exteSophie Boutboul PhotoMarion Péhée Édité parLucile Sourdès-Cadiou
« Les Jours » s’installent dans une unité psychologique qui accueille les femmes victimes de violences. La parole est à elles.
Dans un petit immeuble cubique de briques rouges d’un étage, douze nouvelles patientes victimes de violences conjugales ont été reçues depuis le début du déconfinement, le 11 mai. Ici, c’est l’Usap, pour Unité spécialisée d’accompagnement du psychotraumatisme, une structure singulière créée par la psychologue Fatima Le Griguer-Atig en mars 2016, au cœur de l’hôpital Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Il s’agit d’un lieu dédié aux personnes victimes de psychotraumatisme et à leur reconstruction par le suivi individuel et le travail en groupes de paroles. Et le rôle de l’Usap va être plus capital encore dans les semaines et les mois à venir : le confinement a exacerbé les violences conjugales et intrafamiliales, avec une augmentation de 44 % des interventions des forces de l’ordre par rapport à la même période l’année passée.
Depuis le début de l’année, Les Jours sont autorisés à s’installer à l’Usap en compagnie des soignants et des patientes. Ici, gratuitement, une équipe de six psychologues accompagne des femmes et des hommes qui ont subi des violences sexuelles, conjugales, des traumatismes de guerre ou liés à la migration, du harcèlement ou des agressions au travail, des deuils, des attentats, des accidents… En 2018, 562 personnes ont été reçues à l’Usap : 80 % sont des femmes, dont 60 % victimes de violences conjugales.
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