Avant-garde éclairée ou minorité résiduelle ? D’après une étude de l’Insee, seuls 6,5 % des parents choisissent de donner uniquement le patronyme de la mère à leur enfant, alors que cette possibilité est offerte par la loi depuis 2005. Sachant que, dans 9 cas sur 10, ce choix vient de ce que le père n’a pas reconnu sa progéniture à la naissance, cela fait tomber à 0,65 % la proportion de parents ayant fait ce choix sans contrainte. Le Monde a voulu comprendre cette démarche singulière en lançant un appel à témoignages. Compte-rendu non exhaustif.
Une démarche égalitaire
Quelles que soient les motivations qui ont présidé au choix du patronyme maternel, il ressort des témoignages l’idée que la transmission du nom n’a pas été dans le couple l’objet de batailles de pouvoir. Institutrice à Perpignan, Fanny Baroukh explique ainsi avoir été surprise lorsque son compagnon a abordé le sujet, avant la naissance de leur premier fils en 2013 : « La démarche vient vraiment de lui. Moi, j’étais persuadée que tous les hommes étaient attachés à transmettre leur nom. » Xavier (le prénom a été modifié) a eu un fils et confie également ne pas s’être senti « particulièrement attaché à [son] nom ». Il justifie cet état d’esprit par des convictions personnelles : « Des gens veulent laisser des traces. Moi, je considère que je suis de passage. Rien ne nous appartient et encore moins notre nom. Le plus important, c’est de transmettre des valeurs. »
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