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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 3 octobre 2015

Le GHT et la dissolution de l'organisation de la psychiatrie en territoire de secteur

 |  PAR AGNÈS PIERNIKARCH

Les discussions actuelles au Sénat concernant la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire et le retrait de l'amendement des groupes socialiste et communistes de la possibilité d'un GHT propre à la psychiatrie font craindre la fonte inexorable des moyens dédiés à la psychiatrie, enfants et adultes, sous couvert d'une pseudo-assimilation de la psychiatrie dans le système de santé global.
Cette abrasion de la spécificité des problèmes de santé mentale est sous-tendue par l'idée qu'il suffit de fondre les budgets de la psychiatrie dans le domaine général pour faire disparaître l'asile. Il se trouve que depuis 30 ans, les expériences de gestion des services de psychiatrie dans les Centres Hospitaliers Généraux ont fait la preuve de l'inadéquation de celle-ci. Les administrations se trouvent confrontés à une communauté médicale majoritairement composée par les services de médecine, chirurgie, obstétrique. Ces services sont en position de plus en plus difficile avec la rémunération liée à l'activité, qui n'est pas compatible avec l'ensemble des problèmes auxquels sont confrontés ces services. 
Au lieu de poser le problème d'une inadéquation de ce type de financement, il est plus simple et humain  de puiser dans le budget des services de psychiatrie, dont le financement est différent. Les services de psychiatrie ont un financement annuel, qui répond à la contrainte de répondre aux exigence  de la politique de santé mentale. On voit ainsi des Hôpitaux dont le budget donné par l'Etat est de plus de 21 millions d'euros ne jamais faire apparaître la ventilation de ce budget sans que cela inquiète qui que ce soit. La tranquillité est obtenue dans la présentation d'un budget à l'équilibre, sacro-sainte garantie qui permet à cette gouvernance de persister et on le voit d'acquérir finalement des lettres de noblesse avec la généralisation de ce système sur une échelle nationale.

Vincent Lambert : la logique du pire

03/10/2015

Ce mardi, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne examinait la requête pour excès de pouvoir formé contre le CHU de Reims par François Lambert. Ce dernier estime en effet qu’en refusant d’appliquer la décision adoptée à l’issue de la procédure collégiale de janvier 2014, décision dont la validité a été confirmée par le Conseil d’Etat et la Cour européenne des droits de l’homme, le CHU de Reims a méconnu les droits de son oncle, Vincent Lambert, tétraplégique et plongé dans un état végétatif depuis un accident de la route il y a sept ans. Si le verdict des juges administratifs ne sera connu que le 9 octobre prochain, l’avis du rapporteur public laisse peu de doute sur l’issue de cette nouvelle procédure judiciaire. Il a en effet considéré que la décision d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert appartenait à l’équipe médicale le prenant actuellement en charge et ne pouvait être imposée par la justice, en dépit des décisions judiciaires citées. Ce nouvel épisode a une nouvelle fois relancé les débats passionnels autour de ce cas particulier et plus généralement sur la question de l’accompagnement de la fin de vie. Pour nous, le professeur Emmanuel Hirsch, spécialiste d’éthique médicale à l’université Paris Sud revient sur les très nombreuses interrogations suscitées par cette affaire et sur ses conséquences délétères.
Par le Pr Emmanuel Hirsch*

" Ils ne pensent qu'aux sous on ne pense qu'aux soins "

Vienne - Poitiers 02/10/2015




Les infirmiers et infirmières anesthésistes du CHU ont cessé le travail hier. - Les infirmiers et infirmières anesthésistes du CHU ont cessé le travail hier. - (Photo Patrick Lavaud)Les infirmiers et infirmières anesthésistes du CHU ont cessé le travail hier. - (Photo Patrick Lavaud)
Les infirmiers et infirmières anesthésistes du CHU ont cessé le travail hier. - (Photo Patrick Lavaud)
A l’hôpital Henri-Laborit comme au CHU à Poitiers, les personnels de santé en grève ont manifesté leur colère. Le malaise gagne du terrain.
Ça tousse à l'hôpital. Le malaise gagne tout le personnel de santé. Hier à Poitiers, dès potron-minet, les agents du CHU et de l'hôpital Henri-Laborit en grève, ont « tracté » aux ronds-points de leurs établissements. La journée d'action s'est poursuivie sous diverses formes dans les différents établissements. Les raisons de la colère sont nationales. Mais la grogne a aussi des racines locales. Ainsi les infirmiers et infirmières anesthésistes du CHU ont cessé le travail. Le mouvement a été fort : 93 % de grévistes et 11 salles opératoires fermées jusqu'à hier minuit. « Ici, il y a beaucoup de problèmes spécifiques, notamment en terme d'effectifs, explique Géraldine de la coordination nationale infirmière (CNI 86). En salle de réveil, on ne peut pas accueillir régulièrement des patients qui sortent du bloc opératoire. On fait parfois des surveillances dans les salles de transfert ce qui n'assure pas pleinement la sécurité du patient. On ne peut s'occuper de lui pour la prise en charge de la douleur post-opératoire. Il y a une inertie dans les blocs à cause de ce manque de roulement dans les salles de réveil. » 

Des centaines de personnels dans la rue contre «la casse de l’hôpital public»

Par AFP — 


Manifestation le 1er octobre 2015 à Paris du personnel hospitalier
Manifestation le 1er octobre 2015 à Paris du personnel hospitalier Photo THOMAS SAMSON. AFP
Des centaines de personnels hospitaliers se sont rassemblés jeudi dans toute la France pour protester contre le projet de loi santé de Marisol Touraine et la «casse de l’hôpital public», les infirmiers-anesthésistes réclamant en outre des revalorisations salariales, ont constaté des journalistes de l’AFP.
A Paris, une centaine d’agents de l’Assistance-Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont retrouvés en début d’après-midi devant le Sénat, qui examine actuellement le projet de loi, pour dénoncer «la casse de l’hôpital public», répondant à l’appel national à la grève lancé par les syndicats CGT, FO et SUD.



Hospitalisation des mineurs : le Défenseur des droits veut des services dédiés

Coline Garré
| 02.10.2015



Saisi par les associations et professionnels de santé, le Défenseur des droits (DDD) Jacques Toubon alerte le gouvernement et les fédérations hospitalières publiques et privées sur le sort des enfants et adolescents à l’hôpital. Il dénonce l’absence d’une politique de santé globale sur cette population spécifique, dont les droits, dispersés dans des corpus législatifs différents, sont souvent restreints à la périnatalité ou aux addictions, pour être in fine peu ou mal appliqués. Conséquence : l’absence d’indicateurs cohérents ne permet pas de mener des programmes spécifiques

Hazebrouck : pour aller voir leurs patients, ces infirmiers en psychiatrie optent pour le vélo

PAR SIMON CAENEN 30/09/2015


Depuis deux ans, des infirmiers du CMP (centre médico psychologique) d’Hazebrouck, structure de l’EPSM des Flandres, utilisent le vélo pour leurs déplacements. Nous avons voulu savoir les avantages et inconvénients de cette démarche. Ces adeptes de la bicyclette au bureau témoignent.



Michel Claerebout, cadre de santé, et Didier Dehem, infirmier, travaillent au centre médico psychologique. Pour une partie de leurs déplacements, ils utilisent les vélos mis disposition par l’EPSM des Flandres.



Avant d’enfourcher les vélos, Michel Claerebout annonce : « Pour un déplacement allant de 300mètres à 6 kilomètres, le vélo est plus intéressant que la voiture. » À l’arrivée, on constate que c’est aussi plus agréable que la voiture, même si on ne peut pas écouter les informations à la radio.

vendredi 2 octobre 2015

L’apprentissage de l’écrit passe avant la dictée quotidienne !

LE MONDE | 
La communication sur les nouveaux programmes de 2016 a été phagocytée par l’annonce de la dictée quotidienne. Il y a là une concession du ministère aux nostalgiques du bon vieux temps ainsi qu’une habileté rhétorique des communicants qui ont mis en avant une mesure populaire dans l’opinion publique pour s’exonérer d’une analyse précise des nouveaux textes.

Certains ont pu y voir une victoire des anti-pédagogues avant de s’apercevoir que ces derniers n’avaient rien perdu de leur hargne. Quant aux organisations professionnelles, elles n’ont pas manqué de pointer le caractère méprisant de cette annonce et de dénoncer l’autoritarisme latent dont elle est porteuse.

Réinventer la Sécurité sociale

Le Monde.fr |  | Par 


Le dimanche 4 octobre, la Sécurité sociale aura 70 ans. Un âge vénérable, qui force l’admiration, pour ce qui est le plus grand projet politique de l’histoire contemporaine : depuis l’apparition de la Sécurité sociale, les hommes et les femmes ne sont pas laissés seuls face aux drames de la vie. 
La maladie, les accidents, le chômage sont des risques, mais la solidarité est là pour que la vie continue.

Une fois le temps de la célébration venu, cet anniversaire laissera pourtant un goût amer. Aujourd’hui, la Sécurité sociale de 2015 n’est plus dans le même état qu’en 1945.

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »

LA REUNION  Jean Claude Comorassamy 
02/10/15

Le nouveau directeur général de l’Agence régionale de santé de l’océan Indien (ARS-OI), François Maury, et ses deux collaborateurs ont été (récemment) accueillis par le directeur de l’EPSMR ainsi que par le président de la commission médicale d’établissement. Visites et rencontres dans les diverses structures d’hébergements ainsi qu’à la Maison départementale des usagers (MDU)... le directeur a pu découvrir en partie la vision réelle de la psychiatrie réunionnaise.
Toutefois, le point d’orgue fut sans nul doute les échanges survenus après le passage du diaporama des projets médicaux de l’établissement présenté et commenté par Laurent Bien, directeur de notre hôpital. (...) Cependant, ce qui est inédit pour notre hôpital, c’est la présence des organisations syndicales pour ce type de réunion présidée par un directeur général de l’ARS. Une première intention qui en appellera d’autres. Au passage, nous saluons une fois de plus cette volonté affirmée de la direction de l’EPSMR.

LANCEMENT D'UNE ÉTUDE SUR LA SANTÉ MENTALE DES POLYNÉSIENS

Jeudi 1 Octobre 2015

Un échantillon de 900 personnes tirées au sort va être évalué par le biais d’un questionnaire sur leur santé mentale. 
Cette enquête, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, a pour but de mettre en avant une image et une réalité mentale d’une population régionale. En Nouvelle-Calédonie, cette enquête a révélé des troubles post-traumatiques trois fois plus élevés qu’en métropole, ainsi que des risques suicidaires plus importants. 


Une enquête épidémiologique sur la santé mentale de la population polynésienne va être réalisée dès le 19 octobre. Elle durera une dizaine de jours. Neuf cents personnes vont être sollicitées au hasard sur une quinzaine de sites publics de Tahiti et Moorea. 
Cette enquête, qui fait partie du programme Nations pour la santé mentale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été créée en 1997 et réalisée pour la première fois en métropole en 1999. 
Depuis, elle a eu lieu sur toute la métropole et dans les départements et territoires d’outre-mer. « Je pense que nous sommes le dernier territoire français à ne pas encore avoir réalisé cette enquête. La Nouvelle-Calédonie l’a faite il y a 10 ans », avoue Stéphane Amadéo, psychiatre au centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). 
Si la Polynésie n’en avait pas encore bénéficié, c'était pour des questions de financements. C’est finalement grâce à l’association SOS Suicide et au Fonds Pacifique que cette enquête aura lieu d’ici trois semaines. 


Solutions contre la stigmatisation des sourds en psychiatrie

 30/09/2015
Les personnes sourdes sont très largement stigmatisées dans notre société. Doublement fragilisés, les patients sourds ayant des troubles mentaux souffrent d’erreurs médicales ou perdent leur autonomie lors des soins psychiatriques à cause de préjugés. Une meilleure connaissance de leurs aptitudes de communication et l’intervention d’un interprète en langue des signes garantissent une amélioration de la prise en charge clinique de ces patients.

Est-ce meilleur quand c’est long ?

 01/10/2015




Si « le mieux est l’ennemi du bien », comme l’affirme un dicton au parfum de paradoxe, et si cette considération peut s’appliquer également aux psychothérapies, les conclusions a priori surprenantes d’une étude réalisée au Royaume-Uni ne devraient alors pas nous étonner (1).
Examinant (sur une population de 26430 adultes) l’association entre la durée de la thérapie (psychologique) et le degré d’amélioration chez le patient (apprécié par les scores obtenus à l’échelle d’évaluation CORE-OM [1] (Clinical Outcomes in Routine Evaluation, résultats cliniques dans l’évaluation courante), cette étude montre que le niveau d’amélioration clinique s’avère « comparable, quelle que soit la durée de la thérapie ».  En l’occurrence, 60 % des patients ont obtenu une « amélioration fiable et cliniquement significative », avec des différences « modestes » autour de ce résultat, selon les divers services intervenant en matière de santé mentale.

VEN 02 OCT À ANGERS (49) Rencontres des acteurs et partenaires de la psychiatrie publique

Co-organisée par la FHF Pays de la Loire et l'ADESM, cette journée se concentrera notamment sur :
1- Le parcours de soins de l'usager en santé mentale
2- Psychiatrie et urgences
3- Psychiatrie et addictions
4- recherche clinique en psychiatrie

Limoges - Psychiatrie : le nouveau bâtiment pour les hospitalisés d'office inauguré à Esquirol

30/09/15

Lors de l’inauguration et de la visite des salles de sport, le directeur Antoine Pacheco et le maire Émile-Roger Lombertie n’ont pu s’empêcher de tester le parquet... - Photo Pascal Lachenaud
Lors de l’inauguration et de la visite des salles de sport, le directeur Antoine Pacheco et le maire Émile-Roger Lombertie n’ont pu s’empêcher de tester le parquet... - Photo Pascal Lachenaud
Ouvert en juin, le bâtiment destiné aux patients hospitalisés sans leur consentement a été inauguré, mardi, au centre hospitalier Esquirol de Limoges, en présence de diverses personnalités.

Lot-et-Garonne : le centre psychiatrique, La Candélie, fête ses 50 ans

30/09/2015 


Des journée portes ouvertes sont organisés au sein de l'établissement de Pont-du-Casse bâti sur le modèle d'un hôpital-village


jeudi 1 octobre 2015

Une bonne santé, définition du bonheur pour les plus de 70 ans

30.09.2015


Contrairement aux idées reçues, la majorité des seniors (84 %) s’affirment heureux, un quart d’entre eux estimant même que le bonheur augmente avec les années, indique ce mercredi l’Observatoire de l’âge. Invités à livrer spontanément leur « définition du bonheur », les seniors de plus de 70 ans citent la santé (53%), l’entourage (52%) et l’idée de profiter de la vie (25%), selon l’enquête réalisée par Viavoice pour Harmonie Mutuelle, L’Express et France Inter, et publiée à la veille de la Journée mondiale des personnes âgées, jeudi 1er octobre.

Des enfants qui naissent « prépollués »

LE MONDE |  | Par 
A l'hôpital pédiatrique Necker à Paris, en juillet 2015.
Les substances chimiques auxquelles les populations sont quotidiennement exposées ont des effets sur la santé de plus en plus manifestes. C’est le sens de l’alerte publiée jeudi 1er octobre dans l’International Journal of Gynecology and Obstetrics par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO). Elle met en avant la responsabilité de certains polluants de l’environnement dans les troubles de la fertilité et souligne l’urgence d’agir pour réduire l’exposition aux pesticides, aux polluants atmosphériques, aux plastiques alimentaires (bisphénol A, phtalates…), aux solvants, etc.

C’est la première fois qu’une organisation regroupant des spécialistes de santé reproductive s’exprime sur les effets délétères de ces polluants, présents dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement professionnel ou domestique. Un appel soutenu par des ONG dont Women in Europe for a Common Future (WECF) et Health & Environment Alliance (Heal).





À Vernon, la clinique psychiatrique ouvre ce jeudi

PARIS NORMANDIE 30-09-2015


Santé. Les premiers patients de la nouvelle clinique des portes de l’Eure, dédiée à la psychiatrie, sont hospitalisés aujourd’hui. Construit à Fieschi, il a vu un millier de personnes le visiter ce week-end.

À Vernon, la clinique psychiatrique ouvre ce jeudi
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«Super ! » « Impressionnant », « C’est beau ! » Les premiers Vernonnais à avoir franchi, comme visiteurs ce week-end, les portes de la nouvelle clinique psychiatrique des portes de l’Eure - c’est son nom -, sont sous le charme.
L’établissement, construit dans le nouveau quartier Fieschi, accueille ses premiers patients ce jeudi. Sa capacité est de 89 lits.
« La montée en charge des patients sera progressive », explique la directrice de la structure, Corinne Arabeyre.

mercredi 30 septembre 2015

Peindre sous hallucinogène

LE MONDE |  | Par 

"Sans titre", de Pierre-Xavier Lafitte, pastel encre sur papier.

Une exposition nommée « Psilocybine » ? De quoi s’agit-il ? De botanique et de chimie. La psilocybine est un ester d’acide phosphorique. Elle a été isolée en 1958 par le chimiste bâlois Albert Hofmann, celui-là même qui avait, en 1943, extrait le LSD de l’ergot de seigle. Pour la psilocybine, sa matière première était les sclérotes d’un champignon que cultivait le mycologue Roger Heim au Muséum national d’histoire naturelle de Paris à partir d’exemplaires récoltés au Mexique par un savant et banquier américain, Robert Gordon Wasson, en 1953, et qui les lui avait envoyés.

Pourquoi tant d’intérêt pour cette petite plante grêle ? Parce que ses propriétés sont connues depuis longtemps. Hallucinogène, elle partage cette particularité avec une autre plante d’Amérique centrale et du sud des Etats-Unis, un petit cactus sans épines que les Aztèques nommaient peyotl. Il produit un alcaloïde identifié en 1894 et synthétisé en 1919 : la mescaline.

Au nom de la mère : ces parents qui choisissent le « matronyme »

Le Monde.fr | Par 


Avant-garde éclairée ou minorité résiduelle ? D’après une étude de l’Insee, seuls 6,5 % des parents choisissent de donner uniquement le patronyme de la mère à leur enfant, alors que cette possibilité est offerte par la loi depuis 2005. Sachant que, dans 9 cas sur 10, ce choix vient de ce que le père n’a pas reconnu sa progéniture à la naissance, cela fait tomber à 0,65 % la proportion de parents ayant fait ce choix sans contrainte. Le Monde a voulu comprendre cette démarche singulière en lançant un appel à témoignages. Compte-rendu non exhaustif.

Une démarche égalitaire

Quelles que soient les motivations qui ont présidé au choix du patronyme maternel, il ressort des témoignages l’idée que la transmission du nom n’a pas été dans le couple l’objet de batailles de pouvoir. Institutrice à Perpignan, Fanny Baroukh explique ainsi avoir été surprise lorsque son compagnon a abordé le sujet, avant la naissance de leur premier fils en 2013 : « La démarche vient vraiment de lui. Moi, j’étais persuadée que tous les hommes étaient attachés à transmettre leur nom. » Xavier (le prénom a été modifié) a eu un fils et confie également ne pas s’être senti « particulièrement attaché à [son] nom ». Il justifie cet état d’esprit par des convictions personnelles : « Des gens veulent laisser des traces. Moi, je considère que je suis de passage. Rien ne nous appartient et encore moins notre nom. Le plus important, c’est de transmettre des valeurs. »





Les vies multiples de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul

Par Thomas Laborde — 


L'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le sud de Paris, ici en 2008. L'établissement a fermé ses portes en 2011.
L'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le sud de Paris, ici en 2008. L'établissement a fermé ses portes en 2011. Photo Stéphane de Sakutin. AFP 

Beaucoup de Parisiens y sont nés, mais l'établissement a dû fermer. Avant de laisser place à un nouveau quartier, il est réhabilité en lieu d'interactions sociales, solidaires et culturelles, où centres d'hébergement, entreprises et habitants se côtoient.

«Avant, il y avait des barbelés et des gardes avec des chiens», confie Carine Petit, maire du XIVarrondissement, à propos de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Des barbelés, il en reste quelques-uns, mais ils sont petit à petit enlevés comme les fenêtres sont démurées par les membres de l’association de lutte contre l’exclusion Aurore, qui a pris possession des lieux depuis la désaffectation de l’établissement, en 2011, pour y installer des centres d’hébergement.