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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 20 avril 2020

Carte blanche à Joseph Mornet Directeur de collection, auteur et membre du collectif de lecture de Champ social éditions

Champ Social (Editions)

Amazon.fr - Le collectif (French Edition) by Jean Oury(1905-06-27 ...

Le Collectif

Le Séminaire de Sainte-Anne

Jean Oury

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Dialogue de sourds : les psychoses et les institutions

Champ Social (Editions)


Cet ouvrage n’est pas un livre de plus sur la théorie psychanalytique des psychoses.



Ce travail tente de rendre compte de ce qui peut se passer dans l'être du psychotique et de la façon dont il répond (ou non) aux sollicitations du monde extérieur, à partir de sa logique propre et bien souvent désespérée. La plupart du temps dans le travail institutionnel, usagers psychotiques et professionnels ne se comprennent pas parce qu'ils ne parlent pas la même langue, l'un et l'autre n'ont pas les mêmes objectifs, ce qui pousse les psychotiques à déployer des stratégies qui visent à neutraliser celle des accompagnants, et vice-versa. Cet état de fait organise d’entrée un rapport de force dans lequel il semble que personne n'ait rien à gagner.


"C'est extrêmement dur pour eux" : les malades psychiatriques face à la crise du coronavirus

 le 19 avril 2020

Alors que la France est confinée depuis plus d'un mois face à la crise sanitaire du coronavirus, les malades psychiatriques souffrent, eux, plus encore de cette situation. Faute de pouvoir faire des activités et recevoir un suivi adapté et nécessaire, ils sont de plus en plus enfermés, au risque de voir leurs pathologies s'aggraver.
Il est une population durement frappée par le coronavirus dont on parle peu : les malades psychiatriques. Pourtant, les 420.000 personnes hospitalisées en France à l'année et les 2 millions de suivies à distance souffrent du confinement car elles ne peuvent être accompagnées comme il faudrait, explique des professionnels de ce secteur.

Le confinement inquiète des acteurs de la santé mentale : "Il faut que les gens en détresse nous appellent !"



Denis Vanderbrugge   Publié le jeudi 16 avril 2020 

BELGIQUE

Le docteur Virginie Roobaert coordonne les équipes mobiles du CRP "Les Marronniers" à Tournai.
Le docteur Virginie Roobaert coordonne les équipes mobiles du CRP "Les Marronniers" 
à Tournai. - © RTBF

Le confinement est donc officiellement prolongé jusqu’au 3 mai. Une prolongation de deux semaines qui n’est pas sans inquiéter certains professionnels de la santé mentale.

A Tournai, par exemple, les équipes mobiles du centre psychiatrique "Les Marronniers" reçoivent paradoxalement moins d’appels que d’ordinaire. 

"On imagine que les personnes ont cru qu’avec le confinement nos services n’étaient plus actifs. Ça veut dire que des gens en difficulté n’osent plus faire appel à nous", déplore le Docteur Virginie Roobaert qui assure la coordination des équipes mobiles dans le Tournaisis.

Un silence inquiétant

Ce silence ne rassure pas en pleine période de confinement où de nombreuses personnes se retrouvent seules avec leurs problèmes.

Covid-19 et santé mentale : un site et une appli pour prévenir le mal-être

INSERM

17.04.2020

Dans la situation inédite que nous vivons, il est normal de se sentir stressé, déboussolé ou dépassé par les événements. Pour aider à faire face à ces sentiments, l’équipe Inserm à l’origine de StopBlues, un dispositif numérique conçu pour agir sur le mal-être psychologique, l’a enrichi d’une rubrique "Covid-19".
Développé en 2018 par l’équipe Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables* dirigée par Karine Chevreul, le dispositif StopBlues, a pour objectif de prévenir la souffrance psychique et ses conséquences : un site web et une application aident ses utilisateurs à identifier les signes de leur mal-être, à rechercher des causes possibles et à trouver des solutions concrètes pour y faire face et aller mieux.

Masques pour tous, juste un principe de précaution

Publié le 16/04/2020




Dans un avis publié le 6 avril 2020, l’OMS se positionnait contre le port du masque dans la population générale. Elle appelait à réserver les masques pour les professionnels de santé et les personnes présentant des symptômes évocateurs de Covid-19.

Le port du masque dans la population générale est un sujet très débattu au cours de cette pandémie. Force est de constater que les éléments manquent pour se forger une opinion « basée sur des preuves ». Le British Medical Journal publie une analyse résumant les données disponibles et met la lumière sur un réel manque de données incontestables et transposables à l’actuelle épidémie.

Déconfinement : le conseil scientifique ébauche un tableau de bord




Paris, le mercredi 8 avril 2020 – La complexité du déconfinement concerne jusqu’au moment de commencer à l’évoquer. Alors que le Premier ministre a abordé cette question lors de ses différentes interventions la semaine dernière, certains ont estimé prématurées de telles prises de parole, alors que la priorité devrait être de rappeler l’importance de continuer à respecter strictement le confinement, tandis qu’un possible relâchement a parfois pu être déploré. Néanmoins, non seulement pour offrir aux Français des perspectives plus encourageantes, mais surtout pour assurer la préparation la mieux adaptée possible de cette étape, le déconfinement doit commencer à être discuté.

«Sortir du confinement dans le désordre serait catastrophique»

Par Anaïs Moran — 
Rue du 4 septembre, à Paris, le 23 mars.
Rue du 4 septembre, à Paris, le 23 mars. Photo Frédéric Stucin

Pour le professeur Philippe Sansonetti, le déconfinement ne peut être envisagé que si les mesures d’hygiène et de distanciation sociale sont strictement appliquées et associées à un dépistage massif de la population.

Philippe Sansonetti est professeur émérite à l’Institut Pasteur et titulaire de la chaire microbiologie et maladies infectieuses au Collège de France. Le 16 mars, quelques heures avant l’annonce du confinement, il y a tenu une visioconférence intitulée «Chronique d’une émergence annoncée». Il y regrettait notamment l’absence d’anticipation : «C’est la troisième émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. Il y a eu le Sras en 2003, le Mers en 2012, et maintenant le Covid-19. A chacun de ces épisodes, on s’est inquiété, puis rassuré, et pas grand-chose n’est arrivé ensuite pour prévoir et anticiper.» Autant de manquements qu’il serait catastrophique de réitérer dans la procédure de déconfinement, dit Philippe Sansonetti dans un entretien accordé à Libération.
Le président de la République a esquissé le début du déconfinement, et annoncé la date du 11 mai. Votre avis ?

Il est clair que le confinement ne peut être maintenu éternellement. S’il dure trop longtemps, les conséquences psychologiques, sociales et économiques vont se dégrader à un point tellement intolérable que son maintien va s’effilocher, la population va recommencer à sortir et on ne va tout de même pas établir en France un régime policier pour le maintenir. Cette sortie dans le désordre serait d’ailleurs une catastrophe sanitaire. La date fixée au 11 mai doit apporter la certitude que toutes les conditions seront réunies par nos dirigeants et les autorités compétentes. A partir du «jour d’après», la population doit être en mesure de reprendre progressivement ses activités avec la certitude que le maximum a été fait pour maîtriser la circulation du virus. Sur la base de cette confiance, on obtiendra l’adhésion à des exigences qui demeureront contraignantes. La situation est épouvantablement complexe et je pense qu’un mois entier ne sera pas de trop pour organiser ce déconfinement.

dimanche 19 avril 2020

Journal d’une confinée, par Cynthia Fleury

Cynthia Fleury née en 1974, est une philosophe et une psychanalyste française. Elle est professeur titulaire de la Chaire "Humanités et Santé" au Conservatoire national des arts et métiers et professeur associé à l'École nationale supérieure des mines de Paris (Mines-ParisTech), et dirige également la chaire de philosophie à l'hôpital Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie et neurosciences.



Edgar Morin : « Cette crise nous pousse à nous interroger sur notre mode de vie, sur nos vrais besoins masqués dans les aliénations du quotidien »

Dans un entretien au « Monde », le sociologue et philosophe estime que la course à la rentabilité comme les carences dans notre mode de pensée sont responsables d’innombrables désastres humains causés par la pandémie de Covid-19.
Propos recueillis par Nicolas Truong Publié le 19 avril 2020
Edgar Morin, sociologue et philosophe, à Montpellier (Hérault), en janvier 2019.
Edgar Morin, sociologue et philosophe, à Montpellier (Hérault), en janvier 2019. OLIVIER METZGER POUR « LE MONDE »
Né en 1921, ancien résistant, sociologue et philosophe, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, docteur honoris causa de trente-quatre universités à travers le monde, Edgar Morin est, depuis le 17 mars, confiné dans son appartement montpelliérain en compagnie de sa femme, la sociologue Sabah Abouessalam.
C’est depuis la rue Jean-Jacques Rousseau, où il réside, que l’auteur de La Voie (2011) et de Terre-Patrie (1993), qui a récemment publié Les souvenirs viennent à ma rencontre (Fayard, 2019), ouvrage de plus de 700 pages au sein duquel l’intellectuel se remémore avec profondeur les histoires, rencontres et « aimantations » les plus fortes de son existence, redéfinit un nouveau contrat social, se livre à quelques confessions et analyse une crise globale qui le « stimule énormément ».

La pandémie due à cette forme de coronavirus était-elle prévisible ?

Toutes les futurologies du XXe siècle qui prédisaient l’avenir en transportant sur le futur les courants traversant le présent se sont effondrées. Pourtant, on continue à prédire 2025 et 2050 alors qu’on est incapable de comprendre 2020. L’expérience des irruptions de l’imprévu dans l’histoire n’a guère pénétré les consciences. Or, l’arrivée d’un imprévisible était prévisible, mais pas sa nature. D’où ma maxime permanente : « Attends-toi à l’inattendu. »
De plus, j’étais de cette minorité qui prévoyait des catastrophes en chaîne provoquées par le débridement incontrôlé de la mondialisation techno-économique, dont celles issues de la dégradation de la biosphère et de la dégradation des sociétés. Mais je n’avais nullement prévu la catastrophe virale.
Il y eut pourtant un prophète de cette catastrophe : Bill Gates, dans une conférence d’avril 2012, annonçant que le péril immédiat pour l’humanité n’était pas nucléaire, mais sanitaire. Il avait vu dans l’épidémie d’Ebola, qui avait pu être maîtrisée assez rapidement par chance, l’annonce du danger mondial d’un possible virus à fort pouvoir de contamination, il exposait les mesures de prévention nécessaires, dont un équipement hospitalier adéquat. Mais, en dépit de cet avertissement public, rien ne fut fait aux Etats-Unis ni ailleurs. Car le confort intellectuel et l’habitude ont horreur des messages qui les dérangent.

Yves Citton et Jacopo Rasmi : «Un jour, les mots "croissance" et "chômage" sembleront aussi bizarres qu’"anges" ou "immaculée conception"»

Par Catherine Calvet et Nicolas Celnik — 

Dessin Benjamin Adam


Dans leur ouvrage, les chercheurs prennent à rebours les théories de collapsologie qui prolifèrent. Ils appellent à s’enthousiasmer et à ne pas subir la crise que nous traversons comme un effondrement, mais plutôt comme l’occasion de revoir nos croyances et nos systèmes de valeurs.

Virus, il ne leur manque que la parole

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Nicolas Martin

Le 13/04/2020


Comment définit-on aujourd'hui un virus ? Quels sont les différents types de virus connus ? Quel est le mode de fonctionnement et de reproduction d'un virus ? Les bactériophages sont-ils des virus similaires à ceux qui nous infectent ? Existe-t-il des différences entre phages et virus ?

Virus
Virus Crédits : Qimono / Public Domain

Virus, étymologiquement parlant, c’est un jus mauvais, un poison, une puanteur, bref, quelque chose de pas vraiment sympathique. Et de fait, les virus sont responsables de maladies graves comme la grippe, Ebola, le SIDA, le SRAS… mais pour quelques espèces virulentes, combien d’autres vivent autour de nous, en nous, et ce certainement depuis l’origine du vivant ? Il y a plus de virus sur Terre que d’étoiles dans la galaxie. Les virus sont partout, et sont surtout beaucoup plus complexes qu’on ne l’imaginait, à tel point que l’on se demande, aujourd’hui, si les virus ne sont pas à l’origine de la vie, et s’il ne faudrait pas, eux aussi, les considérer comme des organismes « vivants ».
Virus, il ne leur manque que la parole. C’est le problème qui va occuper La Méthode scientifique dans l’heure qui vient.
« Il ne leur manque que la parole parce qu’une étude vient de montrer que certains virus communiquaient entre eux pour réguler leur activité. La Méthode scientifique en parlera avec ses deux invités Patrick Forterre, biologiste, membre de l’Institut universitaire de France, directeur du laboratoire de Biologie Moléculaire de Gène chez les Extrêmophile à l’Institut Pasteur et Alain Dublanchet, médecin microbiologiste, ancien chef de service à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, spécialiste de la phagothérapie.
"Il y a plus de virus sur Terre que d'étoiles dans l'Univers." - Carl Zimmer
  • Rencontre avec Laurent Debarbieux, chercheur à l’Institut Pasteur

Covid-19 : ce que l'on sait, ce que l'on ignore

L'INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner

Le 16/04/2020


Alors que certains pays européens ont déjà entamé le processus de déconfinement, d'autres sont encore en pleine tourmente virale. Comment s'organiser pour donner une réponse coordonnée ? Pour tenter de le savoir, le médecin et chercheur Philippe Sansonetti est l'invité des Matins.

La coordination entre les pays, le mâitre mot de la sortie de crise ?
La coordination entre les pays, le mâitre mot de la sortie de crise ? Crédits : VICTOR HABBICK VISIONS/SCIENCE PHOTO LIBRARY - Getty

VCe  mercredi, l’Union Européenne a défendu une approche coordonnée pour sortir du confinement, "indispensable" pour relancer l'économie sans mettre en péril la santé des citoyens. Elle a par ailleurs annoncé une conférence des donateurs pour financer un vaccin contre le coronavirus. Si certains ont déjà entamé le processus, comme le Danemark ou l'Autriche, d’autres planchent sur l’organisation du déconfinement : levée régionale, autorisation de reprise de certaines activités, réouverture des écoles… Face au casse-tête du déconfinement, quelle est la bonne stratégie à adopter, si tant est qu’il en existe une ? Quel rôle joue la découverte d’un vaccin dans la sortie de crise ? Quelles leçons retenir pour faire face aux virus émergents, auxquels nous faisons face depuis plusieurs décades ? 
Pour en parler, nous recevons Philippe Sansonetti, médecin, chercheur, spécialiste des mécanismes des maladies infectieuses, titulaire de chaire "Microbiologie et maladies infectieuses", professeur au Collège de France et professeur  émérite à l’Institut Pasteur.

Coronavirus : après le confinement, de nouvelles règles de distanciation sociale seront nécessaires

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Par 
Solveig Godeluck
  Publié le 15 avr. 2020

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Pour le professeur de santé publique Antoine Flahault, une décrue rapide de l'épidémie est possible et rend donc le déconfinement dès le mois de mai envisageable. Selon lui, il faudra cependant être prêt à tester, isoler, tracer les patients, pour mettre en place une « distanciation personnalisée ».

Il y a encore un mystère de l'après-11 mai. Emmanuel Macron a promis lors de son allocution télévisée de lundi soir « une nouvelle organisation » pour « une nouvelle étape », ajoutant que le gouvernement présenterait son plan « d'ici à 15 jours ». Ce brouillard devra assurément être levé à temps, pour éviter une résurgence incontrôlée et meurtrière du coronavirus.