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jeudi 7 mai 2020

Jean-Louis Fournier : "Avant, les autres étaient ma chance. Maintenant, j'ai peur des autres"

07/05/2020

JOUR 52 |Au jour 9 du confinement, Jean-Louis Fournier vantait les mérites de l’isolement, de la quarantaine. Un mois plus tard, l’écrivain confesse avoir délaissé son rasoir : "A quoi bon se faire beau quand il n’y a personne à aller voir". Avec la peur que l’on devienne de "purs esprits", uniquement des voix.
Pour l’auteur-réalisateur de "la minute nécessaire de monsieur Cyclopède", "Ce monde de l’après sera celui d’hier. Il y aura toujours la même voracité à vouloir du fric, la rentabilité. Tout cela va hélas revenir. On crève de trop."
Pour l’auteur-réalisateur de "la minute nécessaire de monsieur Cyclopède", "Ce monde de l’après sera celui d’hier. Il y aura toujours la même voracité à vouloir du fric, la rentabilité. Tout cela va hélas revenir. On crève de trop."
"Le monde est devenu mortel, cela rend l’humanité plus émouvantenous confiait Jean-Louis Fournier le 25 mars dernier. C’était, expliquait alors l'écrivain, "un moment béni pour se retrouver dans son intimité, pour entreprendre un voyage intérieur, quitte à s’ennuyer". Et il nous invitait à l’évasion de l’esprit par la musique et la littérature qui constituaient, à ses yeux, "des amis précieux". 
Un mois plus tard, il y aurait quelque chose de Paul Léautaud dans sa nouvelle façon de vivre le confinement. Seul avec sa chatte baptisée "Art Déco".
Pour Jean-Louis Fournier, ce confinement sanitaire ne change pas grand-chose à son quotidien. L’écrivain a l’habitude de ces temps de confinement nécessaire à la rédaction de ses ouvrages. Le prochain a pour titre Merci mon chien, car, selon lui, on ne dit jamais assez aux animaux qu’on les aime.

"Ce qui me manque le plus, c’est de toucher les autres"

Mais plus ce confinement s’étire et plus les envies de l’autre se font grandes. "J’aimerais bien que ça s’arrête car c’est un petit peu long cette ambiance anxiogène" explique-t-il. Et de poursuivre : "J’ai un peu la trouille. Ce qui me manque le plus, c’est de toucher les autres". Sa peur est que l’on devienne de "purs esprits", uniquement des voix.
Pour nuancer ce sombre constat, l’auteur essaie la dérision : 
Ça doit être terrifiant pour un type qui vient de rencontrer une fille la veille du confinement. Ils sont absolument fous l’un de l’autre mais ils ne peuvent plus se toucher. 

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