blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 15 août 2014

Comme NeIGE au soleil……

 |  PAR GILLES BOUQUEREL

Plus que la mode, une volte face culturelle a placé l'autisme sous l'éclairage unique et pur de la science, celle qui ne trompe pas, et qui promeut la connaissance, et non l'illusion, la vérité prouvée-par-l'expérience et non la croyance, science si pure, de surcroît, qu'elle n'admettrait aucun regard sceptique ni sur son objet, ni sur ses procédures, ni sur ses classifications. Une vérité sceau-des-vérités, au dessus de toute interrogation.
Deux articles récents de Berend Verhoeff1 viennent rompre ce vertige « scientifique » en en interrogeant les fondements épistémologiques, et en relativisant les nouvelles certitudes claironnées. Dans le premier article cité l'auteur insiste sur la réécriture de l'histoire à laquelle les contemporains procèdent, quand ils évoquent une évolution logique et progrédiente des prémices « historiques » (Kanner) à la moderne scientificité centrée autour du cerveau, et dans le second sur les limites liées à l'objet (l'étude de l'être humain dans son comportement ou son fonctionnement psychique) dont ces mêmes contemporains font mine de s'affranchir, en particulier les difficultés de caractériser des tableaux spécifiques et distincts, aux limites nettes, alors même que l'autisme n'est que descriptif.
La description « moderne » de l'autisme, jusque dans sa dernière caractérisation du Spectre de l'Autisme n'est pas neutre, elle s'articule sur ce que j'ai nommé « le syndrome NeIGE », après avoir utilisé, dans une vie antérieure, d'un autre acronyme.
L'autismeNeIGE est en effet,
  • Neurologique : émanant d'une anomalie développementale du cerveau, que l'imagerie révèle, et principalement les différences de fonctionnement sur des RMNf entre personnes autistes (souvent quand même les plus touchés) et personnes non autistes. Ces différences sont interprétées comme des preuves de la disparité cérébrale entre ces deux catégories, et les particularités cérébrales chez les personnes autistes sont rapportées comme causes de l'autisme, réalisant une « petite » vérification anatomo-clinique.2
  • Incurable, il ne peut être guéri, ni même traité, seulement éduqué, c'est donc un Handicap définitif : autiste un jour, autiste toujours.
  • Génétique, il provient d'anomalies génétiques, qui se doivent d'être majoritaire. Quand une publication en relativise le pourcentage d'effet (non pas 90 % mais seulement 50%), une panique s’installe et, heureusement une nouvelle étude en rehausse l'effet : finalement c'est 60 %. Ouf !
  • Équivalent sans tout son spectre. C'est un élément important l'autisme et un et indivisible, comme la République, il n'y a pas d'autisme grave ou moins grave, sérieux ou pas, vrai ou faux, seulement des autistes-tous-équivalents.

C'est ainsi que l'autisme est partout présenté alors qu'on réfute en rires et moqueries toute autres idée ou conception , présentées comme ancestrales, ringardes, non scientifiques, et, par cette voie, inefficaces et/ou malveillantes, surtout quand ces autres idées ou conceptions évoquent « le psychisme », l'esprit ».

 C'est que le syndrome NeIGE utilise les moyens de la psychiatrie américaine (et mondiale, par le fait de l'empire que l’Amérique a sur les esprits), qui a soigneusement banni la nécessité même d'une catégorie comme l'esprit, ou le psychisme, et utilise comme mode de connaissance les comportements, tels que décrits, comme mode d'analyse de ce qui « se passe là haut » la cognition 3, et comme voie d'action le comportementalisme. Cette psychiatrie américaine ne date pas d'hier, et sa naissance doit peu aux avancées récentes de la science, bien qu'elle s'appuie ex post sur celles-ci. C'est une vicissitude historique de l'histoire des idées et des pratiques dans ce pays, et à ce titre admissible et respectable, comme système et vérité relatifs.

C'est arrivé le 14 août 1840 Naissance de Krafft-Ebing

14.08.2014

Le psychiatre autrichien Richard Freiherr von Krafft-Ebing, né le 14 août 1840 à Mannheim, a introduit les termes de masochisme et sadisme, en référence à Leopold von Sacher-Masoch et au Marquis de Sade, dans son livre publié en 1886 consacré aux perversions sexuelles '" Psychopathia Sexualis ".

Richard von Krafft-Ebing
Krafft-Ebing était né au sein d'une famille noble élevée au rang de baronnie par l'empereur Franz -Joseph 1er en 1805. Son père, Friedrich Karl Conrad Christophe von Krafft-Ebing était haut magistrat du Grand-duché de Bade et sa mère, Klara Antonia Carolina, était la fille du célèbre juriste Carl Joseph Anton Mittermaier.

Ses études de médecine achevées, Krafft-Ebing décide de se spécialiser en psychiatrie et, à cette fin, il se rend à Zurich pour suivre les cours de Wilhelm Griesinger . Sa formation terminée, il exerce dans plusieurs institutions psychiatriques, mais leur mode de fonctionnement ne le satisfaisant pas, il décide de se tourner vers l'enseignement. Il dispense ainsi des cours à Strasbourg, Graz et Vienne où il devient expert en médecine légale.

Une des premières monographies sur la sexualité

Cette dernière occupation est l'occasion pour Krafft-Ebing de publier son ouvrage le plus connu : Psychopathia Sexualis (« Psychopathia sexualis : Étude médico-légale à l'usage des médecins et des juristes »). Ce livre qui constitue une des premières monographies sur la sexualité, destiné à servir de manuel de référence aux médecins légistes et aux magistrats, est volontairement rédigé dans une langue universitaire et austère, dans le but de décourager les profanes et certains passages sont même écrits en latin. Malgré cela, le livre va connaître un grand succès populaire, réédité et traduit de nombreuses fois. Chaque réédition de l’ouvrage s'enrichit de nouveaux témoignages, Krafft-Ebing ayant reçu un nombre impressionnant de lettres à prétention autobiographique, écrites par des lecteurs s'étant « reconnus » dans les cas figurant dans les précédentes livraisons.
La couverture de la première édition de " Psychopathia Sexualis "

jeudi 14 août 2014

Lits psychiatriques trop confortables ? Voire…

BELGIQUE 16 août 2014
Pour les Mutualités Libres, les hospitalisations psychiatriques sont trop longues. «La durée n’est pas un choix» dit-on aux Marronniers.
Les Mutualités Libres ont récemment publié une étude sur les hospitalisations en psychiatrie.
Deux éléments y ont été soulignés. D’abord l’importance de la durée moyenne de séjour en hôpital psychiatrique et dans les services de psychiatrie des hôpitaux généraux: la durée de séjour en hôpital psychiatrique est de 69 jours, pour 26 jours en service psychiatrique d’hôpital général. Second élément: le coût que ces séjours représentent pour le budget des soins de santé.
D’après Benjamin Delaunoit, directeur médical du Centre régional psychiatrique Les Marronniers de Tournai, il faut interpréter ces chiffres de manière beaucoup plus complète et éviter de comparer les soins somatiques et la santé mentale.




En 2050, plus de 40 % des naissances mondiales auront lieu en Afrique

LE MONDE Par 
Présenté à Johannesburg (Afrique du Sud), mardi 12 août, un rapport de l’Unicef sur la démographie africaine souligne l’importance des défis auxquels le continent va être confronté au cours des prochaines décennies.
Au Nigeria, la population de la capitale, Lagos, devrait doubler d'ici à 2030, date à laquelle elle atteindrait, selon l'Unicef,  24 millions d'habitants.
Hausse exponentielle de sa population, urbanisation galopante : les tendances sont connues, mais l’actualisation des projections par l’agence des Nations unies pour l’enfance offre un nouvel éclairage. L’Afrique va vivre « une transition démographique d’une ampleur et d’une rapidité sans précédent », soulignent clairement les auteurs du rapport « Afrique : génération 2030 ».
Sa population va continuer à croître à un rythme soutenu jusqu’à la fin du XXIe siècle. En 1950, l’Afrique ne représentait que 9 % de la population mondiale. En 2050, un quart de l’humanité sera africain, puis 40 % d’ici à 2100. L’Afrique, qui a 1,2 milliard d’habitants aujourd’hui, en comptera 2,4 milliards en 2050, puis 4,2 milliards à la fin du siècle.
LAGOS ATTEINDRE 24 MILLIONS D’HABITANTS EN 2030
Autre fait majeur : l’urbanisation observée ces dernières décennies va se poursuivre à un rythme effréné.

Florence et le piège de la culpabilité

Le Monde.fr | Par 
Florence et sa fille.
« L’institutrice nous a convoqués  : votre fille ne sait pas utiliser une paire de ciseaux. » La fille en question, 4 ans, est en grande section de maternelle. Jusque-là, tout va bien. Elle a le profil « chouchoute de la classe », un frère aîné sans souci, deux parents qui travaillent ; lui, dans une start-up numérique, elle, dans la presse spécialisée. L’histoire dérape donc avec des ciseaux. Qui envoient les parents au CMPP (Centre médico-psycho-pédagogique). La psychomotricienne ne repère pas de problème particulier. « Je me suis dit : c’est la faute des ciseaux. Je suis allée acheter une paire pour gaucher que j’ai laissé traîner sur la table. Elle s’est exercée toute seule et je l’ai entendue crier : “Ça y est !” » Personne n’avait encore détecté qu’elle était gauchère. « Elle est retournée à l’école le lendemain avec ses nouveaux ciseaux… Qu’elle a sortis en douce à la récréation pour couper les cheveux des autres gamins… Au moins, elle savait les utiliser ! »

Sylvie ou la volonté de bien faire

LE MONDE CULTURE ET IDEES | Par 
« Nous, on n’a pas de métier », remarque Sylvie avec un sourire de gamine. « Ce sont les hommes qui travaillent. » Cette bonne blague, elle la partageait avec ses amies, quand les enfants étaient encore petits et qu’il « fallait toujours avoir un plan A, un plan B, un plan C » en cas de pépin. Aujourd’hui que son fils a 21 ans et sa fille 17, elle se reconnaît dans ses amies qui ont « entre 30 et 50 ans » : « Elles vivent ce que je vivais à l’époque. » 
« Pas de métier », pour Sylvie, c’est agent hospitalier, puis aide-soignante, puis infirmière, puis responsable d’un service de soins à domicile dans la région parisienne. Un travail, pour le père de ses enfants, c’est artisan. « J’étais dans le public et lui dans le privé. » Soit des horaires fixes pour elle et pas pour lui. Devinez qui s’organise. « C’était plus simple. »

« Je partais à 6 heures du matin. Mon mari commençait tôt aussi. Pour la crèche, c’était compliqué. Les beaux-parents faisaient le relais. » Sylvie termine sa journée, vers 15 heures.« J’étais toujours là pour la sortie de l’école. Ils n’ont jamais été à la cantine ou à la garderie. » Leur père rentre plus tard. Et il fait de la musique. Il joue dans deux groupes. Ce qui fait deux répétitions par semaine. « Si j’avais voulu sortir un autre soir,nuance Sylvie, j’aurais pu, moi aussi. » Longtemps, elle travaille le week-end, une bonne époque, à tout prendre. Les enfants sont encore tout petits : « Leur père s’en occupait. Avant de partir, je préparais les mesures des biberons, tout était bien expliqué. »

« Le bronzage est une drogue dure »

14/08/2014
Crédit photo : S. Toubon
Cliché, recette de grand-mère ou lieu commun, « le Quotidien », avec l’aide de quelques experts, s’attaque aux idées reçues en matière de santé et de bien-être estival.
C’est une inversion des valeurs et des comportements qui s’est déclarée dans les pays occidentaux au cours de la seconde moitié du vingtième siècle. Jusqu’alors, la peau claire était réputée plus séduisante que la peau bronzée, elle était l’apanage d’un statut social supérieur. Depuis, c’est le teint hâlé qui est recherché toute l’année, diffusant une image saine, esthétique et désirable.
Les adeptes du bronzage, pour ne pas dire ses addicts, s’exposent aux rayons UV, naturels et artificiels, au mépris de ses effets négatifs : accélération du creusement des rides, vieillissement cutané prématuré, apparition de tâches. Et surtout recrudescence de l’augmentation de fréquence des cancers de la peau. Le plaisir de la bronzette est plus fort que l’information sur la prévalence des mélanomes. Et que l’édiction de mesures réglementaires restrictives adoptées à l’encontre de l’industrie des cabines UV.

mercredi 13 août 2014

Plus du quart des césariennes pourraient être évitées

Le Monde.fr | 
Des gynécologues-obstétriciennes contrôlent l'état général d'un nouveau-né, le 27 juillet 2001 à l'Hôpital franco-britannique de Levallois-Perret, à la fin d'un accouchement par césarienne.
En France, les césariennes se sont multipliées ces quatre dernières décennies dans les cliniques et hôpitaux pratiquant des accouchements. Or, d'après cinq chercheurs, dont deux de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), 28 % de celles qui sont pratiquées en France auraient pu être évitées. L'étude, publiée dans la revue ACTA, a été menée sur un échantillon de près de 15 000 femmes sur quatre ans.
D'après les chiffres de 2009, un accouchement sur cinq est aujourd'hui réalisé par césarienne, contre 14 % en 1991. La proportion a même doublé en trente ans, mais reste bien inférieure à celle de pays comme l'Italie (38 %), le Mexique (42 %) ou les Etats-Unis (environ 30 %).

Cour de cassation : une clinique ne peut se voir imposer une surveillance renforcée des malades

 05/05/2014


Il ne peut pas être exigé de tout établissement de soins une surveillance renforcée des patients comme dans les établissements psychiatriques. Selon la Cour de cassation, une clinique ne peut pas être déclarée responsable des blessures provoquées sur lui-même par un patient devenu subitement agité et agressif.
La Cour était saisie du cas d’un vieillard hospitalisé dans une clinique gériatrique pour un petit accident vasculaire cérébral, qui s’était blessé dans un accès d’agitation soudain, en arrachant sa perfusion et en faisant une fugue nocturne.
« La clinique, en tant qu’établissement de gériatrie, ne pouvait se voir imposer un dispositif renforcé comparable à celui d’un hôpital psychiatrique », a estimé la Cour. Elle n’est donc pas tenue à la surveillance constante d’un malade qui n’est pas agité.

La méditation non directive semble plus efficace

19/05/2014






Crédit photo : PHANIE
Selon une petite étude norvégienne, il vaudrait mieux privilégier la méditation d’inspiration non directive plutôt que guidée. Des neuroscientifiques de l’Université d’Oslo ont en effet constaté à l’IRM un meilleur contrôle de l’activité cérébrale chez 14 sujets ayant l’habitude de méditer.

Vie professionnelle, vie personnelle : une frontière de plus en plus floue

Le Monde.fr | Par 

L'institut Ipsos a s'est penché pour Edenred sur la perception des nouvelles technologies par des salariés de huit pays européens.

Blurring or not blurring ? Depuis le début de la décennie, la frontière s'estompe de plus en plus entre la vie professionnelle et la vie privée avec la multiplication des smartphones, iPhones, tablettes ou Ipad. Le rapport au travail évolue, et un nouveau mot est même apparu pour l'illustrer : le « blurring », tiré du verbe anglais to blur qui signifie effacer. Toute la question est de savoir comment accompagner ce mouvement.
Pour la première fois, Ipsos avec Edenred, spécialiste des services prépayés aux entreprises, a évalué l'impact de cette mutation auprès de 8 800 salariés interrogés en janvier dans huit pays européens, dans le cadre leur neuvième baromètre annuel présenté mardi 20 mai, pour évaluer le bien être et la motivation des salariés européens.

Jeu, musicothérapie, hygiène... l'Institut du bien vieillir Korian mène de front plusieurs projets


Entre recherche sociétale et pratique, l'Institut du bien vieillir Korian mène en parallèle plusieurs études. Parmi elles, une réflexion menée sur le jeu, la musicothérapie ou encore la mise en place d'une dynamique collective pour améliorer l'hygiène des mains en Ehpad.

Lancé en décembre dernier, l'Institut du bien vieillir Korian mène en parallèle plusieurs projets, certains plutôt prospectifs et d'autres plus pratiques. Dans le champ sociétal, il s'interroge notamment sur la notion "vieillir demain", "à une échéance de 10 ou 15 ans", précise le Dr Philippe Denormandie, directeur général adjoint du groupe Korian et directeur de l'institut. "Nous avons engagé un travail sur les signaux faibles. Nous sommes en train d'identifier quelques grandes hypothèses pour savoir comment l'on va vieillir demain, est-ce que cela sera en communauté, avec une organisation intergénérationnelle ou transfrontalière ?", explique-t-il. Après avoir identifié ces tendances, l'institut va lancer une étude, afin de valider ou non ces hypothèses, "auprès des générations qui seront les grands seniors de demain". Ces tendances vérifiées seront alors présentées au mois de novembre prochain.

CHNP: Une prise en charge difficile hors hôpital

LUXEMBOURG 2014-06-13


Le CRP Santé clôture aujourd'hui un séminaire de deux jours consacré au maintien dans un logement des personnes en situation de handicap psychique. Un casse-tête dans un pays comme le Luxembourg.

Si pour des personnes lambda il est difficile de se loger au Grand-Duché, pour des personnes fragilisées, et qui sont pour beaucoup sans ressources, c'est un parcours du combattant.




mardi 12 août 2014

Quand la psychanalyse dévoile le voile

01/08/2014

Contrairement à ce qu’on pourrait croire a priori, la psychanalyse existe aussi en Iran[1] et sa présence est illustrée dans un article au titre explicite, Le divan et le tchador, publié par le magazine L’Année psychanalytique internationale. En Iran, le tchador constitue autant « un symbole social qu’un objet psychique, porteur de représentations symboliques tant des fonctions maternelles que paternelles pouvant parfois entrer mutuellement en conflit. » Selon les auteurs (rappelant que la tradition de couvrir la chevelure féminine d’un voile n’est pas propre à l’Islam, mais « partagée par le judaïsme et le christianisme », même si cette pratique y demeure moins vivace que chez les Musulmans), ce voile traditionnel revêt plusieurs fonctions : « reste de contenance maternelle », « refuge psychique au service de la résistance ou de la défense », équivalent du concept de « moi-peau » proposé par Didier Anzieu[2]…

Quand le psy doit-il décrocher ?

08/08/2014

Reprenant un article paru dans The International Journal of Psychoanalysis[1], L’Année psychanalytique internationale évoque une question très rarement traitée dans la littérature spécialisée : à quel âge un psychanalyste doit-il prendre sa retraite ? S’il n’existe pas d’âge optimal pour arrêter d’exercer, tout psychanalyste (comme n’importe quel être humain) doit « tenir compte de son âge objectif » pouvant entraîner une érosion de ses compétences professionnelles. Après des années de supervision, certains voient ainsi leur analyste superviseur les lâcher au milieu du gué, car son âge avancé le contraint à un arrêt brutal.

Évolution de l’héroïnomanie aux États-Unis

Publié le 11/08/2014


Des reportages dans les médias grand public ont montré que l’héroïnomanie aux États-Unis s’est déplacée progressivement depuis les centres urbains défavorisés (low-income urban areas) vers des régions plus diversifiées qu’auparavant (banlieues, zones rurales) et qu’elle frappe surtout, désormais, la population blanche. Une recherche réalisée dans ce pays y décrit l’évolution de la consommation d’héroïne depuis une cinquantaine d’années, avec l’intention de vérifier notamment l’impact allégué des prescriptions médicales de médicaments opiacés sur ce type de toxicomanie.

Congrès sur la psychiatrie en Afrique du Sud

Le Cap, Afrique du Sud - Le plus grand congrès mondial sur la psychiatrie infanto-juvénile s'est ouvert ce lundi à Durban, en Afrique du Sud,  en présence de plus d'un millier de délégués représentant 64 pays.
L'Association internationale pour la psychiatrie infanto-juvénile et les Professions associées organisent cet événement pour la première fois sur le continent africain.

Lacan et la boîte de mouchoirs

06/06/2014

Renouant avec la tradition littéraire du XIXe du roman-feuilleton dans une forme réactualisée, Lacan et la boîte de mouchoirs rassemble sept séances de psychanalyse. L’auteure

La folle vie de l’abbé

«L’envie d’être belle me reprit avec fureur ; je fis faire des habits magnifiques, je remis de beaux pendants d’oreilles… Les rubans, les mouches, les airs coquets, les petites mines, rien ne fut oublié… Je croyais être encore aimable, et je voulais être aimée.» L’auteur de ces lignes s’appelle l’abbé de Choisy. Ecrivain, académicien, diplomate, mais aussi prêtre, il a vécu habillé en femme, entretenant des liaisons avec les deux sexes. Personnage baroque du XVIIIe siècle égaré dans le XVIIe, ce contemporain de Louis XIV a défié son temps par la liberté de ses mœurs.
François-Timoléon de Choisy naît à Paris le 16 août 1644, au sein d’une famille de notables. Son père est chancelier du frère de Louis XIII, le duc d’Orléans. Séductrice, arriviste forcenée, sa mère, Olympe, a été mêlée aux pires intrigues du règne («Il n’y avait rien où elle ne voulût se fourrer», disait la fille du duc d’Orléans). Elle saura pourtant se ménager les entrées du jeune Louis XIV, et sans doute un accès momentané à sa couche, gagnant au passage une rente à vie.
Ce personnage dévorant reporte son ambition sur son plus jeune fils. Comme le note le biographe Dirk van der Cruysse, elle met dans sa passion maternelle «l’extravagance qui la caractérise en toute chose».Seul (petit) problème, l’enfant appelé à suivre son exemple a un zizi. Qu’à cela ne tienne, elle s’en passera. Dans ses souvenirs, l’intéressé confie que ses goûts lui sont venus «presque en naissant» : «Ma mère m’a accoutumé aux habillements des femmes ; j’ai continué à m’en servir dans ma jeunesse.»

lundi 11 août 2014

L'homme moderne, espèce controversée

LE MONDE | Par 
Exposition sur les origines de l'humanité, à Bonn, en 2006.
Il y a trois livres dans Survivants. Le paléoanthropologue britannique Chris Stringer (National History Museum de Londres) y a mis à la fois une autobiographie scientifique, une histoire de sa discipline racontée sur un ton volontiers polémique et, enfin, une réflexion personnelle sur les origines et la singularité de l'homme moderne (Homo sapiens).
LES THÉORIES SUR NOS ORIGINES
Ces trois récits qui s'entremêlent, et parfois se confondent, donnent la mesure des immenses progrès réalisés ces trois dernières décennies dans la recherche en paléoanthropologie et montrent comment apparaissent ou périclitent les théories sur nos origines.
Chris Stringer est l'un des premiers paléoanthropologues à avoir suspecté une origine africaine récente de l'humanité actuelle. Selon la théorie concurrente – dite multirégionale, encore assez implantée en France –, les hommes préhistoriques présents depuis environ 2 millions d'années sur les différents continents évoluent localement, mais indépendamment, vers l'humanité moderne. En Europe, l'homme de Neandertal (Homo neanderthalensis) aurait évolué vers les Européens actuels, en Asie, les Homo erectus locaux (homme de Pékin, homme de Java) auraient donné les populations asiatiques d'aujourd'hui, etc.
Dans les années 1970, c'est cette vision qui domine le monde académique.

La contraception « naturelle » de plus en plus prisée

LE MONDE | Par 
On croyait oubliées les méthodes de contraception naturelles. Les Françaises s'en étaient détournées du fait de leur moindre efficacité depuis l'arrivée de la pilule. Pourtant, aujourd'hui, près d'une femme sur dix opte pour ces techniques d'observation du cycle d'ovulation ou pour le retrait. Le chiffre, révélé par une étude Ined-Inserm en mai, surprend.
Anne-Sophie S., Brestoise, est l'une d'elles. Son compagnon n'en est pas vraiment satisfait, mais c'est ainsi, elle a opté pour le retrait avant éjaculation. « Pour lui, ce n'est pas facile, reconnaît-elle. Ça gâche un peu les choses, et met de la tension dans le couple, je lui dis tout le temps de faire gaffe. »
Depuis qu'a éclaté le scandale des pilules de troisième et quatrième générations, elle a arrêté la sienne, aussi « pour des raisons écologiques ». Elle est allergique au préservatif et sait qu'elle pourrait se faire poser un stérilet. Elle le fera peut-être quand elle aura de l'argent. A 22 ans, elle n'a jamais trouvé de travail fixe depuis l'obtention de son BTS d'assistante de gestion. Son compagnon est aussi sans emploi. Alors, tous les mois, ils attendent ses règles « avec inquiétude ». Selon l'étude Ined-Inserm consacrée aux choix contraceptifs depuis la crise des pilules, le recours aux méthodes naturelles a bien plus augmenté chez les femmes en difficulté financière et/ou sans diplôme. Le refus d'imposer à son corps des hormones a aussi joué.

Amour canon

BERNADETTE SAUVAGET


Après tout, ce ne fut qu’une histoire de coup de foudre. Banale, en somme. Sauf que la scène eut lieu dans une abbaye bénédictine, à la Pierre-qui-Vire, plantée au milieu des forêts de l’âpre Morvan, un lieu réputé, intellectuellement et spirituellement. «Marie-Pierre est entrée dans mon bureau et je suis immédiatement tombé amoureux d’elle ; c’était comme si Dieu me l’avait envoyée», raconte le «foudroyé».