"Investir davantage dans les soins primaires serait une façon efficace, sur le plan des coûts, de traiter les troubles mentaux légers à modérés". C’est l'OCDE, qui le suggère dans un rapport rendu public cette semaine, qui estime que la maladie mentale est "insuffisamment" prise en charge dans les pays de l'OCDE. L’organisation estime qu’une personne sur deux connait un problème de mauvaise santé mentale à un moment de sa vie; la dépression et l'anxiété concernant, "à tout moment 15 % de la population d'âge actif concernée".
Pourtant, les auteurs du rapport jugent que ces troubles sont insuffisamment pris en charge, avec entre un tiers et la moitié des personnes souffrant de troubles mentaux qui ne reçoivent "aucun traitement". Ainsi, "globalement, 56,3 % des personnes souffrant de dépression ne reçoivent pas de traitement approprié" dans les pays développés membres de l’OCDE. L'institution évalue les coûts, directs et indirects, d'une mauvaise santé mentale à 4% du PIB dans de nombreux pays de l'OCDE, la France (2,3%) étant en deçà de cette estimation.
"Les gouvernements doivent intensifier leurs efforts pour améliorer les soins de santé mentale qui restent mal dotés en ressources et auxquels il n'est pas attaché un degré de priorité suffisant dans un trop grand nombre de pays", estime le rapport. Pour y arriver, il n’y a pas trente six solutions, selon l'OCDE, qui table sur les praticiens de premier recours pour diagnostiquer, traiter et gérer ces situations.
Problème, selon le rapport : dans bien des cas, "ceux-ci manquent de ressources, de temps et de compétences pour le faire efficacement", selon la même source. Et le rapport de proposer "un soutien accru" des acteurs de soins primaires de la part des psychiatres et une "formation à la santé mentale et une formation professionnelle continue pour tous les médecins et personnels infirmiers de premier recours". Enfin, les auteurs préconisent un "plus large accès des praticiens en soins primaires aux services de spécialistes pour orienter les patients."
Réaliste, le rapport de l’OCDE conclut néanmoins que les systèmes de soins primaires ne pourront pas tout faire. D’où son appel à développer parallèlement les psychothérapies comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui, selon ces experts, "ont fait la preuve de leur efficacité."
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