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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 23 octobre 2022

Le Sénat rejette l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution

par Marlène Thomas  publié le 19 octobre 2022 

Avec 172 voix contre et 139 pour, la Chambre haute rejette, sans surprise, l’entrée du droit à l’IVG dans la loi fondamentale. Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, et la ministre chargée de l’Egalité, Isabelle Rome, ont affirmé leur soutien à cette initiative parlementaire.

Le Sénat aura manqué le train de l’histoire, celui qui aurait fait de la France un pays pionnier en sécurisant le droit à l’avortement dans le marbre de sa Constitution. Au moment du vote, les bancs bruissent, les portables se dégainent pour saisir en image ce premier revers attendu. Avec 172 voix contre et 139 pour, la Chambre haute, à majorité de droite, s’est opposée, au terme de débats parfois enlevés, à une proposition de loi transpartisane visant à inscrire le droit à l’IVG et à la contraception dans la loi fondamentale. Examiné en première lecture ce mercredi soir dans le cadre d’une niche parlementaire du groupe écologiste, ce texte porté par la sénatrice Mélanie Vogel était cosigné par 114 sénateurs, issus de sept groupes politiques sur les huit que compte le Sénat, à l’exception des Républicains. Deux élus LR ont voté pour, six se sont abstenus ; quinze centristes ont voté en faveur de ce texte. Le décalage entre le Sénat et la société française est frappant : selon un sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, «81 % des Français sont favorables à l’inscription de l’accès à l’IVG dans la Constitution française.»

«Préférons-nous une société où le droit de l’avortement est protégé au sommet de la hiérarchie des normes, ou une société ou une simple loi peut le défaire ?», a introduit Mélanie Vogel. Un rappel du contexte de régression des droits des femmes dans le monde, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, où les reculs sont effectifs en Hongrie et en Pologne et où des menaces pèsent sur les Italiennes et Suédoises. Aux arguments de la commission des Lois, qui estimait le 12 octobre qu’«une révision constitutionnelle ne s’impose pas», la sénatrice a répondu d’une métaphore : «C’est un peu comme dire je suis dans ma voiture, ça ne sert à rien de mettre ma ceinture parce que je ne suis pas en train d’avoir un accident.»

«Nous devons écrire le droit»

La rapporteure LR Agnès Canayer a assuré qu’«aujourd’hui, ces droits sont pleinement protégés par le droit positif» et qu’il n’y avait «pas lieu d’importer en France un débat lié à la culture américaine».Si c’est bien le renversement de l’arrêt Roe v. Wade qui sécurisait le droit à l’avortement aux Etats-Unis qui a produit l’étincelle, la sénatrice écolo s’est efforcée de retracer une démarche nationale bien antérieure au cataclysme américain. Dépôt d’un texte similaire en 2017 au Sénat par le groupe communiste, rebelote en 2018 à l’Assemblée nationale sur l’initiative de LFI, puis du socialiste Luc Carvounas en 2019… ces tentatives de sécurisation du droit des femmes à disposer de leur corps s’étaient toutes soldées par des échecs. «Nous devons écrire le droit, nous devons écrire la législation. De ce point de vue je veux dire ma conviction que ce texte n’est pas seulement inutile, il serait inefficace», a martelé Philippe Bas, sénateur LR.

Le dépôt d’une question préalable (permettant de rejeter un texte sans débat) par Stéphane Ravier (RN) n’a pourtant fait que relever l’urgence de ne plus attendre. Suscitant des réactions outrées d’un bout à l’autre de l’hémicycle, il a dénoncé un «texte dangereux, inutile» parlant «d’attaques envers la vie» en référence à l’allongement récent par la loi Gaillot des délais légaux pour avorter de 12 à 14 semaines. Reprenant la rhétorique antichoix, il a tonné : «Vous estimez que cet infanticide légalisé est un progrès, je considère que c’est une ignominie qui nous déshonore.» Présent aux côtés de la ministre chargée de l’Egalité Isabelle Rome, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a rebondi : «Vous nous donnez une formidable raison de voter ce texte.»

Par la voix des deux ministres, le gouvernement a rappelé son soutien à toutes les initiatives parlementaires portant cette constitutionnalisation. Deux propositions de loi déposées par la Nupes et du groupe de la majorité présidentielle Renaissance seront examinées en novembre à l’Assemblée nationale. «Le gouvernement y est favorable […] n’en déplaise à l’extrême droite, qui malgré le vernis qu’elle essaie de nous montrer n’a jamais été et ne sera jamais l’allié des droits des femmes», a appuyé Isabelle Rome.«Nous avons désormais la preuve que plus aucune démocratie, même la plus grande d’entre toutes, n’est protégée», a alerté le ministre de la Justice en insistant sur «la force du symbole». Déroulant quelques considérations juridiques à ne pas écarter sur la formulation du texte ou encore la place qu’il pourrait prendre dans la Constitution, il a rappelé l’intérêt d’une telle démarche : «Changer la constitution est beaucoup plus difficile que de changer la loi.»

«Prenez la main !»

L’examen de ce texte a mis de nouveau à jour un fort clivage gauche-droite sur le droit à l’avortement. Quand Muriel Jourda (LR) s’interroge, «quel danger menace aujourd’hui la liberté des femmes ?», la socialiste Laurence Rossignol rétorque «Les courants hostiles à l’IVG n’ont jamais désarmé depuis 1975. Ils disposent de moyens financiers considérables drainés à l’international, s’appuient sur des institutions puissantes comme la fondation Lejeune, sont hyper actifs sur le Net.» Le combat pour la constitutionnalisation s’est même vu confronté par certains, dont la rapporteure Agnès Canayer à celui pour l’effectivité du droit à l’IVG : déserts médicaux, revalorisation des actes d’avortement, inégalités d’accès aux soins… Comme si l’un annulait l’autre.

Se réfugiant à de multiples reprises derrière la figure de Simone Veil, rappelant leur «attachement» à ce droit fondamental, la droite républicaine n’a pas su camoufler ses contractions. «Si on vous avait écoutés, l’IVG ne serait toujours pas remboursée, en 1982, la loi Roudy a été rejetée par le Sénat, les femmes devraient toujours prouver qu’elles sont réellement en détresse, les mineurs devraient toujours obtenir l’autorisation de leurs parents et je ne suis même pas sûre que la pilule du lendemain serait en vente libre», a déroulé Laurence Rossignol. Face à ce combat perdu d’avance, la centaine de sénateurs signataires de la proposition de loi pensait déjà au coup d’après, se servant de ce galop d’essai comme une interpellation au gouvernement. «Prenez la main ! Déposez un projet de loi, épargnez-nous ces allers et retours, ces votes aléatoires», a conclu Laurence Rossignol. Un projet de loi constitutionnel permettrait un examen plus rapide et surtout éviterait la conduite risquée d’un référendum. Le gouvernement voudra-t-il se mouiller davantage en portant lui-même cette réforme constitutionnelle ? La frilosité à peine camouflée d’Emmanuel Macron sur le sujet de l’avortement permet d’en douter.


La psychothérapie réduirait la dépression et l’anxiété chez les patients atteints de démence

Louise Ballongue   Publié le 


Certes, il n’existe toujours aucun traitement contre la démence. Mais des chercheurs ont peut-être trouvé une thérapie permettant d'atténuer certains des symptômes de la maladie.

Environ 1 million de personnes souffrent d’Alzheimer en France, la forme la plus fréquente de démence. Dans le monde, elles seraient près de 55,2 millions, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Un fléau sur lequel se sont penchés des chercheurs de l'University College London (UCL), en tentant de lutter contre deux sylptômes importants liés à cette maladie.

1 945 323 patients ont été intégrés dans l’analyse

Dans le cadre de cette étude publiée dans la revue eClinicalMedicine, les chercheurs ont utilisé les données de 1 945 323 patients atteints d'une dépression / d’anxiété et ayant reçu un traitement de thérapie par la parole en Angleterre. 1549 d’entre eux ont reçu un diagnostic de démence.

Le sexe, l’âge, l'activité professionnelle, l'origine ethnique des volontaires ont par ailleurs été pris en compte.

Les chercheurs se sont alors aperçus qu'après le traitement 63 % des participants atteints de démence présentaient moins de symptômes dépressifs et anxieux, tandis qu'environ 40 % des patients voyaient ces symptômes disparaître complètement.

Autre constat intéressant : les personnes de plus de 65 ans présentaient de meilleurs résultats que les jeunes volontaires. Un fait peu surprenant pour les scientifiques.

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La «santé planétaire», un concept «transdisciplinaire» pour tenter de résoudre la crise écologique

par Coralie Schaub  publié le 22 octobre 2022

Pour le chercheur américain Samuel Myers, les conséquences des dérèglements environnementaux sur la santé humaine et les écosystèmes sont si fortes qu’on ne plus se contenter de les observer. Il appelle à changer nos modes de vie pour se donner une chance de résoudre la catastrophe en cours.

La santé humaine, notre santé à tous, dépend de la santé de la planète. Une nature en bon état permet de purifier l’air que nous respirons et l’eau que nous buvons, elle nous assure une alimentation saine et diversifiée, un climat stable… Bref, elle est indispensable à notre survie. A l’inverse, en la saccageant, en la polluant, en déréglant le climat, nous menaçons notre santé et notre bien-être. D’où le nouveau concept de «santé planétaire», en expansion dans le monde, qui vise à comprendre comment l’accélération de ces dégradations a des effets néfastes sur notre santé, mais aussi à y remédier.

Montfort-sur-Meu. Une exposition sur la santé mentale à Lagirafe

Publié le 

Chaque année en octobre, les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) sont l’occasion de proposer des animations au grand public pour lever les tabous sur la santé mentale. Un collectif d’acteurs sur le Pays de Brocéliande s’est ainsi saisi du thème « Pour ma santé mentale, agissons pour notre environnement ».


Science et intelligence collective au service du handicap

Disponible : Du 22/10/2022 au 22/10/2025







Des chercheurs, ingénieurs d’entreprise, représentants de start-ups et associations se sont retrouvés à Rennes pour partager des solutions destinées à faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap. Pendant trois jours, des équipes ont travaillé sur des projets en open-source avec la collaboration des premiers concernés.

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Actualités sur le plaisir. De la neurobiologie à la psychanalyse

Pierre Marie, Marc Masson, Yves Sarfati


ActuaLitté

La compréhension des mécanismes du plaisir et du déplaisir impose de saisir à la fois leurs origines somatiques et cérébrales et leur inscription historique et sociale. En réunissant un ensemble transdisciplinaire de chercheurs et de jeunes cliniciens, cet ouvrage permet d'accéder à un panorama global, pédagogique et synthétique de la question. Le texte de Freud, Au-delà du principe de plaisir, sert de fil rouge au long de leurs démonstrations. Premièrement, publié en 1920 avec une cartographie très complète du sujet, il permet de mesurer les progrès réalisés en cent ans dans les connaissances. La découverte du circuit de la récompense par Olds et Milner en 1954 n'est qu'une des étapes de la moisson de nouvelles données acquises en 2021. Deuxièmement, Freud lui-même appelait de ses voeux une révision de ses vues à l'aune des futures descriptions physiologiques ou chimiques. Le moment est venu d'un bilan des réponses un siècle plus tard. 

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“Ce n'est pas l'inégalité qui est un malheur réel, c'est la dépendance."


 


Mercredi 19 octobre 2022

Loïc Corbery et Christophe Montenez de la Comédie-Française interprètent dans la salle Richelieu la pièce de théâtre "Le Petit-Maître corrigé" de Marivaux ©Getty - © Gamma-Rapho

Alors que les revendications sociales se font entendre dans la rue, Laurence Fontaine, historienne, directrice de recherche au CNRS, fait un point sur ce que "Vivre pauvre" veut dire, notamment via les écrivains du siècle des Lumières.

Ces derniers jours, les salariés du public et du privé ont été appelés à cesser le travail et à manifester pour réclamer une augmentation des salaires, l’occasion de s’interroger sur la question de la pauvreté en passant par le siècle des lumières et notamment par la littérature. Au micro de Marie Sorbier, Laurence Fontaine nous explique ce que Marivaux (1688-1763) et Voltaire (1694-1778) écrivaient de la condition des hommes et des femmes de leur temps.

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samedi 22 octobre 2022

«L'I3P infiltrée», un portrait brut de la psychiatrie ordinaire

Valentin Gendrot — 19 octobre 2022

Le journaliste Valentin Gendrot a observé incognito les rouages de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, qui accueille les personnes arrêtées présentant des troubles mentaux manifestes. Il en tire un récit saisissant.

Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois au milieu de personnes en crise à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. | geralt via Pixabay
Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois au milieu de personnes en crise à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. | geralt via Pixabay

Gestion des cas difficiles, hospitalisations avec et sans consentement, irresponsabilité pénale, manque de moyens… 

Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois dans l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, «l'I3P», qui accueille les personnes arrêtées présentant des troubles mentaux manifestes.

Dans ce sas de la folie ordinaire, le journaliste est allé à la rencontre des malades, des infirmiers et des médecins. Le récit saisissant qu'il en tire, L'I3P infiltrée, publié le 12 octobre 2022 aux éditions Albin Michel, dévoile la face cachée de la société à travers le fonctionnement d'une structure où se concentrent tout son mal-être et sa misère. Nous en publions ici un extrait.

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Comment réussir une meilleure inclusion des autistes à l'université ?

Mardi 18 octobre 2022

Aujourd'hui doctorante, Charlotte a été diagnostiquée autiste Asperger à l'âge de 20 ans, pendant son Master. Désormais, c'est elle qui enseigne. ©Radio France - Anne Orenstein

L'autisme touche environ 1% de la population. Ils ne sont pourtant que 500 étudiants autistes en France. Le dispositif Aspie Friendly œuvre pour une meilleure inclusion. Présent sur 25 des 75 universités françaises, il a commencé à faire ses preuves sur le Campus de Toulouse.

Casque vissé sur les oreilles, musique à fond, Rebecca, 20 ans, slalome entre les travaux et les voitures. La jeune fille a un quart d'heure de marche devant elle jusqu'à la station de métro Esquirol. "J'aime pas trop le bruit des voitures, explique-t-elle, là, j'ai du mal à m'entendre moi-même avec le bruit de la route, c'est assez envahissant. Donc quand je mets la musique, mon cerveau est concentré dessus et je n'oublie pas que je suis en train de marcher dans la rue, sinon, j’ai tendance à partir très loin très vite quand je suis toute seule en train de ne rien faire."

Diagnostiqué autiste Asperger il y a trois ans, Rebecca est désormais en licence de mathématiques appliquées aux sciences humaines. Mais avant d'affronter le cours de méthodologie en amphi, c'est le trajet en métro qu'il faut surmonter. "Quand c'est très bondé, c'est compliqué, reconnait la jeune fille. J'ai tendance à laisser passer des rames en attendant qu'il y ait moins de monde, pour que je puisse trouver un endroit pour m'asseoir." Comme beaucoup d'autistes, le cerveau de Rebecca ne sait pas filtrer les sons et elle est vite submergée par les bruits qui l'environnent. La première chose que Sophie Lasserre, la cheffe de projet d'Aspie Friendly a donc fait, c'est d'étudier son parcours pour lui éviter un changement de ligne de métro. Quitte à marcher plus longtemps. "Pour un certain nombre d'étudiants, ça leur bouffe quand même beaucoup, beaucoup d'énergie dès le début de la journée, a-t-elle constaté. Donc le fait de travailler sur leurs conditions d'hébergement, de transports, regarder un petit peu avec eux comment organiser tout ça, c'est fondamental pour pouvoir garder de l'énergie pour le reste de la journée universitaire."

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Une année dans l'école des enfants à haut potentiel intellectuel


 

 


1er sept. 2022 

On a passé une année dans l’école Arborescence qui accueille des enfants à haut potentiel intellectuel : "Une école pas comme les autres avec des règles pas comme les autres"

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LA FOLIE, C’EST LES AUTRES

Par Tahar Ben Jelloun (@Tahar_B_Jelloun)     le 17/10/2022

MAROC

Tahar Benjelloun - Le360

© Copyright : Famille Ben Jelloun

Le Marocain résiste à se soumettre à la parole face à un psychanalyste. De deux choses l’une, ou bien le Marocain considère que le fou c’est toujours l’autre, jamais lui, ou bien il trouve dans les troubles mentaux un «confort» qui arrange sa vie. (hbel terbeh!).

Quand je faisais mes études de philosophie à la faculté des lettres de Rabat, durant une année, nous avions un cours sur la maladie mentale. Nous nous rendions à l’hôpital psychiatrique de Salé où les professeurs Roland puis Benaboud nous présentaient des cas de personnes atteintes de troubles mentaux à des degrés divers.

 

Nous étions tétanisés. Etre face à la folie, n’est pas chose facile. Nous pensions de manière quasi-automatique à notre propre état et nous nous projetions sur les cas présentés.

 

Nous sortions de là déprimés et inquiets.

 

A l’époque, on mettait tous les désordres mentaux dans la case de la folie. Or c’était souvent plus complexe que cela.

 

D’après une enquête qui vient d’être rendue publique, menée par le CESE, 48,9% de la population âgée de 15 ans et plus présente ou a déjà présenté des signes de troubles mentaux.

 

Ce chiffre est énorme. Il est global, certes, mais il n’en est pas moins inquiétant.

 

La même enquête nous apprend qu’il n’y a guère que 454 psychiatres dans le pays.


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Ô temps d'écran, suspends ton vol

Mercredi 19 octobre 2022

Il existe une corrélation nette entre la durée d’utilisation des écrans dans la soirée ou en cours de nuit et le risque de troubles du sommeil. ©Getty - Donald Iain Smith

Les écrans sont omniprésents dans notre société. L’utilisation croissante des écrans a-t-elle un impact positif ou négatif sur notre cerveau ? Cet impact dépend-il de l’utilisation que nous en faisons ?


Avec
  • Séverine Erhel Maître de conférences en Psychologie Cognitive et Ergonomie à l'Université de Rennes 2
  • Daphné Bavelier Enseignante chercheuse à l’université de Genève en psychologie et science de l’éducation.

Vous êtes peut-être en train de nous écouter depuis votre smartphone, votre tablette ou votre ordinateur, et vous vous interrogez : doit-on s’inquiéter de l’omniprésence des écrans pour notre santé ?

Les écrans recoupent une vaste famille et de nombreuses activités : jouer aux jeux vidéo, lire, regarder un film, une émission, tiktok, écouter la radio... Plus de la moitié de la population mondiale utilise Internet et les deux tiers des habitants notre planète possèdent un téléphone portable. Ces technologies ne sont pas prêtes de disparaitre de nos vies. Que disent les sciences de leur potentiel impact ? Grand temps est venu de sortir du manichéisme "c’est bien/c’est mal".

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Faits divers marquants, nouvelles délinquances, réseaux sociaux... : derrière le filtre de l’émotion

Mercredi 19 octobre 2022

Une femme vérifie son téléphone à côté d'une bannière affichant le logo Twitter, à Istanbul, en Turquie, le 14 octobre 2022 ©Maxppp - SEDAT SUNA

Avec Patrick Avrane, psychanalyste, auteur de Les Faits divers, une psychanalyse (PUF, 2018), et Renée Zauberman, sociologue directrice de recherche au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), ainsi que Florence Pagneux, correspondante de La Croix à Nantes

Pour Patrick Avrane, « le fait divers est né à la fin du XIXème siècle à partir du moment où la grande majorité de la population commençait à savoir lire et où les journaux ont pu faire de grands tirages ».

Avec l’affaire du meurtre de Lola, poursuit-il, on a « un fait divers, on pourrait dire, qui rassemble tout : c’est un enfant (qui est mort), c’est une histoire qui touche des gens (les victimes de ce drame, NDLR) qui pourraient être nos proches (…), c’est une histoire qui est tout à fait étrange, on ne sait pas très bien ce qu’il s’est passé. C’est cet ensemble-là qui fait que c’est un fait-divers au sens maximum du terme : (…) il a une certaine proximité avec nous-mêmes. »

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De l'art d'apaiser et de s'apaiser en psychiatrie

 Réseau Hôpital & GHT

Publié le   

La journée d'études "design et santé" programmée le 15 novembre au Grand Amphithéâtre GHU Paris (site Sainte Anne) explorera, à travers l’étude d’expérimentations, l’intérêt d’articuler les compétences du design et celles des sciences médicales et soignantes. Les usagers et les professionnels disposeraient alors d’un répertoire renouvelé pour envelopper, apaiser, désamorcer les états d’angoisse et favoriser le moindre recours à la contrainte.

Comment articuler les compétences de design à celles des sciences médicales et paramédicales pour enrichir le répertoire des ressources dont disposeraient usagers et professionnels pour s’apaiser et apaiser ? Telle est la question posée dans cette journée d’étude. La notion d’apaisement en psychiatrie est explorée en tant qu’espoir pour désamorcer les états d’angoisse des personnes hospitalisées et prévenir des situations de crise. Les espaces d’apaisement notamment visent à outiller les soignants en proposant une graduation supplémentaire dans la prise en soins afin d’éviter le recours à la contrainte. Ils offrent également des ressources aux usagers pour s’apaiser en autonomie. Hospitaliers, designers, usagers, chercheurs partagent leur réflexion sur ce thème.

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«File dans ta chambre», une violence éducative ? Entre parents et enfants, une trêve est parfois nécessaire

par Sabrina Champenois   publié le 18 octobre 2022 

Plusieurs voix s’élèvent contre cette injonction parentale, estimant qu’elle est traumatisante et contre-productive. La mise au coin est pourtant un bon moyen d’éviter une surenchère dans la colère.

Après la fessée et la gifle, exit la mise au coin ? On l’a appris par un article du Figaro des ONG ont saisi le Conseil de l’Europe afin qu’il reconsidère le «time-out», qui figure dans ses recommandations en matière d’éducation. L’instance y réfléchirait, selon le Parisien.

Le time-out (qui est en sport un temps mort, une pause) consiste en matière de parentalité à mettre l’enfant «au coin», en lui intimant de filer dans sa chambre notamment. Son avantage est, selon ses partisans, de répondre à un mauvais comportement par une punition non violente. En France, la clinicienne Caroline Goldman en est une fervente avocate, auteure de File dans ta chambre (InterEditions, 2020). Que le parent qui ne l’a jamais expérimenté se signale auprès de nos services pour un passage au détecteur de mensonges.

vendredi 21 octobre 2022

Gard. Clinique psychiatrique de Quissac : rapport accablant de l'ARS Occitanie et menace de fermeture

Par Jean-Marc Aubert  Publié le 

Le rapport de l'inspection récente de l'ARS Occitanie sur l'état des lieux de la clinique neuropsychiatrique de Quissac, dans le Gard, est accablant. Métropolitain a pu le lire.
L'aile principale de la clinique de Quissac

L’aile principale de la clinique de Quissac (©Clinique Quissac)

Le rapport de l’inspectionrécente de l’Agence régionale de santé -ARS- Occitanie sur l’état des lieux de la clinique neuropsychiatrique de Quissac, dans le Gard, est accablant. Métropolitain a pu le lire les six pages du document, avec une menace de fermeture. 

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La santé mentale, un tabou persistant en Afrique

Par   Publié le 17 octobre 2022

« L’Afrique en thérapie » (1). Les besoins ont beau être immenses, les troubles mentaux restent les parents pauvres des politiques de santé publique sur le continent. 

La professeure en psychiatrie Aïda Sylla s’entretient avec une patiente au centre hospitalier universitaire de Fann, à Dakar, en juillet 2018.

Un Africain peut-il mourir de tristesse ? « Je comprends qu’un homme se pende parce que sa femme l’a quitté, qu’il est sans emploi, que la voisine l’a ensorcelé ou qu’il a été surpris en train d’embrasser sa belle-mère. Mais se suicider parce qu’on souffre de dépression n’est tout simplement pas africain », écrivait en 2014 le satiriste kényan Ted Malanda. Il faut croire, ajoutait-il, que « certaines maladies ne frappent que les wazungu ou la classe moyenne ». En somme, les Blancs ou les riches, ceux qui peuvent se payer le luxe de consulter.

Les milles et une nuits de la narcolepsie

Mardi 18 octobre 2022

Provenant du podcast

Les besoins excessifs de sommeil des narcoleptiques peuvent être associés à des troubles comportementaux, psychosociaux, médicaux parfois potentiellement graves ©Getty - boonchai wedmakawand

La science, CQFD

La narcolepsie figure parmi les trois maladies principales d’hypersomnie du système nerveux central. Comment se fait le diagnostic et comment les patients sont-ils pris en charge ? Qu'en connait-on ?


Avec
  • Isabelle Arnulf Neurologue, directrice de l'unité des pathologies du sommeil de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière
  • Yves Dauvilliers neurologue et directeur du laboratoire de sommeil au CHU de Montpellier
  • Emmanuel Mignot Directeur du Centre de Sommeil de l'université de Stanford. Il a reçu le Breakthrough Prize 2023 pour la découverte de la cause de la narcolepsie.

Nous sommes nombreux à nous plaindre de somnolence – surtout à 16h- mais il y a bien plus grave : la narcolepsie. Comment avons-nous compris cette maladie ?

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Dans l’Actu : l’anxiété

Ryan Syrek   30 septembre 2022

Alors que la prévalence des troubles anxieux est en augmentation dans le monde entier, l’USPSTF, un groupe de travail américain sur les services préventifs, a mis en ligne un nouveau projet de recommandations pour le dépistage de l’anxiété. Additionnellement, de nouvelles données sur l’impact de la pandémie sur la santé mentale et des résultats positifs obtenus avec de nouvelles options thérapeutiques, ont également été publiés.

Vers un dépistage généralisé des moins de 65 ans ?

Le projet de recommandations de dépistage généralisé de l’anxiété de l’USPSTF concerne les femmes enceintes et en post-partum, ainsi que tout adulte âgé de 19 à 64 ans ne souffrant pas d'un trouble de santé mentale diagnostiqué ou qui ne présente pas de signes et de symptômes d'anxiété clairement visibles (voir infographie). []Concernant les adultes âgés de 65 ans ou plus, les preuves des avantages et des inconvénients potentiels du dépistage de l'anxiété ont été jugées « insuffisantes ». Le projet est ouvert aux commentaires publics jusqu’au 17 octobre.

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Les députés veulent autoriser les infirmiers à établir des certificats de décès

Christophe Gattuso  17 octobre 2022

Paris, France – Devant les difficultés observées dans certains territoires pour obtenir dans un délai raisonnable les certificats de décès jusqu’ici réservés aux seuls médecins, les infirmiers pourraient bientôt être autorisés à signer cet acte. Les députés ont approuvé en commission un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale qui prévoit d’expérimenter cette mesure dans trois régions pendant trois ans. Jugée de bon sens par les infirmiers, cette évolution est en revanche diversement appréciée chez les médecins.

Expérimentation menée dans trois régions

Les familles endeuillées doivent parfois attendre très longtemps le passage d’un médecin pour obtenir le certificat de décès d’un défunt, indispensable pour entamer les démarches auprès des pompes funèbres qui prendront en charge la dépouille. Ces dernières années, la presse régionale regorge d’articles évoquant les délais d’attente, souvent insupportables. À tel point qu’en avril 2020 déjà, pendant la crise du Covid, les pouvoirs publics avaient par décret autorisé les médecins retraités, les praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) et les internes à partir de leur 2e année à établir les certificats de décès.

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