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jeudi 18 juin 2020

Suicide, travail et chômage : la vulnérabilité individuelle n'est pas le seul déterminant

Plan du site | Vie publique.fr
Publié le 19 juin 2020

Les enquêtes réunies par l’Observatoire national du suicide (ONS) montrent comment les actes suicidaires touchent les chômeurs et les personnes en activité exposées aux risques psychosociaux (RPS)


L'acte de suicide ne peut pas avoir pour seule cause la fragilité individuelle. Mesurer l’impact des conditions de travail ou de chômage dans le suicide nécessite une amélioration des sources administratives et statistiques. © naka - stock.adobe.com
L’Observatoire national du suicide (ONS), créé en 2013, s’intéresse depuis 2018 à la question du suicide en lien avec la situation professionnelle des personnes. Il en présente ses dernières données dans son quatrième rapport "Suicide : quels liens avec le travail et le chômage ? Penser la prévention et les systèmes d'information".
À la suite notamment de la médiatisation des suicides sur le lieu de travail, l’ouverture du procès des dirigeants de France Télécom en mai 2019, il est nécessaire de mesurer les interactions entre risques psychosociaux (RPS), santé mentale et suicide afin de mettre en place des préventions efficaces.
Les travaux présentés ayant été menés avant la pandémie de Covid-19, l’ONS étudiera par la suite les effets de la pandémie et du confinement sur les conduites suicidaires des chômeurs, des professionnels et des personnes de tous âges.



Hôpitaux psychiatriques : soigner à double tour

Par Eric Favereau — 
Aujourd’hui, un Français sur cinq souffre de troubles mentaux, et près d’un quart des personnes hospitalisées le sont sans leur consentement.
Aujourd’hui, un Français sur cinq souffre de troubles mentaux, et près d’un quart des personnes hospitalisées le sont sans leur consentement. Photo Yann Castanier. Hans Lucas

Dans un rapport rendu public mercredi, Adeline Hazan, contrôleure des lieux de privation de liberté, s’alarme du recours de plus en plus systématique à l’enfermement des patients, entre autres atteintes à leurs droits.

C’est un regard unique sur l’univers de l’hospitalisation en psychiatrie en France que pose le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), dans un rapport rendu public mercredi. Et il est inquiétant, avec la confirmation d’une folie bien française : un goût immodéré pour l’enfermement. On enferme en effet de plus en plus, et cela sans le consentement du malade. On isole aussi, voire on attache. Seul élément positif, ces pratiques sont de plus en plus interrogées, voire discutées au sein des établissements.

« Ségur de la santé ». Un plan de 12 milliards d’euros pour les hôpitaux publics

Publié le 

Lancé le 25 mai dernier, le « Ségur de la Santé » tarde à dévoiler des mesures concrètes pour les hôpitaux publics. Ce mercredi, la Fédération des hôpitaux de France a présenté un « new deal pour la santé » évalué à 12 milliards d’euros.

Des personnels soignants lors d’une manifestation à Lorient dans le Morbihan, le 16 juin 2020.

Salaires, investissements, recrutements en Ehpad : la Fédération des hôpitaux de France (FHF), qui représente les établissements publics, a présenté mercredi un new deal pour la santé chiffré à plus de 12 milliards d’euros.



Deux-Sèvres. Le Collectif de défense de l’offre de soins reste « préoccupé »

Publié le 

À la suite de la journée nationale d’action de mardi 16 juin, le Collectif de défense de l’offre de soins en Nord Deux-Sèvres dit rester « très préoccupé » par l’organisation sanitaire du nord des Deux-Sèvres

À la suite de la journée nationale d’action de mardi 16 juin, le Collectif de défense de l’offre de soins en Nord Deux-Sèvres dit rester très préoccupé par l’organisation sanitaire du nord des Deux-Sèvres, s d’autant que des menaces pèsent à nouveau sur l’offre de soins.

Le Collectif souligne qu’à l’hôpital, il n’y a plus d’accueil pour les urgences à Parthenay et à Thouars depuis le début de la pandémie. À quand leur réouverture ? Il ajoute que les services de gynéco-obstétrique et psychiatrique manquent cruellement de spécialistes. Soulignons néanmoins, sur ce point, que des renforts sont prévus concernant la psychiatrie (CO du 18 mai).



Hôpital : le retour à l'anormal ?

L'INVITÉ(E) DES MATINS
par Guillaume Erner

LE 17/06/2020

Au lendemain des manifestations de soignants qui réclament plus de moyens, où en sont les discussions entre le personnel hospitalier et l’exécutif ?
Manifestation du 16 juin
Manifestation du 16 juin Crédits : Loic VENANCE - AFP
Hier, une grande partie du personnel soignant se mobilisait dans tout le pays. En plein "Ségur de la santé", ces mobilisations faisaient office de piqûre de rappel pour l’exécutif.  En cause, des promesses annoncées par le gouvernement que le personnel hospitalier considère comme non tenues. La fracture entre les deux bords est-elle à son paroxysme ? Comment réinstaurer un débat sain ?   
Avec Anne Gervais, docteur au service hépatologie de l’hôpital Bichat et Louis-Mourier, membre du Collectif Inter Hôpitaux.  

Soins sans consentement et droits fondamentaux

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La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un nouveau rapport  thématique « Soins sans consentement et droits fondamentaux ».
Le CGLPL s’est toujours montré préoccupé par la question de l’enfermement en psychiatrie et Adeline Hazan en a fait une priorité de son mandat depuis 2014. L’institution a visité l’ensemble des établissements spécialisés en santé mentale et une majorité des services psychiatriques des hôpitaux généraux accueillant des patients admis en soins sans consentement.

DAVID LE BRETON, RÊVE-TOI ET MARCHE

Par Robert Maggiori— 

Son «Eloge de la marche» avait donné ses lettres de noblesse à cette activité physique fondamentale. Avec «Marcher la vie», l’anthropologue en explore les bienfaits, autant pour l’esprit que pour le corps, face aux rythmes trépidants du monde moderne.

La montagne de Lure dans les Alpes-de-Haute-Provence, vue en reflets dans un morceau de miroir de poche.
La montagne de Lure dans les Alpes-de-Haute-Provence, vue en reflets dans un morceau de miroir de poche. Photo Eric Franceschi

«Je confesse être étonné de l’insensibilité morale de mes voisins qui se confinent la journée entière dans leurs boutiques et leurs bureaux et ce pendant des semaines et des mois. […] Je ne sais de quelle étoffe ils sont faits, assis là maintenant à trois heures de l’après-midi comme s’il était trois heures du matin.» Henry David Thoreau est en fait plus qu’étonné : il s’inquiète et s’indigne de ce que ses contemporains s’enferment à la maison, se prélassent sur un fauteuil toute la journée, et ne réalisent pas que, pour «conserver ses esprits et sa santé», il faut passer «au minimum quatre heures par jour à flâner par les bois, les collines et les champs». Mais c’était en 1851 - et le philosophe américain ne pouvait pas se douter que dans un avenir lointain des populations entières, devenues sédentaires par obligation, auraient vendu leur âme au diable pour trouver même pas un bois où se promener, juste un bout de trottoir ou de jardin où se dégourdir les jambes.

Frantz Fanon : "Il n'est pas possible d'asservir des hommes sans les inférioriser, le racisme n'est que l'explicitation émotionnelle, affective et parfois intellectuelle de cette intériorisation antérieure"

LES NUITS DE FRANCE CULTURE
par Philippe Garbit

LE 27/10/2019

2001 |Un portrait de Frantz Fanon, psychiatre et écrivain, référence majeure des études postcoloniales, figure emblématique et respectée du tiers-mondisme revient sur les différentes étapes de sa vie. "Une vie, une oeuvre - Frantz Fanon" par Catherine Pont-Humbert (1ère diffusion : 20/05/2001).
Portrait de Frantz Fanon, psychiatre, écrivain, essayiste, philosophe né en 1925 à la Martinique.
Portrait de Frantz Fanon, psychiatre, écrivain, essayiste, philosophe né en 1925 à la Martinique.  Crédits : via wikimedia
Près de soixante ans après sa disparition, Frantz Fanon, continue d’alimenter les débats et les réflexions autour du colonialisme et de ses conséquences. Référence majeure des études postcoloniales, figure emblématique et respectée du tiers-mondisme, cité et salué dans les textes des rappeurs, Frantz Fanon n'est pas pour autant devenu une icône consensuelle. 
Sans doute en raison de son engagement total au côté du FLN en Algérie, mais aussi des Damnés de la Terre, ouvrage reçu par beaucoup, comme un appel, pour l'essentiel, à une violence aveugle. Un jugement que la préface de Sartre associée à sa publication n'aura pas contribué à contredire. 
À travers les témoignages de Marie-Jeanne Manuellan, qui fut sa secrétaire, de la psychiatre, psychanalyste Alice Cherki, des témoignages des écrivains Albert Memmi et Sami Tchak, ce portrait revient sur les différentes étapes de la courte existence de Frantz Fanon : de son enfance à Fort de France, jusqu'à l'Algérie où il repose, en passant par son engagement volontaire à 18 ans dans l'Armée Française de la Libération. 
Frantz Fanon (Discours de Frantz Fanon au 1er Congrès des Écrivains Noirs à Paris le 29 septembre 1956) : 
La réalité est qu'un pays colonial est un pays raciste. Si en Angleterre ou en Belgique, ou en France, en dépit des principes démocratiques affirmés par ces nations respectives, il se trouve encore des racistes, ce sont ces racistes qui, contre l'ensemble du pays, ont raison.  Il n'est pas possible d'asservir des hommes sans logiquement les intérioriser de part en part. Et le racisme n'est que l'explicitation émotionnelle, affective et parfois intellectuelle de cette intériorisation antérieure. 

mercredi 17 juin 2020

« Maintenant les femmes » : un dialogue entre Michelle Perrot et Elisabeth Roudinesco

Les éditions du Seuil lancent « Par ici la sortie ! », cahiers « éphémères et irréguliers » pour raconter les temps présents et « imaginer les mondes de demain ». Nous publions des extraits du dialogue entre les deux historiennes sur la place des femmes dans la crise.
Propos recueillis par  et Michelle Perrot Publié le 16 juin 2020

[Les éditions du Seuil lancent « Par ici la sortie ! », cahiers qui « ne pouvaient être que collectifs, au sens fort, parce que issus d’une volonté partagée par les éditeurs et auteurs de la maison de faire sens face à l’événement ». Dans ce premier numéro interviennent, entre autres, Eva Illouz, Emmanuel Todd, Patrick Boucheron, Thomas Piketty, Marie Cosnay. Nous publions des extraits de « Maintenant les femmes », le dialogue entre les historiennes Michelle Perrot, spécialiste de l’histoire des femmes et des classes populaires, et Elisabeth Roudinesco, psychanalyste et biographe de Jacques Lacan et de Sigmund Freud, sur la place des femmes dans la crise.]
Michelle Perrot : La crise que nous vivons rend visibles le travail et le rôle des femmes dans le privé et le public, ce travail de l’ombre si souvent sous-estimé. Dans la famille, quelle que soit la bonne volonté des hommes parfois désarçonnés, elles assurent l’essentiel des tâches domestiques et la scolarité des enfants, qui leur posent souvent des problèmes. Il leur revient d’établir un emploi du temps, de tenter de garder un équilibre quotidien, d’apaiser les tensions entre les uns et les autres. On leur a tellement dit qu’elles étaient responsables de l’harmonie du foyer qu’au fond elles le croient, comme si les injonctions guerrières à la mobilisation générale leur faisaient oublier les leçons du Deuxième Sexe (« On ne naît pas femme, on le devient »). Vécu par les hommes comme une parenthèse dévirilisante, le confinement peut constituer pour les femmes un rappel à l’ordre des sexes. Responsables, elles risquent de se sentir coupables.
Le rôle des femmes dans la société est plus évident encore et on le redécouvre comme si on l’avait oublié, ou jamais vu. Dans les supermarchés, la caissière, si souvent houspillée par des clients de mauvaise humeur, est devenue un agent et un symbole des bienfaits du commerce. Pour la confection des masques, on redécouvre les vertus des couturières, jadis femmes pivots de la sociabilité des villages ou des quartiers, comme l’a montré Yvonne Verdier dans un livre devenu un classique [Façons de dire, façons de faire, Gallimard, 1979].
L’immense secteur du care, le nom moderne donné aux soins de toute nature, corporels surtout, englobe aussi bien les aides à domicile que les aides-soignantes dans les Ehpad [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] et dans les hôpitaux. Les images quotidiennes des journaux télévisés montrant les essaims de blouses bleues autour des lits et des brancards sont impressionnantes. Elles provoquent une prise de conscience qui se manifeste, par exemple, dans les charivaris de 20 heures en leur honneur. Il y a là une opportunité pour la revalorisation de ce secteur d’emploi mal payé, peu considéré et, par conséquent, laissé aux plus pauvres de la société, naguère les Bretonnes, émigrées de l’intérieur, remplacées plus tard par les femmes issues des DOM-TOM, puis par les Africaines, migrantes de fraîche date.
Il faut rappeler ici le poids du passé, qui explique en partie la situation de l’hôpital public. Jadis – avant la IIIe République –, les religieuses assuraient le travail hospitalier, gratuitement et sans limite de temps. Cette pratique a pesé sur la nôtre. Tandis que l’Angleterre, grâce à la légendaire infirmière Florence Nightingale [1820-1910, pionnière des soins infirmiers modernes], optait, dans les années 1860, pour un modèle fondé sur la qualification et sur une rémunération convenable, la France choisissait de laïciser les hôpitaux, mais dans la continuité sociale, les filles de salle remplaçant les sœurs, parfois même internées comme elles, ainsi à Paris, où le médecin Désiré-Magloire Bourneville [1840-1909] fut un agent efficace de la laïcisation des hôpitaux.
La reconnaissance du métier d’infirmière a été le résultat d’une longue lutte. Il fallut les efforts de femmes comme Léonie Chaptal [1873-1937], appuyée par une tradition protestante, pour obtenir entre les deux guerres la constitution d’un corps d’infirmières qualifié et diplômé, se détachant d’une masse de « bonnes à tout faire », bretonnes, antillaises et africaines, d’un dévouement sans limite. Des réformes s’imposent aujourd’hui, qui allient meilleure rémunération, formation et qualification renforcées, reconnaissance.
La dignité est aussi importante que le salaire dans ces métiers de relations humaines. Et le care, notion théorisée depuis près d’un demi-siècle par les chercheuses américaines et françaises, n’a pas seulement une définition sociale, mais un sens éthique : le soin des corps, de la santé s’inscrit dans un respect plus vaste de la nature, de la terre, de la vie. Il est un aspect fondamental d’une écologie dont nous prenons de plus en plus conscience. Les savoirs des femmes, leurs pratiques d’entretien, d’épargne, de préservation de la vie, leur expérience du quotidien, revêtent ici une importance singulière. (…)
Elisabeth Roudinesco : Je voudrais souligner, comme vous, que les femmes ont été en première ligne dans les hôpitaux et les magasins et qu’elles ont été, par ailleurs, davantage victimes de la violence des hommes. Et il est vrai qu’elles n’occupent pas le même « front » que les hommes : c’est à elles qu’est dévolue l’activité soignante (infirmières) et aux hommes l’activité guerrière (les héros). Mais il y a un changement : les femmes peuvent aujourd’hui accéder à des métiers qui leur étaient fermés autrefois. Le métier des armes notamment : police, armée, etc. Elles ne sont pas moins compétentes que les hommes, malgré les différences physiques. En tout cas, on redécouvre ici l’importance des métiers qualifiés de « subalternes » par les spécialistes des études de genre, ceux où les femmes sont majoritaires, et surtout celles issues de l’émigration (caissières, employées de maison, auxiliaires de vie, personnel de nettoyage, aides-soignantes, etc.).
Cependant faut-il faire une lecture « genrée » de cet événement ? La question a été ouvertement posée durant cette période. Je suis hésitante. L’introduction de cette notion de « genre » a été, certes, un moment fort pour l’étude de la condition féminine, autant chez les historiens qui ont pu, comme vous, Michelle, penser la question de la construction sociale et psychique de la représentation de la différence des sexes, que dans d’autres disciplines. Et c’est pourquoi les études de genre – de Robert Stoller à Judith Butler – se sont développées avec succès dans toutes les universités, en même temps que les études dites « culturelles ». Ces études ont été novatrices, car elles ont permis de montrer que les femmes ne se réduisaient pas à leur anatomie ou à leur condition biologique. (…)
Cependant, au fil des années, la notion de genre est devenue un slogan identitaire, visant à ranger le sujet dans une « case » originelle, en fonction de son orientation sexuelle ou de sa couleur de peau. La dernière en date émane du gouvernement colombien qui, confronté au Covid-19, a accepté un bien étrange déconfinement dans son pays.
Pour limiter l’affluence dans les rues de plusieurs villes, et notamment à Bogota, les autorités municipales ont eu recours à un « droit genré » : les hommes et les femmes ont donc été invités à sortir séparément, jours impairs pour les uns, jours pairs pour les autres. Quant aux personnes dites « transgenres », elles ont été invitées à choisir librement leur « jour ». Voilà l’un des effets pervers de la reconnaissance de la catégorie « non binaire » ou « neutre » dans les législations (c’est le cas dans plusieurs villes colombiennes, en Californie et ailleurs) qui autorisent chaque citoyen, sur simple demande (le vécu subjectif), à choisir son sexe, en fonction de son genre. Car le droit ne peut pas se fonder sur des constructions subjectives, mais sur des réalités objectivables. (…)

Médecins, dentistes, psychiatres, gynécologues… Le refus de soins aux précaires bientôt sanctionné

Un décret à paraître organise la procédure de conciliation et d’éventuelles sanctions contre les professionnels de santé qui discrimineraient les patients.
Par  Publié le 16 juin 2020
A Godewaersvelde (Nord), en 2013.
Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux, troisième de la profession avec 8 000 adhérents, ne décolère pas : « Pendant que le Ségur de la santé, avec ses douzaines de sous-groupes et ses centaines de réunions, nous mobilise ou plutôt nous épuise, le gouvernement en profite pour faire resurgir des tréfonds de ses placards un projet de décret sur les refus de soins. »
Le 9 juin, la commission de la réglementation de l’Assurance-maladie examinait en effet le texte d’un décret en application de la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dite « loi Bachelot ». Elle prévoyait une procédure de plainte et de conciliation à la disposition des patients en cas de refus de soin par un professionnel de santé ou de dépassement exagéré de ses honoraires. Une disposition restée lettre morte faute de décret d’application.
Le vide sera donc comblé dans quelques jours, avec l’accord du Conseil national de l’ordre des médecins. « Voilà onze ans que nous attendions ce texte qui était un peu tombé dans les oubliettes, se réjouit Féreuze Aziza, chargée de mission Assurance-maladie à France Assos Santé qui fédère les associations de patients. Nous avions remis le sujet sur la table en 2019, lors du débat sur la loi santé présenté par Agnès Buzyn, en vain, mais la ministre nous avait promis de publier ce décret. »

LA COLÈRE NOIRE DES SOIGNANTS RINCÉS [DIAPORAMA]

Fichier:Logo de la Charente Libre.png — Wikipédia

Publié le 
Ils sont rincés. Ce mardi, 500 à 600 personnels ont manifesté leur colère sur le rond-point de Girac, à quelques pas du centre hospitalier d’Angoulême. Techniciens de labo, employées d’Ehpad, psychiatrie… les professionnels n’ont pas hésité à se mouiller pour réclamer des moyens humains et des revalorisations salariales. Parce que les applaudissements c’est bien mais ça ne nourrit pas le budget des établissements. 

La colère noire des soignants rincés [DIAPORAMA]
Mardi, les personnels de santé ont répondu à l’appel national de l’intersyndicale pour manifester leur détresse. "A Camille-Claudel, il manque vingt médecins, l’hôpital n’arrive pas à recruter."
Photo Julie Desbois
La colère noire des soignants rincés [DIAPORAMA]
Entre 500 et 600 personnes ont bloqué le rond-point de Girac, à quelques pas du centre hospitalier d’Angoulême.
Photo Julie Desbois
La colère noire des soignants rincés [DIAPORAMA]
Dans une ambiance bon enfant, sous les klaxons et encouragements des automobilistes patients.
Photo Julie Desbois



Redon. 300 manifestants pour les soignants : « Nous méritons mieux que des médailles »

Audrey VAIRÉ  Publié le 

Comme dans de nombreuses villes de France, des soignants se sont rassemblés à Redon, ce mardi 16 juin. Place de Bretagne, ils ont demandé plus de reconnaissance salariale, une amélioration des conditions de travail mais aussi le recrutement de personnels formés.

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17 h, place de Bretagne. À Redon, les averses ont laissé place au soleil. Un temps idéal pour cette première manifestation depuis le début du confinement. Le lieu n’a pas été choisi au hasard par les organisateurs :  Après nous avoir applaudis sur vos balcons, on vient sous les balcons de la sous-préfecture , a expliqué Patrick Boulo, secrétaire de la CGT de l’hôpital.

Rapidement, la place se remplit. Les manifestants annoncent 320 personnes, les gendarmes 200. Dans la foule, on croise des soignants, armés de drapeaux syndicaux ou bien vêtus de blouses sur lesquelles on peut parfois lire leurs revendications. Mais pas que. Des habitants, jeunes, actifs ou retraités, sont également venus montrer leur soutien.