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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 9 mai 2013

Séminaire et meeting du Collectif alternatif en psychiatrie (CAP), samedi 25 mai 2013, 9h à 18h30, à l'AGECA, Paris 11ème

Les services de l'Etat sont "à l'os"

LE MONDE | 
Ce n'est pas la misère, mais c'est parfois déjà la pauvreté. Dans les ministères, dans les services déconcentrés, les contraintes budgétaires se font durement sentir. Ici, ce sont des factures payées aux entreprises avec trois mois de retard. Là, c'est une partie d'un tribunal de grande instance (TGI) interdite au public pour cause de chute de moellons. Ailleurs, c'est la gendarmerie privée, pour la deuxième année consécutive, de tout achat de véhicules...
En 2012, les dépenses de l'Etat, hors charges de la dette et pensions, ont diminué de 300 millions d'euros. Or, elles augmentent spontanément de 6 milliards d'euros par an, selon la Cour des comptes, et de 7 milliards, selon le ministère du budget. La baisse de 2012, inédite, a donc exigé une vigilance de tous les instants. Cet effort va se poursuivre. En 2014, il faudra trouver 7,5 milliards d'euros d'économies, a prévenu le ministre délégué au budget, Bernard Cazeneuve. Pour obtenir une baisse effective de 1,5 milliard.
"CAPACITÉ À FONCTIONNER"
Dans cet environnement rude où, de l'aveu d'un budgétaire, "ce n'est plus du train de vie de l'Etat qu'il est question, mais bien de la capacité des services publics à fonctionner", 2013 est une année charnière. Quelques semaines après le vote d'un budget truffé de hausses d'impôts, Bercy a annoncé un gel supplémentaire de crédits, au grand dam de plusieurs ministres.
"Les services sont à l'os. Le respect des normes budgétaires se traduit déjà par près de 8 % d'économies sur le fonctionnement et l'investissement en trois ans. On ne peut pas faire plus", déplore-t-on au ministère de l'intérieur. Sauf à ce que l'Etat ne puisse plus payer l'essence des voitures de police ou faire face aux besoins des demandeurs d'asile...

Pfizer annonce les nouveaux lauréats de son Programme d'excellence en recherche en psychiatrie


Pfizer annonce les nouveaux lauréats de son Programme d'excellence en recherche en psychiatrie

Pfizer remet 100 000 $ à chaque gagnant 
et offre de nouveaux prix de partenariat en 2013 ~

MONTRÉAL, le 8 mai 2013 /CNW/ - Pfizer Canada a le plaisir de présenter le deuxième groupe de lauréats de son Programme d'excellence en recherche en psychiatrie. Lancé en mai 2011, ce programme a pour but de soutenir les efforts des chercheurs canadiens en psychiatrie pour faire progresser la recherche clinique et la prise en charge des patients dans ce domaine.

Le DRajamannar Ramasubbu, M.D., professeur agrégé, Hotchkiss Brain Institute, Université de Calgary, et le DJorge ArmonyPh. D., Institut universitaire en santé mentale Douglas, Université McGill, recevront tous deux 100 000 $. Cette somme servira à appuyer leurs projets de recherche sur les maladies psychiatriques.

« Ce prix marque un progrès important vers l'amélioration des résultats thérapeutiques dans la dépression majeure. L'approche empirique actuelle retarde le rétablissement du patient et est à l'origine d'effets indésirables majeurs, soutient le DRamasubbu, qui étudie les altérations du fonctionnement du cerveau au tout début du traitement antidépresseur comme facteurs de prédiction de la réponse individuelle au traitement. En travaillant à la mise au point d'un modèle individualisé et personnalisé, nous espérons garantir une intervention précoce pour que les patients reçoivent le bon médicament dès le départ. ».



Comment regardons-nous le monde ?

La lecture de la semaine m’a été suggérée par une auditrice Alysse Hallali, que je remercie, elle provient de The Daily Dot et on la doit à James Elkins, professeur d’histoire de l’art à l’école d’art de Chicago. Son titre : “est-ce que Google nous fait voir l’art de trop près ?”
“L’Internet nous rend visible l’univers entier”, commence Elkins. “On peut examiner les galaxies les plus éloignées de l’univers, avec la meilleure résolution, en voyant exactement ce que les astronomes voient. On peut regarder en direct des images venant du plus profond de l’océan, des parties du monde jamais contemplées par aucun œil.
 ONE DOLLAR  Comment vit-on avec un dollar par jour ?
Raconter le quotidien de ceux qui gagnent quelques dollars par jour, c’est l’ambition d’un webdocumentaire participatif proposé par Rithy Panh. Avec l’envie de développer une plateforme libre de droits accessible aux journalistes citoyens des pays en développement.
Extrait du webdocumentaire "Le ministre de la papaye" - DR
Extrait du webdocumentaire "Le ministre de la papaye" - DR
A la fin de la journée, Moa Bora, vendeur ambulant de Phnom Penh, calcule ce qu'il a gagné en vendant des mam [papayes fermentées] sur sa moto. Sur 20 000 riels [3,8 euros] de recette, il ne lui en reste plus que 5 000 une fois les frais déduits. "Même si je travaillais dix ans, je ne pourrais même pas m'acheter un pneu de 4 x 4", observe-t-il dans une vidéo de sept minutes intitulée Le Ministre de la papaye. "Un jour, j'aimerais avoir une charrette avec une vitrine. [...] J'aimerais aussi recruter cinq ou six garçons, qui seraient habillés comme sous le protectorat français : pantalon court, chemise blanche et bretelles."
Autisme: défendre la psychanalyse face aux attaques du gouvernement

Marie-Arlette Carlotti a tenu des propos d’une exemplaire binarité et d’un manichéisme confondant en opposant la psychanalyse et les méthodes «qui marchent».

I
l souffle un vent de haine dans le débat passionnel qui existe aujourd’hui sur l’autisme. Il pleut des propos de détestation à l’endroit de la psychanalyse.

A l’occasion de la présentation du 3e Plan autisme, jeudi 2 mai, la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, a tenu au Parisien des propos d’une exemplaire binarité et d’un manichéisme confondant, mettant dos à dos, dans l’approche thérapeutique de cette maladie, les tenants de la psychanalyse et ceux qui «utilisent d’autres méthodes». Madame Carlotti affirme que ces dernières sont «celles qui marchent», laissant sous-entendre que celles de la psychanalyse sont nulles et non avenues.
De plus, la ministre a déclaré le même jour que «depuis quarante ans l’approche psychanalytique est partout» et«concentre tous les moyens». Des mots qui laissent un goût particulièrement amer.

Anne Lise Stern, psychanalyste du "Savoir-déporté"

Le Monde.fr | 

Anne-Lise Stern
Anne-Lise Stern | Seuil

Née à Berlin, le 16 juillet 1921, Anne-Lise Stern est morte à Paris le 6 mai 2013, date de l'anniversaire de la naissance de Freud.
Anne-Lise Stern occupait une place presque mythique dans le champ psychanalytique français. Fille juive de la psychanalyse et de la langue allemande, rebelle à toute forme de savoir institué, mais travaillant sans cesse au cœur des institutions, elle transforma son expérience de la déportation en une "deuxième naissance", refusant de voir dans la "grande Histoire" racontée par les historiens, ce qu'elle considérait avant tout comme une réalité psychique. La mémoire plutôt que l'histoire, le récit plutôt que la reconstitution des faits.
NAÎTRE, C'EST NAÎTRE APRÈS

Quand France Telecom évoquait des départs « par la fenêtre ou par la porte »

Par , 

La fuite d’un document interne à France Telecomet rédigé dans le courant de l’année 2006 met l’entreprise dans l’embarras. En effet, ce document relate une phrase plutôt gênante, imputée à l’ancien PDG, Didier Lombard.
Selon une note interne à France Telecom publiée par Le Parisien, une réunion tenue par l’Acsed (l’association des cadres de la firme) en 2006 aurait donné l’opportunité à Didier Lombard, le PDG d’alors, d’évoquer les nombreux départs de salariés souhaités -22 000 au total-, dans le cadre des plans de restructuration d’alors. Pas franchement de la meilleure manière qui soit, puisque le document exhumé laisse entendre que M. Lombard aurait tenu le discours suivant :
« En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte. »
Néanmoins, ce document aurait depuis été modifié, et l’original détruit par la secrétaire de l’Acsed, sur demande de ses supérieurs. Pour rappel, 35 suicides avaient été listés au sein de France Télécom entre 2008 et 2009.

mercredi 8 mai 2013

Fronde contre la psychiatrie à outrance

7 mai 2013 

 La nouvelle édition du DSM - 5, l’ouvrage américain qui fait autorité dans le monde de la maladie mentale, élargit le champ des troubles et des traitements. Ses opposants donnent de la voix.


Tous fous, comme le suggère le DSM - 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, et 5 pour cinquième édition)? Dans quelques jours, vous aurez la réponse : la nouvelle bible du diagnostic psychiatrique sera rendue publique à l’occasion du congrès de l’APA (l’Association des psychiatres américains) qui se tient du 15 au 18 mai à San Francisco. Le DSM - 5 est l’ultime version d’un ouvrage qui règne sur la psychiatrie mondiale en décrivant, une par une, les 450 pathologies mentales qui nous menacent.
Alors que faire ? Se cacher ? Et si nous étions tous un peu moins fous que les auteurs ne l’écrivent ? Car pour la première fois, la colère gronde, des pétitions et des manifestes circulent, y compris outre-Atlantique, pour «dénoncer cette psychiatrisation à outrance de nos modes de vie». Au point qu’aux Etats-Unis, le très sérieux National Institute of Mental Health prend ses distances.
Frontière. «On doit se battre», dit avec force le psychanalyste Patrick Landman, qui préside en France le collectif «Stop DSM - 5».

mardi 7 mai 2013


Espagne: nouveau suicide d'un homme devant être expulsé

Un homme a été découvert pendu à son domicile à Barcelone lundi, au moment où il devait être expulsé de son logement, selon toute vraisemblance un suicide qui s'ajoute à plusieurs autres dans ce pays durement frappé par le chômage.

Mieux vaut être mère en Finlande qu’en République Démocratique du Congo


La République démocratique du Congo (RDC) a supplanté le Niger comme le « pire pays pour être mère », tandis que la Finlande remporte la première place dans ce domaine, selon le rapport annuel de l'ONG Save the Children publié mardi. Les pays de l'Afrique subsaharienne trustent pour la première fois les dix plus mauvaises places depuis 14 ans que cette ONG étudie cette problématique. En revanche, la Finlande, suivie d'autres pays nordiques, est en tête de ce classement.

L'Économie des besoins 

Une nouvelle approche du service public
Pourquoi envisage-t-on toujours le service public comme un coût et jamais comme une part – significative – de la production nationale ? 

Avec ce livre, Jacques Fournier renverse les perspectives : la satisfaction des besoins humains fondamentaux – santé, 
logement, éducation, transport, etc. – devient prioritaire. Elle oblige à revisiter le service public pour le rendre plus efficace, moins lourd, bref pour remettre l’individu au centre du dispositif.Partant, Jacques Fournier s’interroge sur les modalités de mise en œuvre de l’économie des besoins : comment faciliter la rencontre du service et du besoin ? Quel est le bon niveau d’intervention – local ou national ? 

Comment tarifer le service et jusqu’où aller dans la gratuité ? 
Passant par un État renouvelé et l’acceptation des acteurs privés qui se reconnaissent dans ses valeurs, l’économie des besoins n’est pas si utopique qu’il y paraît. 

Et si elle était l’avenir de l’économie ?

« L’économie des besoins n’est pas une économie d’assistanat. Il ne s’agit pas de distribuer des aides sociales à des personnes en difficulté, mais d’organiser un système dans lequel c’est l’ensemble de la population qui va vivre autrement que selon la loi du marché […]. En ce sens, l’économie des besoins est le communisme du XXIe siècle. » J. F.

Conseiller d’État, Jacques Fournier a présidé aux destinées de Gaz de France (1986-1988) et de la SNCF (1988-1994). Auparavant, il a exercé les fonctions de secrétaire général adjoint de l’Élysée (1981-1982), puis de secrétaire général du gouvernement (1982-1986). 





Un collégien sur six et trois lycéens sur cinq ont déjà été ivres

6 mai 2013

Une étude publiée ce mardi montre que l'alcool est la «substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence».

Un collégien français sur six et trois lycéens sur cinq reconnaissent avoir déjà été ivres, selon une étude publiée par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Effectuée à partir de données fournies par deux enquêtes scolaires internationales (Espad et HSBC), l’étude montre que les comportements d’alcoolisation effective, comme les ivresses, augmentent rapidement pendant les années de collège et de lycée: alors que 7% des élèves de 6e admettent avoir déjà été ivres, le taux atteint 69% en terminale.

Délaissés par les dentistes, les vieux se soignent en bus

Il a choisi le salariat.  Et cette spécialisation en “géro-dentologie” est selon lui“particulièrement intéressante”

“La géro-dentologie est une spécialité qui n’existe pas encore et c’est bien dommage. Les patients sont très fragiles et à haut-risques. C’est un véritable problème de santé publique. Nous sommes tous concernés par la vieillesse” rappelle le dentiste. Très heureux de participer à ce projet ambitieux, le praticien aimerait tout de même aller plus loin.“Parmi les patients, il y a beaucoup d’Alzheimer sur lesquels on ne peut pas intervenir de manière classique. Ils sont dans un état de stress permanent. Il faudrait pouvoir les traiter sous anesthésie générale, ce qui permettrait de soigner en une seule fois plusieurs foyers infectieux et rendre aux patients une bouche saine” propose le Dr Ourabah.

190 000 € par an

Depuis le lancement du projet, le dentiste a réalisé des bilans à l’ensemble des 950 résidents enchantés d’être enfin suivis. Si le rythme de visites mensuelles est une réelle amélioration par rapport à la situation antérieure, le Dr Ourabah estime que ce n’est pas suffisant. “Il faudrait des visites au minimum une fois par semaine”juge-t-il. Car les problèmes dentaires ne se cantonnent pas à la bouche.  “Cela crée de l’isolement, de la dénutrition, des complications cardiaques voire des esquarres” indique Jean-Marc Vigny qui planche désormais sur les problématiques des soins ORL et ophtalmologiques.

Mais le plus compliqué reste de trouver les financements. Le buccobus coûte 190 000 euros par an dont la moitié est financé par l’ARS. D’ici deux ans, il espère trouver d’autres subventions afin d’avoir une pérennité financière et prolonger le contrat du Dr Ourabah.
Des médecins du travail attaqués par des employeurs

Deux médecins du travail sont attaqués par des employeurs – Orys, sous traitant de la centrale nucléaire de Chinon et EDF – devant le conseil de l’Ordre des médecins de Tours.
Ces entreprises contestent des certificats attestant d’un lien entre l’état de santé psychique et les conditions de travail de salariés. Les documents ont par la suite été utilisés en justice dans des contentieux aux Prud’homme opposant les salariés en question à leurs employeurs.
Ecole de la Cause freudienne

Les traumatismes dans la cure analytique. Bonnes et mauvaises rencontres avec le réel.

Journées 43

Les 43èmes Journées de l' ECF auront lieu à Paris les 16 et 17 novembre 2013 au Palais des Congrès de Paris.
Vous pouvez télécharger ci-dessous l'appel à communication qui présente le thème et les axes de travail ainsi que le bulletin d'inscription individuelle ou pour la formation permanente.
Vous pouvez également suivre l'actualité de la préparation des Journées 43 surhttp://www.journeesecf.fr
Argument :
Il y a une théorie spontanée du traumatisme. Ce qui ne pouvait arriver, est arrivé. Impensable ! Inimaginable ! Insupportable ! Trop.

L’hôpital disloqué
Appel aux travailleurs

Denis Garnier

En règle générale, un auteur présente avec passion son premier livre. Pour Denis Garnier, la passion est bien là, intacte, mais ce n’est pas à un premier livre qu’il vient de donner naissance mais à deux ! Fruits d’un travail de près de deux ans, « Libérez-vous, de l’économie contre le travail ! » et « L’Hôpital disloqué » viennent de paraître aux éditions Le Manuscrit à Paris. Cet assistant fédéral du syndicat FO-santé est chargé des conditions de travail et de la prévention des risques professionnels.

Des livres accesibles « La France est un des pays les plus touchés dans le monde au niveau des maladies professionnelles, du stress et de la consommation de psychotropes », déplore-t-il. C’est justement face à ce constat inquiétant qu’il s’est intéressé à comprendre les sources du problème. « J’ai beaucoup lu », dit-il avec modestie. Et de ses lectures, il s’est forgé une intime conviction sur les racines de ce mal : les problèmes de l’homme sont les conséquences des enjeux économiques.
Christophe Dejours (entretien avec Béatrice Bouniol), La Panne. Repenser le travail et changer la vie
Nadia Veyrié
Après de nombreux ouvrages fondateurs sur les thématiques du travail, de la souffrance et du corps, Christophe Dejours – psychiatre, psychanalyste, professeur et directeur de l’équipe de recherche « Psychodynamique du travail et de l’action » au Conservatoire national des arts et métiers – peut-il encore surprendre les lecteurs avec un nouvel ouvrage sur le travail ?
2Le fait que La Panne soit, tout d’abord, un entretien avec Béatrice Bouniol, son éditrice, a attiré notre attention. Une certaine confiance doit, en effet, être construite au fil des années pour que cet échange ait lieu, comme en témoigne l’auteur : « Que les éditeurs se soient livrés à ce travail n’est pas banal. Les savoir-faire de l’éditeur sont pour l’auteur une aide substantielle » (p. 5). Quelles sont les qualités de la démarche de Christophe Dejours qui ont éclairé le champ de recherche du travail ? Son flair. Sa connaissance du réel. Sa ténacité à démontrer que la souffrance au travail, y compris le suicide, n’était pas une affaire personnelle mais la construction d’une société libérale.
Texte intégral ici

À 95 ans, le Belge Christian de Duve, prix Nobel de médecine, fait le choix de mourir

Le médecin et chimiste belge Christian de Duve, prix Nobel de médecine en 1974, est décédé samedi. À 95 ans, il a choisi le moment de sa disparition. L’euthanasie est autorisée en Belgique sous certaines conditions depuis 2002. « Ce que je viens de vous dire, c’est pour publier plus tard, quand je serai mort. Car je suis tout proche de la mort, le suis au bout du rouleau », confiait-il au journal belge « Le Soir » le 8 avril dernier. Le quotidien qui publie ce lundi l’interview posthume de celui qui était alors le dernier prix Nobel belge encore en vie témoigne : « L’homme qui réfléchit au sens de notre univers depuis désormais 30 ans nous annonce, avec une impressionnante sérénité et l’œil malicieux, qu’il a décidé que sa vie devait s’arrêter. » La décision, explique-t-il, avait été prise bien avant mais c’est un malaise survenu dans la nuit du 1er avril où il a passé plusieurs heures sur le sol, chez lui, sans pouvoir se relever qu’il interprète comme un signal. Ce sera l’euthanasie. Mais il devra survivre jusqu’en mai, jusqu’au retour des États-Unis de son fils Thierry, historien et philosophe de l’art. Ces 3 autres enfants sont prévenus – Anne, Françoise et Alain. Ce mois à attendre, à « survivre », il le mettra à profit pour prévenir ses amis, ses anciens collègues à l’Université catholique de Louvain (UCL), à la direction de l’Institut international de pathologie cellulaire qu’il a fondé en 1974 (Aujourd’hui Institut de Duve), aux États-Unis et faire ses adieux. « La mort, ce serait beaucoup dire qu’elle ne m’effraye pas, mais je n’ai pas peur de l’après car je ne crois pas. Lorsque je disparaîtrai, je disparaîtrai, il ne restera rien », confiait-il le 8 avril.