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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 22 juillet 2019

« Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle »

Par    Publié le 22 juillet 2019

Trois membres de l’Institut Momentum appellent à assumer l’effondrement systémique global qui vient pour préparer l’avènement d’une société « résiliente ».

Fanny Michaëlis

Vivre avec la fin du monde 1/6. La fin de notre monde est proche. Une ou deux décennies, tout au plus. Cette certitude qui nous habite désormais, et qui a bouleversé nos croyances et nos comportements, est le résultat d’observations scientifiques nombreuses et variées sur l’évolution du système Terre, mais aussi de l’expression de caractéristiques banales de l’espèce humaine lorsqu’un événement extraordinaire s’annonce.

Pas de preuves que « huit Sénégalais sur dix souffrent de troubles mentaux »

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Publié: 22 juillet 2019 

Affirmation

« Huit Sénégalais sur dix souffrent de troubles mentaux »
Source: Ansoumana Dione, président de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (Juin 2019)
unproven

Verdict

Explication: Il n'existe aucun chiffre officiel qui confirme ou infirme cette déclaration.

  • « Huit Sénégalais sur dix souffrent de troubles mentaux » (Ansoumana Dione)
  • Ansoumana Dione dit ne pas avoir parlé de « troubles mentaux » mais de « problème de santé mentale ».

dimanche 21 juillet 2019

Frères et sœurs, grandir à l’épreuve du handicap

Le 4 décembre, la justice a ordonné la compensation des « préjudices moraux » subis par le frère de deux enfants atteints d’une maladie génétique non diagnostiquée in utero.
Par   Publié le 21 juillet 2019
YASMINE GATEAU
C’était en CE1, à l’âge où d’ordinaire l’on s’affaire plus à jouer à chat qu’à s’interroger sur son avenir. Camille (*), 7 ans, avait déjà conscience du fossé qui l’éloignait de ses camarades. « Il fallait que j’aie des bonnes notes pour faire de bonnes études, pour trouver un bon travail et un bon logement, pour pouvoir accueillir un jour mon petit frère », se souvient l’adolescente, aujourd’hui âgée de 14 ans.
Un an et demi seulement les sépare. Leurs visages sont si ressemblants que parfois certains en viennent à les confondre. Entre eux, il y a pourtant un abîme infini : Lucas est autiste, Camille est, comme l’on dit, « normale », même si elle « déteste ce mot »« La vie a fait que je suis la sœur de Lucas, et que c’est différent pour lui, donc pour moi aussi », résume la collégienne, qui vit à Paris.
Depuis que le diagnostic a été posé, quand le petit garçon a eu 4 ans, Camille est devenue « comme une médiatrice entre lui et le monde extérieur ». Dans leur école primaire, la fillette entendait souvent les cris de son frère à travers les murs, deux classes plus loin. Les instituteurs, désarmés, venaient lui demander des conseils pour le canaliser. Combien de leçons sur le handicap a-t-elle dû prodiguer à ses camarades de classe qui se traitaient les uns les autres d’autistes ? Une mission « parfois lourde à porter » et qui fait « grandir plus vite », reconnaît l’adolescente.
Les préoccupations de ceux de son âge lui semblent bien dérisoires à côté de ce qu’il se passe le soir chez elle. Il y a « les parents fatigués, qui ont moins de temps pour nous », cette jalousie et ce sentiment d’injustice de les voir « toujours prendre la défense de Lucas ». La nécessité d’être un modèle irréprochable, car Lucas veut l’imiter en tout. « Quand je sors avec des amis, il veut faire la même chose, sauf qu’il n’a pas d’amis. J’ai des chances qu’il n’aura jamais », dit Camille.

Inter-urgences, le bouillant collectif qui bouscule les syndicats

Médias24 - Journal économique marocain en ligne
Le 21 juillet 2019




Ils sont aides-soignants ou infirmiers et ont à peine la trentaine. Avec leur fougue et leur réactivité, les membres du collectif Inter-Urgences sont parvenus à coordonner depuis Paris une grève nationale d'une ampleur inédite, prenant de court les syndicats traditionnels.
18 mars. Excédés après une série d'agressions, les soignants des urgences de l'hôpital parisien Saint-Antoine se mettent en grève illimitée. "Très vite", ils sont rejoints par leurs confrères de quatre établissements voisins, relate Candice Lafarge, 33 ans, aide-soignante à Saint-Antoine.
"On se connaît tous, on a fait nos études ensemble. On s'est rendu compte qu'on avait les mêmes problématiques", insiste-t-elle. Un collectif est lancé.
Trois mois plus tard, Inter-Urgences est devenu une association portée par une vingtaine de paramédicaux non syndiqués, qui revendique plus de 130 services en grève, une centaine de relais partout en France, et participe aux discussions avec le ministère de la Santé.

samedi 20 juillet 2019

La psychochirurgie ne s'est pas arrêtée au pic à glace



Clément Guillet — 

De la très barbare lobotomie aux techniques prometteuses de stimulation cérébrale, la médecine cherche depuis les années 1930 à traiter les maladies mentales en touchant à notre cerveau.

Le Dr Walter Freeman, accompagné du Dr James W. Watts, étudie une radio avant de réaliser une lobotomie. Photo du Saturday Evening Post du 24 mai 1941. | Studio Harris & Ewing via Wikimedia Commons
Le Dr Walter Freeman, accompagné du Dr James W. Watts, étudie une radio avant de réaliser une lobotomie. Photo du Saturday Evening Post du 24 mai 1941. | Studio Harris & Ewing via Wikimedia Commons
Actuellement au cinéma, le film The Mountain nous rappelle ce geste d'un autre temps qu'est la lobotomie. Son réalisateur Rick Alverson embarque le public sur les traces d'un personnage, incarné par Jeff Goldblum, évoquant le Dr Walter Jackson Freeman.
Le road-movie suit le périple du neurologue, qui sillonna les États-Unis à bord de sa «lobotomobile» –comme le véhicule fut baptisé a posteriori–, armé de son pic à glace, dans les années 1950 et 1960. Véritable prophète de la lobotomie, il en revendiqua à lui seul plus de 3.500.

Elle l'a bien cherché

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51 min
Disponible du 28/06/2019 au 03/06/2021

Sur les 200 000 victimes de viols (ou de tentatives de viols) dénombrées chaque année en France, seules 16 000 franchissent la porte d’un commissariat. Entre tribunaux saturés et préjugés tenaces, ce documentaire montre le douloureux parcours de quatre victimes de viol pour se faire entendre. Une plongée sans fard dans un processus archaïque.


Le genre gagne en fluidité

Les termes et identités « gender fluid » ou « non binaires » commencent à prendre leur place dans la société et dérangent, plusieurs décennies après l’apparition des études du genre, un ordre « naturel » hétéronormé.
Par   Publié le 19 juillet 2019
JULIEN BROGARD
Enquête. Une vague, ou une déferlante ? En février, sous le titre « Mode, beauté, nouvelle identité… l’éclat unisexe », illustré par une photo de la très androgyne top-modèle Erika Linder, le magazine Vogue Paris consacre un dossier à ce « phénomène de société ». Un mois plus tard, dans son numéro du 27 mars, l’hebdomadaire L’Obs fait sa « une » sur le thème « Ni fille ni garçon ». L’enquête s’accompagne d’un éditorial intitulé « 50 nuances de genre », dans lequel Dominique Nora, directrice de la rédaction, souligne que « les “non-binaires” forment l’avant-garde d’un combat sociétal ». Dans les médias, sur les réseaux sociaux, au détour des couloirs des collèges et des lycées, un terme émerge avec insistance : « fluidité du genre ». Mais de quoi parle-t-on ?
La fluidité du genre ne désigne pas les personnes intersexes, nées avec une ambiguïté des organes génitaux, sur lesquelles le Sénat s’est penché récemment pour s’émouvoir d’opérations chirurgicales trop précoces. Pas plus que les gays et lesbiennes, dont l’orientation sexuelle sort du cadre hétéronormé dominant. Dérivé de l’anglais gender fluid, le terme englobe en revanche tous ceux qui, dans leur identité de genre, ne se sentent ni tout à fait homme ni tout à fait femme, ou à la fois homme et femme, ou encore homme né dans un corps de femme ou inversement, bref, tout ce qui ne correspond pas strictement à notre catégorisation binaire entre masculin et féminin.

Béguinage : quand le troisième âge s'inspire du Moyen Age

Par Lina Kortobi — 

Créé au XIIe siècle par des communautés de femmes chrétiennes, ce mode d’hébergement collectif est en plein renouveau, porté par des retraités refusant la solitude ou le côté impersonnel des maisons de retraite. Mais les projets se heurtent parfois à des divergences quant à la spiritualité des lieux.

Devant un immeuble en construction, une vingtaine de personnes discutent pendant que d’autres visitent leurs futurs appartements dans le nord de Tours. Parmi elles, quelques femmes célibataires, veuves ou divorcées, et un noyau de cinq amies qui «n’arrivent pas en terre inconnue». L’âge moyen approche 70 ans. Les environs calmes, très bétonnés, comptent de nombreuses structures pour «seniors». Un choix que ces personnes rassemblées ont refusé, parce qu’elles ont préféré vivre en béguinage. Une forme d’habitat semi-communautaire hérité du Moyen Age, qui revient en grâce depuis la fin des années 90.
«C’est toujours ce qu’on dit : le béguinage est le maillon manquant entre vivre seul chez soi et être dans une maison de retraite ou dans une institution médicalisée. Au début, on pensait s’adresser uniquement aux seniors, mais il y a finalement des personnes plus jeunes que ça a intéressées. Alors pourquoi pas ? Elles sont autonomes»,explique la coordinatrice de l’association Vivre en béguinage.

Rencontres avec l’enfermement. Une réflexion sur le soin en psychiatrie



Mes recherches en sociologie m’ont conduite à étudier les situations de violence, les pratiques de contrainte et les unités sécurisées à l’hôpital psychiatrique, en parallèle de la montée de la démocratie sanitaire qui prône le respect des droits des patients et notamment de leur consentement.


Handicap : l'alerte des associations dans le JDD qui s'alarment du revenu universel d'activité

Logo leJDD.fr
le 13 juillet 2019

Le revenu universel d'activité doit se substituer d'ici à 2023 au RSA et à plusieurs autres prestations sociales.
Le revenu universel d'activité doit se substituer d'ici à 2023 au RSA et à plusieurs autres prestations sociales. (Sipa)

"Ne sacrifions pas les personnes handicapées", écrit dans le JDD Luc Gateau, président de l'Unapei pour le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés. Ces 55 organisations s'alarment du futur revenu universel d'activité (RUA), censé se substituer d'ici à 2023 au RSA et à plusieurs autres prestations sociales.

"Tandis que s'achève le premier cycle de la concertation sur le revenu universel d'activité, nos associations, représentantes des personnes en situation de handicap et de leurs familles, dénoncent une concertation qui, sous couvert de faire des constats, dessine déjà des orientations auxquelles nous nous opposons fermement. L'allocation aux adultes handicapés ne doit pas disparaître au profit d'un revenu universel d'activité ne prenant pas en compte la spécificité du handicap.
Le revenu universel d'activité, tel que présenté et introduit par notre président de la République, vise à permettre un retour à l'activité des personnes bénéficiant aujourd'hui des minima sociaux. Pour prendre en compte une inégalité de destin liée au handicap, la loi a créé en 1975 un minimum social garantissant aux personnes reconnues en situation de handicap des ressources minimales. Dès lors que les conditions médicales et administratives de son octroi sont remplies, l'allocation aux adultes handicapés est délivrée de droit, sans contrepartie.

Un an après le lancement de la stratégie autisme, des députés appellent à sortir les adultes des institutions psychiatriques

PAR COLINE GARRÉ 
- PUBLIÉ LE 18/07/2019

Crédit photo : S. Toubon
La situation des adultes autistes, longtemps négligée, reste source de vive inquiétude, ont alerté les députés Daniel Fasquelle (LR, Pas-de-Calais) et Nathalie Sarles (LREM, Loire), ce 17 juillet, en présentant devant le comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques de l'Assemblée nationale, le suivi de leur mission. En juin 2018, soit deux mois après le lancement de la « stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement », les deux députés avaient présenté 31 mesures.

Autisme : les comportements alimentaires atypiques pourraient être un signal d’alarme

Univadis

Dawn O'Shea   16 juillet 2019


Une nouvelle recherche suggère que les comportements alimentaires atypiques pourraient être un signal d’alarme précoce de la présence d’un trouble du spectre autistique (TSA).

Une étude publiée dans la revue Research in Autism Spectrum Disorders a examiné les pratiques alimentaires au sein d’un échantillon de 2 102 enfants, qui incluait 1 462 enfants atteints d’autisme, 327 enfants atteints d’autres troubles (par ex., un trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention [Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder, ADHD], un handicap intellectuel, un trouble du langage et une difficulté d’apprentissage) et 313 enfants typiques.


Il en ressort que les comportements alimentaires atypiques étaient significativement plus fréquents chez les enfants atteints d’autisme (70,4 %) que chez les enfants atteints d’autres troubles (13,1 %) et les enfants typiques (4,8 %).


vendredi 19 juillet 2019

Lionel Naccache : «Dans "les Femmes savantes", la sexualité et la connaissance sont disséquées avec génie»

Par Erwan Cario, Dessin Amina Bouajila et Cécile Daumas — 
Lionel Naccache : «Dans 'les Femmes savantes', la sexualité et la connaissance sont disséquées avec génie»
Lionel Naccache : «Dans "les Femmes savantes", 
la sexualité et la connaissance sont disséquées avec génie»
Dessin Amina Bouajila

Un soir, lors d’une représentation de la pièce de Molière, le neurologue se questionne sur les rapports tendus et clivés entre les deux notions pourtant si proches. Cette interrogation sert de base à son dernier essai, où il développe le concept de névrose cognitivo-sexuelle.

Et si un film, un roman ou un tableau nous aidaient à mieux comprendre un concept, une époque ou un projet de recherche ? Tout l’été, intellectuels et scientifiques partagent leur goût pour une œuvre fictionnelle qu’ils ont analysée sous toutes les coutures.
Neurologue et chercheur en neurosciences cognitives, Lionel Naccache est connu pour ses travaux sur le fonctionnement cérébral de la conscience. Dans son dernier essai, Nous sommes tous des femmes savantes (Odile Jacob), il fait un pas de côté inattendu en s’intéressant aux liens selon lui très forts qu’entretiennent connaissance et sexualité. C’est une réflexion, raconte-t-il en introduction, qui a vu le jour alors qu’il assistait à une représentation de la pièce de Molière les Femmes savantes. Ce qui en fait un candidat idéal pour introduire notre série «Détours par la fiction». Comment un chercheur passe par le théâtre, le roman ou le cinéma pour élaborer un concept, une idée ?

Mon travail thérapeutique face à l’occupation

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19 juillet 2019
Photo : Archives
Gaza - Rassemblement de familles de prisonniers - Photo : Archives

Samah Jabr – Beaucoup de ceux qui sont entrés dans ma clinique psychiatrique ont subi la poigne écrasante de l’occupation israélienne. D’autres n’en franchissent tout simplement pas le seuil.
Lorsque j’ai choisi de me spécialiser en psychiatrie, un collègue très amical a fait une caricature de « La clinique du Dr Samah Jabr ». Le dessin montrait une toile d’araignée sur la porte du bureau, ce qui signifiait que jamais personne n’y entrerait pour une aide psychiatrique.
Il avait tellement tort ! Quand j’ai commencé à pratiquer, j’ai été surprise par l’éventail de problèmes cliniques que les gens amenaient avec eux, souvent des problèmes médicaux pour lesquels les médecins ne pouvaient identifier aucune cause.