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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 8 mai 2011


Un robot au service de la psychiatrie
Strasbourg, le 11 avril 2011.

La société Axilum Robotics annonce la labellisation, par le pôle Alsace BioValley, de son premier projet de R&D collaboratif, baptisé « TMS-Robot ». La vocation de la société est le développement et la commercialisation de solutions robotisées destinées à assister le corps médical dans la mise en œuvre de gestes techniques.

Le premier projet d'Axilum Robotics est le développement d'un robot d'assistance à la Stimulation Magnétique Transcranienne (TMS) destiné aux neurologues et aux psychiatres.

La TMS consiste à stimuler des zones du cortex cérébral par l'application sur le crâne d'une bobine délivrant des impulsions magnétiques brèves et de forte intensité, totalement indolores. La TMS est utilisée comme outil de recherche afin d'améliorer nos connaissances des mécanismes neurophysiologiques et cognitifs. Ses applications thérapeutiques potentielles sont nombreuses, en particulier dans le domaine psychiatrique : la TMS fait actuellement l'objet d'études cliniques dans les domaines des épisodes dépressifs majeurs résistants aux médicaments et des hallucinations auditives de la schizophrénie, où elle apparait comme particulièrement prometteuse.


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Répondre aux affects négatifs en psychothérapie
Publié le 20/04/2011

Dans la rubrique « études de psychiatrie » de The American Journal of Psychiatry, deux psychiatres universitaires à New York (John C. Markowitz et Barbara L. Milrod) livrent leur vision des psychothérapies, en alternant conceptions théoriques et vignettes cliniques, parfois avec humour, quand le psychothérapeute dit sobrement ‘‘Uh-huh’’ (euh hein) au patient.

Destiné notamment aux psychiatres en formation, cet article souligne l’intérêt de « répondre aux affects négatifs dans les psychothérapies » où le thérapeute est censé « offrir un support et un modèle. » S’il peut lui-même affronter des émotions et des sentiments désagréables renvoyés par autrui, comme « un flot de dépression, d’angoisse ou de panique », cela permet de l’endiguer chez le patient. Pour les auteurs, les psychiatres doivent donc travailler aussi sur ces affects négatifs, mieux les comprendre et les intégrer à une thérapie, dans une dynamique de changement. De même que le confident « sympathique » est (pour l’étymologie grecque) « celui qui souffre avec », l’empathie attendue du thérapeute implique un « partage des affects négatifs » avec le patient, car leur gestion a une incidence perceptible non seulement dans le discours du thérapeute, mais aussi dans « ses réactions non verbales » (regards, expressions faciales ou postures). Et surtout, le psychiatre doit montrer son intérêt pour le patient, être capable de « se représenter son état mental » (mentalizing the patient’s mind).

Or une difficulté concerne la formation des psychiatres, de plus en plus « submergés par la paperasserie, au détriment du contact clinique ». Désormais, le temps presse et les traitements médicamenteux tendent à supplanter les psychothérapies, jugées trop lentes. La « maîtrise comptable » des dépenses de santé implique une réduction croissante de la durée moyenne des hospitalisations, et cette évolution compromet une formation « à l’ancienne » : quand cette durée se comptait en mois, les futurs spécialistes avaient alors le temps de « se familiariser avec des patients et avec leurs propres réactions. » Pour compenser ce « manque à apprendre », les auteurs préconisent de revaloriser ce que les psychanalystes appellent « l’analyse didactique », c’est-à-dire la pratique d’une thérapie personnelle, présentée comme une bonne école de psychothérapie.                 

Dr Alain Cohen

Markowitz JC et Milrod BL : The importance of responding to negative affect in psychotherapies. Am J. Psychiatry 2011; 168-2 : 124-128.
Burn out des médecins : un modèle différent chez les hommes et les femmes
Publié le 27/04/2011

Le phénomène existait-il déjà chez nos prédécesseurs ou est-il récent ? Toujours est-il que l’on ne peut plus parler des conditions de travail des professions médicales sans évoquer le syndrome d’épuisement professionnel autrement dit du burn out.

Les médecins généralistes semblent particulièrement touchés. Une étude réalisée en Hollande indiquait récemment qu’ils étaient, parmi toutes les personnes exerçant un emploi, les plus affectés par le burn out. D’autres travaux révèlent que la prévalence de celui-ci a augmenté chez eux de façon significative au cours des dix dernières années. L’organisation et les horaires de travail, les pressions auxquels ils sont soumis de la part des patients et des autorités de tutelle, les difficultés à concilier travail et famille sont autant d’explications avancées.

Mais une autre question apparaît, suscitée par la féminisation croissante de la profession : femmes et hommes sont-il égaux devant le burn out ? C’est ce qu’a voulu savoir une équipe hollandaise, en suivant 212 médecins généralistes, dont 128 hommes, interrogés à trois reprises, en 2002, 2004 et 2006. Le Malasch Burnout Inventory’s est utilisé comme échelle de mesure.

Il apparaît qu’environ 20 % des médecins interrogés sont victimes du burn out, tout en continuant à travailler. Une diminution de la prévalence est toutefois notée en 2004, ce que les auteurs rattachent à des changements dans l’organisation du système de gardes, mais qui n’est que provisoire, les indicateurs étant à nouveau à la hausse en 2006. Si le burn out touche aussi bien les médecins hommes que les femmes, le processus ne se déroule pas de la même façon dans les deux sexes.

Les femmes semblent d’abord affectées par l’épuisement émotionnel, vient ensuite la dépersonnalisation, cet état d’esprit qui leur fait adopter une attitude distante, négative, voire méprisante vis-à-vis des patients, et finalement une baisse du sentiment d’accomplissement. Cette évolution semble donc conforme au modèle décrit par Leiter et Maslach. Alors que les hommes manifestent d’abord la dépersonnalisation, qu’ils pourraient utiliser comme une barrière contre l’épuisement émotionnel qui n’apparaît qu’ensuite. Leur sentiment d’accomplissement personnel semble beaucoup moins affecté que celui des femmes.

Ces différences sont importantes à considérer et devraient avoir des implications théoriques, mais aussi pratiques pour la prévention et le dépistage précoce du burn out. Elles laissent entrevoir l’existence possible d’autres différences, peut-être culturelles, dont l’exploration ne manquera pas d’intérêt.

Dr Roseline Péluchon

Houke I et coll.: Development of burnout over time and the causal order of the three dimensions of burnout among male and female GPs. A three wave panel study.
BMC Public Health 2011, 11:240 doi:10.1186/1471-2458-11-240
Polémique au vitriol sur un médicament de la dépendance aux opiacés
Publié le 02/05/2011  

Les polémiques violentes sont rares dans les colonnes des grandes revues médicales. Et il n’est donc pas étonnant qu’elles attirent l’attention des lecteurs…et du Jim.

L’article du Lancet qui fait débat aujourd’hui est signé par une équipe russo-américaine de spécialistes de la toxicomanie aux opiacés (1). En résumé, Eugène Krupitsky et coll. ont cherché à évaluer l’intérêt clinique d’un traitement par de la naltrexone retard injectable (XR-NTX) chez des toxicomanes aux opiacés sevrés. La naltrexone est un antagoniste des opiacés (récepteur µ) qui, dans sa forme orale a reçu une AMM en France pour le soutien à l’abstinence des patients alcoolodépendants. Elle a été utilisée également pour le maintien du sevrage aux opiacés mais ses résultats ont été généralement médiocres en raison d’une mauvaise observance au long cours chez les patients traités en ambulatoire. De ce fait un laboratoire américain, Alkermes, a développé une forme injectable retard de la molécule ne nécessitant qu’une administration intramusculaire mensuelle.

250 toxicomanes recrutés en Russie

C’est cette forme galénique qui a été testé dans le cadre d’un essai randomisé en double aveugle contre placebo chez 250 patients recrutés dans 13 centres russes. Pour être admis dans l’étude, les sujets, tous volontaires, devaient avoir été sevrés avec succès en milieu hospitalier depuis au moins 7 jours. Étaient notamment exclus de l’essai, les patients ayant un test à la naloxone injectable positif (signes de manque indiquant une absence de sevrage réel), un sida ou une atteinte hépatique sévère. Ces malades ont reçu toutes les 4 semaines durant 24 semaines une injection intramusculaire de 380 mg de XR-NTX ou de placebo. Tous bénéficiaient également de séances bihebdomadaires de conseils pour maintenir le servage. 

Le critère principal de jugement était l’abstinence entre la 5ème et la 24ème semaine. Celle-ci était confirmée par une recherche d’opiacés négatives dans les urines et par le carnet de suivi tenu par le patient en ambulatoire.

168 jours d’abstinence contre 96

Sur ce critère le XR-NTX a été nettement supérieur au placebo avec une abstinence confirmée pour 90 % des semaines contre 35 % dans le groupe placebo (p=0,0002). De même le score de manque s’est amélioré de 10,1 points dans le groupe naltrexone retard contre une aggravation de 0,7 point dans le groupe placebo tandis que le test à la naloxone injectable était positif (signe d’une rechute de la dépendance) chez un seul malade contre 17 dans le groupe placebo. Enfin, la durée médiane d’abstinence a été de 168 jours pour le groupe traitement actif contre 96 pour le groupe placebo (p=0,0042). Durant l’essai, les effets secondaires ont été rares et n’ont conduit à l’arrêt du traitement que chez deux malades de chaque groupe.

Pour E Krupitsky et coll. la naltrexone retard peut donc constituer une alternative thérapeutique utile pour les toxicomanes aux opiacés sevrés. Elle pourrait être particulièrement intéressante dans les pays où, comme en Russie, les agonistes des opiacés (méthadone ou buprenorphine) ne sont pas autorisés ou pour les sujets pour qui un traitement substitutif est interdit pour des raisons professionnelles (personnels médicaux, pilotes, pompiers, militaires…).
Sur les bases de cette étude (et avant sa publication) la Food and Drug Administration américaine a autorisé cette forme galénique de la naltrexone dans le traitement de la dépendance aux opiacés.

Un travail non éthique et sans évaluation correcte de la sécurité

Cette publication et cette décision ont suscité de très vives réactions des 6 spécialistes américains et français qui signent un éditorial au vitriol dans le même numéro du Lancet (2). 

Daniel Wolfe et coll. estiment en substance que ni en terme d’efficacité, de sécurité et d’éthique cette étude ne pouvait justifier l’AMM américaine.

Sur le plan de l’efficacité, ils soulignent que plus de la moitié des patients n’ont pas achevé l’essai ce qui rend nettement moins démonstratif les chiffres présentés.

C’est surtout sur le plan de la sécurité que l’étude de Krupitsky et coll. pèche selon eux. En effet le nombre d’overdoses survenues après la phase thérapeutique n’est pas spécifié. Or Wolfe et coll. rappellent qu’un risque d’overdose mortelle semble bien exister comme en témoignent les cas mortels rapportés aux Etats-Unis avec ce médicament dans le cadre du sevrage alcoolique. De plus, avec la naltrexone orale prescrite pour le maintien du sevrage aux opiacés en Australie le taux d’overdoses aurait été plus de trois fois plus élevé qu’avec des agonistes des opiacés durant le traitement et plus de 7 fois plus fréquent après la phase de traitement.

A leurs doutes quant à l’efficacité et l’occultation des risques, les signataires de l’éditorial ajoutent une préoccupation éthique. Il leur paraît en effet contraire à l’éthique d’avoir conduit cet essai contre placebo alors que le traitement par agonistes des opiacés est aujourd’hui recommandé dans ces cas. Et le fait que ces agonistes ne soient pas disponibles en Russie ne justifie  pas ce choix mais renforce selon eux la suspicion sur une étude qui était destinée en fait à obtenir une autorisation de prescription aux Etats-Unis…

On le voit, les publications sur la prise en charge des addictions (qu’il s’agisse de nouvelles thérapeutiques ou de traitement substitutif) ne sont jamais l’objet de consensus. Et la France n’est pas le seul pays où les décisions des autorités de tutelle du médicament sont la cible de critiques véhémentes !

Dr Anastasia Roublev

1) Krupitsky E : Injectable extended-release naltrexone for opioid dependence : a double-blind, placebo-controlled, multicentre randomised trial. Lancet 2011; publication avancée en ligne le 28 avril 2011 (DOI:10.1016/S0140-6736(11)60358-9).
2) Wolfe D et coll. Concerns about injectable naltrexone for opioid dependence. Lancet 2011; publication avancée en ligne le 28 avril 2011 (DOI:10.1016/S0140-6736(10)62056-9).

Les Livres de Psychanalyse

CAHIERS PSYCHANALYTIQUES DE L'EST n°14 : Nouveaux désordres

Bulletin de l’association Cause freudienne Est
image

Le rapport sexuel au XXIème siècle

Esthéla SOLANO SUAREZ   Introduction
Jean-Pierre GALLOY   Internet rives et dérives
David SELLEM   "Barbaque"
Isabelle GALLAND   Le barebacking
Sophie MEYER   Délires d'ados
Anne COLIN DÉAT   Contributions théoriques
Jean-Marie ADAM   Désublimation répressive
Catherine DECAUDIN   Comment l'amour condescend au désir ?
L'Autre méchant
Patricia SCHNAIDMAN   Le bug du sujet
Alix MEYER   Tuévalueras ton prochain comme toi-même
Jean-Pierre GALLOY   Mi Dieu, mi diable
Jean-Marie ADAM   Sicut Palea
Travaux
Philippe CULLARD   Au bout du rêve
Armand ZALOSZYC   Présentation du séminaire d'étude de l'ECF à Strasbourg
Pierre EBTINGER   L'existence des fibromyalgies
Myriam MITELMAN   Signorelli dans le séminaire XI
Philippe KOEPPEL   Traduction du texte de Ernst Meumann
Anne COLIN DÉAT   Le CEREDA
Françoise LABRIDY   Le CIEN
Isabelle GALLAND, Myriam MITELMAN   Notes de lectures

Les Livres de Philosophie

La vie inséparée : vie et sujet au temps de la biopolitique
Muriel Combes

32
Avril 2011 -
Ed. Dittmar, Paris
Collection Philosophie

Entre 1976 et 1982, Michel Foucault multiplie les hypothèses et les remaniements, ainsi que les considérations rétrospectives concernant sa méthode. C'est au cours de cette période qu'il élabore la notion de biopouvoir, indiquant le moment où, autour du XVIIIe siècle, la vie - celle des individus et celle des populations - entre comme telle dans les mécanismes du pouvoir et devient ainsi un enjeu essentiel pour la politique. Cette notion, et les hypothèses qui lui sont associées quant à la nature du pouvoir moderne, constitue le point de départ du présent travail. Le postulat qui l'a guidé est que l'hypothèse d'un pouvoir sur la vie peut fournir l'axe central de ce que Foucault avait proposé dans ses derniers textes de nommer une « ontologie du présent ».

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samedi 7 mai 2011

Psychiatrie aux armées
Publié le 06/05/2011

Si vraiment (selon le célèbre adage paradoxal de Georges Clemenceau), ‘‘La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires’’, les médecins aux armées peuvent du moins tenter d’en minimiser les conséquences fâcheuses sur la santé mentale des intéressés en organisant un dépistage préventif des sujets à risque, afin de ne pas envoyer des sujets fragiles au front. Mais dans le passé, explique l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry, ce dépistage a souvent échoué dans la prévision d’une vulnérabilité psychiatrique accrue à l’épreuve du feu.

Ce problème préoccupe donc les autorités des États-Unis qui s’efforcent d’optimiser cette dimension préventive de la médecine militaire, pour réduire chez leurs soldats (déployés actuellement en Irak et en Afghanistan) des séquelles prévisibles, trop connues lors des autres conflits, comme le fameux trouble de stress post-traumatique (post-traumatic stress disorder ou PTSD [1]). Craignant l’implication éventuelle de soldats « mentalement inaptes » (mentally unfit soldiers) dans les combats, le Congrès a incité le Ministère de la Défense à promouvoir une ambitieuse politique de prévention spécifiant des critères d’aptitude sélectifs, avant tout déploiement de militaires sur un théâtre d’opérations. En particulier, l’engagement en mission extérieure est désormais incompatible avec la notion d’antécédents psychotiques ou bipolaires, ou l’existence de traitements psychotropes (notamment le lithium).

Ce dépistage préalable à l’engagement (mental health screening) est maintenant réalisé sur une grande échelle par les forces armées américaines : pour 2010, les données officielles évoquent ainsi « 12 000 à 110 000 évaluations de santé (mentale) par mois, et en moyenne (près de) 35 000. » Et les résultats sont probants : chez les personnels servant en Irak, par exemple, on a observé « une réduction de 29 % » des réactions aux stress des combats dans trois brigades d’infanterie où ce dépistage avait été effectué au préalable, comparativement à trois autres brigades où il n’avait pas été réalisé.


Dr Alain Cohen

Hsiao-Rei Hicks M : Mental health screening and coordination of care for soldiers deployed to Iraq and Afghanistan » Am J Psychiatry, 2011; 168-4: 341-343.

mercredi 4 mai 2011

La psychiatrie au Sénat : une histoire de fou...

Pierre Bonte-Joseph et François Vignal
Le 04.05.2011 à 19:05
senat - AFP

© AFP

Imbroglio. Contre toute attente, le texte sur la psychiatrie a été rejeté mardi par la commission des affaires sociales. Une situation inédite, « jamais vue » au Sénat. Un amendement de la présidente centriste de la commission, voté grâce à des voix de gauche, a mis le feu aux poudres.

La commission des affaires sociales du Sénat a été le théâtre d’un imbroglio parlementaire. Les sénateurs ont planché mardi après-midi sur le texte sur la psychiatrie, qui doit être examiné en séance mardi prochain. Problème : il a été rejeté par la commission. Du « jamais vu » lâche-t-on au Sénat. C’est une première depuis la révision constitutionnelle de 2008, qui oblige les parlementaires a examiner dans l’hémicycle le texte tel qu’il a été voté et amendé en commission.


Le projet de loi sur la psychiatrie permet la présence du juge pour décider du maintien d’une hospitalisation d’office ou à la demande d’un tiers. Le texte instaure aussi une nouvelle possibilité : les soins ambulatoires – c'est-à-dire reçus en dehors de l’hôpital – sous contrainte et non plus seulement l'hospitalisation. L’idée est de permettre aux malades de recevoir des soins chez eux.

Sarkozy avait demandé une réforme du droit de l'hospitalisation psychiatrique

Mais pour la présidente de la commission des affaires sociales, la Nouveau centre Muguette Dini, c’est niet. La sénatrice a soutenu contre l’avis du gouvernement un amendement de suppression de l’article, adopté grâce aux voix de deux sénateurs UMP, Alain Milon et Christianne Kammermann, des centristes et… de la gauche, socialistes et communistes. Désaveu pour le gouvernement. « Nous ne voyons pas comment quelqu’un qui est soigné sans son consentement peut être soigné chez lui », lance le sénateur UMP Alan Milon. « Ce n’est pas un texte sur la psychiatrie malheureusement, mais plus sur l’hospitalisation d’office ou à la demande d’un tiers d’une personne dangereuse ». Les faits divers de Pau (un meurtre), Grenoble (un meurtre) et Perpignan (des agressions au couteau) dus à des patients atteints de troubles psychiatriques avaient marqué l’opinion. Nicolas Sarkozy avait demandé fin 2008 une réforme du droit de l'hospitalisation psychiatrique.

La sénatrice UMP Isabelle Debré, favorable au texte d’origine, a voté contre l’amendement de suppression de Muguette Dini. « C’est vrai que si quelqu’un ne veut pas se faire soigner, ce sera plus dur d’avoir des soins», reconnaît-elle, « mais je pense qu’on peut y arriver ». « Il faut donner la possibilité de se réinsérer tout en prenant des soins. Certaines personnes ont de gros problèmes psychologiques. Doit-on pour autant les priver de liberté toute leur vie ? », demande Isabelle Debré.

« Beaucoup de monde était très en colère, notamment la ministre »

Quand en fin d’après-midi vient le moment de voter sur l’ensemble du texte, après le vote de pas moins de 170 amendements, la commission rejette la nouvelle mouture. La majorité des sénateurs UMP, qui suivent la ligne du gouvernement, votent contre comme les sénateurs… communistes ! Certes pas pour les même raisons. Les socialistes se sont abstenus. « On s’est retrouvé sans majorité », lance Alain Milon.

Résultat : aucun texte ne ressort de la commission. « Beaucoup de monde était très en colère, notamment la ministre » Nora Berra, affirme la communiste Annie David. Que faire ? Après un moment de tergiversation, les services de la séance et de la commission tranchent : selon l’article 42 de la constitution, à défaut, c’est le texte de l’Assemblée qui sera examiné en séance mardi après-midi prochain. Le matin, le texte repassera en commission.


Sollicitée, Muguette Dini a refusé de réagir. « Elle s’est sentie désavouée par la commission. C’est plutôt un couac », glisse un de ses membres. Qui ajoute : « Pour le moment, elle ne souhaite pas s’exprimer lors de la discussion générale mardi prochain. Mais elle a la semaine pour réfléchir et la nuit porte conseil ».

Accord députés-sénateurs contre les étrangers malades

La commission mixte paritaire du Parlement a entériné le dispositif restreignant le droit au séjour pour soins des étrangers malades. Associations et médecins appellent à la désobéissance civile et continuent le combat.

COMME LE CRAIGNAIENT les associations et le collectif de médecins qui, depuis des mois, alertent contre la mesure du projet de loi sur l’immigration concernant les étrangers gravement malades, les sénateurs et députés, réunis en commission mixte paritaire, ont adopté par huit voix contre six l’article 17 ter. Le titre de séjour « étrangers malades » ne pourra dorénavant être accordé qu’en cas « d’absence » du traitement approprié dans le pays d’origine.

Le dispositif, qui avait déjà été adopté le mois dernier par le Sénat, lors de sa deuxième lecture du projet de loi, prévoit que l’autorité administrative pourra prendre en compte des « circonstances humanitaires exceptionnelles » pour l’attribution du titre de séjour, après avoir recueilli l’avis du directeur général de l’agence régionale de santé.

La députée PS Sandrine Mazetier a dénoncé un « scandale », une « disposition qui va envoyer à la mort un certain nombre de malades ». Les associations qui ont réagi en lançant un « faire part de décès » du droit au séjour pour soins, ont appelé à la « désobéissance civile ». Elles affirment être « prêtes à tout pour empêcher l’expulsion d’étrangers gravement malades ».

Une catastrophe.

Un collectif de médecins engagés dans des associations, des sociétés savantes ou des syndicats (SMG et MG France) avait interpellé le Premier ministre fin mars pour tenter d’infléchir le cours des choses. Après un premier refus, une délégation a été reçue par son cabinet à la fin de la semaine dernière. « Nous lui avons fait valoir combien le dispositif actuel, clair et encadré, répondait à des objectifs fondamentaux de santé individuelle et de santé publique. Nous lui avons indiqué en quoi cette réforme était injustifiée compte tenu de la stabilité et de la faiblesse du nombre de cartes de séjour délivrées dans ce cadre (28 000) et de l’absence avérée de migration thérapeutique. Nous lui avons montré en quoi la réforme envisagée était dangereuse : péril de la santé et de la vie des personnes concernées, menace pour la santé publique, atteinte au secret médical, entrave au contrôle effectif du juge, et augmentation des dépenses publiques », avaient-ils indiqué après leur entrevue à Matignon. Leur volonté : expliciter les enjeux « tant ils apparaissaient avoir été sous-évalués ». Ils expliquaient alors que si le gouvernement persistait à restreindre le droit au séjour pour soins, « c’est en connaissance de cause et en toute responsabilité ».

Leur démarche a été vaine. « C’est une catastrophe », déclare au « Quotidien » le Dr Pierre Lombrail, président depuis mars 2011 de la Société française de santé publique (SFSP). Le spécialiste nantais de santé publique regrette « cette décision qui va à l’encontre des principes déontologiques auxquels en tant que médecin je ne saurais déroger et qui du point de vue de la santé publique n’a pas de sens ». Selon lui, un recours devant la Cour européenne de justice pourrait être envisagé. « Que la maladie ne soit pas une protection contre l’éloignement, je pense que cela relève d’une atteinte caractérisée aux droits de l’homme », souligne-t-il.
Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Tour de vis sur le séjour des étrangers malades

Il faudra qu’ils fassent la preuve que le traitement n’existe pas dans leur pays pour se faire ouvrir la porte des hôpitaux français. Députés et sénateurs ont tranché dans le sens d’un durcissement de la législation du titre de séjour « étrangers malades ». Au grand dam des militants d’Act Up, des associations chrétiennes et d’une partie du corps médical, qui ont tenté jusqu’au bout d’enfoncer un coin dans la loi sur l’immigration.

Mieux vaut être Français, riche, en situation régulière et en bonne santé, que pauvre, étranger, sans papier et malade… Car pour ces derniers la législation sanitaire va se durcir, c’est désormais une certitude. Même la mobilisation associative de ces toutes dernières heures n’a rien pu empêcher. Députés et sénateurs ont finalement décidé mercredi de renforcer les restrictions au séjour des étrangers malades en durcissant les conditions d’obtention du droit au séjour dans ce cas. A l’issue de la réunion de la commission mixte paritaire (CMP) mercredi, une des dispositions les plus controversées du projet de loi sur l’immigration a en effet été adoptée : l’article 17 ter du projet de loi Besson qui prévoit que le titre de séjour « étrangers malades » ne puisse désormais être accordé qu'en cas d'«absence » du traitement approprié dans son pays, alors que jusqu’à présent, la législation l’accordait lorsque la personne « ne peut effectivement bénéficier d'un traitement approprié dans son pays d'origine ». Ce dispositif avait déjà été adopté le mois dernier par le Sénat, lors de sa deuxième lecture du projet de loi. L'opposition de gauche avait fait valoir que si les traitements ne sont pas « absents », ils n'en sont pas moins, souvent, inaccessibles à de nombreux malades, notamment pour des raisons financières ou géographiques. La nouvelle version du texte sur l’immigration concède juste que l'autorité administrative pourra prendre en compte des « circonstances humanitaires exceptionnelles » pour l'attribution du titre de séjour, après avoir recueilli l'avis du directeur général de l'agence régionale de santé.


Ces dernières heures, les militants du droit aux soins pour les étrangers n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts avant la réunion de la CMP sur le projet de loi sur l’immigration. Dans un courrier commun rendu public en début de matinée mercredi, onze médecins, engagés dans des associations comme Aides, Médecins sans frontières (MSF) ou Médecins du Monde (MDM), affirment que, de toute façon, ils continueront de soigner les étrangers malades, même si ceux-ci se retrouvent dans l'illégalité avec la loi Besson sur l'immigration. Cette lettre est notamment signée des docteurs Bruno Spire, président de Aides, Marie-Pierre Allié, présidente de MSF, Olivier Bernard, président de MDM, Didier Fassin, président du Comède (Comité médical pour les exilés), mais aussi de membres de sociétés savantes, comme Pierre Lombrail, vice-président de la Société Française de Santé Publique ou de syndicats, comme François Wilthien, vice-président de MG France.


Après l’adoption de la mesure par le Sénat à la mi-avril, ces médecins, avaient déjà interpellé le premier ministre sur cette question et ont été reçus par son cabinet le 29 avril. « Nous lui avons indiqué en quoi cette réforme était injustifiée compte tenu de la stabilité et de la faiblesse du nombre de cartes de séjour délivrées dans ce cadre (28.000) et de l’absence avérée de migration thérapeutique», expliquent-ils. «Si le gouvernement persiste à restreindre le droit au séjour pour soins, c’est en connaissance de cause et en toute responsabilité qu’il va mettre en grave danger la santé de 28 000 personnes », concluent-ils.


28 000 personnes concernées


De leur côté, cinquante associations chrétiennes ont exprimé la veille mardi leur refus que la France devienne « terre de rejet ». Ces associations, dont la Cimade, Le Secours catholique et le Comité catholique contre la faim (CCFD) déplorent, entre autres griefs portés au projet, que « si l'absence de traitement n'est pas démontrée dans leur pays d’origine, les étrangers sans papiers dont le pronostic vital est engagé y seront renvoyés », même s'ils ne peuvent accéder aux soins pour des raisons de coût, de quantité, etc. » « Si le texte reste en l’état, des étrangers qui ont découvert la gravité de leur maladie en France seront condamnés à mort » affirment les associations.


Dans le même sens, mais encore plus bruyamment, une cinquantaine de militants d'Aides et d'Act Up Paris se sont rassemblés mardi matin devant le Sénat. Les militants, tous vêtus de noir, ont bloqué la circulation devant le Palais du Luxembourg où ils avaient garé un corbillard, en scandant : « Malades expulsés, malades assassinés. » Tous ces militants ont été délogés par les forces de l'ordre vers 12H30 et embarqués dans des cars de police. Selon Act-Up et Aides, « l’État condamne à mort 28.000 étrangers malades » si la loi actuelle est modifiée. Bruno Spire, président d’Aides, précisait que ses adhérents étaient « prêts à faire de la résistance civile et cacher des étrangers malades », si l'article 17-ter était adopté.
Paul Bretagne

Dur de travailler à l’hôpital


Les conditions et l'organisation du travail dans la fonction publique hospitalière se sont fortement dégradées, selon la fédération CFDT de la sant. A en croire une enquête qu’elle a mené auprès de quelque 40.000 personnels paramédicaux 71% des aides soignantes, infirmières et autres puéricultrices et sage-femmes estiment que leur travail a «un effet négatif sur leur santé.» Aux dires du personnel, ce qui dégrade le plus les conditions de travail, c'est le travail en effectif minimum (62% des personnels interrogés), le mode de gestion des absences (54%) les rappels sur les repos (42%) ou encore l'accroissement des tâches administratives (39%). L'organisation médicale est fortement critiquée et les médecins ne sont pas ménagés: 59% des personnels reprochent ainsi aux médecins de maintenir le nombre de prises en charge des patients sans tenir compte de l'effectif, 54% de faire les prescriptions par téléphone, 43% de les solliciter pendant la pause, 42% de refuser de se déplacer quand ils sont de garde.

Rapport de Raphaël Gaillard sur le statut hospitalo-universitaire

Valérie Pécresse a reçu le rapport sur l’évolution des carrières hospitalo-universitaires du Docteur Raphael Gaillard, maître de Conférences à l’Université Paris Descartes, praticien hospitalier en psychiatrie à Sainte-Anne. Dans un contexte d’évolution permanente du métier de médecin hospitalo-universitaire et dans la perspective de création des Instituts hospitalo-universitaires, l’objectif est de préserver la triple mission de soins, d’enseignement et de recherche et de renforcer son attractivité auprès des jeunes générations.

Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche, a reçu le rapport sur l’évolution des carrières hospitalo-universitaires du Docteur Raphael Gaillard, maître de conférences à l’Université Paris Descartes, praticien hospitalier en Psychiatrie à Sainte Anne. Dans un contexte d’évolution permanente du métier de médecin hospitalo-universitaire et dans la perspective de création des Instituts hospitalo-universitaires, l’objectif est de préserver la triple mission de soins, d’enseignement et de recherche et de renforcer son attractivité auprès des jeunes générations.

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Le pôle psychiatrique de l’hôpital de Quimperlé utilise une nouvelle technique anti dépression

03 mai 2011

Depuis cinq ans, le pôle psychiatrique du centre hospitalier de Quimperlé travaille sur les troubles de l’humeur. Il a alors ouvert une clinique de l’humeur. Début 2011, un hôpital de jour complète le dispositif. D’ici peu, les deux unités seront regroupées sur le site de Kerglanchard à Quimperlé où l’agence régionale de santé a investi quelque 7 millions d’euros pour ce projet né de la restructuration de l’hôpital.

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Prisons : chronique d’un chaos sanitaire

Industrialisation de la captivité, chaos de la prise en charge des mineurs, crise des soins psychiatriques en détention, abus du concept de dangerosité, dénigrements du secret médical… Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté publie un rapport annuel sans concession sur la santé et la vie en prison.
LA RÉALITÉ des prisons est encore souvent celle de la vétusté « et quelquefois du sordide, dans des établissements anciens et mal entretenus », écrit Jean-Marie Delarue en préambule de son rapport annuel présenté ce mardi. Alors que la population carcérale a augmenté de 7 % ces derniers mois, il est plus que jamais urgent d’améliorer les conditions de vie aussi bien dans les vieux établissements que dans les plus récents, considère le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). « Si l’État sait construire, il ne sait pas entretenir. »

Dans la plupart des établissements – centres de rétention, commissariats de police, établissements pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques - les moyens dédiés à l’entretien des locaux restent très insuffisants. « C’est d’autant plus nécessaire que dans ces lieux-là, la colère et l’angoisse des personnes se passent sur le matériel » indique le CGLPL. Dans son rapport annuel, il pointe le mouvement de « déshumanisation » de la politique carcérale actuelle, qui privilégie la construction de nouveaux établissements de taille « industrielle » où la liberté de mouvement est toujours plus restreinte. « Si la socialisation n’est plus assurée, la réinsertion sera moins garantie », commente-t-il.

S’agissant des mineurs, les perspectives de réinsertion restent largement entravées par les incohérences du système pénitentiaire. « Avec des bonnes volontés prodigieuses, on fait des choses complètement chaotiques. D’un établissement pour mineurs à un autre, on a des projets pédagogiques, des pratiques, des comportements d’adultes qui sont complètement différents ». Sachant qu’un mineur change très régulièrement de centre, « impossible pour lui de s’y retrouver », souligne Jean-Marie Delarue.

Dangerosité.

Le CGLPL met par ailleurs en doute la pertinence des modalités actuelles d’évaluation de la dangerosité du détenu comme moyen de prévenir la récidive. « De plus en plus, la personne détenue est prise dans un réseau d’entretiens ou de procédures diverses par lesquels elle est sommée de dire ce qu’elle est », décrit Jean-Marie Delarue, qui se dit « réticent » à l’égard de cette « fausse science » du comportement. Laquelle prétend préfigurer une conduite future en se polarisant sur « l’affaire » à l’origine de la détention de la personne et la manière dont elle se comporte en prison. « Il n’y aura pas de véritable réinsertion, pas de prévention de la récidive si la totalité de ce qu’est une personne n’est pas prise en compte », prévient le CGLPL.

Sur la question de l’accès aux soins en lieux de détention, si les urgences et soins quotidiens de base se révèlent dans l’ensemble d’un niveau satisfaisant, le CGLPL pointe en revanche l’insuffisance de prise en charge des malades chroniques avec de grandes difficultés d’accès aux soins spécialistes. « Résultat, ces détenus survivent dans des conditions extrêmement difficiles ». Pour le CGLPL, « les agences régionales de santé doivent être attentives à la manière dont les hôpitaux remplissent leurs obligations » de soins à l’égard des personnes détenues.

Dans son rapport, Jean-Marie Delarue se dit également « préoccupé de l’état des soins psychiatriques » pour lesquels il ne constate aucune amélioration. Il souligne qu’un certain nombre de droits fondamentaux restent encore « méconnus en détention », comme « le droit à la santé » qui reste fréquemment mis à mal dès la garde à vue. Enfin, « la protection du secret médical au sein des établissements pénitentiaires est le sujet le plus délicat », estime Jean-Marie Delarue

Du rififi en psychiatrie


La CGT regrette l'intégration d'aides soignants dans trois unités de l'hôpital.

Avec le départ progressif à la retraite de 18 infirmiers depuis la mi-février, les représentants du syndicat CGT dénoncent la volonté de l'administration d'intégrer une quinzaine d'aides soignants au sein des équipes de soin de trois unités de l'hôpital Mariux-Lacroix ( Hermione-Rochefort-Rocher2).

La direction récuse « tout plan déguisé d'économie », et évoque une redéfinition des missions.


Pour le syndicat, il est inacceptable que « des aides soignants sortis d'école intègrent les soins en psychiatrie après cinq jours de formations ». Les responsables du centre hospitalier expliquent que les aides soignants seront en charge du « nursing » et travailleront aux côtés d'infirmiers auprès des malades chroniques.


La CGT dit ne pas être « hostile à ce que d'autres catégories professionnelles comme des aides soignants ou aide médico-psychologique (AMP) intègrent la pyschiatrie » mais insiste sur la mauvaise anticipation dans le recrutement pour combler les départs à la retraite. Pour l'hôpital, il s'agit d'un simple rédeploiement du système de soin comme cela s'est déjà fait à Poitiers.

Dossier de mars de Philosophie magazine : "Et vous, êtes-vous normal ?"

162044_12521532747_281203_n"Il n'y a pas si longtemps, il ne serait venu à l'idée de personne de se demander s'il menait une existence 'normale'. Les moeurs bourgeoises imposaient clairement à tous, rebelle compris, une idée de la norme. Depuis trente ans, ce n'est plus aussi clair".



Un dossier de Philosophie magazine du mois de mars dans lequel des philosophes, un psychanalyste et un critique s'attachent à éclaircir les enjeux d'une société qui cherche à définir ce que l'on entend, aujourd'hui, par "normal".

Neuropolice





Le fugitif est mort - L’image de l’homme qui court pour échapper à ses poursuivants, cette image ne veut plus rien dire. Ce n’est pas rien, une image qui meurt. Une vérité humaine disparaît, il faut en prendre la mesure. Fuir, pour quoi faire ?
  • Apeurement — Par Georges Marbeck Apeurement : n.m. (de apeurer), action délibérée d’une autorité consistant à semer la peur pour en tirer un profit politique et une réduction des
    libertés publiques.
    Inutile d’ouvrir le dictionnaire, le mot n’existe
    pas.

  • L'oeil absolu — Par Gérard Wajcman Sous le règne de la surveillance générale, l’OEil absolu, la tyrannie de la transparence, l’idéologie du Tout-Visible, notre monde hypermoderne décide que si tout le réel est visible, alors tout ce qui n’est pas visible n’est pas réel.
  • Vers une neurojustice — Par Catherine Vidal Administrer la preuve incontestable de la culpabilité de façon rapide et scientifique, sans mener d’enquête, est un vieux rêve policier depuis que le docteur Cesare Lombroso a inventé « les criminels nés » en 1876. Il anime toujours certains
    biologistes et les milieux sécuritaires.

  • Autonomie appliquée : comment résister à la surveillance générale ? Comme beaucoup, vous n’avez rien à vous reprocher, mais l’idée d’un oeil universel suivant le moindre de vos déplacements, catégorisant vos comportements comme « normaux » ou suspects, de puces RFID ou de futurs scanners rétiniens vous contrôlant à distance, vous semble insupportable – et vous ne le supportez plus ? Des méthodes simples et concrètes ont été expérimentées par divers groupes de résistants. En voici une sélection non-exaustive.

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