PAR Sabine CORNUDET
12 novembre 2020
Auteur d’une série de livres de psychanalyse sur des thèmes quotidiens (argent, faits divers, grands-parents...), P. Avrane consacre son dernier ouvrage aux significations inconscientes des maisons.
Paru à la sortie du premier confinement, en mai 2020, Maisons, Quand l’inconscient habite les lieux, aurait pu être un ouvrage de circonstances. L’Avant-Propos établit bien le lien entre le sujet et l’actualité, mais si les maisons intéressent l’auteur, c’est à un autre titre. Elles sont pour lui à la fois une construction imaginaire, dotée d’une signification inconsciente, et un élément de la réalité extérieure.
Petite Histoire des maisons
Un petit détour par l’histoire nous introduit immédiatement dans Histoire de l’habitation humaine (1875) de Viollet-le-Duc. L’architecte du XIXe siècle distingue deux types d’espace dans les maisons : des espaces dédiés aux rencontres - en contact avec l’extérieur - et des espaces réservés à l’intimité - familiale ou individuelle. Pour P. Avrane, ce que Viollet-le-Duc ne voyait pas, c’est que cette séparation était un phénomène contemporain du XIXe siècle. L’évolution du plan des maisons a accompagné les changements des mœurs.
L’apparition de la sphère privée à la fin du XVIIIe siècle, notamment, s’est traduite par une réorganisation de l’espace des maisons. Les habitations antérieures ont dû être profondément remaniées pour répondre aux attentes du XIXe siècle et introduire cette distinction – qui nous apparait évidente aujourd’hui - entre des secteurs dédiés aux relations extérieures et des secteurs intimes. Plus tard, les chambres d’enfants feront leur apparition. Plus tard encore, les pièces en enfilade laisseront place à des chambres ouvertes sur des couloirs. Cette transformation de l’architecture intérieure est contemporaine du grand mouvement de refoulement du XIXe siècle, toujours selon Patrick Avrane.
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