« Il a été beaucoup parlé ces dernières semaines de Charles Lecoq dont le Théâtre de la Gaité Lyrique vient de reprendre une des opérettes les plus fameuses, “ La Fille de Madame Angot ”, avec autant de succès que la pièce en avait rencontré à ses débuts. Mais si on connaît beaucoup Lecoq compositeur, il s’en faut que celui-ci soit aussi connu comme critique, nous devrions dire comme techno-critique, pour emprunter l’expression du Dr Toulouse ; ou, pour parler un langage clair, comme docteur ès musique.
En juin 1893, paraissait dans une revuette, la “ Gazette parisienne ”, une chronique signée Cuniculus, consacrée tout entière au “ mal de Wagner ”. Le Dr Cuniculus y étudiait tour à tour la Wagnériole (affection superficielle), la Wagnéromanie (bénigne), la Wagnéralgie (chronique) et la Wagnérite (incurable et foudroyante).
Les calmants les plus efficaces pour les Wagéralgies, écrivait-il, sont les bains de sons consonants, le sirop d’accords parfaits et l’eau pure de mélodie, prise (révérence garder !) en lavements. Le joyeux docteur recommandait, en outre, des cataplasmes émollients de farine de Massenet, le macaroni Rossini, les pâtes Meyerbeer, la revalescière Gounod, le vin mousseux d’Auber. Dans les cas graves, il conseillait les frictions au baume de Bach et de Haendel.
Il est quelquefois nécessaire, ajoutait-il, de faire quelques piqûres sous-cutanées avec le chlorate d’Offenbach. Si l’on parvient, par ce dernier moyen, à provoquer le rire, le malade est sauvé… »
(La Chronique médicale, septembre 1913)
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