IL ARRIVE que, pour soulager de leurs crises certains épileptiques, on soit obligé de pratiquer une callosotomie. Il s’agit d’une opération chirurgicale qui consiste à séparer les hémisphères cérébraux en pratiquant une résection du corps calleux, cette zone du cerveau qui fait le pont entre sa partie droite et sa partie gauche. Quelque 200 millions de connexions sont coupées. Derrière cette intervention réside l’idée qu’une crise d’épilepsie se déclenchant dans un hémisphère ne pourra pas gagner l’autre.
Comme souvent en neurosciences, où c’est grâce à des altérations du cerveau que l’on comprend comment cet organe fonctionne, on a découvert en 1960 un phénomène étonnant chez les patients ayant subi cette opération : ils continuent en général de se comporter de manière normale mais, en l’absence de communication entre les deux hémisphères, chacun de ceux-ci peut abriter un flux de conscience différent. Des expériences ont par la suite montré que ces personnes se débrouillaient mieux que des sujets normaux lorsqu’on leur demandait d’effectuer deux tâches en même temps. Le revers de la médaille est que chaque côté de la tête ignore ce que ressent et pense l’autre…
A l’occasion d’une étude publiée dans le dernier numéro des Proceedings de l’Académie des sciences américaine, une équipe de l’université du Wisconsin s’est posé la question de savoir si, dans la vie de tous les jours, notre cerveau pouvait, de manière temporaire et sans chirurgie, se couper en deux, réaliser des tâches complexes séparées dans deux parties distinctes qui ne communiqueraient pas. Pour le tester, il fallait pouvoir observer l’activité cérébrale des sujets. Et par conséquent réaliser une IRM (imagerie par résonance magnétique) fonctionnelle de leur encéphale pendant qu’ils passeraient une épreuve… de conduite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire