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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 26 juin 2022

"Être là, la moindre des choses" au menu des 36es Rencontres

Saint-Alban-sur-Limagnole

Publié le 

Le château et les structures communales accueilleront, les 18 et 19 juin, les 36es Rencontres de Saint-Alban, concoctées par le comité d’organisation de l’Association culturelle du personnel, Collectif rencontres, Association nationale des Cemea et Cemea Occitanie, et avec le concours du Centre hospitalier François-Tosquelles (CHFT), de la Scapi et de la SLASM. Malgré la crise sanitaire, qui les a privés de l’édition 2020, l’engouement pour ces journées attire un public fidèle et nombreux, car lié au site Saint-Alban lieu de résistance n’est pas un vain mot et au Collectif rencontres qui effectue un travail remarquable avec un programme de haute tenue qui attire la réflexion du monde psy.


Psychiatrie. Dans la formidable tête de Pierre Lamothe, expert en folie

Écrit par Yannick Kusy (@yannkusy) Propos recueillis par Alain Fauritte  Publié le 

La folie fait partie de notre société. Pour Pierre Lamothe, spécialiste du sujet, les fous sont d'abord des personnes en souffrance, qu'il faut accompagner. Avec beaucoup d'humour et de culture, et en s'appuyant sur sa longue expérience, il décrit sa spécialité et son regard sur la société, sur le plateau de "Vous êtes formidables"

Ne vous arrêtez pas à son air de bonhommie. Pierre Lamothe a un cv impressionnant. Il est psychiatre, médecin-légiste, expert honoraire agréé par la Cour de cassation. Il a aussi été le chef du « Pôle de santé mentale des détenus et psychiatrie légale » de Lyon pendant plus de trente ans. Il a également travaillé sur plusieurs procès, dont celui de Klaus Barbie, dont il a été l’un des médecins.

Je pense qu’on devrait obliger les internes des hôpitaux à faire au moins un remplacement en campagne et un en ville…

Lorsqu’il effectue son internat, plus jeune, à Bourg-en-Bresse, c’était déjà en psychiatrie. « Après mai 68, on avait fait une assemblée constituante, et un tas d’autres choses. Il fallait donner l’exemple de l’externat pour tous, et se déplacer en périphérie. Donc, j’avais choisi d’aller à Bourg. Et cela a été formidable. »

C’est l’occasion d’approcher ses premiers patients, et on s’en souvient. « Ce sont les patients qui vous apprennent tout. On a un bagage universitaire, indiscutablement, mais… ce qui nous éduque et nous fait progresser, c’est la rencontre », témoigne-t-il. « J’ai eu l’énorme chance de pouvoir aller dans des milieux extrêmement divers. De faire des remplacements de médecine générale dans les HLM à Oyonnax, ou d’aller au fin fond d’une ferme de l’Ain, après 40 kilomètres de voiture, pour trouver quelqu’un qui vit avec ses poules dans sa cuisine, comme en 1900. » Il conclut avec ironie « Rien ne remplace cette expérience. Et je pense qu’on devrait obliger les internes des hôpitaux à faire au moins un remplacement en campagne et un en ville… ». C’est dit.

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Chronique «Aux petits soins» Les troubles autistiques en panne de traitement

par Eric Favereau   publié le 21 juin 2022 

L’Inserm a rendu public, la semaine dernière, un travail d’expertise sur la prise en charge des «troubles du spectre de l’autisme». Un tour d’horizon un rien désespérant, avec une recherche thérapeutique encore très lente et une prise en charge complexe.

L’autisme reste un continent toujours aussi mystérieux, lourd de douleurs et de souffrances. Sur ce dossier longtemps polémique – avec une guerre éternelle entre ceux qui y voyaient une forte composante psy et les autres qui ne décelaient qu’un dérèglement neurologique –, les avancées scientifiques et cliniques sont en effet limitées, comme le montre une expertise de l’Inserm, rendue publique la semaine dernière.

En Haute-Garonne, le triste constat d'un psychiatre sur une situation hospitalière "désastreuse"

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Le Dr Pascal Marie est psychiatre, président de la Commission médicale d'établissement de l’hôpital Marchant.

Le Dr Pascal Marie est psychiatre, président de la Commission médicale d'établissement de l’hôpital Marchant.

Le Dr Pascal Marie est président de la Commission médicale d’établissement (CME) du centre hospitalier Gérard Marchant. Le psychiatre dresse un constat inquiet sur sa filière, comme il l'avait déjà fait en octobre 2021. Un mouvement de grève national des médecins psychiatres est annoncé pour mardi 28 juin. 

Comme plus de 130 confrères et consœurs de Haute-Garonne, vous alertez sur la situation de votre spécialité. La psychiatrie va-t-elle vraiment mal ?

Lorsque les médecins prennent la parole (notre édition du 15 juin), c’est toujours le signe d’une préoccupation. Mais il n’y a tristement rien de neuf depuis notre précédente alerte en 2019... la situation est désastreuse. L’hôpital sort épuisé de la crise sanitaire liée au Covid, période au cours de laquelle il a jeté ses derniers efforts. La filière psychiatrique souffre d’une crise d’attractivité. En dix ans, nous avons perdu près de 50 % de médecins psychiatres, ça continue et il n’y a pas de perspectives de stabilisation avant dix ans. Les soignants aussi s’en vont, ils sont globalement déçus par ce qu’a apporté le Ségur de la santé ; sur le volet de la rémunération, il y a des années à rattraper, mais c’est sur le sens du travail que les revendications sont les plus fortes.

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samedi 25 juin 2022

L’emprise des écrans sur les enfants, vecteur grandissant de la « pandémie » de myopie

Par    Publié le 25 juin 2022

L’usage des smartphones, des tablettes et des ordinateurs dès le plus jeune âge prend des proportions inquiétantes, selon une enquête Ipsos. Il accélère l’élongation de l’œil, menaçant la moitié de l’humanité de maladies graves.

Chez un opticien, à Paris, en 2008.

Une raison de plus, s’il en fallait, pour éloigner les enfants des écrans. En lançant une campagne de sensibilisation du grand public au fléau planétaire de la myopie, vendredi 24 juin, l’Institut d’éducation médicale et de prévention (IEMP), sis à Lyon, a tiré la sonnette d’alarme. Selon une enquête Ipsos menée du 12 au 22 avril pour le compte de cet établissement privé financé par l’industrie de l’optique et des mutuelles, auprès d’un échantillon représentatif de 3 601 Français, les enfants âgés de 3 à 6 ans consacrent aujourd’hui 3 h 29 par jour à des activités sollicitant la vision de près : livre, smartphone, tablette, ordinateur, jeu vidéo. Cette durée passe à 4 h 03 chez les 7 à 10 ans, à 6 h 54 chez les 11 à 13 ans et à 7 h 28 chez les 14 à 18 ans.

L'offre de lits en psychiatrie à Tours sera-t-elle la plus faible de France ?

Publié le 

La réunion de concertation de ce vendredi 24 juin 2022 entre la direction, l’ARS et les syndicats reste sur un seuil de 120 lits en psychiatrie dans le nouvel hôpital contre plus de 160 aujourd'hui. 

Pour une psychiatrie humaniste. Plus de moyens, plus de personnels formés ! Sur la grande banderole déployée au milieu d’une soixantaine d’agents hospitaliers mécontents, le message est clair. Il expliquait les raisons du rassemblement qui a eu lieu en tout début d’après-midi, hier, vendredi 24 juin 2022, dans l’enceinte de l’hôpital Bretonneau, avant que ne se tienne la réunion de concertation organisée par le maire et président du conseil d’administration, Emmanuel Denis, entre la direction, les syndicats et l’Agence régionale de santé (ARS).

« Ce fut la réunion du statu quo » 
Car les professionnels de psychiatrie du CHU de Tours restent mobilisés contre le projet de suppression massive de lits d’hospitalisation complète, dans le nouvel hôpital. Pour Charlie Mongault (Sud Santé sociaux), « c’est tout simplement impossible. On devait passer l’an dernier de 204 à 180 lits. Mais ce projet a été retoqué par l’ARS il y a quelques mois, avec 120 lits. Si on fait cela, on court à la catastrophe sanitaire ».


Avortement : le gouvernement français soutiendra une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution

Le Monde avec AFP  Publié le 25 juin 2022

Elisabeth Borne a annoncé soutenir la proposition d’Aurore Bergé, la présidente du groupe présidentiel à l’Assemblée, après la décision prise vendredi par la Cour suprême américaine de revenir sur le droit fédéral à avorter. La Nupes a déposé un texte similaire.

Inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française pourrait être l’une des premières mesures à recueillir une majorité de voix dans une Assemblée nationale fragmentée. Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance (ex-La République en marche !) a annoncé, samedi 25 juin, le dépôt d’une proposition de loi pour inscrire « le respect de l’IVG dans notre Constitution », après la décision historique de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer ce droit.

Régression «Aux Etats-Unis, seule une interdiction totale de l’avortement pourra satisfaire les anti-IVG»

par Julien Gester, correspondant à New York   publié le 24 juin 2022 

Mary Ziegler, spécialiste du droit à l’IVG, relate combien la décision de la Cour suprême est l’aboutissement d’une lente mutation du champ politique américain, favorable à la droite la plus réactionnaire. Elle estime toutefois que le combat pour et contre l’avortement est très loin d’être terminé, et ce pour chacun des deux camps.

En revenant sur le fameux arrêt Roe v. Wade, qui établissait depuis 1973 le droit constitutionnel des femmes à l’avortement, la Cour suprême des Etats-Unis, aujourd’hui dominée par une majorité de juges conservateurs, vient de prononcer une régression d’un demi-siècle, certainement la plus terrible de l’histoire légale américaine. Improbable il y a encore quelques années – mais attendue avec fatalisme depuis des semaines, suite à la divulgation en mai d’une version de travail de l’opinion de la Cour –, cette décision ouvre la voie à une interdiction immédiate et quasi-totale de l’IVG dans la moitié des Etats américains. C’est là l’aboutissement d’une campagne menée depuis des décennies par une nébuleuse de forces réactionnaires, issues de diverses extrémités de la droite américaine et liguées entre elles. Donald Trump s’en est avéré le bras armé le plus efficace, repeuplant expressément la Cour suprême à cet effet au cours de son mandat présidentiel.

Le "saut quantique", l'arnaque à la mode des gourous du développement personnel

Par    Publié le 

Les pseudo-thérapeutes et autres chamans du bien-être ont l'imagination débordante et une capacité de récupération à toute épreuve. Dernière élucubration à la mode : former leurs clients au « saut quantique » pour leur permettre de mener la vie dont ils rêvent. Le détournement d'un concept de physique qui n'a rien à voir avec ce qu'ils en disent.

Malade, déprimé, en échec personnel ou professionnel ? Pas de panique : à en croire certains influenceurs d'Instagram, YouTube ou Snapchat, tout peut changer en un claquement de doigts… ou presque. Une seule condition : être en mesure de dépenser des sommes extravagantes pour s'initier au « saut quantique ». Les vidéos de promotion de cette méthode miraculeuse pullulent sur Internet.

Dans une compilation publiée sur Twitter par @GGMilgram, on entend : « Mon boulot, c'est de reprogrammer ton mental pour vivre ta best life. Changer de réalité facilement », « Moi je parle de passer d'un endroit d'une dimension à un autre endroit d'un claquement de doigts », « Le saut quantique c'est le fait de passer d'un état d'être à un autre, d'un état dans ta vie à un autre, avec aucune logique linéaire. Quand tu fais un saut quantique tu te dis : "Quoi, déjà ? comment j'ai fait, comment c'est possible ?" » Tentant.


PROMESSES DE GUÉRISONS MIRACULEUSES

Plus inquiétant, un certain nombre de magazines de presse ont alimenté cet engouement, comme l'hebdomadaire Femme Actuelle, qui donnait dès 2017 la parole à une « thérapeute quantique ». Un article qui explique que la pseudo-thérapeute sait « entrer en communication avec le champ informationnel de l’individu dont il va lui-même recevoir l’énergie. Il est un relais qui va permettre au message porteur de la guérison de trouver son chemin. [...] Pour lui, tout est information et tout est vibration ».


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Éducation sexuelle : Internet est-il est un bon guide ?

Le Meilleur des mondes

Épisode du vendredi 24 juin 2022 par François Saltiel

La représentation du clitoris a longtemps été absente des manuels scolaires, certains comptes féministes sur les réseaux sociaux en ont fait un symbole ©Getty - Serg Myshkovsky

Résumé

Si l'éducation sexuelle prodiguée en classe paraît encore largement insuffisante, peut-on faire son éducation sexuelle sur internet ? Comment le numérique permet de penser une sexualité plus inclusive et plus positive ? Quel est l'impact de la pornographie mainstream sur les plus jeunes ? 


avec :

Arthur Vuattoux (Sociologue, maître de conférence à l'Université Sorbonne Paris-Nord et membre de l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux), Camille Aumont Carnel (Entrepreneuse et autrice), Laura Berlingo (Gynécologue obstétricienne à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris).


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Morlaix. Des patients adolescents ont décoré les murs de l’hôpital de jour

Publié le 

​Quatre adolescents de 13 et 14 ans ont inauguré une fresque aux couleurs de leurs passions sur les murs de l’hôpital de jour du centre hospitalier des pays de Morlaix (Finistère) jeudi 23 juin 2022. Le tout dans un objectif de soin.

Alexandre Bazire, graffeur à Saint-Pol-de-Léon a aidé les quatre adolescents de l’hôpital de jour à peindre la fresque à l’accueil de l’hôpital, avec la mascotte de Pilidous, association qui a financé le projet.

Alexandre Bazire, graffeur à Saint-Pol-de-Léon a aidé les quatre adolescents de l’hôpital de jour à peindre la fresque à l’accueil de l’hôpital, avec la mascotte de Pilidous, association qui a financé le projet. | OUEST-FRANCE

L’hôpital de jour pour adolescents accueille des patients en psychiatrie du centre hospitalier des pays de Morlaix (Finistère). Le projet pour Louane Drazik, Lucie et Gwendal ? S’initier au graph’et au street-art. Pour apprendre à manier la bombe et à se projeter sur d’importantes surfaces, Alexandre Bazire, artiste saint-politain les a suivi pendant une douzaine de séances.

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Psychiatrie : le Conseil d’Etat maintient finalement le site de Malévoz

24 juin 2022

SUISSE

Le gouvernement valaisan souhaite finalement maintenir les capacités à l’hôpital psychiatrique de Malévoz, à Monthey. Il veut parallèlement créer une nouvelle unité de lits pour les situations d’urgence en Valais central.

Des Valaisans s'étaient montrés inquiets face à la baisse du nombre de lits annoncés sur le site de Monthey d'ici 2030.

L’hôpital psychiatrique de Malévoz est sauvé. Le Conseil d’Etat souhaite maintenir les capacités hospitalières du site à Monthey et créer parallèlement une unité de lits de crise et d’urgence en Valais central.

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« Il faut probablement en finir avec le tout hôpital» (Interview du Dr Mathias Wargon)


 


Publié le 24/06/2022

Les difficultés rencontrées par de nombreux services des urgences en France, qui font face à un manque de personnel et un afflux de patients, font désormais la une de l’actualité dans tous les médias. Beaucoup craignent un été particulièrement difficile où les services risquent d’être saturés. Alors que le gouvernement a confié au Dr François Braun une mission flash pour trouver des solutions, le JIM a voulu recueillir les avis sur cette « crise des urgences » du Dr Mathias Wargon, médiatique chef du service des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis.

Jim.fr : Vous êtes vous-même chef d’un service d’urgences. Quelle est la situation dans votre service en termes de personnel et d’accès aux soins ? Envisagez-vous comme beaucoup de vos homologues une fermeture nocturne des urgences certains jours de l’été ?

Dr Mathias Wargon : J’ai des problèmes de manque d’infirmiers et j’ai encore des places non pourvues pour cet été. Nous n’avons pas encore décidé ce que nous allons faire. Est-ce qu’on va fermer complétement, est-ce qu’on va réduire la voilure, est-ce qu’on va prioriser les patients plus graves, est-ce qu’on va continuer normalement ? Je ne sais pas. Pour l’instant, nous n’avons jamais eu à fermer les urgences. Malgré les problèmes de personnel, nous n’envisageons pas de fermer, mais cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas.

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Françoise Combes, astrophysicienne : "Les femmes scientifiques savent regarder ailleurs"

L'astrophysicienne Françoise Combes dans son bureau de l'Observatoire de Paris, où elle a mis quatorze ans à avoir un poste permanent. ©Radio France - Cécile de Kervasdoué

Comme personne

Épisode du vendredi 24 juin 2022

Résumé

Selon l'Unesco, les femmes ne représentent que 30% des scientifiques dans le monde, que 4% parmi les prix Nobel. Alors chaque année, l'Unesco et la fondation l'Oréal priment ces chercheuses. Lauréate 2021, l'astrophysicienne Françoise Combes refuse pourtant de se voir comme un phénomène.


avec :

Françoise Combes (Astrophysicienne à l'Observatoire de Paris, professeur au Collège de France et membre de l'Académie des sciences).


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vendredi 24 juin 2022

Au rapport Pas de «fuite des soignants» de l’hôpital, mais toujours une pénurie endémique

par Nathalie Raulin     publié le 23 juin 2022 

Selon une enquête de la Fédération hospitalière de France, les postes d’infirmiers et de paramédicaux vacants ne baissent pas mais les besoins ont augmenté à la suite de la crise sanitaire, tandis que l’absentéisme du personnel, surchargé et sursollicité, se stabilise à un niveau élevé. 

L’hôpital public est-il vraiment à bout de forces, comme alertent depuis des mois syndicats hospitaliers et collectifs de soignants ? A la veille d’un été qui promet d’être difficile, notamment pour les services d’urgences, la Fédération hospitalière de France (FHF) a tenté de faire le point sur la situation réelle des ressources humaines dans les établissements de santé en leur adressant en avril un questionnaire détaillé. Les réponses que lui ont retournées quelque 400 établissements (CHU, CHS, CH, Ehpad et autres ESMS) employant plus de 380 000 professionnels non médicaux ne laissent pas de place au doute : même variable d’une région à l’autre et plus ou moins aigu suivant la taille des hôpitaux, le manque de soignants est un mal endémique, mais pas au point que le prétendent les syndicats.

Psychiatrie : un manque de moyens alarmants












Le nombre de patients en souffrance psychique ne cesse d'augmenter et les moyens manquent.

 

Maltraitances : la protection de l’enfance à l’épreuve du secret médical

par Anaïs Moran  publié le 24 juin 2022

Aux premières loges face aux cas de violences infantiles, peu de médecins osent faire des signalements. Le cadre juridique, très flou, tourne souvent au désavantage des soignants, qui risquent des poursuites de la part du conseil de l’ordre.

Elle vit cette décision du Conseil d’Etat comme le début d’une «délivrance». Apaisante, mais fragile. Eugénie Izard, pédopsychiatre de 50 ans, traîne depuis sept longues années une angoisse profonde et corrosive. «Celle qui vous colle à la peau quand vos pairs, ceux qui étaient censés vous protéger, et protéger les enfants, se mettent à vous attaquer sans répit», témoigne cette praticienne originaire de Toulouse, non sans exaspération dans la voix. Le désarroi date du printemps 2015. De ce jour où le conseil départemental de l’ordre des médecins de Haute-Garonne a porté plainte contre elle devant la chambre disciplinaire, après qu’elle a signalé des soupçons de maltraitances physiques et psychologiques de la part d’un père sur sa fille de 8 ans. «On m’a accusée de ne pas être restée à ma place, relate-t-elle. D’avoir pris le parti d’une mère aliénante qui manipulait son enfant. Alors que tout ce que j’avais fait, c’était prendre mes responsabilités et tenter de protéger de maltraitances un enfant.» Sanctionnée par l’ordre des médecins à une suspension temporaire d’exercice de la médecine d’une durée de trois mois, Eugénie Izard a vu, le 30 mai, la plus haute juridiction administrative annuler la sanction ordinale. Un événement qui a permis de mettre en lumière le sujet de l’insécurité juridique dans laquelle sont plongés les praticiens à l’origine de signalements pour maltraitances infantiles.

L’assassinat d’une psychologue qui s’apprêtait à faire un signalement pour attouchements sexuels devant la justice

Par    Publié le 23 juin 2022

Albert Blanc, 77 ans, a été jugé devant les assises de Haute-Savoie pour l’assassinat de Morgane Nauwelaers, 33 ans, la psychologue de sa fille, d’un coup de carabine dans le visage, dans son cabinet, à Annecy. Il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.

Des fleurs ont été déposées, le 27 août 2020, à Annecy, devant le cabinet de la psychologue Morgane Nauwelaers, où elle a été tuée, la veille.

Albert Blanc entend mal. Alors, depuis mardi 21 juin, dans la salle de la cour d’assises de Haute-Savoie, l’accusé détenu de 77 ans s’assoit dans le prétoire et change régulièrement sa chaise de place pour écouter son procès.

Il est jugé pour assassinat. Le 26 août 2020, il a tué la psychologue de sa fille, dans son cabinet à Annecy, d’un coup de carabine dans le visage, tiré à bout portant. Morgane Nauwelaers avait 33 ans. Elle partageait sa salle d’attente avec son mari, Louis, psychologue clinicien libéral, comme elle. Louis était juste à côté, il a tout entendu, il a tout vu.