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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 24 août 2022

L’union des femmes ferait leur force

par Yannick Ripa et Françoise Thébaud  24.08.2022

La parole religieuse et les théories médicales ont si bien réduit les femmes à des êtres inférieurs qu’à la Révolution, les citoyennes se retrouvent divisées sur l’évolution de leurs droits… Si deux siècles plus tard elles votent et maîtrisent – plus ou moins – leur fertilité, les dissensions au sein des mouvements féministes retardent une véritable égalité avec les hommes. C'est l'analyse des historiennes Yannick Ripa et Françoise Thébaud. 

Ce texte a été conçu à partir d'extraits de l'ouvrage « La condition des femmes de 1789 à nos jours » et a été initialement publié dans le n° 12 de la revue Carnets de science, en vente en librairies et Relay.

    
Si la Révolution a suscité d’emblée l’opposition de la majorité des privilégiées de l’Ancien Régime, sa radicalisation, dès 1790, divise bien des citoyennes, pourtant engagées en sa faveur, notamment celles qui ont intégré les normes de genre comme étant naturelles, telle Louise-Félicité Guinement de Keralio (1756-1822, épouse Robert). Dès 1790, cette noble, acquise au républicanisme, réaffirme les poncifs sur la faiblesse intellectuelle féminine et le génie masculin, pour cantonner ses congénères dans la sphère privée. Surprenante posture d’une écrivaine aussi cultivée que talentueuse : (...) elle publie, en l’imprimant chez elle, La Collection des meilleurs ouvrages français, composés par des femmes (14 vol., 1786-1789, sur 40 prévus), preuve éclatante de leurs capacités ! Pourtant, de son Histoire d’Elisabeth, reine d’Angleterre, tirée des écrits originaux anglais... (5 vol., 1786-1788), elle conclut que certaines n’ont pu diriger un État – et despotiquement – qu’en annihilant leur féminité, ce que Marie Stuart ne sut faire. En démocratie, leur place est au foyer pour éduquer, selon les directives de l’Assemblée, leurs enfants. Telle est l’opinion qu’elle exprime dans le Journal d’État et du citoyen (futur Mercure de France), fondé à l’été 1789. Prétendant se limiter à remplir en toute modestie et « en silence les devoirs d’épouse et de mère », elle réaffirme, en 1792, respecter « les lois de la nature, et les lois sociales ». Cette pionnière du journalisme sous la Révolution est aussi une précurseure du « républicanisme sexiste » au féminin (Annie Geffroy).

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Emapsy, une alternative à l’hospitalisation

    

La structure Emapsy (Équipe Mobile et d’Accueil PSYchiatrique), des hôpitaux Saint-Maurice (94), propose une prise en charge sur-mesure des patients avec des difficultés psychiques et en situation de crise habitant dans les quatre premiers arrondissements parisiens. Alternative à l’hospitalisation, la démarche « d’aller vers » permet un ancrage au plus proche des habitants du secteur.

Réunion quotidienne de transmission dans les locaux d'Emapsy

Réunion quotidienne de transmission dans les locaux d'Emapsy. © Alexandra Luthereau

En ce jour pluvieux de décembre, dans le quartier du Marais à Paris, une partie de l’équipe d’Emapsy (Équipe Mobile et d’Accueil PSYchiatrique) est réunie pour la réunion matinale quotidienne de transmission.

Armen Alaverdian, infirmier psychiatrique, partage avec ses collègues un nouveau cas. Une femme d’une soixantaine d’années, suivie par un centre médico-psychologique (CMP) du secteur, est confrontée à une décompensation psychique.


25% des médecins cumuleraient plusieurs activités rémunératrices !

Nathalie Barrès     26 août 2022

Nous vous proposons de découvrir une synthèse des résultats de cette enquête :

Dans un sondage récent, un quart médecins français membres d’Univadis ou de Medscape ayant répondu ont déclaré avoir une autre activité rémunérée. 

Sur l’ensemble des 1.175 participants à l’enquête, 75% exercent à plein temps et 22% en Île-de-France. Près de 3 hommes sur 10 et 2 femmes sur 10 exerceraient une autre activité rémunérée. Ces médecins consacrent en moyenne près de six heures à ces activités annexes.

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Bientôt un antidépresseur qui agit après seulement une semaine ?

 Publié le 23.08.2022 

Aux Etats-Unis, la FDA a donne son accord à la commercialisation d'une pilule antidépressive qui agit plus rapidement que les médicaments jusqu'ici prescrits.

La Food and Drug Administration (FDA), l'agence qui autorise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis, vient de donner son accord à la mise sur le marché d'un nouveau traitement oral contre la dépression appelé Auvelity, du fabricant Axsome Therapeutics Inc. 

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Constat Contraception masculine: la France est complètement à la bourse

par Marlène Thomas   publié le 22 août 2022

Malgré un intérêt grandissant et un enjeu d’égalité flagrant, les méthodes contraceptives dédiées aux hommes peinent à trouver leur essor, freinées par un manque d’investissement dans la recherche et des politiques publiques atones.

C’est l’histoire d’une occasion manquée. 1939 : première publication évoquant la suppression des spermatozoïdes grâce aux hormones. Années 50 : tests prometteurs de Gregory Pincus, co-inventeur de la pilule. 1990 : première grande étude internationale de l’OMS. Des recherches sur la contraception masculine sont menées depuis des décennies, retracent Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain dans le roman graphique à succès les ContraceptésL’intérêt de certains hommes pour le contrôle de leur fertilité ne date pas d’hier lui non plus. A la fin des années 70, une centaine d’hommes planchaient déjà sur des solutions au sein de l’Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine. Quarante ans plus tard, la même interrogation demeure : pourquoi ça ne décolle pas ? «Le sida dans les années 80 a donné un gros coup de frein, stoppant toutes les recherches sur la contraception masculine qui ne protégeaient pas des IST», rembobine Jeanne Perrin, professeure de biologie et médecine de la reproduction du développement au CHU de Marseille, qui participe à l’enseignement de la contraception masculine au sein de la Société d’andrologie de langue française (Salf).

Pétition Appel à développer la contraception masculine: arrêtez de vous dorer la pilule !


 


par LIBERATION  publié le 22 août 2022

«Libération» et les hommes signataires de cet appel incitent les pouvoirs publics et les laboratoires à avancer sur le sujet de la contraception masculine en France, enjeu majeur quant à l’égalité femmes-hommes en matière de santé sexuelle.

Alors que la contraception concerne aussi bien les hommes que les femmes, le constat est implacable : en 2022, en France, le contrôle des naissances reste encore à la charge des femmes. Au point que la contraception masculine semble carrément taboue pour bien des Français : en 2020, elle ne concernait que 200 rendez-vous sur les 21 000 consultations autour de la contraception recensées par le Planning familial. Qu’attendons-nous ?

Témoignages Contraception masculine : les femmes hésitent à laisser les hommes prendre la main

par Virginie Ballet   publié le 23 août 2022 

Si certaines voient d’un bon œil le partage de la charge mentale liée à la contraception, qui repose quasi exclusivement sur les femmes, d’autres refusent de déléguer le contrôle de leur fertilité.

Dans un appel, Libération demande aux pouvoirs publics et aux laboratoires de développer de vraies solutions pour que la contraception soit autant une affaire d’hommes que de femmes. Pour soutenir cet appel, signez la pétition sur Change.org et relayez la sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ContraceptonsNous

Si elle souhaite témoigner, c’est pour les générations futures. A commencer par celle de ses deux enfants, une fille et un garçon. «A mon âge, je ne suis presque plus concernée», sourit Gisèle (1). A 44 ans, cette ingénieure établie à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) se dit «en colère». «Une colère sourde, sur beaucoup d’injustices faites aux femmes, dans beaucoup de domaines». Et la contraception en fait partie, estime la quadragénaire. Il y a quatre ans, Gisèle a dû faire face à une grossesse non désirée, après un «accident lié à un défaut de contraception». En l’occurrence, un rapport sans préservatif.

Troubles psychiatriques : une difficile prise en charge en libéral

  22 août 2022

La prise en charge en libéral des patients atteints de pathologies psychiques est encore loin d’être répandue. Outre la stigmatisation des patients, la cotation non adaptée, la lourdeur de la prise en charge et le manque de soutien freinent les infirmières libérales à s’engager dans cette voie.  

Jennifer Verbeke est infirmière libérale (Idel) à Paris.

Environ 80 % de sa patientèle est composée de personnes atteintes de troubles psychiatriques.

En janvier 2016, elle a monté un cabinet libéral en grande partie dédié à cette patientèle. « J’ai exercé pendant dix ans dans un service intrahospitalier en psychiatrie mais face au manque de moyen dédié, j’ai décidé de m’installer en libéral, explique-t-elle. J’avais identifié des problématiques concernant les sorties d’hospitalisation de patients ayant besoin de soins somatiques notamment. Et comme les idels sont souvent frileuses à l’idée d’intervenir chez des patients atteints de troubles mentaux, j’ai lancé mon projet. »

Cet article a été publié dans le n°43 d'ActuSoins Magazine (décembre-janvier-février 2022). Il est à présent en accès libre. 

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Comment juger la folie ? (1/4) Irresponsabilité pénale : «Imed ne connaît que l’enfermement et les médicaments»

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 2 août 2022

Après de nombreuses récidives, Imed, manifestement inadapté, a trouvé une place dans un hôpital psychiatrique spécialisé. Un parcours chaotique, étalé sur quinze ans, qui montre la difficile articulation entre justice et médecine.

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

Dans le box de la 23e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, en ce jour de printemps 2021, le corps filiforme d’Imed est traversé par une nonchalance et une agitation inhabituelles. L’homme de 31 ans a un je-ne-sais-quoi de différent. Un regard hagard, des gestes débordants, un discours fruste. Il est à moitié débraillé, son masque pendouille sous le menton. Du bout des doigts, il jette des bisous en l’air et dessine des cœurs. Souvent, son visage s’illumine de «sourires immotivés», comme disent les médecins. Laissant apparaître une denture noircie. «Quand on avait à juger son cas, on voyait tout de suite qu’il y avait un problème, se souvient un magistrat du siège. Dès qu’il arrivait à la geôle, il faisait un cirque pas possible, il commençait à se toucher la braguette devant tout le monde.»

Comment juger la folie ? (2/4) Irresponsabilité pénale : «Vous avez compris que vous êtes l’auteur d’un meurtre, monsieur ?»

par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 7 août 2022

Parce que «des voix» lui ont commandé de le faire, André G. a tué sa mère de 92 ans à l’aide d’un dictionnaire, en mars 2020. Mais était-il responsable de son acte ?

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

Le 13 mars 2020, vers 16 h 30, André G. appelle les pompiers. Son souffle est saccadé, ses mains tremblent. Au bout du fil, ce quasi-quinquagénaire placé sous curatelle renforcée et résidant avec sa mère, 92 ans, a un aveu à leur faire : il vient de la tuer. Cela fait des années qu’ils vivent sous le même toit, au premier étage d’un paisible immeuble de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Elle le prenait pour «un larbin», il en a eu «marre». Alors, il a attrapé ce dictionnaire Larousse, a frappé la vieille dame affaiblie dans son fauteuil roulant, lui a donné des «coups de pied et de poing», puis a obstrué sa bouche avec un chiffon imbibé de détergent «pour être sûr qu’elle va bien mourir», expliquera-t-il plus tard au juge d’instruction. Après, il est allé replacer l’ouvrage dans sa chambre. A la même place. Lorsque la police et les secours sont arrivés, c’est lui qui a ouvert la porte de l’appartement. Derrière lui, la nonagénaire gisait inconsciente sur le sol du salon.

Comment juger la folie ? (3/4) Irresponsabilité pénale : «J’avais un délire de persécution, je voulais une confrontation»

par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 22 août 2022

Le profil de Mohammed Taha E., qui a agressé deux surveillants au centre de détention du Havre après son retour de Syrie, interroge l’intrication complexe, de plus en plus fréquente, entre troubles psychiatriques et terrorisme. 

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

«Ce n’est pas la première fois que nous avons à juger des personnes connues pour des faits terroristes à l’encontre du personnel pénitentiaire», souligne Pascale Chaline-Bellamy, présidente de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Créée en février 2008, dans le sillage de l’affaire Romain Dupuy, l’audience devant la «Chins», comme disent les professionnels du droit, intervient sur saisine du juge d’instruction, une fois l’enquête terminée, et a pour vocation d’examiner les faits commis en vue de se prononcer sur la culpabilité du mis en cause, mais aussi de statuer sur son irresponsabilité pénale.

mardi 23 août 2022

Contrairement à ce que l'on imagine, les Gaulois savaient écrire

PUBLICATION 22 AOÛT 2022

Contrairement à la croyance, les Gaulois ont fait usage de l’écriture, laissant derrière eux de nombreuses inscriptions en alphabet grec ou latin. Des spécialistes les ont recensées et numérisées.


Chapiteau de Saint-Côme conservé au musée de la Romanité (Nîmes).

Nombreux sont les mythes autour des Gaulois. Les aventures d’Astérix et plus largement l’engouement pour les peuples celtes charrient avec eux quelques croyances erronées. Un mythe qui a la peau dure ? Les Gaulois auraient boudé l’écriture.  « Ce cliché est hérité d'un passage de La Guerre des Gaules, de César, souvent lu trop rapidement. César rapporte que les druides voulaient conserver le secret de leur pratique, et donc qu’ils évitaient l’usage de l’écriture. Mais il est aussi explicitement mentionné dans ce même passage que les Gaulois écrivaient pour les affaires courantes, et qu’alors, ils utilisaient l'alphabet grec » explique Coline Ruiz Darasse, épigraphiste.



« L’intelligence artificielle fait bouger la frontière entre humain et non humain »

Propos recueillis par  et   Publié le 23 août 2022

Alexei Grinbaum, physicien et philosophe, revient sur l’affaire d’un ingénieur licencié par Google pour avoir fait état publiquement de son trouble lors d’un échange avec une intelligence artificielle.

Alexei Grinbaum est physicien et philosophe au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA). Membre du Comité national pilote d’éthique du numérique, il alerte sur les progrès, à la fois fascinants et inquiétants, en matière de génération automatique de langage. En particulier, il revient pour Le Monde sur les déclarations d’un employé de Google, Blake Lemoine, dans le Washington Post du 11 juin. Après avoir conversé avec le dernier algorithme de traitement du langage naturel de l’entreprise, LaMDA, cet ingénieur a expliqué avoir cru dialoguer avec une intelligence humaine à qui il attribue la sensibilité d’un enfant de 7-8 ans. La révélation des détails des conversations a dévoilé les progrès considérables de Google en matière de langage, et relancé les débats sur les capacités des machines. Pour avoir, selon l’entreprise, enfreint sa politique de sécurité, Blake Lemoine a été licencié le 22 juillet.

Le Planning familial : «Nous n’avons pas oublié qu’il fallait un utérus pour vivre une grossesse»

par le Planning familial  publié le 26 août 2022 

Après la polémique et les violentes attaques en raison de la publication d’une affiche représentant un homme enceint, l’association qui milite pour l’éducation à la sexualité répond et réaffirme son combat contre toutes les discriminations.

Ces dernières semaines, nos affiches sur des hommes enceints ont fait le buzz.

A en croire les personnes qui se sont dites choquées, le Planning familial aurait sombré dans une logique antiscience, en prétendant qu’il ne faudrait pas d’utérus pour vivre une grossesse. Ce serait le comble pour une association experte en sexualité, qui milite depuis plus de soixante-cinq ans sur les questions de contraception et d’avortement !

A la folie (4/6) Paul Taesch, mémoires d’interné

par Frédérique Roussel   publié le 23 août 2022

Cette semaine, ­«Libé» arpente les couloirs de l’asile psychiatrique. Aujourd’hui, les écrits d’un patient qui a documenté l’envers de ce lieu d’enfermement, dont le témoignage a été mis au jour il y a peu par un historien. 

Interné à l’asile Saint-Athanase de Quimper depuis trois mois, Paul Taesch se met à écrire l’histoire de sa vie. Ce 24 mars 1896, il n’a pourtant que 22 ans. Le registre d’entrée le décrit ainsi : «Un mètre 650 millimètres, cheveux et sourcils châtain clair, front haut, yeux gris, nez moyen, bouche petite, [pas de] barbe, menton rond, visage ovale, teint pâle.» Ce Parisien est arrivé le 20 décembre 1895 au milieu de tout un contingent de patients transférés dans le Finistère pour soulager les établissements de la région parisienne. L’ancien séminaire de la colline de Creac’h Euzen, reconverti en 1826 en centre départemental des aliénés pour les hommes, renferme quelque 600 internés à la fin du XIXe siècle ; les femmes, elles, sont à l’hospice de Morlaix. Plus d’un siècle plus tard, le chercheur en histoire Anatole Le Bras a exhumé l’émouvante autobiographie de Paul Taesch. Elle dormait dans son dossier aux archives de l’asile. Déroulé sur vingt grandes feuilles de papier, le texte sonne aussi comme une plaidoirie adressée au directeur-médecin pour une autorisation de sortie (qui ne sera effective que quatre ans plus tard). A partir de ce témoignage précieux sur l’enfance aliénée, l’historien a mené une enquête pour reconstituer la vie, ou plutôt les multiples vies, de son auteur multirécidiviste asilaire. (1)

« Dieu, je veux être une jolie petite fille » : Abby Stein, récit d’une transition chez les juifs ultraorthodoxes


 



Par  Publié le 22 août 2022

« Liberté, j’écris ton nom » (1/6). Née garçon dans une famille hassidique new-yorkaise, Abby Stein a réussi, une fois adulte, à s’émanciper de sa communauté. Surtout, elle a pu entamer sa transition et devenir ce qu’elle se sentait être depuis toujours : une femme.

Le rose a toujours été sa couleur préférée. Elle lui fut longtemps interdite, jugée inconvenante dans la communauté des juifs hassidiques vêtus pour l’essentiel en noir et blanc, qui plus est parfaitement inappropriée à son genre. Qu’imaginer de plus choquant et de plus contraire aux lois religieuses, qui prônent pudeur et discrétion, qu’un garçon habillé en rose ?

Mais, du plus loin qu’elle s’en souvienne – pour un vêtement, un cartable, un jouet –, la couleur l’attirait. Elle enviait ses petites sœurs de posséder quelques objets Hello Kitty. Et, plus tard, quand elle découvrit que la jeune épouse qu’on lui attribuait aimait également le rose, ce fut un réel plaisir. Au moins, le couple partagerait-il un goût commun.

Chemsex : une étude révèle son usage courant chez les étudiants français

Nathalie Barrès   9 août 2022

À retenir

  • Plus de 20% des étudiants français ayant répondu à un questionnaire anonyme ont recours au chemsex. Une prévalence qui serait similaire à celle de la population générale1.
  • La pratique du chemsex ne différerait pas en fonction du genre au sein de cette population.
  • La plupart du temps, une seule substance est utilisée – principalement l’alcool – ce qui contraste avec l’usage du chemsex dans la population des hommes qui ont des relations avec d’autres hommes (HSH), qui utilisent plus souvent des mélanges de substances.
  • Plusieurs facteurs ont pu être associés à ces pratiques après analyses multivariées.

Pourquoi est-ce important ?

Le chemsex est l’usage de substance psychoactive dans le but d’initier, de faciliter, d’améliorer ou de prolonger une expérience sexuelle. Pratiques sexuelles à risque et maladies sexuellement transmissibles sont souvent associées au chemsex.

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