par LIBERATION publié le 16 septembre 2021
Après l’entrée en vigueur mercredi de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant, «quelque 3 000 suspensions» ont été signifiées à des personnels de santé non vaccinés contre le Covid-19, a annoncé jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il y a eu également «quelques dizaines de démissions à ce stade», a-t-il ajouté sur RTL.
Selon lui, «un grand nombre de ces suspensions ne sont que temporaires» et concernent «essentiellement du personnel des services supports», «très peu de blouses blanches». «La continuité des soins a été assurée», a indiqué le ministre.
Le nombre avancé par le ministre pourrait toutefois être sous-estimé, d’après les premiers chiffres recueillis par l’AFP, qui a recensé près de 1 500 suspensions rien que dans une quinzaine d’hôpitaux publics. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), principal groupe hospitalier français, a ainsi fait état jeudi de 340 agents suspendus. La presse locale a par ailleurs rapporté des sanctions plus fréquentes dans le sud: 450 au CHU de Nice, 100 à Perpignan, autant au centre hospitalier des Alpes du Sud (Briançon-Gap-Sisteron) et à l’hôpital psychiatrique d’Avignon. S’y ajoutent 76 suspensions au CHU de Brest, 54 dans les hôpitaux de Champagne-Sud (Troyes), 40 à Cahors, 37 à Saint-Nazaire, 26 à Angers, une quarantaine à Rouen, une trentaine à Pau et Alès ou encore une vingtaine à Angoulême. Des chiffres appelés à évoluer dans les prochains jours, si certains salariés choisissent finalement de se faire vacciner mais aussi en fonction des retours de personnels actuellement en congés ou en arrêt maladie et qui pourraient à leur tour être suspendus.
L’obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur mercredi pour 2,7 millions de professionnels : hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers.
D’après Santé publique France (SpF), qui se base sur des échantillons de l’Assurance maladie, au 12 septembre 89,3 % des soignants avaient reçu au moins une dose dans les structures accueillant des personnes âgées dépendantes (Ehpad, USLD). Les contrevenants, qui ne justifient pas d’une première injection, d’une contre-indication vaccinale ou d’une contamination récente, «ne peuvent plus exercer leur activité», selon la loi du 5 août.
Mise à jour : ajout détails des suspensions pour plusieurs hôpitaux.
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