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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 9 juillet 2014

Enfant handicapé: «J’en fais quoi de mon fils ? Je le range dans un placard ?»

MARIE PIQUEMAL

Jusqu’où devront-ils aller ? Comment faire pour que la République française respecte les droits de ses citoyens ? Les parents d’Elias Hamdaoui, cet adolescent autiste dont Libération avait raconté l’histoire, se débattent toujours pour trouver un établissement adapté.
Il y a six mois, la justice leur a pourtant donné raison : le tribunal administratif a reconnu que l’absence de solution de la part des autorités était une atteinte grave aux droits élémentaires d’Elias et de ses parents. Le juge avait alors enjoint aux services de l’Etat d’agir dans un délai de trois mois. C’était le 13 décembre 2013. Depuis, aucune solution pérenne n’a été trouvée. Ecœurée, la famille vient d’intenter une nouvelle action devant les tribunaux. Interrogé, le ministère assure «suivre de près ce dossier». Elias fait partie des quinze cas identifiés comme critiques par les services de l'Etat, selon le décompte publié ce mercredi. Retour sur une histoire pas si isolée.

mardi 8 juillet 2014

L'unité psychiatrique jurassienne ferme dans l'urgence

SUISSE 07-07-14

L'unité de soins psychiatriques aigus pour adultes ferme à Delémont.
L'unité de soins psychiatriques aigus pour adultes ferme à Delémont.
Image: Archives/photo d'illustration/AFP
L'unité hospitalière médico-psychologique (UHMP), qui compte 20 lits, sera fermée ces prochains jours. Cette décision a été prise en raison de l'absence de leadership tant au niveau médical qu'infirmier.

Grève aux urgences : le bras de fer

Carcassonne Publié le 08/07/2014

Hier à l'accueil des urgences, au premier jour d'une grève indolore pour les patients./ Photo DDM, J.-L. B.
Hier à l'accueil des urgences, au premier jour d'une grève indolore pour les patients./ Photo DDM, J.-L. B.
Le personnel des urgences est en grève illimité depuis hier. Depuis l'ouverture du nouvel hôpital, le service explose et hier matin, la tension est aussi montée entre grévistes et direction.
Premier jour de grève illimitée aux urgences du centre hospitalier, hier, et premières vives tensions entre grévistes et direction. Sans conséquences pour les patients puisque le personnel est assigné et qu'il juge «impensable de leur faire porter le chapeau du manque de moyens quotidiens», selon les termes de Gilles Gadier, le délégué FO, le mouvement témoigne pour autant d'un ras-le-bol manifeste. Hier matin, 80 personnes du service des urgences ont pris part à l'assemblée générale. «C'est une très, très forte mobilisation qui en dit long sur l'exaspération du personnel, observe Gilles Gadier. Il y a beaucoup plus d'activité, donc on fait rentrer beaucoup plus d'argent. Or, nous n'avons pas les moyens pour fonctionner».
En dépit du plan d'urgence présenté par la direction, tenant compte de la surcharge de travail depuis l'ouverture (lire notre édition d'hier), pour les grévistes on est loin du compte. Ils demandent entre autres la présence d'une infirmière et d'un aide-soignant 24 heures sur 24, un agent de sécurité, le renfort du personnel administratif, un brancardier le week-end.


Pénibilité au travail : vaste enquête syndicale auprès des PH cet été

 08/07/2014

Les cinq intersyndicats de praticiens hospitaliers ont été reçus ce lundi au ministère de la Santé, en marge de la concertation sur la loi de santé, pour évoquer la pénibilité au travail et la représentativité syndicale, sujets hautement sensibles.
Le gouvernement souhaite étendre la prise en compte de la pénibilité au travail à la fonction publique et aux praticiens hospitaliers (une réflexion déconnectée de la conférence sociale qui se déroule à Paris). Mais l’exécutif se demande comment transposer aux hôpitaux les critères réservés aux salariés du privé dans le cadre de la réforme des retraites.

L’OCDE veut mobiliser davantage les soins primaires sur les troubles mentaux

08.07.2014

"Investir davantage dans les soins primaires serait une façon efficace, sur le plan des coûts, de traiter les troubles mentaux légers à modérés". C’est l'OCDE, qui le suggère dans un rapport rendu public cette semaine, qui estime que la maladie mentale est "insuffisamment" prise en charge dans les pays de l'OCDE. L’organisation estime qu’une personne sur deux connait un problème de mauvaise santé mentale à un moment de sa vie; la dépression et l'anxiété concernant, "à tout moment 15 % de la population d'âge actif concernée".

Pourtant, les auteurs du rapport jugent que ces troubles sont insuffisamment pris en charge, avec entre un tiers et la moitié des personnes souffrant de troubles mentaux qui ne reçoivent "aucun traitement". Ainsi, "globalement, 56,3 % des personnes souffrant de dépression ne reçoivent pas de traitement approprié" dans les pays développés membres de l’OCDE. L'institution évalue les coûts, directs et indirects, d'une mauvaise santé mentale à 4% du PIB dans de nombreux pays de l'OCDE, la France (2,3%) étant en deçà de cette estimation.

Psychothérapie Loi 21 au Québec : loi qui pose problème

Comme en France, la loi 21 est en vigueur depuis 2012 au Québec, donnant la possibilité aux praticiens sans véritable titre en psychothérapie de faire une démarche pour obtenir un permis de pratiquer.
De ce fait, plusieurs intervenants, dont des psychoéducateurs et des travailleurs sociaux, pensent que le nombre de poursuites pour pratique illégale de la psychothérapie va fortement augmenter.
200 signataires affirment dans une lettre adressée à l’Ordre des psychologues du Québec que « la nouvelle loi [...] crée plus de problèmes qu’elle n’en résout » et qu’il est « urgent de revoir la situation ».
Selon le professeur Normand Brodeur de l’École de service social de l’Université Laval, « le résultat risque d’être un manque de services à la population ».
Comme dans plusieurs pays, l’activité de la psychothérapie au Québec n’était pas réglementée. « Tout le monde pouvait faire tout », résume la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Rose-Marie Charest.
Seuls les psychologues et les médecins qui en ont les compétences peuvent pratiquer la psychothérapie, c’est ce que prévoit cette loi 21 adoptée en 2009.

Les jumeaux troublent la science

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Par 
Durant le traditionnel rassemblement de jumeaux et triplés "Deux et plus" en août en Bretagne, ici en 2008.
« Je rêve, avec naïveté, d’une osmose qui ne s’embarrasserait ni de mots ni de gestes, ne réclamerait pas de preuves, sur laquelle le temps n’aurait pas de prise, devrait tout à la nature et si peu à la culture. Une osmose amniotique. » N’avons-nous pas tous été parfois tentés par ce fantasme ? Ce n’est pourtant pas un « sans pareil » qui s’exprime ici, mais un « frère pareil », nostalgique et dépossédé. Dans Olivier (Gallimard, 2011), l’écrivain Jérôme Garcin raconte comment il a dû grandir avec la présence fantomatique de son frère jumeau, disparu la veille de ses 6 ans.
De tous temps, les jumeaux ont fasciné, stupéfié, effrayé parfois. Sur tous les continents, ils ont fait l’objet de mythes fondateurs. Tantôt sacralisés, tantôt diabolisés, ils offrent un jeu de miroirs aussi captivant que déroutant. Mais, depuis près de cent cinquante ans, « frères et sœurs pareils » passionnent aussi les biologistes.
« Les jumeaux sont des miracles de la nature, s’émerveille le professeur Bruno Falissard, pédopsychiatre, biostatisticien et directeur de l'unité Inserm « santé mentale et santé publique ».Ces clones naturels constituent des modèles d’une pureté extraordinaire, pour qui tente de démêler la part des facteurs génétiques et environnementaux dans l’expression d’un caractère ou d’une maladie. »

Un test sanguin pour dépister la maladie d'Alzheimer

Le Monde.fr | 
Une personne âgée embrasse une animatrice pendant son repas à l'accueil de jour pour malades d'Alzheimer, le 6 Juillet 2011 au sein du village générations de Saint-Apollinaire.
Des chercheurs britanniques ont annoncé, mardi 8 juillet dans plusieurs journaux britanniques, avoir mis au point un test sanguin qui permettrait de dépister précocement les risques de développer la maladie d'Alzheimer avant que les premiers symptômes ne soient installés. Il s'agit d'une avancée dans la prévention de cette maladie.
Après dix ans de recherches, les scientifiques de l'université d'Oxford et du Kings College sont certains d'avoir isolé dix protéines qui indiquent, à 87 %, les risques pour quelqu'un qui souffre de problèmes de mémoire d'être atteint dans l'année de la maladie d'Alzheimer.
Cette découverte signifie que des essais cliniques peuvent débuter sur des personnes qui n'ont pas encore développé la maladie, afin de déterminer les remèdes qui stopperont son commencement.


Hystéricisme et hystérie, du sommeil hystérique en particulier

Par le dr Espanet, en 1875.

Le document est consultable ici

« Le Tiers Etat et la gratuité des soins »

Tribune libre
mardi 8 juillet 2014
Dans une tribune libre sur le thème de la gratuité des soins, le Dr. Jean-François Reverzy explique quels sont les effets de cette conquête sociale dans le secteur de la santé mentale.
L’annonce par Marisol Touraine d’une réforme de la Santé instaurant le tiers Payant généralisé n’est pas sans poser des questions de fonds. L’annonce même par les médias de la formule : les malades n’auront plus à payer leur médecin ouvre un débat.

Le médecin et l’argent

J’ai défendu des le début de ma formation et je défends toujours la gratuité des soins. Cette position était déjà celle de mon père, médecin généraliste mort en 1959. Il fut qualifié alors, lors de ses obsèques, de "médecin des pauvres", épithète justifiée : officiant dans un quartier misérable du Lyon de l’après guerre, la majorité de sa clientèle était bien incapable de lui verser le moindre honoraire. Ecrivain reconnu, il écrivit en 1955, dans la revue "Les temps modernes" que dirigeait Jean Paul Sartre, un court article "Le médecin et l’argent". Dans ce texte, il pointe comme un drame en quatre actes le déroulement de l’acte médical dont le dernier acte pose un embarras partagé par le médecin et le patient au moment du paiement de la consultation. Il décrit ce contraste entre le lien quasi sacerdotal qui unit le médecin et le patient, et l’intrusion du commerce d’argent comme une chute, cependant inévitable.

En psychiatrie et en psychanalyse

Lors de ma formation, j’ai pu être confronté des 1970 à deux doctrines : celle alors majoritaire des psychiatres des hôpitaux - la corporation était alors très marquée par les positions de politique de santé du parti communiste - défendant une gratuité totale des actes. Cette orientation mit sur pied le dispositif de la psychiatrie publique actuelle et a instauré pour les patients une gratuité des prises en charge notamment en ambulatoire. A noter une réalité sous jacente, au delà de l’idéologie : la psychiatrie publique fut crée d’abord au titre de l’hygiène publique et de la prévention des maladies contagieuses et dangereuses. La gratuité des consultations en CMP vient de là.
Le monde psychanalytique était par contre partagé entre les défenseurs d’une valeur fondamentale du paiement de l’acte analytique (selon la formule célèbre de Jacques Lacan, il marque la chute ou le désêtre de l’analyste par son effet de réel) et d’autres, qui suivant le célèbre discours de Freud à Budapest en 1920, prônaient la gratuité de l’accès à la psychanalyse.


Meurtre d’une institutrice : une cellule d’urgence médico-psychologique active pendant toute la semaine

07/07/201

Beaucoup d’enfants, de parents, et de personnels de l’école publique Edouard Herriot se sont pressés ce vendredi après-midi et samedi vers la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) mise en place immédiatement après le meurtre d’une institutrice de 34 ans, au sein de sa salle de classe. Tous évoquent en ressortant de ces séances individuelles ou collectives, coordonnées par le docteur Villamot, le besoin de pouvoir évoquer la scène d’horreur dont ils ont été directement ou indirectement les témoins vendredi matin, lorsqu’une femme atteinte de troubles psychiatriques graves a poignardé mortellement l’enseignante.

Hôpital : dites ha, ha, ha !

OLIVIER BERTRAND

Allongée sur une table, une stagiaire joue les malades. Elle jette un œil distrait sur le couple aux nez rouges qui tente de capter son attention devant les autres élèves qui regardent. Ils sont une douzaine, en formation pendant cinq mois au Rire médecin (1), une association qui existe depuis vingt-trois ans et forme désormais des clowns capables de jouer à l’hôpital. Un vrai métier pense sa fondatrice, Caroline Simonds, qui voudrait obtenir la certification de «comédien-clown auprès de publics en grande vulnérabilité». L’enjeu principal est de gagner encore en reconnaissance, d’affirmer qu’il ne suffit pas d’enfiler un nez et faire le rigolo pour être clown à l’hôpital. Le référentiel des compétences nécessaires, établi pour la certification, précise les techniques, les connaissances qu’il faut pour faire rire dans des lieux où traînent la souffrance, la mort.

lundi 7 juillet 2014

Mauvaises ondes pour le cerveau virtuel

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Du jamais-vu dans l’univers feutré de la recherche sur le cerveau. Plus accoutumé aux bruissements de couloir qu’aux révolutions de palais, ce tout petit monde fait face à un vent de fronde. Cette tempête inédite souffle sous un colossal crâne virtuel : le projet « Human Brain » (HBP). Censé fédérer 256 laboratoires de 24 pays européens, c’est un pari à un milliard d’euros sur dix ans. Il mise sur le succès de la modélisation du cerveau humain : un défi visionnaire pour les uns, voué à l’échec pour d’autres.
Dans une pétition mise en ligne le 7 juillet (Neurofuture.eu), plus de 260 scientifiques alertent la Commission européenne sur les risques « d’échec majeur» de ce projet : un gaspillage potentiel énorme, au vu des sommes investies. D’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse, du Portugal ou de France, les signataires comptent de nombreux leaders reconnus des neurosciences. Ils appellent la Commission européenne à évaluer de façon « transparente » la qualité scientifique et le mode de gouvernance du projet, dont ils pointent le « manque d’ouverture ». Surtout, ils dénoncent une approche scientifique jugée trop « étroite ».

Le doux parfum de la couche-culotte (pleine)

LE MONDE | 
Par 
Selon une interprétation évolutionniste, le dégoût est un comportement qui confère un avantage aux personnes qui y sont sujettes : en s’éloignant de l’immonde, en fermant les yeux ou en se pinçant le nez, on se met à l’abri des microorganismes pathogènes.
Il est toutefois, dans la vie, des circonstances où l’on surmonte son dégoût, soit pour accéder à la sainteté en avalant les crachats de tuberculeux, soit pour accéder à son téléphone portable tombé dans les toilettes à la turque d’une aire d’autoroute. Et, en dehors de ces cas exceptionnels (mais véridiques), il arrive aussi de passer outre ses haut-le-cœur sur une base quotidienne, parce qu’il faut changer la couche de bébé.
Dans une étude publiée en 2006 par la revue Evolution and Human Behavior, une équipe australo-américaine s’est demandé si les stations répétées devant le plan à langer parvenaient à amadouer le dégoût. Pour le dire prosaïquement, s’habitue-t-on au doux parfum de la couche-culotte remplie par sa généreuse progéniture ?

Bon sang ne saurait faiblir

LE MONDE | Par 
Ni ordre ni caste, la classe (sociale) n’a pas de frontières bien définie. Les passages d’une classe à une autre sont possibles et la mobilité sociale fait partie des sociétés de classes. Mais quelle est son ampleur, se demandent, depuis plus d’un siècle, les sociologues ?
S’il est un domaine extrêmement technique de la sociologie, c’est bien l’étude de la mobilité sociale. Les articles relient le plus fréquemment deux générations, pour déceler la relation entre la position sociale des parents et de leurs enfants au même âge.
Dans The Son Also Rises. Surnames and the History of Social Mobility  (Princeton University Press, 2014), l’économiste Gregory Clark et une douzaine de ses étudiants ont utilisé un indicateur indirect de mobilité sociale qui se prête à des études sur le long terme, voire parfois sur plusieurs siècles. Ils s’appuient sur le nom de famille. Ces noms – particulièrement ceux des élites – sont stables au cours des siècles. Le prestige est associé au nom, et une bonne identification assure transmission des héritages et reconnaissance par l'Etat. 
Ainsi en Suède – pays où la mobilité sociale semble importante –, les familles nobles (créées avant 1800) déclarent encore aujourd’hui des revenus plus élevés que les non-nobles, et sont six fois plus fréquentes parmi les avocats que le reste de la population. En Grande-Bretagne, les noms de famille surreprésentés chez les riches en 1860 (dont la fortune au décès était plus de 200 fois la fortune moyenne) sont, encore aujourd’hui en 2010, quatre fois plus riches que la moyenne. Il y a régression vers la moyenne, mais elle est lente. Le statut social semble s’hériter sur de longues périodes.
De manière ironique, Clark écrit alors : « Après avoir, pendant des années, regardé avec dédain mes collègues sociologues obsédés par des illusions telles que la classe sociale, je dus me rendre à l’évidence : les chances d’un individu peuvent être prédites non seulement à partir du statut des parents, mais aussi à partir de celui des arrière-arrière-arrière-grands-parents. » Il repère l’effet d’un « indéniable substrat hérité, ressemblant suspicieusement à de la classe sociale ». Le sociologue en moi salue cette clairvoyance.

Le cancer touche aussi l'enfance et l'adolescence

Le Monde.fr | Par 
Récemment, quelques voix se sont élevées pour dénoncer la façon dont sont pris en charge les enfants atteints de cancer en France. Le sujet est important. A chaque enfant, à chaque famille, concernés par cette épreuve si douloureuse, nous devons apporter un éclairage sur ce qu'il en est réellement. Les cancers des enfants et des adolescents représentent au total moins de 1% de l'ensemble des cancers. Les chances de guérison d'un enfant sont très différentes selon le type de cancer, l'étendue de la maladie, l'âge de l'enfant. En France, le taux de survie des enfants atteints d'un cancer dépasse 80% mais le cancer demeure la première cause de décès par maladie chez les enfants de moins de 15 ans.
La prise en charge des cancers de l'enfant est très différente de celle des adultes. Les pathologies ne sont pas les mêmes et leurs traitements doivent donc être spécifiques. L'organisme des enfants étant en croissance, certains traitements peuvent entraîner des séquelles importantes à long terme. L'impact psychosocial de la maladie sur un adulte en devenir et sa famille implique une attention encore accrue englobant les aspects psychologiques, éducatifs, familiaux jusqu'à l'insertion professionnelle et sociale. Chaque type de cancer ne touchant qu'un faible nombre d'enfants, ils constituent une constellation de maladies rares qui imposent une collaboration internationale pour progresser.

RETOUR SUR "L'HOLOCAUSTO BRASILEIRO"


 
 1979 : Franco Basaglia est au Brésil pour une série de conférences. Basaglia, souvenez-vous, c’est ce médecin qui, par son œuvre et par sa pratique, a bouleversé la psychiatrie de son pays. En 1973, naît ainsi la « Psichiatria democratica » : les soins « hors les murs ». Le mouvement s’étend à toute l’Italie et devient un mouvement social qui interpelle les forces politiques et syndicales.
Franco Basaglia est donc au Brésil. Le psychiatre d’une exploitation minière dans l’État du Minas Gerais, Anthony Simone, lui fait visiter un certain nombre d’hôpitaux publics. Parmi ceux-ci, la « Colônia » où il y eu 60 000 morts en 50 ans. À la fin de la visite, Basaglia convoque une conférence de presse :« Je suis allé aujourd’hui dans un camp de concentration nazi. En aucun lieu au monde, je n’ai assisté à une telle tragédie. »
Cela eut de fortes répercussions au Brésil. Étouffer le scandale devenait difficile et la pression sur le gouvernement d’alors s’accrue. En 1979, la « chose » était certes déjà connue mais non prise en compte par l’opinion publique. Les pouvoirs souhaitaient alors plutôt étouffer la « chose ». C’est ainsi qu’Anthony Simone, l’organisateur de la visite, failli voir son diplôme de psychiatre révoqué par le Conseil Régional de Médecine, l’équivalent de l’Ordre des Médecins en France. Les institutions, notamment médicales, surtout quand elles ont un passé trouble, n’aiment pas les scandales les concernant.
Il faut savoir qu’au début des années soixante, au Brésil, un photographe, Luiz Alfredo, qui avait pris les clichés terribles à l’Hospice – la « Colônia » - revint à la rédaction de son journal et vida son sac devant son chef : « Ceci n’est pas un accident, c’est un assassinat de masse ». Bien que cette dénonciation fut publiée dans la revue à plus fort tirage de l’époque, le silence à ce propos reprit ses droits, et la réalité psychiatrique d’alors n’allait changer que deux décennies plus tard, à partir des années quatre-vingt, et suite précisément à l’intervention de Basaglia.
En France, pareillement, l’abandon à la mort des 76 000 fous internés sous le régime pétainiste, s’il n’était après la seconde Guerre mondiale connu que de quelques-uns, ne fut réellement révélé au public que par le livre de Max Lafont, L’extermination douce, en 1987, 40 ans plus tard. Livre issu d’une thèse de médecine soutenue en 1981. Livre qui ne trouva d’autre éditeur qu’une fondation : l’AREFPPI et qui fut réalisé par une communauté de psychanalystes,  d’informaticiens, de poètes, de danseurs, de mathématiciens, d’historiens et d’un groupe de jeunes personnes en soin. Livre qui suscita, à la faveur d’un article de la psychiatre Escoffier-Lambiotte (voir le billet précédent) publié dans Le Monde, de grands débats et beaucoup de protestations dans l’institution psychiatrique. Livre qui tomba dans l’oubli, comme au Brésil avant l’intervention de Basaglia, jusqu’en 2001. Date où furent réédités et L’extermination douceet Le train des fous de pierre Durand (initialement publié lui aussi en 1987). C’est alors, à cette date, en 2001 donc, qu’une historienne, Isabelle von Bueltzingsloewen, entrepris une recherche. Recherche semble-t-il commanditée par les autorités scientifiques d’un hôpital psychiatriques : celui du Vinatier, dans le Rhône. Celui particulièrement analysé par Max Lafont dans son livre et particulièrement cité et dénoncé par Mme Escoffier-Lambiotte dans Le Monde.


Ecole maternelle : des nouveaux programmes plus ludiques ?

LE MONDE | Par 
Colcanopa pour Le Monde
La maternelle peut-elle redevenir une « petite école » sans renoncer à l'ambition ? Tourner le dos à la tendance à la « primarisation » dénoncée par les enseignants, tout en propulsant les enfants de 3 à 6 ans – un âge auquel la scolarisation n'est pas encore obligatoire – sur le chemin des savoirs ? Le projet de nouveaux programmes publié jeudi 3 juillet tente la synthèse – le grand écart, diront certains – en proposant un mariage de raison.
« Ne pas exclure les connaissances au profit du développement de l'enfant, ne pas exclure le développement au profit des connaissances », résume Isabelle Racoffier, la présidente de l'Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques (Ageem), qui entraperçoit dans ces propositions une « volonté de tenir les deux bouts ». Et de ne fâcher personne.
« APPRENDRE, GRANDIR ET S'AFFIRMER COMME SUJET SINGULIER »
Qui pourrait ne pas se satisfaire d'« une école bienveillante », « juste pour tous et exigeante pour chacun » ? Une maternelle s'attaquant aux « inégalités de réussites scolaires », y compris celles entre filles et garçons au sujet desquelles le gouvernement dément faire machine arrière ? L'école maternelle de demain, dont la loi d'orientation 2013 a réaffirmé la spécificité en créant un cycle unique – de la petite à la grande section, alors que cette dernière était jusqu'à présent rattachée au cours préparatoire (CP) –, définit « des objectifs d'apprentissage qui ne sont ni prématurés ni anticipés ». Une formulation on ne peut plus prudente.

Isolement : « La solidarité, ça ne s'enseigne pas »

Le Monde.fr | Propos recueillis par 
Près d'une personne âgée sur quatre est seule, révèle, lundi 7 juillet, une enquête (PDF) de la Fondation de France. Philippe Pitaud, docteur en sociologie de la santé, directeur de l'institut de gérontologie sociale de Marseille et directeur de l'ouvrageSolitude et isolement des personnes âgées (Eres, 2010), commente ce phénomène.
Cette forte augmentation du nombre de personnes âgées isolées  (27 % en 2014 contre 16 % en 2010) vous surprend-elle ? 
Philippe Pitaud : Le phénomène est ancien. Mais la société française n'en a réellement pris conscience qu'en 2003, lors de l'épisode de la canicule. Une situation jusqu'alors latente est arrivée à la conscience d'une nation. Aujourd'hui encore, les responsables politiques en restent comme tétanisés.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Les gens sont reliés à des tas de réseaux sociaux avec leurs écrans et leurs téléphones mais sont de plus en plus isolés. Nous sommes dans une société individualiste, très productrice de souffrance. Car la solitude, ce n'est pas simplement le fait d'être isolé, c'est d'abord avoir le sentiment de ne compter pour personne. Et ce, quel que soit l'âge.

Nouveaux traitements de l’hépatite C : le hold-up des labos

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

Manifestation contre le coût élevé des nouveaux traitements de Gilead contre l'hépatite C, le 29 avril à Montpellier.

L’arrivée de nouvelles molécules, appelées antirétroviraux d’action directe (AAD), change la donne pour traiter voire éradiquer l’hépatite C. Seul inconvénient : leur coût est jugé exorbitant. 
Ces nouveaux traitements – dont fait partie le Sovaldi (sofosbuvir), du laboratoire américain Gilead –, autorisés en Europe fin 2013, sont nettement plus efficaces et ont beaucoup moins d’effets secondaires que le traitement de référence actuel, qui associe l’injection d’interféron pégylé (agent renforçant la réponse immunitaire, modifié pour persister plus longtemps dans l’organisme) à la prise orale d’un antiviral, la ribavirine, pendant 24 semaines. L’efficacité sur la réponse virologique est en effet de 90 %. « Il n’est donc pas abusif de parler de révolution thérapeutique », soulignait dans nos colonnes Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (« Science & médecine » du 4 juin). 

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande d’utiliser ces traitements pour les patients ayant atteint les stades sévères de la maladie, ayant développé une cirrhose (stade F4) ou atteint le stade de fibrose hépatique sévère (stade F3), a-t-elle indiqué mardi 1er juillet. La HAS préconise aussi de traiter ainsi les malades infectés concomitamment par le virus du sida. Elle a en outre estimé que le Sovaldi apportait une améliorationimportante du service médical rendu.
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Handicap mental : une association porte plainte contre Disneyland Paris




L'Unapei raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.

Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris.
Le château de la Belle au Bois dormant, à Disneyland Paris. © AFP

Après plusieurs plaintes de parents ayant fait état de discriminations à l'encontre de visiteurs handicapés mentaux à Disneyland Paris, l'association Unapei a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte, une démarche qui "surprend" beaucoup Disney. L'Unapei, fédération de familles et proches de personnes handicapées mentales, raconte avoir été alertée par de nombreuses familles et associations de personnes handicapées mentales pour des "actes de discriminations manifestes" dans ce parc d'attractions.
"La première discrimination est le délit de faciès", explique Thierry Nouvel, le directeur général de l'Unapei. En effet, "lorsqu'une personne handicapée mentale se présente devant une attraction, elle est refoulée, doit obtenir un pass dit prioritaire, ce qui équivaut à une heure et demie de formalités", dit-il.

Troubles mentaux: 12% des femmes et 6% des hommes en activité touchés (étude)

01/07/14
(AFP) - Environ 12% des femmes et 6% des hommes de 30 à 55 ans ayant un emploi en 2006 disaient souffrir d'un trouble mental, indique mardi une étude, qui montre que 4 ans après, près de 20% d'entre eux avaient perdu leur travail.
L'enquête du service statistique des ministères sociaux (Drees) montre que dans la population déclarant des troubles mentaux (définis ici comme des troubles anxieux généralisés ou épisodes dépressifs caractérisés), le maintien dans l'emploi est moins fréquent que pour le reste de la population.
Ainsi, 86% des femmes et 82% des hommes disant souffrir de ces troubles avaient conservé une activité professionnelle en 2010, contre respectivement 92% et 93% des personnes non touchées.

Par-delà nature et culture

PHILIPPE DESCOLA

Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard
Parution : 15-09-2005