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vendredi 8 novembre 2019

Et la parole fut

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L’homme est le seul animal à maîtriser le langage. C’est inscrit dans ses gènes. Mais d’où vient cette faculté hors normes et comment a-t-elle évolué ? Même si elle reste controversée, l’hypothèse la plus plausible est celle d’une « mutation mineure » survenue en Afrique de l’Est voilà environ 80 000 ans.


© UNICEF | Pierre Holtz
Intellectuel engagé de longue date sur la scène politique américaine, Noam Chomsky reste aussi, on a tendance à l’oublier, un chercheur de premier plan. Pourtant, le travail universitaire n’a pas été pour lui, loin de là, un havre de paix face aux remous du débat public. La linguistique, son ­domaine de recherche principal (mais non exclusif, loin de là), constituait déjà un nid à controverses longtemps avant qu’il ne s’y intéresse – au point que dès 1866, la Société de linguistique de Paris avait expressément exclu toute discussion sur l’origine du langage, sujet beaucoup trop dérangeant pour l’ambiance contemplative d’une société ­savante. Devenu maître de conférences au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1956, Chomsky n’a pas tardé à jeter un nouveau pavé dans la mare.
À l’époque, il est généralement ­admis que l’esprit humain à la naissance se présente comme une page blanche sur laquelle s’inscrit toute expérience ultérieure (1). Le langage est ainsi consi­déré comme un comportement acquis, ­imposé de l’extérieur aux enfants qui ­apprennent à parler. Telle est en tout cas la conception d’un psychologue comportementaliste réputé, Burrhus ­Skinner, auteur en 1957 d’un livre sur le comportement verbal, Verbal Behaviour. Jusqu’à ce que le jeune Chomsky fasse soudain parler de lui, en 1959, en publiant dans la revue Language un ­article où il démolit impitoyablement le livre de Skinner. Il substitue aux idées behaviouristes une théorie du langage qu’il a déjà ébauchée en 1957 dans son propre ouvrage, Structures syntaxiques.
Pour Chomsky, le langage humain n’est pas une extension des autres formes de communication animale : il est unique en son genre. Car, derrière l’évidente diversité linguistique ­humaine, montre-t-il, toutes les langues sont en réalité des variations sur un seul thème fondamental. De surcroît, puisque tous les enfants normalement constitués ­apprennent leur langue mater­nelle sans qu’il soit nécessaire de la leur ensei­gner (et même en dépit de l’inattention paren­tale), l’aptitude au langage est innée et partie intégrante de l’héritage biologique spécifiquement humain.

Plus profondément, les structures syntaxiques fondamentales sont pour Chomsky elles-mêmes innées : les jeunes enfants n’auraient à ­apprendre que des détails périphériques qui ­varient selon les langues. Ainsi, selon ses conceptions initiales, les différences entre les idiomes ne sont que des différences d’« externalisation ». Quel que soit le substrat biologique qui ­détermine l’aptitude au langage (nul besoin de le connaître exactement pour admettre qu’il existe), c’est cet « organe linguis­tique spécialisé » qui permet aux ­humains – et à eux seuls parmi toutes les espèces – de maîtriser le langage. Cette disposition humaine fondamentale impose à l’apprentissage linguistique un ensemble de contraintes qui dessine la structure d’une « grammaire universelle » profondément ancrée en nous.
Selon les premières formulations de cette théorie, le langage procède à la fois de « structures superficielles » qu’illustrent les langues parlées dans le monde et de « structures profondes » qui reflètent les concepts sous-jacents formés dans le cerveau. Selon cette ­approche, les significations profondes et les sonorités superficielles sont liées par une « grammaire transformationnelle » qui règle la transformation de la production mentale intérieure en sonorités discursives extérieures.
Ces cinquante dernières années, la plupart des intuitions initiales de Chomsky ont été totalement validées par les linguistes – seuls quelques passionnés du langage des chimpanzés (dont les arguments sont démolis par le livre chroniqué ici) contesteraient aujour­d’hui le fait que la capacité pleine et entière d’acquérir et d’utiliser le langage soit une caractéristique à la fois innée et exclusivement humaine. Mais, dans le détail de leur formulation, beaucoup de ces idées ont profondément divisé les spécialistes, au point qu’une coterie non négligeable de linguistes considère Chomsky et ses disciples avec la suspicion qui, dans d’autres contextes, pèserait sur les membres d’une secte.

Mourir «si je veux, quand je veux» ?

Par Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse — 
Lors d’un rassemblement organisé à Paris, en décembre 2014, au moment de la remise du rapport Claeys et Leonetti.

Lors d’un rassemblement organisé à Paris, en décembre 2014, au moment de la remise du rapport Claeys et Leonetti. Photo Valérie Dubois. Hans Lucas

En matière de fin de vie, il est urgent que la loi soit modifiée afin de permettre à des malades gravement atteints et en fin de vie de cesser de souffrir inutilement. Pour autant, ce droit doit rester très encadré.

Tribune. A la lecture de la tribune rédigée par un groupe de féministes (Libération du 1er novembre), dont certaines avaient signé, en 1971, le Manifeste des 343, on éprouve un véritable malaise. Loin de revendiquer une amélioration de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, votée en 2015, les signataires réclament l’instauration d’une loi qui stipulerait que chaque citoyen français pourrait, «quand il le veut», bénéficier d’une aide à la mort. Si cet appel était entendu, il entérinerait l’idée que l’on peut tuer légalement les dépressifs, anxieux, suicidaires ou borderlines qui en feraient la demande. Et dieu sait s’ils sont nombreux !
Mais plus étonnant encore, cet appel invite les élus de la République à se «détacher des lobbys pharmaceutiques et religieux» afin de faciliter à toute personne qui en exprimerait le désir la possibilité de mettre un terme à sa vie, en étant aidée par un organisme. Soit parce qu’elle serait «fatiguée de vivre» soit parce qu’elle aurait le sentiment d’une «vie accomplie». Telle est la signification de cette proposition : «Nous exigeons aujourd’hui pour nous et pour tous qu’il soit fait droit à cette liberté fondamentale : mourir dignement, si nous le voulons quand nous le voudrons.» Et les signataires ajoutent que 96 % des Français sont favorables à l’euthanasie et au suicide assisté, ce qui est inexact. Si l’on étudie de près le sondage cité (Ipsos), on constate que 60 % des Français considèrent que ce droit doit être encadré et réservé à des personnes atteintes de pathologies graves ; 36 % invoquent le droit à la liberté d’en finir avec la vie, quelles que soient les conditions de santé.

"Il faut légaliser l’euthanasie et le suicide assisté parce qu’on meurt mal en France"

Publié le 08/11/2019



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Six mois après le décès très médiatique de Vincent Lambert, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) continue de mener son combat pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.


Euthanasie et suicide assisté : l’AMM réitère son opposition à ces pratiques



 

Le 26 octobre dernier, lors de son Assemblée générale annuelle qui se tenait à Tbilissi en Géorgie, l’Association Médicale Mondiale (AMM) a réitéré son opposition à l’euthanasie et au suicide assisté en déclarant que ces pratiques violaient « les principes d’éthique médicale ».


Rencontre avec le Docteur Dia, premier psychiatre de Mauritanie



Violences scolaires, harcèlement, provocation au suicide : quels recours pour la victime ?

Accueil Service-Public.fr

Publié le 07 novembre 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

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Alors qu'a lieu le jeudi 7 novembre 2019 la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, retrouvez les fiches pratiques de Service.public.fr pour être guidé dans vos démarches en cas de harcèlement scolaire.

Alerter les services de l'Éducation nationale

Si votre enfant est victime de harcèlement scolaire, de violences scolaires, de provocation au suicide , il faut d'abord prévenir la direction de l'établissement, qui pourra prendre des mesures, et saisir la Direction académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) , notamment pour demander un éventuel changement d'établissement.

Obtenir des conseils

La victime peut aussi obtenir conseils et écoute auprès de services dédiés :
  • « Non au harcèlement » au 3020 : ce service accueille les jeunes ou les parents, victimes ou témoins de harcèlement à l'école. Il est ouvert tout au long de l'année du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h, sauf les jours fériés, appel et service gratuits depuis un téléphone fixe ou mobile ;
  • « Net Écoute » au 0800 200 000 : pour poser vos questions de façon anonyme et confidentielle sur le harcèlement en ligne. Ce service est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h, appel et service gratuits.

La télémédecine va révolutionner les pratiques médicales

RTFLASH    08/11/2019 

Dans une première mondiale qui fera date, le Docteur Tejas Patel, président et cardiologue interventionniste en chef de l'Apex Heart Institute à Ahmedabad, Gujarat, en Inde, a effectué il y a quelques semaines une série de cinq interventions coronariennes percutanées sur des patients (deux femmes et trois hommes, âgés de 52 à 84 ans) se trouvant à une distance de 20 miles de lui. Cet exploit technique a été réalisé à l'aide d'un robot chirurgical de précision développé par Corindus (Voir The Lancet).
Cette première mondiale montre que la télémédecine, longtemps restée confinée dans les laboratoires de recherche, vient de franchir une étape décisive. Il est désormais envisageable, en combinant les capacités des réseaux à très haut débit, de la robotique, de la réalité augmentée et des technologies numériques, de téléporter des experts médicaux dans des endroits éloignés de centres médicaux, leur permettant d'effectuer tous leurs actes à distance, des consultations aux interventions chirurgicales.
Commentant son intervention à distance, le Docteur Tejas Patel a déclaré « Je suis honoré d'avoir participé à ce nouveau jalon de l'aventure médicale et suis convaincu que l'application de la télérobotique pour le traitement à distance peut avoir un impact sur un nombre important de vies en donnant accès à des soins spécialisés qui, autrement, ne seraient pas possibles, surtout dans un immense pays, comme l’Inde, encore très rural ».
Pendant les procédures à distance, Tejas Patel a utilisé le robot CorPath GRX de Corindus et une connexion Internet câblée, manipulant le robot avec un jeu de manettes et un moniteur vidéo. Rappelons que la première téléchirurgie transatlantique a été réalisée en septembre 2001, lorsque le professeur Jacques Marescaux et son équipe ont pratiqué une cholécystectomie peu invasive sur une patiente de 68 ans de l'Est de la France. Cet exploit transatlantique avait été surnommé "Opération Lindbergh".
Mais la téléchirurgie, pour spectaculaire qu’elle soit, ne constitue qu’un des aspects de la télémédecine, qui intègre également bien d’autres possibilités : téléconsultations, télésurveillance, téléconseils notamment. La généralisation de la télésurveillance médicale (au sens large) va permettre, à la fois d’améliorer considérablement la prise en charge des personnes vivant à domicile avec des maladies chroniques, et de prévenir les complications, de manière à éviter les ré-hospitalisations. Ces outils de télésurveillance répondent aux priorités affichées par le gouvernement dans la loi Santé 2022 et le Plan numérique santé pour une meilleure qualité et efficience des soins.

jeudi 7 novembre 2019

À propos de psychothérapie institutionnelle ce week-end à Carcassonne

Publié le 

Du 8 au 10 novembre, le Centre Joë-Bousquet s’apprête à accueillir conférences, films et représentation théâtrale sur le thème de la psychothérapie institutionnelle. 

Cette forme de soin qui « qui met l’accent sur la dynamique de groupe et la relation entre soignants et soignés », fait la part belle à l’un de ses fondateurs, François Tosquelles, à l’honneur ce week-end avec le poète Gabriel Ferrater. Ou, lorsque poésie et soins trouvent leur résonance…
Le « télescopage » entre les deux hommes, outre le fait qu’ils naquirent dans la même ville de Reus en Espagne, fut leur sort commun d’exilé, conséquence de la tragédie franquiste.
Vendredi 8 novembre à18 h, projection du film « On va où, Ana ? » de Geneviève Guhl et Adriana Rojas (présentes pour un débat en fin de projection), qui sera présenté par la psychanalyste Martine Sales-Mengin. Confronté à la maladie, comment « trouver de nouvelles solutions d’existence, pour ne pas s’exclure du vivant par l’enfermement et la médicalisation » ?


Dr « house » : quand un logement pourrait contribuer aux soins

Publié le 31/10/2019




On sait que, partout dans le monde, le fait de souffrir d’une maladie mentale est associé au risque de se retrouver sans domicile fixe (SDF) et que, réciproquement, le fait de vivre dans la rue constitue un facteur de risque pour des troubles psychiatriques.

Street art : Une fresque réalisée par les adolescents du service psychiatrie du CHU de Nîmes



Par Michel Olivier   Publié le 06/11/2019

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Un graffiti en plein couloir, dans l’hôpital de Nîmes. Quand cet art de venue de la rue rend service à l’art thérapie.

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Les patients atteints de troubles de santé mentale perdent jusqu’à 15 années de vie

Univadis

Dawn O'Shea   1er nov. 2019

Un diagnostic de trouble de santé mentale est associé à un maximum de 15 années de vie perdues (AVP), par rapport à la population générale, selon une étude danoise publiée dans la revue The Lancet.

L’étude de cohorte populationnelle avait inclus près de 7,4 millions de personnes âgées de moins de 95 ans, ayant à un moment donné vécu au Danemark entre le 1er janvier 1995 et le 31 décembre 2015. Les troubles mentaux ont été classés en 10 groupes et les causes de décès en 11 groupes.

Au cœur des TOC

Publié le 30/10/2019




Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) constituent une entité nosographique « hétérogène, avec des sous-types distincts » rappelle une équipe des États-Unis. Estimant que l’identification des principaux symptômes dans cette affection pourrait aider à mieux comprendre leur hétérogénéité, les auteurs ont recherché au cœur des TOC les symptômes et les associations principales entre ces symptômes, en comparant trois groupes de sujets (150 participants avec « un diagnostic principal de TOC », 114 participants avec « un autre diagnostic principal », et 310 sujets-témoins) au moyen d’outils d’évaluation comme l’inventaire révisé des troubles obsessionnels-compulsifs (Obsessive-Compulsive Inventory-Revised)[1] et le questionnaire sur les croyances obsessionnelles (Obsessional Beliefs Questionnaire, OBQ)[2].

Épaisseur du cortex après électroconvulsivothérapie

Publié le 02/11/2019




Dans un contexte où l’électroconvulsivothérapie moderne (ECT) redevient une option thérapeutique acceptable, après les déboires des anciens électrochocs, une étude conçue à l’Université de Copenhague (au Danemark) sur des patients dépressifs (âgés de 18 à 95 ans) évalue les effets de l’ECT sur l’épaisseur du cortex cérébral, en association avec l’évolution clinique.