L’intérêt suscité par le livre de Michel Desmurget, « La Fabrique du crétin digital », est l’occasion de faire le point sur un domaine où, s’il existe beaucoup d’études, la science a du mal à trancher.
« La multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle. » C’est ce qu’affirme le chercheur en neurosciences Michel Desmurget dans un entretien au Monde, très lu et commenté sur notre site. A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants, ce chercheur a aussi alerté dans de nombreux autres médias sur les risques de l’exposition des enfants aux écrans.
Dans une interview au groupe L’Est républicain, très partagée depuis quelques semaines sur Facebook, il s’inquiétait ainsi pour « la première génération dont le QI sera inférieur à la précédente ». Sur RMC, il expliquait que « plus les enfants regardent d’écrans, plus le QI diminue ».
Ces formules-chocs résumées et alarmantes se propagent massivement auprès des parents, des enseignants et des générations exposées aux écrans, suscitant de nombreuses interrogations. Le point pour y voir plus clair dans un domaine où il existe beaucoup d’études mais où la science a bien du mal à trancher.
1. Les capacités cognitives sont-elles en baisse ?
C’est le point de départ de certaines recherches concernant nos changements environnementaux (éducation, nutrition, pollutions diffuses, écrans, etc.) : on constaterait une baisse des capacités cognitives des dernières générations, plus précisément depuis le milieu des années 1990. « Depuis 2000, c’est la première fois que le QI commence à descendre », affirme ainsi Michel Desmurget sur RMC. Mais ce point de départ est-il acquis ?
Pendant longtemps, dans les pays industrialisés, on a cru que le QI moyen ne ferait qu’augmenter, avec l’amélioration de la scolarisation, du niveau d’études, des conditions sanitaires… L’accroissement régulier du résultat moyen à des tests de QI avait même un nom : l’effet Flynn, en référence au chercheur néo-zélandais James Flynn à l’origine de ce calcul.
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