Nadia Veyrié
Après de nombreux ouvrages fondateurs sur les thématiques du travail, de la souffrance et du corps, Christophe Dejours – psychiatre, psychanalyste, professeur et directeur de l’équipe de recherche « Psychodynamique du travail et de l’action » au Conservatoire national des arts et métiers – peut-il encore surprendre les lecteurs avec un nouvel ouvrage sur le travail ?
2Le fait que La Panne soit, tout d’abord, un entretien avec Béatrice Bouniol, son éditrice, a attiré notre attention. Une certaine confiance doit, en effet, être construite au fil des années pour que cet échange ait lieu, comme en témoigne l’auteur : « Que les éditeurs se soient livrés à ce travail n’est pas banal. Les savoir-faire de l’éditeur sont pour l’auteur une aide substantielle » (p. 5). Quelles sont les qualités de la démarche de Christophe Dejours qui ont éclairé le champ de recherche du travail ? Son flair. Sa connaissance du réel. Sa ténacité à démontrer que la souffrance au travail, y compris le suicide, n’était pas une affaire personnelle mais la construction d’une société libérale.
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