est soumise à tout un tas de critères qui varient énormément en fonction des normes sociales, du contexte historique, du bon sens commun, ou d'un nombre infini de détails plus ou moins farfelus qui peuvent aller de la couleur des cheveux à la sensibilité politique. L'individu le plus sain d'esprit que vous connaissiez sera forcément considéré comme fou à lier si vous le placez au beau milieu d'un groupe social aux normes suffisamment opposées aux siennes. Un mec intelligent mais complètement bourré, qui titube et insulte des objets inanimés, serait classé parmi les dingues au milieu d'une tribu aborigène n'ayant jamais absorbé la moindre goutte d'alcool. Alors que pour vous, c'est juste Tonton Patrick, un type sain qui a commencé l’apéritif un peu trop tôt.
Réciproquement, un chef de gang mexicain, capable de torturer et/ou de tuer n'importe quel type considéré comme hostile à ses intérêts, passe juste pour un garçon efficace auprès de sa hiérarchie. Transposez son comportement au sein de votre service administratif, et il sera traité de sociopathe. On peut même aller plus loin : prenez deux individus considérés comme sains au sein de leur système normatif. Appelons les Michel et Paul, parce qu'un peu de fantaisie ne fait jamais de mal à personne. Parvenez à convaincre le premier que le second est fou. Quel que soit le comportement adopté par Paul - clairement : le plus éloigné de la folie possible -, Michel trouvera toujours le moyen d’interpréter un geste, même complètement anodin, comme une manifestation de sa psychopathologie.

Réduire les risques liés au cannabis : les propositions décoiffantes du Pr Dautzenberg

14/01/2016


Paris, le jeudi 14 janvier 2016 - Pneumologue spécialiste de la lutte contre le tabac, le professeur Bertrand Dautzenberg estime que parallèlement aux politiques visant à restreindre l’accès aux produits nocifs et à encourager la prévention des comportements dangereux, l’accent doit également être mis sur la réduction des risques. Ainsi, face au cannabis, pour lequel il remarquait en novembre dernier lors d’un débat organisé par Libération l’échec des politiques répressives, le professeur Dautzenberg propose un discours inédit. A l’occasion du 20ème congrès de pneumologie de langue française à Lille, il défendra la pertinence de présenter aux consommateurs de cannabis (700 000 personnes en fument tous les jours en France et 1,4 million en consomment au moins dix fois par mois) des approches moins dangereuses.

Sans tabac et sans fumée : le cannabis est moins nocif

Révélées par Europe 1 et RTL, ces recommandations insistent tout d’abord sur la nécessité d’éviter d’ajouter du tabac au canabis. « Fumer sans tabac, c’est déjà un petit progrès parce que ça évite la dépendance tabagique » signale-t-il. Il donne d’autres pistes pour « se droguer » en limitant les risques : préférer la consommation dans des gâteaux (les célèbres space cake) ou en vaporisant le produit, ce qui permet d’éviter une combustion très nocive pour les poumons.

Le CHU de Grenoble a inauguré son unité de psychiatrie de l’enfant.

Le CHU de Grenoble a inauguré, ce vendredi 22 janvier, son unité de psychiatrie de l’enfant. Installé à proximité de l’hôpital couple-enfant, le bâtiment a été entièrement pensé pour s’adapter aux besoins des patients et personnels soignants.

Les nouveaux locaux de l'unité de psychiatrie de l'enfant compte près de 1000 m² de superficie. © CHU Grenoble Alpes
Les nouveaux locaux de l’unité de psychiatrie de l’enfant s’étendent sur près de 1000 mètres carrés. © CHU Grenoble Alpes
Délocalisée et excentrée jusqu’en octobre 2015, l’unité de psychiatrie de l’enfant(UPE) bénéficie désormais de locaux flambants neufs de 1.000 mètres carrés. Le tout conçu par le cabinet d’architectes grenoblois Arcanes, en partenariat avec les services techniques du CHU de Grenoble et les équipes soignantes.

Logements sociaux : le pouvoir d’attribution des maires remis en cause

Le Monde.fr Par Isabelle Rey-Lefebvre
C’était, au lendemain des attentats de début janvier 2015, une promesse forte de Manuel Valls. Lors de ses vœux à la presse, le premier ministre avait souhaité combattre « la relégation périurbaine, les ghettos (…) un apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays ». Un an après, elle se concrétise dans le projet de loi Egalité et citoyenneté.
Le texte, piloté par Matignon mais préparé par le ministère du logement et Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat – en fait une sorte de n°1 bis du logement, qui a l’oreille du premier ministre –, a été transmis au Conseil d’Etat, pour avis, lundi 18 janvier. Il devrait être examiné, début mars, en conseil des ministres et avant l’été au Parlement. Son volet logement, le plus important, risque de déplaire fortement aux élus locaux.
L’objectif est de mettre à contribution les communes urbaines pour qu’elles accueillent sans discrimination les populations modestes et fragiles, et soulager ainsi les secteurs de« relégation », selon le terme du premier ministre, à commencer par les près de 1 300 quartiers dits prioritaires de la politique de la ville. Deux leviers sont mobilisés pour y parvenir : la production de logements sociaux et leur attribution.

Sommes-nous obsédés par la religion ?






Du Grain à moudre

Syndiquer le contenupar Hervé GardetteLe site de l'émission
du lundi au vendredi de 18h20 à 19h Durée moyenne : 39 minutes
Ecoutez l'émission39 minutes
21.01.2016 - 18:20

Tout semble aujourd’hui nous ramener à la religion : qu’il s’agisse d’aborder les relations internationales ou les grands sujets de société. Paradoxe : malgré cette omniprésence, nous avons du mal à penser le religieux.


Un militant athée sur la Place Saint Pierre. REUTERS PHOTOGRAPHER © REUTERS

Olivier Adam est écrivain. Dans le journal Libération du 30 janvier 2015, il disait : « J’allume la télévision, la radio. Et ils sont là. Partout. Des religieux. De toutes confessions. Des durs. Des mous. Des excités. Des conciliants. Ils s’expriment. Au même titre que les élus, les chercheurs, les intellectuels. Ils formulent des analyses, émettent des préconisations. S’immiscent dans le débat public. Ils ont voix au chapitre. »


Thonon : une grande manifestation samedi pour sauver la psychiatrie dans le Chablais

20/01/2016



Le collectif Psychiatrie sacrifiée dans le Chablais : Hôpital public en danger ! invite la population à se mobiliser massivement ce samedi.



Samedi 23 janvier à 10 h 30, sur la place des Arts à Thonon, une grande manifestation est organisée pour le maintien d’un service local de psychiatrie. « La mobilisation et la solidarité des Chablaisiens sont primordiales pour sauver la structure psychiatrique des Hôpitaux du Léman, rappellent les organisateurs. Dans le Chablais, on estime à 4 200 le nombre de personnes souffrant de troubles psychiques sévères. Le projet de l’Agence régionale de santé de transférer nos lits d’hospitalisation de psychiatrie à La Roche-sur-Foron est inadmissible. Pour un patient, la proximité des établissements et de son entourage est indispensable pour ses soins et sa réinsertion. »

La création d'un GHT dédié à la psychiatrie entre les trois EPSM du Nord est envisagée


Une réflexion sur la création d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) dédié à la psychiatrie entre les EPSM de l'agglomération lilloise, Lille-Métropole et des Flandres est engagée, a annoncé la direction de l'EPSM de Saint-André-lez-Lille. Elle a également présenté les grandes orientations de son projet médical.

Exprimée avec quelque prudence, l'idée d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) dédié à la psychiatrie dans le Nord se dessine cependant.

Enquêtes : les Français par eux-mêmes





le vendredi de 7h35 à 7h39 
22.01.2016 - 07:35

L'Insee a lancé ce jeudi le recensement 2016. Une enquête obligatoire pour 9 millions de personnes et qui permet d’en déclencher beaucoup d’autres pour affiner l’autoportrait des Français. Autoportrait car il repose sur du déclaratif qui peut être teinté de subjectif. Découvrez la fabrique de ces enquêtes et ce qui peut influer sur nos réponses dans cet éclairage signé Eric Chaverou.


A quoi peuvent répondre nos déclarations les plus subjectives ?


Amandine Schreiber, qui dirige la division condition de vie des ménages de l'Insee ERIC CHAVEROU © RADIO FRANCE
Avec ses 12 agents, Amandine Schreibertravaille sur des sujets aussi variés que l'usage des nouvelles technologies, le moral des ménages ou le sentiment d'aisance financière. A ce propos, elle a d'ailleurs publié avec Élodie Kranklader un dossier très détaillé qui montre notamment que « malgré un contexte économique qui a fortement varié depuis 30 ans, l’opinion des ménages sur leur situation financière est restée remarquablement stable depuis 1979 ».








Schizophrénie : les médias français épinglés pour mauvais traitement

Betty Mamane
Information médicale quasi inexistante, corrélation constante avec des idées fausses (violence, dédoublement, etc.), référence à la maladie sur le mode caricatural ou métaphorique : tel est le constat accablant révélé par la première étude réalisée en France sur la représentation de la schizophrénie dans les médias. Celle-ci, publiée par l'association PromesseS, co-fondatrice du Collectif Schizophrénies, à l’occasion du 14e Congrès de l’Encéphale à Paris, pointe « une dérive française étonnante vers des stéréotypes porteurs de sur-stigmatisation ».

Inquiétude pour les droits de patients hospitalisés de force en psychiatrie

RADIO CANADA 21 janvier 2016 

L'avocat spécialisé en droit médical Jean-Pierre Ménard et des groupes de soutien en santé mentale sonnent l'alarme au sujet des droits des patients et du manque de ressources pour les aider. Pour eux, accorder plus de pouvoirs aux psychiatres pour hospitaliser de force une personne n'est pas une solution au problème d'accès aux soins en santé mentale.
Des psychiatres et des familles, dont une personne travaillant à l'Institut Philippe-Pinel, Gilles Chamberland, et la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FAPAMM), demandent plus de pouvoir pour hospitaliser une personne atteinte de maladie mentale contre son gré. Ceux-ci jugent trop restrictif un aspect de la loi P-38 stipulant que le patient doit représenter un danger grave et immédiat pour qu'il soit hospitalisé de force.
Or, selon Me Ménard, cette notion est mal interprétée. Elle s'applique dans les cas où l'on souhaite garder le patient sans ordonnance de la cour pour une durée maximale de trois jours. Cette décision peut être prise par un psychiatre ou un médecin. Si l'hôpital souhaite garder la personne au-delà de ce délai, il devra faire une requête au tribunal.
Selon les groupes d'aide, le nombre d'hospitalisations forcées de patients aux prises avec des problèmes de santé mentale a presque doublé en 15 ans pour s'établir à 3000 en 2014.
La loi P-38

La loi P-38 a été adoptée en 1997 pour réduire le risque d'internement abusif. Cette loi affirme qu'une personne peut être hospitalisée contre son gré selon son niveau de dangerosité pour elle-même ou pour autrui, en raison de son état mental. Cette évaluation de dangerosité est effectuée par deux psychiatres, qui doivent remettre chacun un rapport. L'hôpital doit déposer une requête à la cour pour ensuite hospitaliser la personne de force.

Le Code civil du Québec (articles 26 à 30) permet par ailleurs l'hospitalisation forcée d'une personne lorsque celle-ci est inapte à consentir, c'est-à-dire à donner un consentement éclairé. Certaines maladies mentales causent cette inaptitude à consentir.

Séquençage de l'ADN à très haut débit : le CCNE met en lumière la complexité éthique

Coline Garré 21.01.2016

Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé a rendu public ce 21 janvier son avis n° 124, intitulé « Réflexion éthique sur l'évolution des tests génétiques liée au séquençage de l'ADN humain à très haut débit ». Un travail qui ne se veut nullement prescriptif : il s'agit plutôt d'éclairer « la complexité », de « dire au législateur, à la société, aux professionnels qu'il faut repenser l'approche de la génétique » et de leur donner les moyens de réfléchir au mieux, a indiqué le président du CCNE, le Pr Jean-Claude Ameisen.
Quel consentement ?
Le séquençage de l'ADN à très haut débit requestionne le consentement libre et informé, fondement de l'éthique médicale et biomédicale. À la croisée de la recherche et de la pratique médicale, le séquençage à haut débit rend poreuse la différence entre le consentement général et ouvert (requis dans les programmes de recherche), et un consentement plus restreint. « En cherchant tel gène, on ne sait pas ce qu'on va trouver. Le rôle du médecin change : doit-il tout dire ? Dire ce qui est important ? Dire ce dont il a discuté au préalable avec son patient ? », questionne le Pr Ameisen. Ces interrogations se posent d'autant plus lorsqu'il s'agit de mineurs, de nouveau-nés, ou encore de la vie fœtale. « Que reste-t-il du droit de ne pas savoir ? », poursuit Jean-Claude Ameisen.
La pratique médicale prend d'autres couleurs. Quelles définitions de la santé et de la maladie, alors que des tests semblent « prédire » la maladie avant les symptômes ?
La généralisation des tests génétiques prédictifs remodèle aussi la prévention. « Aura-t-on des devoirs comportementaux une fois le séquençage de l'ADN déchiffré ? » demande Patrick Gaudray, généticien et président de la section technique du CCNE. Et d'illustrer : un enfant chez qui on va repérer une prédisposition à développer un diabète de type 2 avant 45 ans verra-t-il ses remboursements conditionnés à la bonne application de règles d'hygiène ?
Sans compter qu'il y a des risques psycho-sociaux aujourd'hui « sous-évalués » à prédire la maladie, alerte la philosophe Cynthia Fleury. « Le temps se télescope entre l'état de santé et l'état de maladie », explique-t-elle, mettant en garde sur l'impréparation psychique à l'égard de l'annonce de l'information génétique.
Enfin, les données de santé sont prises dans des enjeux de pouvoir, récupérées par de nouveaux opérateurs (google, amazon, etc), peu aux faits des problématiques de la santé ou de l'éthique. Qu'en est-il alors de la propriété de ces données ? Doit-on parler d'un don d'information si on les confie à la science ? Que faire si l'on décide de les récupérer ? « Il faut trouver un équilibre entre la protection des données, la solidarité, la participation à la science », estime Cynthia Fleury.
Illusion informative
In fine, si le CCNE n'émet pas de recommandations, il appelle à ne pas céder à l' « illusion informative » que suscite le séquençage à haut débit, à réintroduire de la science et de l'éthique dans la technique, et à ne pas faire de la génétique, l'alpha et l'omega de la personne, ni la base normative de la santé. « La recherche en génomique humaine ne sera un atout majeur pour l'amélioration de la santé humaine qu'à la condition de ne pas la substituer à l'approche clinicienne ni à celle de santé publique, toutes deux consubstantielles de la médecine », conclut l'avis.
Attribué dans l'avis à Gargiulo M., Durr A. « Anticiper le handicap. Les risques psychologiques des tests génétiques », in Esprit, 2014/7 juillet, p. 52-65.

Pas d'infirmières au Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie

Miroir Social 21-01-16

Par un décret publié au Journal Officiel du 6 janvier 2015, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie est créé pour assurer le suivi des politiques publiques et à l’information de la population et des professionnels concernant les soins palliatifs et la fin de vie.

Nous trouvons très bien que les usagers ainsi que tous les types de médecins et de bureaucrates soient représentés au « conseil d’orientation stratégique » mais où sont les infirmières, pourtant en première ligne ? Le ministère parle de l’interdisciplinarité et de la coopération entre professions de santé mais semble avoir du mal à l’appliquer.

Nous trouvons curieux, stupide et scandaleux d’oublier une représentation de ces 500 000 « bons petits soldats du soin » qui assurent la permanence des soins, 24 heures sur 24, 7 jours sur 


Vous avez dit « aidant » ?

 
Le terme « aidant » est de plus en plus employé pour désigner les proches accompagnant une personne malade ou souffrant d'un handicap. Mais qu'implique vraiment l'utilisation de ce mot ?
sénior aidant soignant
Attention à ne pas confondre aidants et professionnels de santé...
Je suis surprise et en colère de lire et d’entendre dans les médias le terme d’aidant, désignant la famille de personnes vieillissantes, ou d’un de leur membre souffrant d’une maladie ou d’un handicap. Je vois se multiplier les manifestations, comme des « café des aidants », la « minute des aidants » sur France 5… Quand un membre du corps humain est malade, c’est tout le corps qui est souffrant. C’est la même chose pour une famille.

Le Conseil constitutionnel censure partiellement la généralisation du tiers payant !

Cyrille Dupuis| 21.01.2016  Mesure phare de la loi de santé, mais honnie par la profession, la généralisation du tiers payant a été partiellement retoquée jeudi soir par le Conseil constitutionnel qui l'a jugée « pas suffisamment encadrée » pour les complémentaires.

Plus de soixante députés et plus de soixante sénateurs, à l'initiative du groupe Les Républicains (LR), avaient saisi les « Sages » pour contester le texte à l'origine d'une forte mobilisation des professionnels de santé.

Le Conseil constitutionnel a en revanche validé la généralisation progressive à tous les patients du tiers payant d'ici 2017, mais pour la partie remboursée par l'assurance-maladie de base.