Lors d’un rassemblement organisé à Paris, en décembre 2014, au moment de la remise du rapport Claeys et Leonetti. Photo Valérie Dubois. Hans Lucas
En matière de fin de vie, il est urgent que la loi soit modifiée afin de permettre à des malades gravement atteints et en fin de vie de cesser de souffrir inutilement. Pour autant, ce droit doit rester très encadré.
Tribune. A la lecture de la tribune rédigée par un groupe de féministes (Libération du 1er novembre), dont certaines avaient signé, en 1971, le Manifeste des 343, on éprouve un véritable malaise. Loin de revendiquer une amélioration de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, votée en 2015, les signataires réclament l’instauration d’une loi qui stipulerait que chaque citoyen français pourrait, «quand il le veut», bénéficier d’une aide à la mort. Si cet appel était entendu, il entérinerait l’idée que l’on peut tuer légalement les dépressifs, anxieux, suicidaires ou borderlines qui en feraient la demande. Et dieu sait s’ils sont nombreux !
Mais plus étonnant encore, cet appel invite les élus de la République à se «détacher des lobbys pharmaceutiques et religieux» afin de faciliter à toute personne qui en exprimerait le désir la possibilité de mettre un terme à sa vie, en étant aidée par un organisme. Soit parce qu’elle serait «fatiguée de vivre» soit parce qu’elle aurait le sentiment d’une «vie accomplie». Telle est la signification de cette proposition : «Nous exigeons aujourd’hui pour nous et pour tous qu’il soit fait droit à cette liberté fondamentale : mourir dignement, si nous le voulons quand nous le voudrons.» Et les signataires ajoutent que 96 % des Français sont favorables à l’euthanasie et au suicide assisté, ce qui est inexact. Si l’on étudie de près le sondage cité (Ipsos), on constate que 60 % des Français considèrent que ce droit doit être encadré et réservé à des personnes atteintes de pathologies graves ; 36 % invoquent le droit à la liberté d’en finir avec la vie, quelles que soient les conditions de santé.
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