Fanny Delporte 14 décembre 2016
C’est une structure qui vise à affiner le suivi des patients en psychiatrie sur tout le territoire. Et elle doit naître à Créteil en 2021. Un projet d’institut sur la médecine personnalisée des maladies psychiatriques a été lancé mercredi dans un amphithéâtre de la faculté de médecine de l’université Paris-Est Créteil (UPEC) en présence de Thierry Mandon, secrétaire d’état chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est porté par la fondation FondaMental dont la mission, depuis dix ans, est d’améliorer la précision du diagnostic des pathologies psychiatriques sévères.
2 000 m2 sont d’ores et déjà « réservés » sur le site de l’UPEC pour le futur bâtiment de recherche, à deux pas de l’hôpital Henri-Mondor. Une structure d’où, en quelques heures, devront sortir les patients en étant mieux renseignés sur leur maladie. Comment ? En bénéficiant d’une consultation spécialisée, d’un bilan, en ayant accès aux résultats quelques heures plus tard. Enfin, en sachant plus précisément comment se soigner : gestion du stress, du sommeil, médicaments mieux adaptés etc. L’institut doit comporter un espace de soins ambulatoires, un pôle de recherche, un lieu d’innovation, un centre de formation. Coût estimé : quelques dizaines de millions d’euros.
Un de ses objectifs, le même que ceux de la fondation : diminuer le temps de l’hospitalisation. Et contribuer à la déstigmatisation de ces maladies. Mieux structurer la recherche en psychiatrie est un « enjeu majeur, a expliqué Marion Leboyer, directrice de la fondation. D’après l’organisation mondiale de la santé (OMS) en 2020, les maladies psychiatriques seront la première cause mondiale de handicap ». « La société se prépare à de grandes douleurs » en les en sous-estimant, a lancé Thierry Mandon. D’après la fondation, l’investissement dans la recherche en santé mentale représente 2 % du budget de la recherche biomédicale.
« Dans notre métier elle est indispensable », témoigne un spécialiste en psychiatrie, les situations et les pathologies dans ce domaine étant « très complexes ». Ce qui révolutionnera la prise en charge, d’après lui, c’est d’abord le fait d’avoir les « moyens » de travailler : des services suffisamment étoffés, du temps pour recevoir les patients, des intervenants en ville. Mais d’une manière générale, « il y a une stagnation dans le domaine de la psychiatrie, reconnaît-il. Alors tout projet, il faut le soutenir de prime abord ».
8 000 patients déjà suivis dans le réseau de la fondation FondaMental
Créteil, ce mercredi. Marion Leboyer (à gauche) directrice de la Fondation FondaMental aux côtés de Faten Hidri, vice-présidente du Conseil régional chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Dix ans après sa création, la fondation FondaMental, financé par des fonds publics et privés, a pris en charge 8 000 patients et développé un réseau de cliniciens et de chercheurs sur tout le territoire. Il est aujourd’hui constituée de 25 services hospitaliers — par exemple, le pôle de psychiatrie de l’hôpital Albert Chenevier à Créteil — de 39 laboratoires de recherche, publics ou privés, et de deux plates-formes technologiques de pointe. Un réseau à la pointe qui a permis la création de quatre réseaux de 37 « centres experts » par pathologie : troubles bipolaires, schizophrénie, autisme de haut niveau, dépression résistante. L’institut FondaMental, dont le lancement a été officialisé ce jeudi à Créteil, « va s’appuyer sur les centres experts », a précisé Marion Leboyer, directrice de la fondation.
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