Coronavirus, une conversation mondiale |Pour l'anthropologue italien, le virus favorise la mise en récit. Dans son texte où la pensée chemine dans une histoire en train de se faire, des leçons sont déjà à tirer, que ce soit sur la science, la maladie, la vérité et finalement, notre époque.
Face à la pandémie de coronavirus, Le Temps du Débat avait prévu une série d’émissions spéciales « Coronavirus : une conversation mondiale » pour réfléchir aux enjeux de cette épidémie, en convoquant les savoirs et les créations des intellectuels, artistes et écrivains du monde entier. Cette série a dû prendre fin malheureusement après le premier épisode : « Qu'est-ce-que nous fait l'enfermement ? ».
Nous avons donc décidé de continuer cette conversation mondiale en ligne en vous proposant chaque jour sur le site de France Culture le regard inédit d’un intellectuel étranger sur la crise que nous traversons.
Depuis le 24 avril, Le Temps du débat est de retour à l'antenne, mais la conversation se poursuit, aussi, ici.
Aujourd'hui, l'anthropologue et ethnopsychiatre Roberto Beneduce, professeur à l'Université de Turin, nous parle du Coronavirus comme d'un conte de deux mondes.
« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Camus en 1944 dans son essai Sur la philosophie de l’expression. Ces mots résonnent aujourd’hui d’une manière particulière, et ce pour plusieurs raisons. Si la situation actuelle nous oblige évidemment à la prudence, il est tout aussi urgent de réfléchir à la façon dont on parle du virus, dont on le nomme, à la façon dont a été défini et nommé un problème qui n’est pas uniquement un problème d’ordre sanitaire.
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